Livre prêté par ma belle-soeur il y a une quinzaine d'année lorsque je traversais un moment difficile de ma vie. Un bon soutien, de bons conseils...
Commenter  J’apprécie         270
La pratique de tonglèn – donner et recevoir – est conçue pour éveiller la bodhicitta, pour nous mettre en contact avec notre cœur noble authentique. C'est une pratique qui consiste à prendre la douleur et à renvoyer de la joie ; elle va donc complètement à l'encontre de notre habitude bien ancrée de faire exactement le contraire.
Quand nous inspirons la souffrance, celle-ci pénètre en quelque sorte cette armure. Notre tendance à parer les coups n'est plus aussi immuable.
Quand nous expirons notre soulagement et notre sentiment d'espace, nous favorisons aussi la dissolution de l'armure. L'expiration est une métaphore de l'ouverture de tout notre être. Quand une chose est précieuse, plutôt que de la serrer très fort, nous pouvons ouvrir les mains et la partager. Nous pouvons la donner tout entière. Nous pouvons partager la richesse de cette insondable expérience humaine.
Parce que nous possédons la bonté fondamentale, la sagesse fondamentale, l'intelligence fondamentale, nous pouvons cesser de nuire à nous-mêmes et aux autres. Grâce à l'attention, nous pouvons voir les choses au moment où elles surgissent. Quand nous comprenons le processus, nous ne nous faisons pas avoir par la réaction en chaîne qui transforme des choses minuscules en monstruosités. Nous laissons les choses être minuscules. Elles restent toutes petites. Elles ne prennent pas une ampleur qui les transforme en troisième guerre mondiale ou en violence domestique.
Voilà une instruction très profonde: "C'est l'instant présent qui est le maître par excellence, et il est toujours avec nous." Simplement voir ce qui se passe - c'est cela l'enseignement en somme. Nous pouvons demeurer avec ce qui se passe et ne pas nous en séparer.L'éveil se trouve dans notre plaisir et notre peine, notre confusion et notre sagesse, accessible à chaque instant dans notre étrange et insondable vie ordinaire.
Tant que nous ne voudrons pas être honnêtes et bienveillants envers nous-mêmes, nous resterons toujours des petits enfants. Rien qu'en commençant à essayer de nous accepter nous-mêmes, le très vieux fardeau de la prétention se trouve considérablement allégé. Enfin, il y a de l'espace pour vivre avec une curiosité authentique et nous retrouvons l'appétit pour ce qui nous entoure.
Que nous soyons en train de manger, de travailler, de méditer, d'écouter ou de parler, la raison pour laquelle nous sommes dans ce monde c'est de nous étudier nous-mêmes.