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Enfin ! Déjà ? Qui peut prédire le moment propice ? Une certitude : immanquable ! Seul le temps...

Une attente depuis .... ? Quelle connerie aussi d'avoir voulu le trouver en bibliothèque alors qu'il s'agit d'un petit livre 140 pages à 6,30 Eur en format poche, idéal pour être emmené partout, et être ouvert sur l'instant, en tout endroit inspirant. Bienheureuse bévue qui m'a valu d'approcher François Cheng par les sentiers détournés de L'éternité n'est pas de trop et de découvrir le sens qu'il accorde à l'amitié à travers Quand reviennent les âmes errantes, avant d'enfin aborder ses pensées les plus profondes. Les fruits riches d'une longue vie érudite, cadeau ultime à ses amis.

Bien sûr,
"Un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine,
Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins"...
Le geste de François Cheng est infiniment plus beau : réunir ses amis pour partager ses méditations.
Un de ces très rares gestes qui force l'admiration et dont Milan Kundera dans l'immortalité, nous révèle ainsi nous faire toucher à l'éternité car sa beauté ne peut rester inaperçue et sera dès lors perpétuée par les êtres qu'elle aura inspiré. Pour la beauté du geste, donc 4 étoiles. Une dernière étoile en suspension car la vie est elle-même d'une beauté fragile, incertaine, suspendue à la mort.

Peut-on résumer une vie ? ... Il n'y aura de résumé.
Peut-on critiquer un poète ? ... Il n'y aura de critique.
Que faire à la rencontre d'un arbre dont la ramure dépasse le dôme des invalides et les racines s'enfoncent jusqu'en Chine ? Sinon ramasser les feuilles qu'il nous a légué, les scruter encore et encore, et par le vent qui les fera tourbillonner en admirer tous les aspects pour à travers leur chute découvrir la lune, les étoiles et l'immensité. Dites. Dites-moi. Vous les lirez ?

Je n'ai à l'instant ni la force morale, ni la grandeur d'âme, ni la pratique, ni l'érudition nécessaires. Et pourtant que ce geste pousse à l'envie de se joindre à cette fraternité.

J'ai toujours admiré les pyramides et la sagesse des Pharaons. La vie est un don. La mort est un mystère. Elles forment un cycle. Toutes deux intimement liées, également précieuses. Notre civilisation occidentale a grand tort aujourd'hui de vouloir l'occulter guidée par de morbides tendances sécuritaires. le risque zéro n'existe pas, dénigrer la mort c'est nier la vie, fuir la première revient à tourner le dos à la seconde. Ainsi ce qui paraît un certain désordre fait partie de la vie, aussi vais-je juste jeter pêle-mêle le résultat de quelques pensées glanées ci et là au fil du temps et de mes errements.

Déjà ? N'attendez pas comme moi. Les méditations de François Cheng sont profondes et bien rangées, présentées en toute amitié. Ni confusion, ni confession. Mais savoir accumulé pour être partagé. Il élargit le cercle de ses intimes par cet essai, je ne fais que transmettre son invitation. Bien que peu aguerri, il me paraît évident que les salles d'attentes à l'hôpital ne sont pas l'endroit idéal à la méditation. Heureusement j'avais déjà lu que la sagesse est pareille à un lac de montagne, peu importe le chemin qui y mène : l'endroit sera calme, profond et sans pareil.

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Ainsi l'annonce d'une nécessaire opération d'un méningiome est un puissant aiguillon à ce partage afin de perpétuer le geste lumineux de François Cheng, mais rien ne vaudra de vous abreuver directement à la source de ses belles méditations. Cependant, qu'il me serait chaud le souffle d'une petite pensée d'amitié en ce très prochain 28 février. Un soutien ténu qui traverserait l'éther. le même que je ne cesse de prôner en faveur d'Asli Erdogan pour ce noir 14 mars à venir, jour de son "jugement".

Si pour médire il faut forcément être plusieurs j'ai longtemps pensé que la méditation pouvait avantageusement se faire dans la solitude. Peut-être..., mais d'évidence elle a plus de force lorsqu' ensemble des êtres vibrent à l'unisson. Alors pourquoi pas vous entraîner le mardi 28 février pour être fin prêts ce 14 mars ? Et par de douces pensées positives, influer la marche du monde.

Comment transmettre une pulsation, résultat d'une belle pensée collective ?
Voici donc en vrac quelques idées dont l'une ou peut-être une autre pourrait vous inspirer.
Idées en liberté ainsi confiées pour qu'elles ne soient pas totalement perdues, qui sait ? La réalité est un Rubik's Cube, il ne faut pas s'étonner si certains le croient tout entier de la même couleur que la seule face qu'ils observent. A plusieurs toutes les chances de percevoir la richesse de la complexité se réunissent sauf à vouloir imposer sa vérité.

J'ai de longtemps été traversé par l'idée d'écrire. le sens de l'urgence et celui de la fragilité m'ont toujours manqués. Une bonne raison de lutter. Toutefois je ne décrirai ni ce limpide lac de la sagesse, ni encore moins un de ses chemins d'accès. Trop grand amour de la liberté pour vouloir vous en priver. Sachez juste qu'il est à l'intérieur de vous, mais que mystérieusement c'est le plus souvent par l'extérieur que l'on fini par y accéder.

Le jour où l'on venait de m'annoncer la nécessité de très rapidement opérer cette tumeur au cerveau, je passai en face du dynamusée, au BAM, soudain les cris des enfants : quelle énergie bienfaisante, quelle source de joie. Ca vous prend là. La voilà, dans la simplicité de son rayonnement : la vie.
La vie est courte ET ne contient que la vie. Inutile de s'inquiéter : rien ne vaut la vie. Et rien ne vaut que de s'y jeter ; entièrement. La vie est plus belle lorsqu'on l'écrit soi-même.

Aucun obstacle sauf soi-même n'est insurmontable pour celui qui a un rêve et l'envie de le réaliser. Souviens-toi, lorsque tu as besoin d'une main secourable tu en trouveras déjà deux au bout de tes bras. Là où il y a une volonté, il y a un chemin. Mon grand-père paternel était représentant de commerce, il disait souvent : on ne pleure pas pour vendre sa marchandise. Ris la grimace est plus belle ! (Et pourtant il n'était pas cantonnais, alors que François Cheng, lui est chinois;-)) La vie est une aventure, la mort en est le sel, elle en relève le goût.

Il n'y a pas de point d'appui dans l'univers pour soulever le monde. Tout prend sa place par la grâce de l'attraction. Ainsi aimer est plus puissant qu'écraser. Tout être est une étoile, issue du cri primal, animé de la même vibration. L'infiniment grand contient l'infiniment petit mais l'inverse est tout aussi vrai. Ainsi donc il suffit d'un simple battement d'aile d'un petit papillon...

Je suis la vague et je suis l'océan. :«En chaque être le brahman proclame «Aham brahmasmi», je suis l'absolu, l'infini, l'immensité». En fin d'un long voyage, la vague s'écroulera alanguie sur le sable ou verra trop vite se dresser devant elle la falaise où elle s'écrasera. Elle n'enlacera plus d'autres vagues, fini le roulement des galets, les caresses du soleil, les rouleaux de printemps, mais l'océan qu'elle a modelé lui survivra... immensément.

De toutes les professions disparues, celle d'allumeur de réverbères est sans doute la plus merveilleuse à avoir existé, que pourrait-il y avoir de plus précieux que maintenir la flamme d'un regard d'enfant. Voilà pourquoi il faut lire les poètes : François-Cheng, Asli Erdogan. Eux qui ont côtoyé la mort pour propager la vie.

Décidément il faudra que je m'y mette, voilà donc une promesse !

Faites que la vie soit belle ...
Bien malin qui pourrait classer la beauté d'une vie du scintillement d'une goutte d'eau à celle d'un papillon, d'un éléphant, d'un arbre, d'une étoile ...
à votre manière qu'elle soit belle
Et qu'en retour, la vie vous soit douce.
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Ce que j'aime beaucoup avec François CHENG c'est qu'il rend accessible la poésie, la philosophie, et qu'il partage avec bienveillance. Comme toujours il y a beaucoup de sympathie et d'humilité qui se dégage de sa plume si érudite. On sent de la générosité. Il n'étale pas sa culture il la fait partager. Et quelle culture ! Il mélange avec brio les références à la culture chinoise et à la culture française, je devrais même dire asiatique et européenne.

Dans cet essai il nous invite à la réflexion sur la mort et donc sur la vie. Les deux sont indissociables bien évidemment là on n'apprend rien de nouveau me direz vous, mais ce qui est intéressant c'est son approche.
Il nous parle du Tao (la voie) qui aborde les choses tout en rondeur autrement dit un cercle qui n'aurait ni début ni fin, comme le dit Lao Zi « Ce qui est provient de ce qui n'est pas et ce qui n'est pas contient ce qui est ». de quoi cogiter et débattre pendant quelques heures !

L'une de ses premières réflexions est qu'il est nécessaire d'accepter la mort pour vivre une vie heureuse et non pas une vie qui ressemblerait « au séjour en prison d'un condamné à mort ». Il est donc essentiel pour lui d'aller de la mort à la vie et non de la vie à la mort. Il cite Etty HILLESUM, laquelle fut gazée à Auschwitz « … regarder la mort en face et l'accepter comme partie intégrante de la vie, c'est élargir cette vie » A l'inverse, sacrifier dès maintenant à la mort un morceau de cette vie, par peur de la mort et refus de l'accepter, c'est le meilleur moyen de ne garder qu'un pauvre petit bout de vie mutilé, méritant à peine le nom de vie. »

Il nous parle aussi du véritable sens selon lui du mot « vivre », il ne s'agit pas juste d'être vivant pour vivre. D'où l'importance de l'expression « donner un sens à sa vie » qui n'a rien à voir avec « gagner sa vie ». L'homme ne peut se résumer à son utilité technique sinon il ne vit pas. Il défini pour donner du relief à son propos, toute une série de notions. Ainsi l'instant n'est pas le présent. L'instant est un moment saillant une vague qui monte plus haut que les autres tandis que le présent est une vague comme les autres. de même, il distingue entre rien, le non être, et le néant qui lui contient tout. Il différencie aussi l'âme, qui est le siège du coeur, qui abrite l'artiste et l'affect, de l'esprit qui est le siège de l'intelligence, de la logique, du raisonnement : « L'esprit se meut, l'âme s'émeut » autrement dit l'esprit raisonne, tandis que l'âme résonne.

Alors que je me retrouvais tout à fait dans ces propos naviguant entre Orient et Occident, que j'étais tout à fait dans mon élément, que j'étais séduite par ce texte mêlant philosophie, réflexion, poésie paf ! le dérapage, la sortie de route ! Comme un cheveux sur la soupe débarque Dieu et son fiston. Bon, là je vous avoue que monsieur CHENG et moi étions en désaccord complet ! Mais le ton reste bienveillant et il ne s'agit pas de prosélytisme, il expose le fruit de sa réflexion, bon, soit, comme je vous aime bien monsieur CHENG ça passe pour cette fois. Mais ne me refaites pas un coup pareil.

Ceci étant ce texte est vraiment très riche et intéressant. Je ne regrette donc pas de l'avoir lu et j'y ai trouvé des références tentantes pour d'autres lectures. Sans oublier des phrases qui vont me faire cogiter pendant une bonne décennie. Et oui n'est pas philosophe qui veut !


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Avec ces cinq méditations, François Cheng nous propose de réfléchir avec lui sur notre condition de mortel. le sujet ne prête pas idéalement à la joie mais au fil des pages tout commence à se délier tout en douceur. Dans un style abordable, une écriture simple, poétique, l'auteur nous guide vers des pensées d'une profondeur puisées au carrefour de traditions occidentales et orientales. Agrémenté de nombreuses citations et références empruntées à de grands penseurs et d'écrivains cet ouvrage et à mettre entre toutes les mains.
Un livre majeur à lire et à relire, au pied d'un arbre dans cette nature dont nous sommes toutes et tous une partie intégrante. Et nous tous qui aimons tant les livres, que seraient-ils sans une fin, quelle qu'elle soit. Une fois refermés, parfois avec regrets, ne continuent-ils pas à vivre en nous?
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Du grand art ! la légèreté et la délicatesse des mots mais aussi une grande lucidité. Lire Cheng, c'est entrer dans les circonvolutions de la pensée, mais pas pour tourner en rond, non ! Il nous offre l'occasion du jeu des perspectives, des changements de points de vue "renverser notre posture, inverser notre perspective", et ne vous y trompez pas "cinq méditations sur la mort" est un hymne à la vie.
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Discussions sur tatami, ou plutôt monologue car aucun ne pipe mot quand le maître parle. Donc chut, on n'écoute même pas la mouche voler !
Il faut dire qu'il en impose le François, tellement il est cultivé, concentré et en phase avec son auditoire.
Ces premières méditations sur la mort (donc sur la vie) traitent surtout de philosophie à un niveau optimal pour moi, c'est à dire que tout le monde peut comprendre. Il ajoute même aux Anciens grecs quelques ajouts forts instructifs de philosophes chinois auxquels je ne suis pas accoutumé mais qui ont « la voie » en commun.
Tout se passait très bien. Je commençais à percevoir ce qu'était mourir - mais aussi « bien » vivre d'abord - quand tout à coup François Cheng se fit l'apôtre d'un autre François, pape de son état, et d'une pensée pourtant double millénaire qui me laisse de plus en plus de glace.
Fin des bans, et là je suis sorti du tatami avant qu'il ne devienne un tapis de prières...
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Ce livre est pour moi une première découverte de ce grand poète et écrivain qu'est François Cheng. Je ne le connaissais que de nom, mais je n'avais jamais plongé dans son oeuvre. C'est chose faite maintenant et c'est avec une grande joie que j'ai lu ces "Cinq méditations sur la mort autrement dit sur la vie". Cet ouvrage montre la pluralité des cultures / connaissances de l'auteur : culture mêlant la sagesse chinoise et l'esprit occidental, culture littéraire, culture philosophique. C'est dans un mélange brillant de toutes ces influences qu'il nous propose une réflexion sur la mort et la vie, l'absolu, l'Être, la sagesse etc... Une très belle découverte !

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" Philosopher c'est apprendre à mourir" nous disait Montaigne.

Et si c'était la Mort qui nous apprenait à vivre ? rétorque François Cheng.

C'est un sujet tabou en Occident, et le titre même de cet essai peut faire peur. Ce fut pour ma part une lecture très intéressante. François Cheng y fait appel à des philosophes, des évènements historiques, aussi bien qu'au taoïsme, un large panel de référence qui a le mérite d'ouvrir l'esprit et de sortir des réflexions purement cartésiennes que l'on connait rop bien maintenant. Ce sont autant de "visions" qui nous permettent de réfléchir à notre rapport à la vie - et à la mort.

Quoi qu'on en pense, la mort est un fait inéluctable avec lequel il faut apprendre à vire. Avec ou malgré elle , à chacun de se faire son opinion.

Pour peu qu'on le comprenne, la philosophie nous invinte à montrer notre gratitude et vivre le bonheur qui nous est offert pour un temps seulement...


- "Et maintenant, que vais-je faire de tout ce temps ?"
- Carpe diem !
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François Mitterrand, dans sa très belle préface du livre de Marie de Hennezel « la mort intime » s'interrogeait :

« Comment mourir ?
Nous vivons dans un monde que la question effraie et qui s'en détourne. Des civilisations, avant nous, regardaient la mort en face. Elles dessinaient pour la communauté et pour chacun le chemin du passage. Elles donnaient à l'achèvement de la destinée sa richesse et son sens. Jamais peut-être le rapport à la mort n'a été si pauvre qu'en ces temps de sécheresse spirituelle où les hommes, pressés d'exister paraissent éluder le mystère. Ils ignorent qu'ils tarissent ainsi le goût de vivre d'une source essentielle ».

« Cinq méditations sur la mort, autrement dit sur la vie » est un petit livre qui nous donne quelques pistes de réflexion pour aborder cette grande question. Il présente l'intérêt d'avoir été écrit par le poète François Cheng, qui excelle à nous faire profiter à la fois de sa double culture, occidentale et chinoise et de sa grande érudition. Sans donner de leçon, il s'interroge. du coup, sa méditation devient, de façon très naturelle, celle du lecteur. Aux raisonnements philosophiques, il préfère les paroles des poètes, « non pour leur lyrisme, mais en raison de la fulgurante intuition qui les a suscitées, de leur formulation éminemment incarnée ».

En lisant ce livre, on se surprend donc à méditer en compagnie de François Cheng sur ces trois notions indissociables que sont la vie, la mort et le temps. Heidegger, bien sûr, est évoqué (« dès qu'un homme est né, il est assez vieux pour mourir »), mais aussi Goethe, Hölderlin, et surtout Rilke, qui décrit l'union de la vie et de la mort par le « Double royaume ». Et c'est ainsi que nous sommes invités à ne pas « nous accrocher seulement à ce seul versant de la vie, mais de nous situer au coeur du Double-royaume », puisque « en excluant la mort de sa vie, on se prive d'une vie complète et en l'y accueillant, on élargit et enrichit sa vie » (Etty Hillesum). On s'interroge ensuite sur les besoins que la conscience de la mort fait naître en nous : celui de nous réaliser (ne pas subir un « trajet de vie », mais réaliser son « projet de vie ») ; celui de nous dépasser nous-même (à travers nos passions et notamment l'amour) ; enfin, celui de tendre vers la transcendance, que ce soit par notre lien avec Dieu ou simplement avec les autres.

Ceci nous amène également à réfléchir sur ce qui distingue l'esprit de l'âme, dont François Cheng donne une définition lumineuse : « C'est elle qui, absorbant patiemment tous les dons et les épreuves du corps et de l'esprit, est l'authentique fruit conservant intact ce qui fait l'unicité de chacun. »
Après diverses réflexions, notamment sur la beauté et le mal, « les deux mystères fondamentaux qui interfèrent avec notre conscience de la mort », nous sommes enfin conduits à la grande question de la survie de l'âme. Celle-ci est vue d'abord sous l'angle de la communion des âmes au-delà de la mort, au moyen d'une belle évocation de Byron, Keats et Shelley. Evidemment, il n'y a alors plus qu'un pas pour que ce cheminement aboutisse à la question de Dieu, ou du lien qui peut unir toutes nos existences individuelles. Que l'on suive les méditations jusque-là ou que l'on ait bifurqué auparavant vers d'autres voies, on aura pris plaisir à accompagner François Cheng dans cette réflexion sur le sens de la vie : « Il n'y a qu'une seule aventure, et si chacun d'entre nous n'a qu'une seule vie, toute la Vie est une. »
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Une fois de plus, c'est grâce à l'émission La Grande Librairie que j'ai découvert cet auteur et sa manière de parler, sans précipitation, avec réflexion et de manière très profonde, m'a donné envie de le découvrir par la lecture.

Rappelez-moi, un jour, de coller un procès à l'animateur, François Busnel, pour toutes les super découvertes littéraires que j'ai faites en regardant son émission (ça me ruine le portefeuille tout en enrichissant mon âme. Les banquiers se foutent de mon âme).

Sa manière de nous expliquer que pour éprouver du bonheur, il fallait avoir souffert, que sans les malheurs, souffrances, bref, toutes ces merdes, nous ne pourrions pas jouir et reconnaître le bonheur quand il se présente à votre porte.

Ben oui, je ne suis jamais si contente d'être en bonne santé qu'après avoir été malade… Et lorsque je suis malade, je regrette les jours de pleine santé que je n'ai pas accueilli avec joie.

Anybref, parlons de ce petit livre qui se lit avec lenteur aussi car là, on n'est pas dans un roman léger mais dans du lourd. Mon cerveau en fume encore.

Rassurez-vous, lire un essai qui parle de méditations sur le mort ne plombe en aucun cas l'ambiance ou votre moral. J'en suis sortie plus sereine, plus zen, plus apaisée aussi.

En fait, ce qu'il dit rejoint ce qu'une connaissance m'avait dite un jour et qui m'avait fait l'effet d'un uppercut car je ne l'avais jamais vue sous cet angle, l'idée de la mort : sans la mort, il n'y a pas de vie ! Si la vie est précieuse, c'est parce qu'elle n'est pas éternelle et qu'il y a la mort. Mais surtout, s'il n'y avait pas la mort, il n'y aurait pas la vie.

Ceci n'est qu'un résumé succin de ce que je viens de lire et que mon cerveau tente encore de mettre en ordre. de toute façon, je n'ai pas le talent, ni la prose, ni l'érudition de François Cheng pour vous parler de cette lecture qui m'a plongée ailleurs que sur Terre. Et ça, en plein confinement, c'est du tonnerre de Dieu !

Dieu, oui, il en parle mais à la manière d'un qui se questionne… Car si le hasard fait souvent bien les choses, ma question est la même que la sienne : comment le hasard a-t-il pu ordonnancer parfaitement la Terre, l'Univers, la Vie ?

Parce que bordel de dieu, c'est quand même bien fichu, bien pensé, pour un coup de hasard. Mais ne dit-on pas que le hasard, c'est Dieu qui se promène incognito ? Je n'ai toujours pas la réponse à ma question, lui non plus, mais au moins, on a le mérite de les poser (lui plus que moi).

Sans vouloir être plus catholique que le pape, ce que je ne suis pas, il parle du sujet Dieu avec justesse et de celui de jésus d'une manière qui, déjà, dans l'émission, m'avait fait monter la boule dans la gorge car une fois de plus, il en parlait bien, sans virer grenouille de bénitier, sans choquer non plus les croyants, ni remettre en question les athées et les agnostiques. Ah si on m'avait parlé ainsi lorsque j'étais jeune !

Ce petit roman de méditations, c'est de la poésie, au sens propre comme au figuré, c'est de la justesse, ce sont des mots réfléchis, des réunions avec ses amis afin de partager avec eux ses méditations, c'est aussi de la philosophie, la beauté des mots, le fait que tout ce qu'il dit s'imbrique l'un dans l'autre.

Et en plus, c'est accessible à moi ! What'else ?

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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La réponse de François Cheng au mystère de la vie et de la mort se présente sous forme de 5 méditations. En poète et en artiste héritier des traditions orientales et occidentales, l'auteur, convoquant les grandes voix du passé, nous ouvre une perspective nouvelle en nous proposant d'envisager notre vie à la lumière de la mort qui devient passage vers une éternité déjà en gestation dans notre monde. Ainsi, par la beauté de l'univers visible mais aussi par la création artistique, l'éternité fait irruption dans nos vies. Au mystère insaisissable du mal, il oppose la dignité fragile de chaque être humain et la voix d'Etty Hillesum "Je vais t'aider, mon Dieu, à ne pas t'éteindre en moi", pour conclure que ni larmes, ni souffrances ne seront perdues. Un livre à méditer.
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