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Faisant du « chez soi » le point de départ d'une réflexion sur le foyer protecteur, cause de nombreuses inégalités et de projections désespérées, Mona Chollet dresse ici le portrait d'un univers bien méconnu et souvent dénigré : l'intérieur. Reflet d'un cocon protecteur ou berceau d'espoirs collaboratifs, lieu personnel aux multiples visages, elle explique à travers de très nombreuses références comment, à une époque de voyages et de mouvement, la culture casanière du silence et du repli sur soi peut être salutaire.
Expliquant sociologiquement comment un lieu de repli peut devenir vital, surtout quand on n'en est dépourvu, et comment les initiatives personnelles peuvent le repenser, elle développe avec précision les différentes thèses qui accompagnent l'aménagement de son intérieur et la façon que nous avons de le considérer. Les références – architecturales, artistiques, sociologiques et journalistiques sont nombreuses et apportent un véritable regard à son propos d'une grande richesse narrative. Un essai à découvrir et à conseiller.
Lien : https://leblogdeyuko.wordpre..
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Je n'ai pas réussi à aller bien loin dans la lecture de cet ouvrage dont le sujet me sied pourtant à merveille. Je me suis retrouvée dans les descriptions des casaniers mais je me suis perdue ensuite dans les références à d'autres ouvrages. Ce n'était peut-être pas le bon moment pour moi mais je ne désespère pas et me replongerai dedans une autre fois car j'avais beaucoup aimé les autres livres de Mona Chollet.
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Cet essai commence comme une ode à la sédentarité, au foyer en opposition aux voyageurs toujours entre deux pays, ceux qui ne se posent jamais. 

Mais le foyer, ce n'est pas seulement ce lieu où on se délasse en vêtements confortables, souvent usés et réservé à un usage intime et intérieur, c'est aussi un lieu qu'on construit, que l'on modèle. 

Mona Chollet nous convie ensuite à une exploration des lieux de vie : des intérieurs modulables japonais ou des Tiny houses en opposition aux appartements et maisons de banlieue où chaque pièce à un usage et chaque usage, une pièce ...

Elle évoque également la question du ménage, qui le fait, quand , comment ... fonction de sa culture, de ses niveaux d'appétence au propre ou à la saleté !

Bref un essai très complet, qui dépasse la simple notion du foyer pour englober la question des choix des lieux de vie et de la façon de les habiter 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Mona Chollet est particulièrement connue et appréciée pour ses écrits féministes, traitant de la condition de la femme, de la place qu'on lui donne dans la société, des canons de beauté, etc. Si j'ai encore Beauté Fatale et Réinventer l'amour j'ai déjà lu Sorcières et même si c'est le livre qui l'a fait connaitre il ne m'a pas autant touché que Chez Soi.
Cet essai est une ode aux casaniers, une manière de penser l'espace dans lequel on vit, nos manières de l'habiter ou de le consommer. Elle traite aussi bien de la nécessité d'avoir un toit que d'architecture ou de modes de vie davantage communautaires. Difficile de tout résumer mais j'ai adoré cette lecture. J'ai moi-même un rapport très intime à mon chez-moi que je considère comme mon refuge et j'ai trouvé cet essai très bien écrit, complet et extrêmement intéressant.
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Mona Chollet est journaliste -au Monde diplomatique- un métier pour lequel on considère généralement qu'il faut aller sur le terrain pour faire du travail de valeur. Or Mona Chollet est casanière et entreprend avec Chez soi de réhabiliter le casanier et d'étudier son cadre de vie. En fait tout cela ne sera qu'un prétexte pour aborder de nombreux sujets.

Aujourd'hui le monde entier envahit notre espace privé par le moyen d'internet. Donc pas besoin de sortir, on peut faire du très bon travail en compilant et digérant des sources diverses. Elle nous présente sa pratique des réseaux sociaux et je dois dire que ça ne m'intéresse pas vraiment. C'est le premier reproche que j'ai à faire à cet ouvrage: Mona Chollet parle beaucoup d'elle et pas toujours de façon pertinente, il me semble.

L'ouvrage aborde ensuite tout ce qui nous empêche de jouir à loisir de notre foyer. Il est question des SDF et des mal logés. J'apprends qu'"au début des années 1980, les foyers consacraient 25 % de leurs revenus à l'alimentation et 13 % au logement ; trente ans plus tard, le rapport s'est inversé". Il y a une critique du travail qui ne laisse pas suffisamment de temps pour profiter de son chez soi ou qui n'en laisse pas la force quand il épuise, de toute façon qui aliène quand on en vient à considérer comme glorieux de n'avoir "pas une minute à soi". La solution, pour l'autrice, c'est le revenu de base.

Je suis intéressée aussi par les passages qui traitent des tâches ménagères et de celles et ceux qui les font: domestiques d'hier et d'aujourd'hui, femmes au foyer – avec un historique de l'invention de cette figure-, répartition des corvées à l'intérieur du couple.

"En 1973, au Royaume-Uni, le travail ménager était devenu un châtiment possible pour certains criminels. Un tribunal avait condamné l'un d'eux à nettoyer un foyer pour personnes âgées. Une journaliste avait alors porté à l'attention des juges le fait qu'à travers le pays des milliers de femmes étaient déjà "internées pour des durées plus ou moins longues" et exécutaient "cette nouvelle peine hautement dissuasive baptisée "ménage". Nombre d'entre elles "éprouvaient des difficultés croissantes à se rappeler de quel forfait elles s'étaient rendues coupables, au juste".

Mona Chollet pense qu'il n'est pas acceptable de payer des gens pour faire le ménage. Ils sont mal payés et trop souvent méprisés. Aussi chacun devrait faire son propre ménage, au travail ou à la maison. Cela entraînerait la disparition des maisons trop grandes ou des surfaces trop salissantes. Je ne sais pas si c'est vraiment possible dans tous les milieux de travail mais je trouve ses arguments convaincants. Il est de nouveau question du revenu de base. Elle propose aussi de se tourner vers de nouvelles façons d'habiter: habitat groupé ou colocation.

Il est finalement question d'architectes et d'architecture, un chapitre dont le contenu m'agace pour plusieurs raisons. D'abord parce que Mona Chollet n'est pas toujours objective. Par exemple, elle critique l'architecture post-moderne dont certains représentants se flattent de mettre les usagers mal à l'aise. Ainsi Peter Eisenma qui a placé dans une salle à manger une colonne destinée à frustrer la conversation autour de la table du dîner. Au contraire elle porte aux nues l'architecture traditionnelle japonaise et cite Terunobu Fujimori qui a construit une table découpée au ciseau à bois : "Lorsque vous posez une tasse dessus, elle ne tient pas, ce qui est entièrement de votre faute". Sur ce point précis, je ne vois pas bien la différence pour l'usager.

Ensuite je trouve dommage qu'elle aille chercher de nombreux exemples hors de France : Japon, Etats-Unis. Certes, Mona Chollet est Suisse mais elle vit en France et édite en France. Quand elle traite du mouvement des squats à Zurich, c'est pertinent, mais à propos d'habitat auto-construit, on pouvait aussi évoquer Notre-Dames-des Landes ou la jungle de Calais.

Enfin Mona Chollet professe des positions anticapitalistes radicales -sur lesquelles je ne la suis pas à tous les coups- et quand elle traite d'écologie, c'est un peu faible. Elle évoque l'imaginaire écologiste mais sa référence c'est Bambois ou la vie verte en 1973. Ca commence à dater.

C'est donc un livre qui m'a intéressée, qui m'a appris des choses, qui m'a donné à réfléchir mais qui m'a aussi parfois agacée. J'y ai trouvé des faiblesses mais aussi des envies d'autres lectures pour approfondir le propos.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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A partir d'une réflexion sur le chez-soi, Chollet aborde différents thèmes, tous d'une grande actualité. Son livre se dévore comme un roman à suspense !
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Ce livre est un plaidoyer pour ceux qui restent devant leur écran d'ordinateur à longueur de journée, ceux qui posent des congés dans le seul but de traîner à la maison, ceux qui inventent sans cesse de nouvelles excuses pour échapper aux invitations du samedi soir. Pour moi donc !
Mais l'essai de Mona Chollet n'est pas seulement un éloge du foyer. Il fait aussi écho à de nombreuses préoccupations et pose de saines questions sur notre rapport au temps, au travail, à la culture aussi bien qu'à la vie conjugale. Au fil de sept chapitres aux titres savoureux (« L'hypnose du bonheur familial : habiter mais avec qui  ? », « Métamorphoses de la boniche  : la patate chaude du ménage »…), l'auteure analyse les enjeux politiques et sociaux qui s'invitent dans nos salons. Elle montre comment se projettent dans la maison certains problèmes, comme la difficulté à se loger dignement jusqu'au rapport de force féroce qui se nouent autour des questions ménagères. Elle pointe ce qui manque pour profiter pleinement de son chez soi, à savoir du temps pour soi.
Pleine d'autodérision et de profondeur, Mona Chollet m'a plongé dans des réflexions sur l'habitat et m'a fait me souvenir de toutes les maisons où j'ai vécu et qui ont peut-être façonné la personne que je suis aujourd'hui.

Un essai dôle et stimulant.
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J'colle le 4e de couv' parce que franchement moi c'est ce qui m'a donné envie, et aussi bicause j'avais kiffé Beauté fatale, que Mona Chollet avait publié précédemment.

J'adore la façon dont l'autrice illustre ses exemples, appui ses propos grâce à la culture populaire, aux classiques des différents domaines (socio, litté, architecture, éco, psychologie), si je devais la ranger à coté de quelqu'un dans une bibliothèque classés par copains je la rangerai certainement à côté de Michel Pastoureau.

Le foyer, un lieu de repli frileux où l'on s'avachit devant la télévision en pyjama informe ? Sans doute. Mais aussi, dans une époque dure et désorientée, une base arrière où l'on peut se protéger, refaire ses forces, se souvenir de ses désirs. Dans l'ardeur que l'on met à se blottir chez soi ou à rêver de l'habitation idéale s'exprime ce qu'il nous reste de vitalité, de foi en l'avenir.

Ce livre voudrait montrer la sagesse des casaniers, injustement dénigrés. Mais il explore aussi la façon dont ce monde que l'on croyait fuir revient par la fenêtre. Difficultés à trouver un logement abordable, ou à profiter de son chez-soi dans l'état de « famine temporelle » qui nous caractérise. Ramifications passionnantes de la simple question : « Qui fait le ménage ? » ; persistance du modèle du bonheur familial, alors même que l'on rencontre des modes de vie bien plus inventifs.
Autant de préoccupations à la fois intimes et collectives, passées ici en revue comme on range et nettoie un intérieur empoussiéré : pour tenter d'y voir plus clair et de se sentir mieux.

Hasta la próxima !
Lien : https://www.instagram.com/lo..
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Un sujet intéressant, mais en l'écoutant, j'ai eu l'impression qu'on passait du coq à l'âne sans de transition, et cela m'a beaucoup perturbée. Je n'ai pas retenu grand-chose de ce qui a été dit, alors que j'ai terminée le livre il y a seulement quelques jours.
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Se revendiquer casanier, comme la journaliste Mona Chollet, n'est pas toujours compris ou accepté. ( La mauvaise réputation). Pourtant avec internet, Facebook et autres nous avons Une foule dans mon salon. Mais un espace domestique, vraiment pour tous? Difficile en grands villes, sans assez de moyens, alors, des solutions, (La grande expulsion). Voyons le luxe du temps, de sa gestion. (A la recherche des heures célestes). Puis enfin un chapitre féministe (oui quand même) drôlement intelligent sur Métamorphoses de la boniche. Ah les taches ménagères... Et puis, quel est ce modèle de famille nucléaire? (L'hypnose du bonheur familial). Pour terminer, le rêve, avec les architectures idéales Des palais plein la tête.

En sept chapitres fourmillant d'intelligence, d'informations, de réflexions -et d'humour-, Mona Chollet secoue un peu le cocotier et le résultat, roboratif, est toujours intéressant et se lit agréablement. Que demander de plus.

Et je n'ai pas attendu son conseil, j'ai emprunté Voyage autour de ma chambre. Dont elle dit "Aujourd'hui, de telles circonstances sont assez improbables."(p 120). A propos d'agents d'entretien : "On pourrait imaginer un statut et un salaire à la mesure de leur utilité sociale."(p 167)
Voilà qui, après l'expérience du confinement et la comparaison entre salaires et importance sociale de certaines professions mal considérées, ne manque pas de sel.

Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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