CHEZ SOI de
Mona Chollet
"Un jour, la sorcière derrière la fenêtre, ce sera moi."
J'ai dévoré cet essai de
Mona Chollet, découvert ses innombrables références qu'elle nous livre avec tant de ferveur. Je me le suis offert en septembre à une période où j'avais besoin de repli, de solitude, de rassembler ce que l'année m'avait donné et par-dessus tout, être dans mon nid avec mon mari et nos enfants. Une période d'introspection nécessaire.
Cette période a duré de fin août à mi novembre a été très intense pour moi, j'ai laché des choses, je me suis permis d'en reconsidérer d'autres sous un angle nouveau, j'ai soufflé, j'ai rêvassé, traîné au lit le week-end, joué sans relâche avec mes enfants, j'ai coupé plusieurs fois mon téléphone duquel j'ai expulsé sans préavis certaines applications, j'ai cessé d'écrire des chroniques, j'ai lu rien que pour moi. le temps ne s'écoulait plus de la même manière, c'était bon.
Et mes amis m'ont manqué, quand je les ai retrouvés et qu'ils m'ont comprise, j'étais soulagée. Je m'étais dit qu'au bout du compte, j'allais sûrement en perdre, je culpabilisais.
Je sais bien qu'à l'avenir je vais revivre ce genre de périodes, comme par le passé, ça ne se commande pas. Dans ma maison, un peu recluse, dans le silence parfois, j'ai appris sur le temps, fait remonter mes secrets, mes doutes, mais aussi que l'amitié est sacrée.
Alors j'ai eu envie d'écouter
Mona Chollet lorsqu'elle est passée à la radio, sur France Inter, dans l'émission de
Cécile Coulon, ce fut un moment qui m'a marqué et puis j'ai lu ces derniers jours
CHEZ SOI.
Comme Mona en parle avec passion, j'ai commandé le livre
MOMO de
Michael ENDE, c'est l'histoire d'une petite fille qui écoute tout le monde… je me souviens qu'en lisant son essai La puissance invaincue des femmes, c'est
le château des enfants volés de
Maria Gripe que je m'étais procurée, à un prix assez fou.
J'ai envoyé le passage de la maison-théière issu de l'histoire “L'anniversaire du potier” paru dans le magazine pomme d'api en 1979 à l'une de mes amies parce qu'elle dessine une théière collier
Je suis retournée dans une maison de hobbit, dans des cabanes perchées, et je me suis contorsionnée pour boire le thé dans le dernier chapitre “ Des palais plein la tête".
Je me suis retrouvée dans une habitation Japonaise, ces lieux Wabi-sabi “qui gardent la trace du soleil, du vent, de la pluie, de la chaleur et du froid; elles se décolorent, rouillent, ternissent, se tâchent, se déforment, rétrécissent, flétrissent, se lézardent”. On pense de suite au kintsugi, cet art qui consiste à sublimer les fêlures d'un objet.
Il est beaucoup question d'architecture.
Chez soi, aborde aussi le sujet de ceux pour qui il est difficile d'accéder à cet espace, l'argent, à celles qui sont désignées automatiquement pour l'entretenir. Elle parle du temps passé à travailler, elle aborde le thème du sommeil, il y a un passage sur les chats, il y aurait tant à dire sur ce texte sociétal.
Ce week-end, je reste dans ma grotte en famille, et vous ?
Je vous conseille de lire cet essai à l'écriture vivace, bien intéressant.