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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Tout au long de ma lecture du " Héron de Guernica " je me suis souvenu des quelques hérons cendrés qu'il m'est arrivé d'observer au bord des roselières des marais bretons ou landais . Je pensais aussi au tableau que Picasso réalisa en 1937 à la demande du gouvernement républicain espagnol pour figurer au pavillon espagnol lors de l'Exposition universelle de Paris cette année là et à propos duquel il dit : " La guerre d'Espagne est la bataille de la réaction contre le peuple , contre la liberté . Toute ma vie d'artiste n'a été qu'une lutte continuelle contre le réaction et la mort de l'art . Dans le panneau auquel je travaille et que j'appellerai Guernica et dans toutes mes oeuvres récentes , j'exprime clairement mon horreur de la caste militaire qui a fait sombrer l'Espagne dans un océan de douleur et de mort . "
L'écriture de ce livre est bien moins politique que la peinture de Picasso mais montre à voir avec beaucoup de retenue la destruction de cette petite ville basque par l'aviation allemande et italienne surtout destinée à répandre la peur parmi les sympathisants républicains .
, Pudique , discrète et humainement chaleureuse , l'écriture de ce livre mèle la poésie à la simplicité de vie des personnages .

Basilio , l'ouvrier agricole , peintre amateur , voit le désastre s'abattre sur sa ville et l'on devine que son amoureuse Celestina y trouvera la mort .

le père Eusébio paye à Basilio le voyage jusqu'à Paris pour qu'il aille voir Picasso et sa célèbre illustration de la destruction de Guernica .

Lecture émouvante que ce livre d'Antoine Choplin que je recommande à tous ceux qu'irritent les bombardements de civils de par des dictatures ou gouvernements proches du fascisme .
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Cet après -midi , j'étais à Guernica , en compagnie de Basilio , je l'ai vu peindre son héron cendré préféré , parcourir les rues paisibles de Guernica , je l'ai accompagné au marché vendre son cochon et son sac de haricots . Enfin , je veux dire que la plume de l'auteur m'a transportée ailleurs pour quelques heures . Une écriture ciselée , une évocation sensible de la destruction de Guernica . J'ai ralenti la lecture aux dernières pages , pour rester quelques instants encore avec les différents protagonistes . Une réflexion originale sur la créativité , sur le devoir de mémoire , la transmission au travers des yeux des artistes . Comment témoigner sur les événements que l'on a vécu ? Peux-on témoigner en n'étant pas présent ?Un questionnement intéressant sur ces être humains , un peu différents , qui n'ont pas toujours les pieds sur terre , qu'on appelle ' les artistes ' Merci à Babélio pour cette nouvelle Masse Critique .
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De la nécessité de l'art pour témoigner de ce qu'il se passe dans le monde.
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La désolation contée de façon poétique, un style que j'ai aimé dans ce roman. Tragiquement beau.
*
Une histoire en deux temps, Paris l'exposition universelle de 1937 avec Picasso et son tableau "Guernica" ; et Guernica le jour du bombardement avec Basilio, et ses habitants.

"Doucement, Basilio a redressé le torse, puis la nuque. Comme pour emprunter au héron quelque chose de son allure, de sa droiture, de son élégance hiératique."

Basilio c'est l'artiste peintre, doux rêveur d'une naïveté attachante, il vit dans son monde à lui ; émouvant, son regard perçoit le" frémissement invisible de la vie" qu'il traduit avec son pinceau ; contemplatif, avec ses précieux instants sur pause, à travers ses peintures de hérons cendrés.

Peintures fruit de patience, d'écoute, d'observation, de concentration attentive et passionnée.

L'orage couve sur Guernica, il va être chargé de feux, de sombres et terribles attaques qui brûleront et massacreront tout.
Fracas des bombes, éclairs de feu vont déchirer le ciel. L'hécatombe. Guernica décimée.

Fragilité de l'instant.
*
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Comment choisit-on une lecture ? L'auteur, le thème, quelques critiques, le titre…« le héron de Guernica » : j'apprécie Antoine Choplin, des critiques positives…et un titre énigmatique. Guernica, ça parle à tout le monde : ville basque détruite par l'aviation allemande en 1937, la guerre civile espagnole, les prémices de la Seconde Guerre mondiale…et puis le tableau de Picasso. Mais que vient donc faire un héron dans tout ça ? Donc dans le titre, c'est Guernica qui m'a attiré et l'association Guernica-héron qui m'a intriguée.
Déjà quelques avions rôdent dans le ciel tandis que Basilio, jeune homme simple et solitaire, donne un coup de main à la ferme du vieux Julian. Son seul intérêt dans la vie est la peinture qu'il exerce en autodidacte en ne reproduisant qu'un seul modèle : un héron cendré nichant dans les roselières. Il s'attelle, jour après jour, à la tâche difficile de capter l'invisible, de rendre l'imperceptible : la vie, le mouvement, l'atmosphère. Basilio ne découvre t'il pas, seul, l'impressionnisme ? Et puis arrive le jour funeste où sa ville sera détruite par les bombardements : les cris, l'affolement, les incendies, les morts. Sa passion pour la peinture lui permettra t'elle de surmonter le traumatisme ?
Sans pathos, A. Choplin nous décrit avec puissance l'horreur et avec beaucoup de poésie Basilio et sa quête, c'est ce qui m'a touché dans ce livre et le héron, symboliquement, en est le coeur.
Nous n'aurons pas de description du tableau de Basilio et plus tard, à Paris, lors de l'exposition universelle de 1937, avec son carton à dessins sous le bras, il rencontre Picasso devant le tableau Guernica. le maître regardera t'il son travail ? Très beau roman fort et émouvant.
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C'est au travers du regard de Basilio que l'auteur choisit de nous faire vivre cette journée. Basilio rend de menus services dans des fermes, se prépare dans sa petite chambre à rencontrer la belle Celestina au bal, rend visite à son oncle à l'hospice. Il aime surtout peindre, flâner au long des marais pour tenter de capturer l'image d'un long cou, d'une patte avançant lentement en oblique. Il peint inlassablement des hérons, cherchant à saisir dans leur immobilité la vibration qui les rendra vivants, l'étincelle qui fera briller leur oeil.
Je ne veux pas en dire plus, c'est un livre qui se savoure, où chaque phrase se pose sur la page comme une plume sur la toile, délicatement, tendrement. Les habitants de Guernica vaquent à leurs occupations, se préparent pour le marché, Basilio trouve un moment pour aller esquisser quelques traits sur sa toile. Evidemment, les faits sont loin d'être poétiques, dès lors que les premiers avions se font entendre, mais une certaine distance, qui n'est pas voulue par Basilio, mais plutôt par l'auteur, donne à cette tragédie un son un peu étouffé, un couleur un peu délavée. L'écriture précise, délicate, légère, donne envie de lire et relire encore tout un tas de phrases.
Vous comprendrez que j'ai été séduite par ce livre, choisi à la rentrée parmi les nouveautés, à cause de son titre intrigant et de sa jolie couverture. Un choix impulsif qui est devenu un coup de coeur, et que je ne saurais que trop vous conseiller !
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Attirée par le titre (le héron est l'un de mes oiseaux préférés, et Guernica est un tableau qui m'a toujours beaucoup émue) je me suis laissée guider par l'auteur Antoine Choplin, ou plutôt par le personnage du livre, Basilio, peintre délicat au regard poétique qui ne peint que des hérons.
Par ses yeux nous allons découvrir l'impensable, l'horreur des bombardements, la violence, la destruction, la souffrance et la mort.
Mais, comme, justement, on voit tout ça avec son regard à lui, sa douceur, sa poésie, ça prend une étrange couleur, une drôle de sonorité, un goût d'impossible.
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Comment représenter Guernica ? Comment raconter ce qui s'est passé là-bas ? Bien sûr, il y a le tableau de Pablo Picasso, que tout le monde connaît, que la quasi-totalité des collégiens de France aura étudié dans le cadre de l'histoire des arts, en 3e. Il est d'ailleurs le point de départ de ce roman, puisque Basilio se rend à Paris pour voir la toile et rencontrer Picasso, qui a peint Guernica sans avoir été là le jour du bombardement. Il y a aussi, désormais, ce roman.
J'hésite, d'ailleurs, avec ce terme : roman. le héron de Guernica, avec ses paragraphes en forme de strophe, son rythme particulier, qui épouse le langage de Basilio, ses images, l'importance accordée aux sonorités, la précision des descriptions, me fait davantage penser à un poème en prose.
Le point de vue adopté est celui de Basilio, un jeune homme qui aurait voulu être soldat, mais que l'armée a refusé. Alors il travaille auprès de Julian, il se rend au marché pour vendre cochon et haricots, il va au bal, il peint un héron dans les marais, il essaie de le rendre vivant, de le représenter de la manière la plus juste possible et n'y parvient pas. Autour de lui, la vie poursuit son cours, malgré la guerre, malgré les soldats qui vont et viennent, malgré les nouvelles qui ne sont pas bonnes. Et survient le bombardement.
Témoigner, comment ? C'est la question que se pose le père Eusébio, double terre à terre de Basilio, qui prend des photos, inlassablement, pour montrer : il sait déjà que le témoignage oral des survivants ne suffira pas. Et quand l'auteur nous décrit la ville, les flammes, les destructions, et Basilio qui erre dans la ville, à la recherche des siens (son oncle Augusto, Julian, mais aussi Celestina, ou Rapha, dont la famille voulait partir), je suis toujours étonnée que l'on puisse survivre à tant de dévastations. La narration ne cherche pas une surenchère dans l'horreur, les détails les plus frappants, les plus significations sont montrés, racontés, ils n'en sont que plus frappants. de même, la toile de Picasso ne sera pas décrite : le héron de Guernica est une oeuvre à part entière, pas l'explication d'une autre oeuvre.
Le héron de Guernica est un roman à lire, tout simplement.
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Paris. 1937. Exposition internationale des arts et techniques. Pablo Picasso va présenter son fameux tableau « Guernica », dans le pavillon espagnol. Il a peint cette toile monumentale que l'on peut voir aujourd'hui au musée Reina Sofia de Madrid, en hommage aux habitants de cette ville du Pays basque bombardée par l'aviation allemande au service des franquistes, pendant la guerre civile.

Basilio, jeune peintre, ouvrier agricole à Guernica, veut rencontrer Picasso et fait le voyage à Paris. Il se pose une question : « Picasso était-il à Guernica ? »
Basilio avait bien tenté de s'enrôler dans l'armée républicaine mais on ne l'avait pas accepté parce que son unique passion, Celestina mise à part, est de passer des heures dans les marais, en bordure de la ville, à observer et à peindre les hérons cendrés.
Antoine Choplin décrit superbement les lieux, l'affût du peintre attendant le héron qu'il faut apprivoiser. « Comme chaque fois, il s'émerveille de la dignité de sa posture… C'est d'abord ça qu'il voudrait rendre par la peinture. Cette sorte de dignité qui tient aussi du vulnérable, du frêle, de la possibilité du chancelant. »
Il y a le bal, le marché, la vie toute simple d'une petite ville mais… « Lentement, le bruit s'intensifie et change de texture. Gagne dans les graves… » Un Heinkel allemand passe, revient et largue ses bombes sur Guernica. Trois bombardiers pilonnent la ville, semant terreur et désolation. Basilio, au lieu de rester caché dans les marais, court porter secours au vieux Julian qui l'emploie, à son oncle Augusto et surtout à Celestina. « Avant même qu'il y ait porté le regard, il devine les blessures de la ville. Les béances de ses plaies, de ses amputations. »
Antoine Choplin signe là un livre étonnant, émouvant, tout en simplicité, en beauté, en poésie, en retenue. Sa sensibilité lui permet de décrire le drame avec des mots toujours justes, même si son écriture n'est pas toujours conventionnelle.

"Le héron de Guernica" est un petit bijou de littérature. À ne pas laisser passer !
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Excellente surprise ! Je ne connaissais pas cet auteur, je viens de prendre 2 des ses romans à la bibliothèque tant j'ai été conquis par son écriture. Un style magnifique, une écriture ciselée et une narration admirable, j'ai pris un vrai plaisir à lire ce roman qui donne à lire les événements de Guernica avec un autre regard.
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tout simplement une merveille ! j'avais l'impression dans ce livre de suivre pas a pas le fameux dessin du héron se construisant peu a peu....dans la quiétude puis dans la débâcle... des mots si saisissant qu'ont pouvait sentir la blessure du héron, effleurer les roseaux...
sans parler de cette guerre atroce : sentir la suie, voir les chevaux en feux.....
merci a cet écrivain qui m'a fait partager avec une telle intensité ce recit !
je pense que je regarderais (si j'en vois), les hérons d'une manière très différente !
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