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Une nouvelle de 80 pages écrite à 4 mains sous format épistolaire mais sans qu'on puisse distinguer deux écritures (mon petit bémol mais la similitude des voix des personnages - leur différence est plus dans ce qui est raconté - sert aussi le propos, et puis peu importe qui a écrit quoi du moment que le résultat est bon). Une nouvelle de 80 pages qui prouve que la force des mots ne dépend pas de leur nombre, même si on peut avoir envie d'en savoir plus sur les personnages. Une nouvelle de 80 pages qui aborde la guerre par le biais de la petite histoire, celle qui fait que deux jeunes amis qui aimaient lire ensemble portent le poids des actes enfermés dans le non-dit.
Il me reste à continuer l'exploration de l'oeuvre d'Antoine Choplin (après le héron de Guernica et La nuit tombée) et à découvrir celle de Hubert Mingarelli.
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Ce roman épistolaire nous offre un court échange entre Pavle et Jovan, l'un à Belgrade, l'autre en Argentine.
Les deux amis ne se parlaient plus, jusqu'à ce qu'un vient en Serbie enterrer son père ; l'évidence de reprendre contact d'établir par les premières lettres, courtes, banales, mais dans lesquelles on sent comme un malaise, un poids qui pèse sur les deux amis.

Au fil des courriers, on apprend leur implication dans la guerre de l'ex-Yougoslavie, leur chef, leur autre ami qui a patrouillé avec eux, la maison proche de la forêt… on ressent une blessure, un secret, un malheur…

Quand l'un décide d'énoncer les faits, de demander pardon pour quelque chose qu'il ne pense pas avoir commis, mais dont il ne se souvient pas, on est saisi par les faits, par la chute de cette correspondance.

La dernière lettre nous met un coup au coeur et un poing dans l'estomac…
L'incendie est court, très, écrit à quatre mains mais est un grand roman.
Ce roman fait désormais partie des romans coups de coeur que j'ai régulièrement avec Antoine Choplin. Ces mots (là avec son co-auteur) atteint un morceau de coeur et âme.
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Un roman épistolaire bien écrit, le ton est épuré, le style tout en finesse.
Cette correspondance est l'occasion pour deux amis de faire un point sur un épisode douloureux et dramatique qui s'est déroulé dans leur jeunesse pendant la guerre en Yougoslavie et les a profondément marqués.
Au fur et à mesure des lettres les événements se précisent et surtout la vision que chacun en a conservé. Les langues se délient petit à petit grâce à l'écriture plus propice aux confidences.
Un roman court, bien écrit, agréable à lire, le ton des lettres tout en retenue accentue la révélation du drame qui s'est joué dans une maison isolée.
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Des années après le conflit en ex-Yougoslavie, deux amis entament une correspondance pour comprendre ce qu'il s'est passé et ce qui les a séparés.
Un court roman émouvant et juste.
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Deux hommes reprennent contact au bout d'un certain nombre d'années pour évoquer des souvenirs qui sont encore récents dans leur tête et qui restent inavoués.
Au travers de leur correspondance on apprend réellement ce qui s'est déroulé malgré le fait que ces derniers avaient consciemment occulté.
Chacun a pu soulager sa conscience et l'on peut en conclure que la vie a pu donner le droit à ces personnages de continuer à vivre après moults douleurs subies lors de la guerre en ex Yougoslavie.
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Un bijou littéraire comme on en lit peu, l'écriture sensible de ces deux auteurs donne une dimension si poétique et d'une telle fluidité qu'il est difficile de ne pas être touché.
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Un aveu: j'étais fâchée depuis le lycée avec le roman épistolaire à cause de Montesquieu qui aura gaché une bonne partie des mercredis après-midi de mes 16 ans, passés dans la douloureuse étude de ses satanées lettres persanes, ce que 25 ans plus tard je ne pardonnais toujours pas. Mais ma crise d'adolescence arrivant quasiment à son terme (j'aime prendre mon temps), j'ai décidé de renouer avec le genre grâce à deux grands auteurs, Choplin et Mingarelli. Roman de moins de 100 pages et contemporain, la prise de risque comme choix de lecture me semblait acceptable. Et banco, j'ai accroché.

Cette correspondance fictive entre deux amis d'enfance renouant le contact après s'être perdus de vue une quinzaine d'années est très aboutie, malgré une idée de départ peu séduisante. Car à bien y réfléchir, que vont se raconter deux copains qui mérite d'en faire le récit? Quitte ou double, ça peut être très vite casse-pieds ce genre d'échange.

Au début on lit en effet les banalités d'usage des retrouvailles: je suis trop content de te retrouver ; ouais moi aussi ; ben moi je travaille dans une scierie ; ah c'est chouette moi je suis dans un bureau en musicologie, etc... 
Puis finalement après avoir fait le tour des politesses, le sujet de conversation qui s'impose entre anciens potes est évidemment les souvenirs du passé. Mais Pavle et Jovan, nos deux protagonistes, malgré cette apparente légèreté de ton du début, ne vont pas nous raconter leurs souvenirs de vacances ou de virées en boîtes (ouf). Non car eux partagent un lourd passé: ils ont participé à la guerre en ex-Yougoslavie 15 ans plus tôt et sont liés à jamais par un évènement tragique dont ils sont les seuls témoins.
Tous deux avouent d'abord du bout de la plume puis plus ouvertement leurs difficultés à la fois à se souvenir et à oublier cet épisode qui les bouleverse toujours. Les faits sont présents mais flous, chacun connait sa vérité et la confronte à celle de l'autre, cherchant à réveiller cette mémoire et faire éclore la vérité pour mieux affronter ses propres souvenirs.

Témoin de cet échange épistolaire sur une période d'un an, on assiste semaine après semaine à l'évolution des confidences, des plus superflues aux confessions les plus intimes. L'écriture leur permet alors de se mettre à nu, de se confronter à la confusion de leurs sentiments, entre colère et culpabilité, et de mettre enfin des mots sur l'ineffable. Mais leur correspondance leur permettra aussi de prendre la mesure de l'inutilité des mots pour guérir certaines souffrances.
Une brillante réussite pour une brillante association d'auteurs. 

Une promesse maintenant: Montesquieu tu pourras donc remercier Choplin et Mingarelli car grâce à eux, je reviendrai vers toi pour te laisser une deuxième chance. Mais t'emballes pas, uniquement quand j'aurai vraiment fini de grandir, là je boude encore un peu avant.
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« L'Incendie » est un roman épistolaire à quatre mains et à deux voix, celles d' Antoine Choplin et Hubert Mingarelli.
Jovan et Pavle, deux amis d'enfance, évoquent leurs récentes retrouvailles au terme d'une longue séparation. Après quelques banalités qui retardent le moment de se parler vraiment, ils reviennent sur la nuit où les flammes ont envahi le ciel noir, sur la petite maison qui semble maintenant s'enfoncer dans la forêt, sur cet événement avec lequel ils se sont « arrangés » jusque-là pour essayer de vivre, mais qu'ils ne peuvent oublier. En mettant des mots sur cette blessure, en révélant leurs secrets, en tentant de partager leurs culpabilités, ils mettent en péril leur fragile équilibre, avec l'espoir qu'enfin le passé cesse de les hanter.
Avec une économie de mots qui donne d'autant plus de poids aux non-dits, Antoine Choplin et Hubert Mingarelli signent un roman épuré et pudique sur la culpabilité.
Un grand bonheur de lecture.
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L'incendie, c'est un court échange de lettres entre deux amis, vivant l'un en Argentine, l'autre à Belgrade, qui se remémorent les événement de la guerre d'ex-Yougoslavie. Un auteur pour chaque protagoniste, c'est aussi le jeu de deux amis écrivains qui tentent de tracer la route ensemble sans trop savoir où ils vont… et le récit s'en ressent un peu trop malheureusement.
Quand finalement le récit trouve sa trame, son objet, son but, les lettres s'achèvent et laisse le lecteur sur sa faim.
Lien : https://synchroniciteetseren..
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C'est un très court roman, écrit à quatre mains sans qu'on sache qui a écrit quoi.C'est plutôt plaisant d'imaginer ces deux écrivains partageant cette histoire, mais c'est aussi frustrant de ne pas en savoir plus, pas tant qui a écrit quoi, que le point de départ de cette formule, le mécanisme d'écriture , si ils sont partis à l'aveuglette ou si l'histoire était écrite d'avance : les coulisses de cette production particulière. Mais c'est sans doute une curiosité mal placée, il faut lire l'oeuvre pour ce qu'elle offre, préférer le quoi au comment .

Des années après, Pavle et Jovan, qui ne se sont pas revus, entament une relation épistolaire autour d'un acte de guerre plutôt barbare dans lequel ils ont joué un rôle ensemble. Ils en partagent la culpabilité, mais ils ne se sont pas tout dit. L''écriture est volontairement pataude (ce sont deux hommes qui s'écrivent sans avoir l'habitude de le faire, et tournent autour du pot de leurs vérités innommables), exposant la simplicité du coeur de ces hommes sincères.

On brasse donc des choses tournant autour de la culpabilité, du travail de la mémoire, du pouvoir salvateur des mots, de « chacun sa vérité » et de l'amitié malgré tout. Cependant, malgré le poids des actes décrits, j'ai trouvé l'argument un peu faible pour pleinement emporter mon adhésion.

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