Oh Joie! Un nouveau roman de
Susanna Clarke dont j'avais adoré le Dr. Strange and Mr Norrel! La couverture m'inspire et mes doigts se perdent déjà dans les méandres et les tourbillons des vagues gravées au pied du faune. 4ème de couverture alléchante, l'association des mots monde et onirique me fait toujours .. rêver.
Mais qui est cet étrange personnage qui vit dans un monde parallèle mais semble en savoir beaucoup sur notre monde? Comment se fait-il qu'il comprenne des concepts inexistant dans le sien, nomme des choses qui viennent de notre monde et se retrouvent par erreur chez lui. Qui est cet autre qui semble peu soumis aux contraintes du Palais mais ne s'y aventure pas volontiers non plus? Et d'où viennent ces objets qui ne devraient être?
Piranèse, l'enfant béni du palais, est beau. Il sait contempler, il est bon, naïf mais intelligent, plus proche des valeurs essentielles du bonheur que n'importe qui d'autre. Il sait voir, entendre, comprendre, il a un respect infini et le lecteur s'attache très vite à ce jeune sauvageon scientifique, terriblement organisé, archiviste hors pair, si décalé et tellement en symbiose. Petit à petit, en parcourant les salles, des indices, des échos révèlent une vérité que l'on soupçonne depuis une bonne partie du livre ca plus qu'une enquête, c'est une exploration du beau. On laisse les dallages des salles résonner sous nos pas, l'odeur de la mer imprégner nos sens, les oiseaux, l'arrivée de l'albatros et la chouette qui se pose, les corneilles sociables et les mondes sous-marins, le lac, les perspectives infinies, la bienveillance d'un lieu figé et vivant, de pierre pensante où, lectrice solitaire, j'adorerais errer et peut-être aussi, m'installer.
Moins intense, moins surprenant que le roman cité plus haut, j'ai néanmoins beaucoup aimé accompagner
Piranèse dans son univers et sa quête de soi