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3,92

sur 3163 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le roman est sombre mais fort.
Claudel joue avec le temps et le fil rouge d'une manière très intelligente. L'histoire est profonde avec des phrases brillantes, l'intrigue est surprenante et rend claire que tous les gens, même ceux qu'on voit comme honnêtes, traînent des secrets incroyables.
Comme dans "le rapport de Brodeck", on retrouve ce côté sombre et triste. Mais on se laisse embarquer par l'histoire intrigante et l'écriture impeccable de Philippe Claudel.
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Indiscutablement, l'ambiance de ce roman est très réussie. Dès le début, c'est glauque, froid, corrompu, vil, triste, en un mot : gris. L'histoire d'un meurtre, odieux car il s'agit d'une fillette, dans un village non loin du front de la Grande Guerre, grande boucherie évoquée par touches pesantes et pesées dans tout le roman, est le point de départ de l'histoire racontée par un de ses protagonistes, qui se dévoile en même temps peu à peu...
J'ai adoré les descriptions à la Simenon, descriptions précises et nettes des notables corrompus et de leurs manières grasses, mais aussi des petites gens et de leurs misères quotidiennes discrètes. J'ai adoré cette ambiance grise et lourde, ces allers-retours dans le temps, cette façon exhaustive de cerner un personnage tout en laissant la porte ouverte à la surprise. Comme dans un roman de Simenon, on a l'impression de le voir s'empiffrer ce gros juge fat et odieux, on a l'impression de les voir courber l'échine, les gratte-papier grisâtres et sans âge, tous ces personnages prennent vie pour cette triste pantomime de justice...
Bref, un excellent roman, remarquable à tous points de vue, et qui, du coup, m'a donné envie de voir le film...
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Chronique d'une enquête, en 1917, dans un petit village de l'est de la France, à quelques kilomètres du front,un meurtre est commis, celui d'une jeune fillette... Un narrateur, longtemps après les faits, raconte ses souvenirs. Il raconte les réactions des gens du villages, mais aussi les réactions des acteurs de l'enquête, transparaissent alors des blessures cachées, des lâchetés, des sentiments.
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Quelle étrange histoire, au fur et à mesure de ma lecture j'ai compris que j'avais dû voir le film il y a quelques temps. Mais je n'ai pas été déçue pour autant, je n'avais aucun souvenir de la fin.

Sur fond de première guerre mondiale, le récit débute par le meurtre d'une jeune enfant: Belle de jour. L'enquête va nous conduire à rencontrer des personnages bien campés. L'auteur nous pousse à nous tromper. Il nous mène par le bout du nez dans une sorte de fascination morbide. La perversion des uns, la candeur des autres, peuvent nous conduire tout droit à l'erreur. D'illusions en illusions, de pertes en deuils, Philippe Claudel décrit l'âme humaine dans une réalité crue, faisant de son texte une jolie prouesse.

Il malmène la pensée passant de la pureté à la cruauté, aucun personnage n'est tout blanc ou tout noir, toutes les teintes y passent, toutes sortes d'âmes grises…
Lien : http://metaphorebookaddict.w..
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Aussi beau que "Le Rapport de Brodeck". On retrouve toujours les mêmes ingrédients qui font le charme des livres de Philippe Claudel : un petit village perdu, des âmes grises et le rapport d'un homme. Pourtant ce livre avait une autre saveur. Il m'a semblé beaucoup plus romantique et beaucoup plus mélancolique.
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Les âmes grises, est un roman très particulier, à l'atmosphère lourde et sombre.

Pour toile de fond à ce sombre tableau, il ne faut pas s'attendre à une campagne bien verdoyante et calme. Quoi de mieux que le lointain écho de la 1ère guerre mondiale, avec ses bruits assourdissants de canons et de tirs qui laissent présager un spectacle désolant.

Le début est trompeur, le lecteur pense être au coeur d'un roman policier, puisqu'il s'ouvre sur le meurtre d'une fillette de 10 ans, surnommée Belle de jour. Qui a bien pu tuer cette jeune innocente ? Si l'enquête, appelée l'Affaire est bien présente dans le roman et qu'on lui donne de l'importance, c'est bien la psychologie des personnages gravitant autour de cette investigation qui prime.

Et voilà le lecteur embarqué dans les dédales de l'âme humaine, chacun ayant son propre jardin secret, ses doutes, ses peurs, ses reproches. Un itinéraire labyrinthique dont les chemins sont nuancés de gris très obscur, tendant vers le noir plutôt que le blanc.

Ces parcours sont superbement décrits, avec finesse et subtilité même si j'ai déploré quelques longueurs. J'ai adoré la fin, qui révèle, un à un, les secrets occultes de chacun.
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C'est pas un livre pour vous redonner le sourire, c'est pas joyeux, non on ne rira pas pendant la lecture, mais on m'a dit qu'avec Claudel fallait un peu s'y attendre. Mais d'un côté, le contexte, le titre mettent déjà dans cette ambiance. Malgré ça, j'ai vraiment aimé, l'atmosphère donnée est parfaite, on s'y croirait, Philippe Claudel a une façon douce et merveilleuse de raconter l'histoire, c'est le premier roman que je lis de sa plume . Et j'ai beaucoup aimé sa façon d'écrire, et d'amener l'histoire, il nous fait découvrir petit à petit les facettes de chacun des personnages, il ne se précipite pas, et tout doucement on pénètre nous aussi dans ce village. Même si j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire, car ce que je voulais surtout, c'était en connaitre plus sur le meurtre de la fillette, en fait, ce roman ne parle pas seulement que de ça : Plusieurs personnages, et histoires, s'entrecoupent, et se lient. J'ai beaucoup aimé ce roman, l'ambiance du temps de la première guerre mondiale, de ceux qui restaient dans les usines, et l'attente de la fin des bruits de canons, la démence ,le suicide, tout ce mal être durant la guerre .Ce livre n'est franchement pas heureux c'est clair mais je le conseille, car il retransmet à merveille une époque de la guerre d'un des côtés et qui n'est pas des plus glorieux sous une très belle écriture.
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L' « affaire » se passe dans un bourg quelque part entre le nord et l'est de la France, en pleine 1ere guerre mondiale. Un narrateur dont on sait peu dresse le portrait de personnages de ce bout de France qui échappe à la guerre pour continuer à faire tourner « l'usine », alors qu'au loin les canons résonnent. le procureur, le juge, le colonel sont dépeint à la manière d'un roman du 19e siècle, sans qu'aucun des traits de leur abominable cruauté ne soit omis par l'auteur. Cette « affaire », le meurtre de Belle de jour, 10 ans, constitue le fil rouge d'une enquête dans laquelle les puissants fixent les règles du jeu, toujours dans leur intérêt, sans jamais considérer ces transparentes âmes villageoises, errantes, dépitées, malheureuses que Claudel appelle les « âmes grises ».
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C'est un récit d'un policier qui raconte une partie de sa vie, ses souvenirs qui gravitent autour d'une affaire d'un meurtre de jeune fille. Un récit qui dit la guerre, un petit peu, mais la guerre vu de l'arrière, là où les gens vivent au son des canons sans avoir à se battre au front. le début des années 1900, dans un petit village de paysans et ouvriers d'une même grande usine, où tous se connaissent.
Il y a le Procureur, un homme en dehors des autres; le juge, un homme détestable; et surtout la jeune Lysia, nouvelle institutrice, rayon de soleil sur les visages. Tous les personnages sont importants, sans “personnage principal” excepté le policier qui parle. On lit les faits, accompagnés par quelques détails, quelques remarques du narrateur, et on en conclut le fond des personnages. Mais les faits, rien qu'à eux, disent l'horreur et la bonté dont les hommes sont capables. le curé m'a réchauffé le coeur, le Procureur, après la longue interrogation que j'ai eu sur lui, m'est devenu sympathique, je l'ai pris en pitié. L'aubergiste en deuil dont le mérite ne peut se nier avec les révélations faites. Et tellement d'autres faits marquants, notamment le témoignage du gendarme Despiaux, marqué à vie par la brutalité des hommes, leur cruauté. Et on comprend bien que ces choses-là persistent et rancissent le coeur et l'esprit. Pourrissent la vie.
Et puis, finalement, parmi toutes ces choses mauvaises, il y en a qui sont “justifiées”, ou plutôt il y en a qui font pitié. Peut-on reprocher l'ignoble à celui qui souffre, à celui qui trop de fois, trop brutalement, a subi lui-même l'ignoble?
C'est un roman comme on n'en trouve pas partout, un écrivain du mystère, qui y excelle, et qui dit la vie et la vérité tout en passant. Parfois poétique, souvent véridique, toujours avec fluidité, il nous tient la main et nous emmène du début à la fin sans jamais nous lâcher, sur sa scène, là où tout se passe dans un univers serré, étriqué, et où la crasse couvre le sol, mais la beauté jaillit quand éclosent les fleurs. Et on aime.
Il n'y a pas d'action à proprement parler, pourtant on vit un mystère, un meurtre qui s'est saisi de la vie de notre narrateur, ne le lâche pas tant que tout n'est pas fini. Un incontournable, qui ne peut que confirmer mon amour pour Claudel!
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Les âmes grises relatent des destins brisés dont celui de Belle de jours assassinée sur les bords d'une rivière d'un petit village au bord du front de la grande guerre. le policier mène l'enquête à côté du juge Mierck - bien triste personnage. Il raconte la vie de certaines personnalités de ce village notamment celle du procureur seul dans son château à côté duquel la petite a été trouvée morte. Il y a aussi la jeune institutrice. Il y a aussi Clémence la femme enceinte du policier qui a aussi son lourd secret.
Les âmes grises est un livre triste et lourd mais il est profond et suscite bien des émotions.
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