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3,92

sur 3163 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Que dire de ce livre entré, je pense, dans les vrais classiques en libraire? Il réunit tant une qualité d'ecriture, qu'un rythme lent mais intense, une sensibilité forte et une atmosphère lourde, prenante.
J'ai mis beaucoup de temps à le sortir de ma pile des « livres à lire ». Il ne fait pas partie des livres que j'ai dévorés mais repris tranquillement avec envie.
Seule nuance, l'histoire avance au gré des pensées, des réflexions du narrateur... les chemins sont parfois tortueux avec des tours et des détours. Il faut le suivre...
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Une petite ville assez proche du front pour vivre au son des canons et pour voir affluer, dans les estaminets, les soldats au repos et les mêmes détruits par la bataille, estropiés, défigurés.
Une ville avec son juge, son procureur, son policier, son usine, ses citoyens et sa vie propre dans la tempête. Une enfant est retrouvée assassinée près du «château » ou demeure le procureur, le policier enquête, le juge oriente ou plutôt l'empêche d'orienter son enquête vers un certain suspect…Une jeune institutrice s'installe pour remplacer son collègue masculin parti au front, elle fait l'unanimité mais quel est son secret ?…Le policier perd sa femme en couche; absent pour enquête, il n'a pu l'assister. Seule, elle n'a pu mettre son fils au monde.
Le policier arrive à la fin de l'histoire…il a passé son existence à chercher des réponses, à boire plus que soif, à parler à son épouse décédée, il ne sait pas qui a tué l'enfant, il a deux suspects mais pas de certitude, il prend son vieux fusil et part rejoindre Clémence.
J'ai été envoûté.
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Je viens de terminer cet ouvrage, et comme à son habitude Philippe Claudel a su avec tout son art, décrire les vicissitudes de l'âme humaine, décrire le pire comme le plus beau.
C'est une histoire qui se déroule pendant le premier conflit mondial, un crime non élucidé, d'une petite fille. On observe à travers les yeux du policier tous les protagonistes, leurs vies sont passées au peigne fin...
Les personnages sont décrits sans complaisance, et ce qui est le plus effrayant c'est de se rendre compte que nous mêmes sommes des âmes grises aussi.
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Les âmes grises. J'ai sauté dessus quand je l'ai trouvé parce qu'avec le nombre de sublimes critiques que j'ai lues, je ne voulais surtout pas passer à côté de ce chef-d'oeuvre.

Sauf qu'il m'a fallu presque trois semaines pour terminer ces quelques 287 pages. J'ai lu par morceaux, sans jamais réussir à entrer dans l'histoire, et chaque distraction était une bonne raison pour moi de le laisser de côté.
Ou était-ce le fait de passer de la richissime plume de Semprun au style plus oral de Claudel (qui soit dit en passant convient merveilleusement à cette histoire...)?
Je ne saurais dire si le problème venait du livre ou de moi, sachant que je n'arrive plus à terminer un livre depuis environ deux mois. Je commence, je me lasse très vite, je le laisse de côté.

Malgré tout celui-ci me tenait à coeur. Et j'avoue que j'ai eu beaucoup moins de mal à finir les cent dernières pages. Je ne raconterai pas la fin, mais elle est magistrale, comme je les aime! Un beau rebondissement!

Je me suis battue avec moi-même pour ne pas l'abandonner et je ne le regrette absolument pas. Un livre qu'il faut que je relise quand ma période de papillonnage littéraire sera terminée.
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Son récent passage à La Grande Librairie m'a incitée à revisiter son écriture limpide et évocatrice, appréciée précédemment dans le rapport de Brodeck. Les âmes grises démarre sur une prémisse d'intrigue policière mais bascule rapidement sur une fine analyse des êtres humains peuplant une petite communauté française au début du XXe siècle. En plein conflit mondial, le suicide d'une jeune institutrice et le meurtre crapuleux d'une fillette amènent un agent de police, témoin des événements, à des introspections pénibles. Philippe Claudel est un véritable chirurgien des mots, déroulant son histoire tranquillement mais sachant frapper au bon moment... jusqu'à la toute fin qu'on reçoit de plein fouet. Ravie encore une fois par sa prose, je garde un oeil sur sa production actuelle et future...
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Par pudeur, par respect et surtout par peur de trop en faire, juste un mot: sublime!

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Pendant la première guerre mondiale, dans l'Est de la France, à quelques kilomètres des combats, un village vit sa vie de village. le narrateur, policier, est âgé maintenant et il se souvient. du procureur, personnage hiératique, habitant le Château. du juge, autre figure du village. du cafetier, de l'instituteur, des clivages sociaux qui induisent les comportements…La vie quotidienne, quoi, ni noire ni blanche, grise justement comme les âmes. Pourtant deux meurtres, celui de la petite fille de dix ans du cafetier, et celui de la jeune institutrice remplaçante, vont assombrir l'atmosphère. le narrateur rencontre des habitants qui ont connu ces "affaires" et les souvenirs affluent….

A partir de petits riens, de faits de la vie quotidienne, toute l'époque est restituée. Pas de sentimentalisme ni de passéisme, juste la description minutieuse des faits et gestes de chacun, et le village se recrée sous nos yeux comme un film en noir et blanc. Car Philippe Claudel aime le concret et dans ce récit où passé et présent s'enchevêtrent, les vies et les faits apparaissent nettement sans pour autant être toujours expliqués.
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Ce roman nous plonge dans un petit village de France en plein dans la première guerre mondiale. Tout au long du récit, nous sommes bercés par le bruit des combats dont les habitants ne voit que les ravages qu'ils font sur les hommes. Les habitants semblent épargnés par ces combats, mais il n'empêche que leur petit village n'est pas si tranquille que ça. En effet, nous commençons le roman par la description de la découverte du corps noyé d'une fillette. « Belle de jour », comme on la surnomme, devient le centre de conversation et le point de départ d'un récit plus que touchant.
Le narrateur, un ancien policier, nous comte les grandes étapes de cette bourgade, de l'enquête mais aussi de sa vie. Bien des années après l'enquête, « L'Affaire » comme il l'appel, il nous écrit pour nous livrer son histoire, sa version des faits et la manière dont il a vécu tout ça à l'époque.
Par cette introduction forte, Philippe Claudel nous livre un récit de vie. Il arrive à nous décrire une flopée de personnages, dont les conditions de vies sont parfois bien rudes, avec beaucoup de finesse. Chacun de protagoniste aura son rôle à jouer. Alors que nous connaissons, presque avec certitude l'identité du tueur, l'auteur nous ballade de personnage en personnage au travers de cette campagne à la recherche de réponse.
Je pense que ce qui m'a le plus marqué durant ma lecture, c'est ce sentiment profond de mélancolie. Les descriptions qui sont faites sont d'une telle précision que nous ne pouvons que nous sentir, nous aussi, concerné par toute cette affaire, par tous ces malheurs. Un des personnages les plus touchants est celui de la jeune institutrice. Comment rester insensible à la lecture des lettres qu'elle envoie chaque jour à son amant au front ?
Une fois de plus, Philippe Claudel a su me plonger totalement dans un univers. le choix des mots est parfait. La sensibilité du récit est très bien dosée. Je finirai cette critique par un mot pour la fin. Une chute tout en adéquation avec le reste du récit. Des révélations, de l'émotion et une paix, qu'on espère enfin retrouvée.
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Pourquoi j'ai lu ce livre ? Je savais qu'il ne me remonterait pas le moral. En décor de fond, il y a la Première Guerre mondiale. le mystère entourant le narrateur m'a donné envie d'aller jusqu'au bout. Il en sait trop. le meurtre de la petite fille a lieu. Avec elle, on découvre la part d'ombre de chaque personnage. En 1917, la séparation entre les notables et les petites gens est clairement visible. Pourtant ceux qui semblent irréprochables font des coupables idéaux quand on découvre leurs secrets. Les douleurs, les injustices et les actes de lâcheté sont presque palpables. le mystère de l'identité du meurtrier laisse le choix au lecteur. Ce roman pousse à réfléchir. C'est un livre qu'il faut avoir lu. Je dois dire que ce n'était pas le bon moment pour moi. Je le relirais surement, mais à un moment de l'année plus gai.
Lien : http://les-lectures-d-eden.b..
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Un roman beau et douloureux, où chaque phrase sonne comme un vers. J'ai été vraiment emballée par le style de Philippe Claudel, auteur que je ne connaissais pas. Dès les premières lignes, je me suis laissé embarquer par la musique des mots.
L'histoire se déroule pendant la première guerre mondiale, dont les combats se déroulent non loin de là, ce qui fait peser sur le récit une ambiance de boue, de froid, de bruits de canon, de morbidité. le narrateur, dont on ne sait que tardivement quel est son métier, évoque l'Affaire, celle qui a marqué les esprits de tous dans la petite ville de V. – le meurtre d'une fillette nommée Belle de jour. Ses soupçons se tournent rapidement vers la personne du Procureur Destinat que l'on a vu en compagnie de l'enfant peu avant que son corps soit retrouvé. C'est le récit de cette enquête qu'il nous livre ici, enquête qui s'entremêle très étroitement à son propre destin d'homme. Je n'en dis pas plus…
L'intrigue est finalement secondaire, elle n'est que prétexte à dérouler une galerie de personnages surprenants – Joséphine, la vendeuse de peaux de lapins ; le curé qui nous apprend qu'on peut « parler des hommes rien qu'en parlant de fleurs, sans jamais prononcer les mots d'homme, de destin, de mort, de fin et de perte » - ou touchants, comme Destinat et sa glaçante solitude, la belle Clémence ou encore la lumineuse institutrice Lysia ; certains cependant un peu caricaturaux, comme ces notables bâfrant et buvant comme des porcs, méprisant tout ce qui n'est pas de leur monde.
Le dénouement nous laisse un peu sans voix, sans voie aussi d'ailleurs. C'est pour moi un grand roman, où forme et fond sont aboutis, qui me donne envie de lire d'autres romans de Claudel.
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