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sur 1220 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
On n'est rarement déçu par les classiques me disait un babelionaute dans un message. Je le concède bien volontiers, d'autant plus que derrière ce choix se cache l'envie de m'essayer à ce format d'écriture et que décortiquer la dramaturgie de Cocteau ne peut être que source d'inspiration et d'humilité.
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En ce moment, je vais de surprise en surprise. Ayant choisi ce bouquin à son titre dans la bibliothèque de ma fille, ô première surprise, je m'attendais à tout sauf à une reprise moderne d'Oedipe !

Surprise numéro deux, voilà qu'on entre de plein pied dans une comédie ! Si ! Oedipe comédie, voilà qui change la donne. du coup, je m'enthousiasme. le ton est volontairement humoristique, et tourne quelque peu en ridicule ces personnages si "pompeux" d'origine !
Anachronismes et modernité résolue sont surprenants et jouissifs !

Hélas, arrive l'acte II avec le sphinx, et là, ouille, je déchante. Je laboure consciencieusement les pages, mais mon regard a une fâcheuse tendance à être irrésistiblement attiré ailleurs.
Ce sphinx trop humain m'ennuie, ses tirades itératives et répétées m'agacent, il faut même que je relise pour comprendre ce que je lis, et ça, c'est franchement énervant ! Je lâche le livre au bout de 2 pages la plupart du temps. J'ai donc mis une semaine pour arriver au début de l'acte III, "la nuit de noces", non mais où va-t-on !?

Ici on trouve un Oedipe gamin, préoccupé de "gloire et de règne", prétendument amoureux de Jocaste, aux côtés d'une Jocaste cougard, préoccupée de son vieillissement, et qui confond amour maternel et amour conjugal, en toute inconscience (quoique, pas tant que ça...), référence à Freud appropriée, et qui change quelque peu, puisque la plupart de ceux qui ont écrit "Oedipe" rendent Jocaste totalement et absolument aveugle à la vérité et à la réalité, sans le moindre petit soupçon de tracicule d'intuition sur celles-ci.

Enfin le dernier acte, avec les révélations qu'on connait, est ultra court. Il est vrai qu'il n'a guère d'intérêt, suicide et culpabilité tout à fait classiques ici, à part la chute, parlant de la "gloire" future d'Oedipe, merci papa Freud...

Bref, c'est une oeuvre surprenante et foisonnante, très dense. Un peu laborieuse à lire par moments, tout de même.
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Devenir la marionnette des dieux de l'Olympe est une malédiction. le sort d'Oedipe est donc scellé même s'il croit atteindre la gloire en devenant roi. Fier d'avoir répondu à l'énigme du Sphinx et donc avoir chassé le fléau de la ville, le jeune homme ne voit pas que son destin se soldera par une tragédie. Ignorant son parricide, il file droit vers l'inceste en épousant sa mère Jocaste.
Cette réécriture du mythe d'Oedipe apporte un éclairage sur la personnalité du héros: orgueilleux, assoiffé d'inconnu et d'honneurs, il représente la jeunesse qui ne veut pas décrypter les signes du destin.
Cocteau, génie créatif a su m'emporter vers une Thèbes lointaine à l'atmosphère à la fois funeste et poétique.
Revoir ses films serait une vraie merveille même s'ils paraissent vieillots pour la jeunesse.


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Lu en classe de seconde, souvenir lointain, et même si j'avais apprécié à l'époque le mécanisme qui donne son nom au titre... On se rend compte ensuite qu'il ne s'agit ni plus ni moins du même broyeur, du même fatum qui pèse sur tout personnage de tragédie antique depuis Sophocle jusqu'à même Sartre, traversant Shakespeare, Hugo, etc.

En plus, Oedipe roi de Sophocle est infiniment plus riche, avec une écriture grandiloquente, et elle a tant influencé la littérature, par-delà le genre théâtral... L'exercice de réecriture est donc un peu vain, même s'il s'attache à l'inévitable, on connaît bien cet inévitable, il suffit d'ouvrir n'importe quelle tragédie.
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Jean Cocteau essaie de nous narrer à sa façon l'histoire la plus connue du monde. Malheureusement, c'est raté on sent qu'il ne parvient pas à se détacher de l'oeuvre originale, l'ombre immense de l'oeuvre le suit dans ce récit comme le destin funeste suit notre protagoniste. On ne reconnaît pas le style de Cocteau pourtant si reconnaissable notamment dans les parents terribles. Il se contente d'inventer des scénarios bien pensés sans éclats particuliers.
À lire pour les fans d'Oedipe (ou de leur mère 😉), à fuir pour les autres.
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La machine infernale du titre, c'est le Destin, le fait que les dieux jouent avec nous pauvres mortels en écrivant notre destinée à l'avance, nous ne sommes que des pions pour eux.
Le personnage de "la Voix" nous raconte déjà tout dans le Prologue, parce que tout est écrit, et tout est déjà connu du spectateur ou du lecteur, aucun rebondissement ne sera possible. L'originalité vient donc de la scène d'ouverture, des soldats montant la garde auprès d'un mur. Elle vient aussi de l'importance de la sexualité, de la psychanalyse au sens propre : Jocaste aime les hommes jeunes qui lui rappellent son fils abandonné, Oedipe aime les femmes mûres lui faisant penser à sa mère. Et surtout, l'originalité vient des interventions des dieux eux-mêmes, le Sphinx surtout, présentée comme une toute jeune fille - mais presque une femme. C'est une déesse incarnée, et en tant que telle, elle compatit, éprouve de la pitié, désire. Elle voudrait changer le destin, mais elle-même y est soumise, les lois de l'univers s'appliquent même aux dieux.
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Lu il y a longtemps; je ne sais pas s'il est dans ma bibliothèque...physique
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Une pièce très moderne pour le théâtre français, avec ses jeux de fantôme et d'attaque aux bonnes moeurs, mais très nettement en-dessous du niveau d'une pièce grecque. Disons que c'est une pièce grecque mise à la portée de ceux qui ne supportent pas les vieux textes. le seul moment de la pièce qui m'a réellement choquée ou tout du moins attiré mon attention aura été l'acte III. On ne peut pas enlever à Cocteau ce courage de porter à la scène une scène de chambre à coucher entre une mère et un fils qui ne se connaissent pas. L'horreur en ressort davantage.

L'imaginaire de Cocteau est très grec dans cette pièce, il se coule très bien dans le moule. mais encore une fois, même si certains sont originaux (le titre de la pièce, la comédie des remparts, le sphinx et la chambre à coucher), ces éléments n'en restent pas moins inférieurs pour les puristes du théâtre grec… et très bons pour les habitués du théâtre français. Cocteau aura donné un coup de pied dans la fourmilière.

Je repars donc avec un succès mitigé pour Cocteau. Bien que comprenant davantage toutes les subtilités de la pièce qu'à 16 ans (dont la référence du titre à la fatalité des dieux), il n'en reste pas moins que j'ai trouvé la pièce relativement courte et pas très développée sur de futurs personnages au destin tragique (Créon et Antigone).
Lien : http://biblio.anassete.org/?..
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C'est une bonne pièce de théâtre, bien écrite avec un style d'écriture fluide. Mais l'histoire est complètement absurde et le libre arbitre ne rentre pas en ligne de mire. C'est perturbant, tragique.... Il y a donc tous les éléments pour faire une bonne tragédie.
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Voici la très célèbre et tragique histoire d'Oedipe. Cocteau décide d'en faire une pièce de théâtre et s'appuie sur le fantôme de Laïus, la rencontre avec le Sphinx, la nuit de noces et la révélation qui formeront les 4 actes de cette pièce. Oedipe est dépeint comme un jeune homme égoïste, avide de pouvoir puissant, supérieur...Il est détestable par sa jeunesse qui croit tout savoir. Jocaste, sa mère et épouse, semble dépassée tout au long de l'oeuvre ; son dénie perpétuel ennuie mais appuie le drame. Tirésias m'ennuie aussi : il est le plus sage mais possède la même arrogance que celui qu'il essaye en vain de résonner. Nous le ressentons comme Oedipe, c'est à dire, de manière très neutre.
Le mythe reste injuste, c'est un avertissement propagandiste de la mythologie grecque. Seule Antigone et le Sphinx sortent du lot, elles débordent d'humanité, d'espoir et de courage dans un monde pourtant dicté par les dieux, qui perpétuent la machine infernale.
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