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Les Parents terribles

Je fêtais avec André Malraux, notre décision d'aller libérer le Ritz, autour d'un cocktail
arrivés sur place, après avoir été sur le point d'être fusillés par les hommes d'Hemingway,(1)
nous fîmes la paix avec Ernest grâce à des cocteaux (2).
Mes préférés si l'occasion se présente, que vous le sachiez :
un Old fashioned (un peu de sucre au fond du verre, 2 traits de bitter Angostura, ajouter 1 cl d'eau pétillante, écraser le sucre à l'aide d'un pilon jusqu'à ce qu'il fonde complètement, ajouter 2 glaçons et 3 cl de bourbon, remuer avec une cuillère à mélange pendant 15 secondes. Compléter avec des glaçons et verser le bourbon restant (3 cl).Remuer de nouveau pendant 15 secondes.)
ou un Manhattan (4cl de bourbon, 2 cl de Vermouth rouge, 5 gouttes d'angostura bitter, remuer le tout )
Combien de Manhattan, ou de Old Fashioned m'aurait-il fallu pour oublier la misère de ce vaudeville, aussi pauvre de mots que d'originalité.
Pauvreté accentuée par la qualité des acteurs et de la mise en scène.

1 Samedi 26 Août 1944, un Samedi, nous étions au bar du Ritz , Jean et moi (nos bars habituel étaient bondés : les résistants menés par le général De Gaulle descendaient les Champs Élysées, entourés d'une foule considérable). L'hôtel et le bar avaient été libérés la veille:
'Hemingway armé d'une mitraillette et accompagné d'un groupe de la Résistance française, le 25 août 1944, après quatre longues années d'occupation allemande, précéda de quelques heures l'entrée des Alliés dans Paris et libéra le bar du Ritz, un petit bar (hôtel aussi) de la place Vendôme. Pour être plus précis, la légende dit que Hemingway libéra les caves de l'hôtel. Puis, il y prit une suite* et, dans une brume presque permanente due au cognac et au champagne, il s'apprêta à recevoir amis ou simples visiteurs venus le féliciter. Parmi ceux qui se présentèrent à l'hôtel, il y eut André Malraux, on ne peut plus arrogant. L'écrivain français entra dans le Ritz et y défila avec un peloton de soldats à ses ordres, transformé en parfait colonel chaussé de bottes luisantes de cavalier. On ne peut pas dire qu'il soit allé au Ritz pour féliciter qui que ce soit, et encore moins Hemingway, qui le repéra sur-le-champ et se souvint immédiatement que cet orgueilleux colonel avait pris ses distances, en 1937, avec la guerre civile espagnole pour écrire L'Espoir, le roman que quelques naïfs avaient hissé au rang de chef-d'oeuvre. On vit aussitôt le colonel Malraux se vanter de son peloton de soldats et rire de la poignée d'hommes en guenilles qui étaient aux ordres de Hemingway, le libérateur du bar du Ritz. 'Quel dommage, dit Hemingway à Malraux, que nous n'ayons pas pu profiter de tes fantastiques forces quand nous avons pris Paris.' Et l'un des inconditionnels hommes en guenilles aux ordres de Hemingway murmura à l'oreille de son chef :'Papa, on peut fusiller ce con ?' (Extrait du livre de Enrique Vila-Matas Paris ne finit jamais ; Lui même a trouvé cette anecdote dans les mémoire du chef barman du Ritz. Hemingway racontait cette épisode tel qu'il est relaté ici. Il n'est toutefois pas avéré que tout y soit vrai, en revanche Ernest a réellement bu 51 cocktails dry Martini (qu'il n'a pas payés) et après avoir épargné Malraux, ils ont bu 12 bouteilles de Champagne.)

2 J'avais fait la connaissance de Jean, grâce à l'abbé Mugnier, qui nous avait un jour invité dans son modeste appartement, et depuis nous nous rencontrions au moins une fois par mois, soit chez sa maman, soit chez d'autres relations de l'abbé. J'étais fasciné par la conversation et les merveilleuses intuitions de celui que j'appelais désormais mon ami, et qui m'avait gratifié de ce jeu de mot : un cocktail/ des cocteaux.



J'ai revu les Parents terribles, il y a peu dans l'adaptation et mise en scène de Christophe Perton
avec Muriel Mayette-Holtz, Charles Berling, Maria de Medeiros, Émile Berling, Lola Créton




effleurements livresques, épanchements maltés http://holophernes.over-blog.com © Mermed
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Une pièce dont j'ai entendu parler dans un documentaire sur le couple Cocteau-Marais, et qui a lancé Jean Marais !
La lecture d'une pièce oblige à un peu d'imagination sur une possible mise en scène, mais reste une série de dialogues.
Bien écrite mais bavarde, cet drame, qui commence comme une comédie  de boulevard reste ancrée dans son époque, pour ne pas dire datée !
Comme c'est un très vieux livre trouvé dans une boîte à livres, j'ai la pièce en odorama, vieux papier et poussière !!
Le couple Yvonne-Georges me fait penser à mes grands-parents, entre une mère fusionnelle et un père détaché et infidèle, tenant tous les deux des discours enfermés dans des normes bourgeoises de l'époque, même si c'est pour que le fils tente de les dynamiter. La fin est aussi peu crédible que les rebondissements qui la précèdent. Reste sans doute des messages, dont la portée s'est très émoussée avec le temps, et que je n'ai pas été capable de percevoir.
J'ai découvert Cocteau, mais ne suis pas sur qu'il faille le découvrir par cet ouvrage..
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C'est une histoire de famille à l'allure d'un vaudeville dramatique.
Dans cette famille, il y a la tante Léonie qui est l'amoureuse éconduite par Georges qui lui a préféré épouser sa soeur Yvonne. Leur fils, Michel dit Mick, « le petit garçon » de 23 ans adoré de sa maman et de son papa, qui au grand dam de ceux-ci va leur présenter sa dulcinée Madeleine (car comme dirait Jacques Brel : Madeleine Elle est tellement jolie - Elle est tellement tout ça - Elle est toute sa vie ♪♫).
Dans cette pièce de théâtre se côtoient l'ordre et la raison (et quand même aussi une façon de régler ses comptes) de la part d'Yvonne et la déraison égoïste et narcissique des autres.
Pièce écrite en 1938. Maintes fois adaptée, notamment par le septième art. C'est le genre de pièce qui traverse les décennies sans prendre une ride car elle peut se transposer aux générations suivantes, seuls les prénoms prennent une teinte un tantinet surannée. C'est magnifique à lire, et à écouter.
Cette pièce est actuellement jouée au théâtre par Muriel Mayette-Holtz, Charles Berling, Maria de Medeiros, sur une adaptation de Christophe Perton.
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Les portes claquent. D'ailleurs Jean Cocteau l'indique en commentaires à l'attention des metteurs en scène.

Les hommes âgés entretiennent des filles qui sortent avec de plus jeunes.

Sur 3 femmes et 2 hommes, Jean Cocteau crée plusieurs ménages à trois où "c'est je t'aime moi non" plus bien souvent. Le fils avec Madeleine et Yvonne (sa mère). La mère avec le fils et Georges (son mari). Le mari avec Madeleine et Yvonne également. Léonie, l'ex de Georges, avec Georges toujours et le fils... Madeleine avec le fils et le père... bref, au premier degré, c'est un véritable lupanar.

Vaudeville?

Pas vraiment. Cela en a l'odeur, la couleur, l'apparence, mais on est bien dans une tragédie. le rire salvateur, les envolées comiques chères à la comédie de boulevard, tout cela s'éloigne rapidement.

Le sujet est grave. L'amour étouffant d'une mère et d'un père pour leur fils, adulte mais infantilisé. C'est universel. Jean Cocteau crée une tension, une atmosphère qui monte progressivement vers le drame absolu, à travers mensonges et duplicité.

Même si la pièce à (fatalement) été écrite par Jean Cocteau en pensant à quelques acteurs dans les divers rôles, dont Jean Marais dans le rôle du fils amoureux, elle reste fort actuelle dans son ensemble. Un classique qui reste tout à fait lisible malgré les années.
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La pièce de théâtre commence sur un drame, et dès les premières répliques, le caractère et le rôle de chacun est donné: Yvonne, la mère fragile et immature, Léo, celle qui est là pour garder l'équilibre de la famille, "Vous perdez la tête... heureusement que je suis là", Georges, le mari, le père, entouré de sa femme inconséquente et de Léo, la vraie figure maternelle, et enfin Michel, le fils adoré, "tu ne vas pas mourir avant d'avoir revu Michel".

Cette famille sans nom est attachante, bouleversante et révoltante tout à la fois, désordonnée, égoïste, passionnée, folle. "Dans une pièce moderne le casse-tête me semble de faire un grand jeu et de rester un peintre fidèle d'une société à la dérive".
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Une pièce de circonstances , recherche d'un succés et surtout d'une mise en valeur de Jean Marais . C'est curieux de voir Cocteau se draper dans les oripeaux du boulevard (imbroglio familial, ménages à trois...) pour in fine y glisser du drame . Comme souvent chez lui , c'est brillant , les personnages sont étranges mais au bout du compte qu'en reste-t-il?
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Le livre récite les dialogues d'une pièce théâtre. Il y a cinq acteurs : Léonie, sa soeur Yvonne et Georges son mari, et Michel le fils. Ces quatre personnes habitent ensemble jusqu'au jour où apparait Madeleine qui est la maitresse de Georges et la nouvelle amante du fils. La pièce de théâtre résoudra tout ceci. Une belle comédie et mise en scène de personnages hilarants.
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Etonnant de retrouver Cocteau auteur d'une sorte de vaudeville ! En fait, cette pièce en trois actes publiée en 1938 à l'odeur et la saveur d'un vaudeville mais derrière le rideau il y a le drame et c'est peut être celui qu'a vécu Jean Cocteau dans sa relation avec sa mère.

Yvonne, a reporté un amour abusif sur son fils de 22 ans, Michel, qu'elle considère encore comme un enfant et non pas comme un adulte. Georges, le père, est plutôt faible et inexistant, d'où les rapports mère-fils toujours excessifs. Quand l'amour se présente au jeune homme sous l'aspect d'une autre femme, Madeleine, celle-ci est naturellement détestée par la mère et si cette belle personne a eu antérieurement des faiblesses pour le père alors là, la situation se complique. Et c'est sans compter sur Léonie, la tante de Michel, qui cherche à mettre de l'ordre dans les désordres familiaux.
Mais, dans cette tragédie familiale basée sur le mensonge des parents terribles et castrateurs, il y a heureusement l'innocence de l'amour entre Michel et Madeleine.
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Terribles, ses parents ? Oui, ils méritent bien cet adjectif et forment une curieuse famille. le père, Georges, est un doux rêveur, il est entièrement dominé par les caprices de sa femme, Yvonne. Diabétique, elle est victime de malaises fréquents, qui lui permettent de maintenir ses proches sous sa coup. Égoïste ? Les faits qui le prouvent sont nombreux. Yvonne et sa famille vivent au crochet de Léo bien qu'elle ait été autrefois la fiancée de Georges, qui lui a préféré sa soeur sans autre forme de procès. Léo est la pièce maîtresse de cette oeuvre. Ces différentes volte-face sont autant de coups de théâtre qui vont bouleverser l'intrigue et précipiter le dénouement. Michel, le fils, est le personnage principal, parce qu'il est omniprésent. Les personnages parlent de lui, pensent à lui, s'inquiètent pour lui, et savoir qui va s'approprier Michel est l'enjeu majeur de cette pièce.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Intrigue familiale typique de comédie, avec ses rôles grotesques de femme hypocondriaque, incapable de se gérer, de vieille fille, de jeune premier sentimental et naïf, de vieux trompé... qui tend à tourner à la tragédie par la profondeur des personnages. À commencer par ce complexe d'Oedipe réinterprété, le jeune tuant le concurrent paternel, reniant la mère amoureuse pour une autre femme qui ressemble davantage à sa tante, vraie personne responsable qui semble s'être occupé de lui. Léonie en vieille fille ayant sacrifié son amour, son orgueil, sa vie, pour continuer de vivre à côté de l'homme qu'elle aimait et qui l'a rejetée pour sa soeur, acquiert quelque force et quelque majesté par son extrême droiture, la radicalité de son engagement, par son intelligence. Les personnages sont faussement dupes, faussement naïfs et Michel par la radicalité égale de sa décision contre son amour en finirait par toucher également. Léonie qui se sacrifie finalement avant de regretter son geste, devient elle-aussi personnage de tragédie, se complétant autant dans sa conscience du mal causé que dans sa volonté de vivre.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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