AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,95

sur 809 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Jonathan Coe un auteur qui au vu des différents retours semble être un auteur anglophone incontournable.

Il semblerait qu'au dire de certains lecteurs ce livre n'est pas son plus abouti

N'ayant pas de point de comparaison je dois avouer que j'ai beaucoup aimé ce livre.

Que ce soit la narration ou la façon dont le livre est construit, tout m'a plu. Les personnages sont plutôt hauts en couleur « so british » .. j'ai aimé chacune des périodes qui retracent l'histoire du pays de l'après a nos jours.

L'écriture donne du rythme au texte.

Une question me taraude .. le chocolat anglais est il si quelconque que ça !!!














Commenter  J’apprécie          70
S'il ne tenait qu'à nous, Jonathan Coe serait Prix Nobel de littérature. Ça nous éviterait les discussions à n'en plus finir sur les races à venger et les attentats contre les mosquées. On s'en tiendrait aux livres et au plaisir d'en lire, on ne s'en trouverait pas plus mal. Vous nous direz : vous y allez peut-être un peu fort. Réponse : peut-être, ou peut-être pas.

Jonathan Coe écrase la concurrence. Il est plus fin, plus subtil, plus observateur, plus brillant, plus spirituel, plus thérapeute et meilleur (exceptionnel) conteur qu'à peu près tout ce que vous pourrez trouver sur la scène littéraire actuelle. Il est capable de vous réconcilier avec les Anglais (les voitures anglaises) (le football anglais) (et même la cuisine anglaise), vos parents (leurs préjugés, leurs marottes), votre passé, l'époque et vous-même. le Royaume désuni, si emballant et rapide à lire, est rempli de notes justes, piquantes, universelles, venant toujours à point, tour à tour graves et légères, profondes et frivoles.

C'est aussi un chef d'oeuvre de construction. Coe se balade à travers près d'un siècle d'histoire d'Angleterre en mariant l'intime d'une famille à la politique d'une nation, en alternant les époques, les styles et les focales, les allers et les retours, les formats et les angles, s'attardant ici pour mieux glisser là : jamais rien ne pèse ni ne force. Il y a aussi des secrets, des chagrins, des élans, des silences, des regrets, des mariages et des enterrements - Mary rayonnante à la conduite intrépide et Geoffrey introverti qui vit dans son ombre, leurs parents vieillissant et leurs enfants grandissant autour d'eux.

Le Royaume désuni est un roman d'union royal.
Commenter  J’apprécie          70
Si vous êtes anglophiles ou curieux, cette lecture est pour vous.
Comme à son habitude, J.Coe nous transmet les émotions de ses compatriotes, en revisitant dans son dernier roman, les basculements décisifs de ces 75 dernières années au Royaume-Uni.
Il nous emporte vers le charme so british, avec son recul, sa lucidité, son empathie et sa cocasserie légendaire.

Comment ce pays, allié pendant la guerre, qui a donné naissance à tant d'innovations, en musique (les Beatles, David Bowie et les Sex Pistols), à la culture européenne en général en gardant leur fair-play inné, a t-il voté pour le Brexit et Boris Johnson ???

Comme toujours avec lui, on est dans le concret, une histoire de famille sur trois générations.
La famille royale est présente comme de bien entendu.
Le récit commence au moment du confinement "covidien", évoque le passé et se termine en 2020.

Depuis le début je suis une fan absolue de ses thèmes, de son écriture et de son style qui me touche, m'apprend et me ravi.
Qu'ajouter encore ?
Qu'il est le seul à décrire l'Angleterre avec autant d'acuité, d'ironie et de tendresse.
Vivement le lire à nouveau.


Commenter  J’apprécie          70
So british... L'histoire du Royaume Uni à travers l'histoire d'une famille. Joies, peines, trahisons, doutes se percutent avec la grande histoire, couronnement, mariage, enterrement de la famille royale, mais aussi grève, politique, brexit, covid. Jonathan Coe y met un peu de lui également en parlant de sa maman. Mais une question essentielle, importante, primordiale se trouve dans ce livre : Est-ce que Cadbury fait du vrai chocolat ?
Commenter  J’apprécie          71
Pour son dernier roman, Jonathan Coe – ce formidable écrivain-chroniqueur de la société britannique – pose le prologue de son récit en mars 2020, à quelques jours du premier confinement mondial, provoqué par ce foutu Covid 19 … Lorna Simes (la trentaine et contrebassiste amatrice) voit son rêve se réaliser. Elle va se produire à Vienne, dans une salle de concert et n'a qu'une seule crainte : que le virus l'en empêche (ce qui finira par se produire lors de sa tournée européenne …) Lorna est anglaise et la petite fille de Mary Clarke-Lamb, notre principale héroïne (les protagonistes de ce roman sont si nombreux que l'auteur nous a gentiment établi un arbre généalogique …) Elle est sur le point de débuter une carrière musicale avec son partenaire de scène, Mark Irwin, un guitariste écossais homosexuel, obèse et imprévisible …

Jonathan Coe, lorsqu'on a goûté à son oeuvre : on se s'en passe définitivement plus ! Il est LE regard (intransigeant, parfois drôle ou caustique) de son ile natale. Cette fois, ce grand romancier nous offre une intrigue qui revient sur des périodes importantes situées entre l'armistice de 1945 et la fin de la deuxième décennie du XXIème siècle (en passant par le couronnement de la reine Elizabeth, une finale de coupe du monde de foot, l'investiture du Prince de Galles, son mariage avec Diana et la mort de cette dernière, pour finir sur cette horrible pandémie et ses périodes de confinement …)

Il y mêle (et ce, sur plusieurs générations) une savoureuse et complexe histoire de famille (germano-britannique) liée par le mariage des uns et des autres. Une histoire qui – si elle n'est pas du tout celle de sa propre famille – se révèle, par contre, très proche de la nature profonde de certains de ses membres … Un roman plutôt intimiste, particulièrement en ce qui concerne ses (difficiles) relations avec sa mère, à qui il a attribué les traits de Mary Clarke, avant qu'elle ne s'éteigne en 2020, dans la solitude d'une cruelle période … Bref, gros coup de coeur !
Commenter  J’apprécie          70
Un formidable roman, comme Jonathan Coe sait en écrire!
Une chronique désenchantée douce-amère de l'histoire de l'Angleterre, de 1945 à 2020, au travers de l'histoire de la famille Lamb.
Fort bien écrit et composé,
Un vrai bonheur de lecture !!
Encore jamais déçu avec cet auteur
Commenter  J’apprécie          60
Jonathan Coe est vraiment un conteur extraordinaire car il arrive à passionner son lecteur avec des tranches de vie quotidienne de ses personnages, illustrant les évènements qui ont marqué l'histoire de la Grande Bretagne depuis la fin de la seconde guerre mondiale jusqu'à l'époque la plus récente.
Grâce à l'arbre généalogique qui est présenté au tout début du livre, on repère les personnages familiers des précédents livres et on peut retrouver leur place dans cette famille élargie dont Jonathan Coe nous raconte l'histoire depuis plus de vingt ans ( au passage, cela peut donner envie de relire les précédents romans)
Il ne faut pas chercher dans ce livre une trame romanesque construite car la période présentée , soit plus de 75 ans, ne se prête pas à un récit linéaire même si le personnage principal est Mary que l'on rencontre à chacune des époques décrites.
Jonathan Coe se fait sociologue pour décrire le quotidien des gens et l'évolution de son pays dans la seconde moitié du 20ème siècle.
Fidèle à son ancrage territorial, il évoque avec gourmandise la fameuse entreprise Cadbury fleuron de l'industrie chocolatière britannique qui a eu bien du mal à s'imposer sur le continent.
Son ironie mordante se déchaîne quand il évoque l'Union Européenne et les institutions bruxelloises, traversées par un fameux "Boris" dont on découvre le destin fulgurant.
L'émotion est aussi présente quand il évoque la mort de Lady di mais surtout la pandémie de Covid et les dernières pages du livre sont absolument déchirantes car elles font écho à nos propres douleurs intimes et apportent la preuve que les mesures prises outre-Manche ne diffèrent guère des règles obscures et incomprises qui furent notre lot pendant de trop longues semaines. Même si la reproduction des consignes gouvernementales prête à sourire, c'est l'irritation qui l'emporte tant le recul nous permet de mesurer l'absurdité des règlementations tatillonnes qui ont régenté notre quotidien et le poids insupportable qu'elles ont fait peser sur un trop grand nombre de personnes. Laissons la parole à Mary qui résume bien la situation "On peut mourir d'un tas de trucs, tu sais. Je crois bien qu'on peut mourir de solitude."
ou alors à Peter qui conclut :"je ne peux pas non plus pardonner la cruauté . La cruauté de savoir que la dernière fois que mes frères ont pu la voir, c'était par la fenêtre de sa maison. La dernière fois que ses petits-enfants l'ont vue , c'était aussi par la fenêtre de sa maison".
Même si la mort est présente avec son cortège de douleur et de regrets , le roman se termine sur des rires et des jeux d'enfants car la vie reprend ses droits et inspirera peut-être à l'auteur de nouvelles histoires concernant sa famille de papier.
Commenter  J’apprécie          60
« C'était l'époque du jubilé d'argent de la reine, je me souviens, et pendant un temps on aurait dit que tout le monde chantait soit l'hymne national, soit le « God save the Queen » des Sex Pistols. D'une certaine façon, c'était incroyablement révélateur de votre psyché nationale, le fait que ces deux chansons puissent être simultanément sur toutes les lèvres. (…) J'ai passé trois mois à Londres et à la fin, j'étais tombé amoureux de tout ce que j'y avais découvert, la musique british, la littérature british, la télévision british, le sens de l'humour… Je me suis même mis à apprécier la cuisine. Je trouvais qu'il y avait là une énergie et une inventivité qu'on ne voyait nulle part ailleurs en Europe, et tout ça sans se prendre au sérieux, avec cette extraordinaire ironie tellement propre aux Britanniques. Et maintenant, qu'est-ce que fait cette même génération ?! Elle vote pour le Brexit, et pour Boris Johnson ? Qu'est-ce qui leur est arrivé ? »

Jonathan Coe tente de répondre à cette épineuse question dans son dernier roman « Le royaume désuni ». Il choisit de le faire au travers de la famille de Mary Clarke et de sept moments clefs de l'Histoire contemporaine du Royaume-Uni, du 8 mai 1945 à mai 2020. La plupart de ces évènements ont trait à la famille royale, ce qui montre l'importance des Windsor pour les anglais du point de vue symbolique et ces cérémonies rythment leur vie. Même ceux qui sont contre la monarchie suivent les retransmissions télévisuelles de ces moments. « Le royaume désuni » s'inscrit dans la lignée du « Coeur de l'Angleterre », Jonathan Coe y entremêle l'intime et le collectif avec tendresse et une ironie toujours aussi mordante. Il est également lucide sur l'histoire, la politique. L'antagonisme entre l'Union Européenne et le Royaume-Uni est ici parfaitement analysé. L'auteur nous offre un chapitre aussi drôle qu'affligeant sur la guerre du chocolat à Bruxelles (la famille de Mary Clarke réside à Bournville, banlieue de Birmingham, siège historique de Cadbury). Dans ce même chapitre, il fait un portrait très pertinent de Boris Johnson en clown inconséquent et opportuniste.

Ce qui est très beau et touchant dans « Le royaume désuni », c'est que Jonathan Coe met dans son roman des personnages croisés dans ses oeuvres précédentes comme Thomas Foley, le héros de « Expo 58 », ou la famille Trotter de sa trilogie « Les enfants de Longbridge ». Il nous donne ainsi l'impression d'assister à la construction d'une oeuvre où les textes se répondent et se complètent. Jonathan Coe a également écrit un chapitre plus personnel où il s'adresse à nous à travers le personnage de Peter, le fils de Mary qui est inspiré de sa propre mère, pour nous parler d'un moment douloureux.

« Le royaume désuni » est de facture classique, le récit est fluide et savoureux. Comme toujours, Jonathan Coe est un brillant chroniqueur de l'histoire contemporaine de son pays. Entre ironie et tendresse pour ses personnages, il m'a une nouvelle fois totalement conquise.
Commenter  J’apprécie          60
Une fresque familiale qui embrasse les tourments d'une société anglaise complexe, pleines de ses contradictions entre archaïsmes et modernité.
Le ton est plaisant, la famille à l'image du pays, désunie. On entrevoit alors les ressorts du Brexit. C'est très bien décrit et senti!
Commenter  J’apprécie          50
La famille Lamb vit dans un petit écrin de chocolat anglais, Bournville, ainsi nommée pour faire chic. L'image de la marque Caadbury est en-deça de celle des chocolatiers européens, dont la composition moins grasse des produits donnera lieu bien plus tard dans le récit, à un épisode satirique délicieux. Bournville a été construite selon les principes moraux des fondateurs de l'usine. C'est le royaume de la carte postale ; lac pour bateaux miniatures, joueurs de cricket en chemise blanche. C'est un pays de Candy où Mary savoure tous les jours la quiétude des cris d'enfants qui jouent dans la cour d'école, tout en balayant les marches de la façade du pavillon cossu où coulent les jours de la famille Lamb.

Mary s'est mariée à Geoffrey, un peu par le hasard des années communes de lycée et de loisirs… Il est aussi peu dissert qu'elle est bondissante. Ils ont eu trois fils : Jack, entrepreneur aux tendances thatchériennes, Marin, le modéré, finalement cadre chez Cadbury et Peter, le musicien, mal à l'aise dans le mariage. Son homosexualité, il la découvrira après avoir suivi son premier amour à travers la foule des admirateurs de Lady di en larmes, agglutinés autour des grilles du palais royal, sacrée princesse du peuple, alors que la télévision fait tourner en boucle l'absence de la reine …

L'ensemble du roman est construit dans ce parallèle, vie publique, vie privée. Après un court prologue situé en 2020, dans l'atmosphère étrange qui précéda ce confinent que l'on a vu arriver dans une sorte de ouate éberluée que Coe restitue parfaitement, le roman effectue une marche arrière jusqu'au 7 mai 1945, jour du discours de Churchill et des premières festivités de la paix à peine retrouvée. Mary a sept ans, son père ce jour là, se rend deux fois au pub, y entendra les paroles du premier ministre alors qu'elle et sa mère sont restées devant la radio dans le salon. Les deux ambiances rendent compte alors de l'euphorie et du recueillement national, c'est du romanesque délectable … Même si pour Mary, ce jour là, fut celui de la rencontre avec le jeune homme à la cravate jaune …

Chaque chapitre fonctionne ainsi : la retransmission d' un évènement national, patriotique, solennel, typiquement british et un épisode familial, plus ou moins chaotique ou consensuel qui se déroule autour de la boite devant laquelle les Lamb sont réunis : le couronnement de la reine et le choix de Mary, le couronnement de Charles en prince de Galles et une demande en mariage , et ce jusqu'à boucler la boucle temporelle jusqu'au 8 mai 2020, célébration de l'anniversaire du jour de la victoire, en plein confinement.

Devant les retransmissions, se jouent les tensions et les virages de la famille, comme autant de reflets des changements ou des obstacles qui secouent une société dont les fondements sont pointés par une ironie piquante et douce : le racisme de Geoffrey, la recherche du confort de Mary, les choix de carrière des fils, leurs amours, le monde qui va de traviole… Jusqu'à la filmographie des James Bond qui se délite et on finit par croiser Boris Johnson en ses débuts de trublion anti européen. Coe distribue les cartes avec malice, croisant un personnage au Pays de Galles, on se doute bien qu'il n'est pas impossible qu'on le retrouve, tandis que d'autres amours se perdent de vue et que Mary, vieillissante, se dit que le jeune homme à la cravate jaune aurait pu être un autre choix. Mary, confinée, dont les fils découvrent le crane, fixe dans le cadre des appels en visio, en ces mois où nous découvrions nos proches par morceaux sur les écrans, ou l'inverse, selon la maitrise technologique de ceux qui tentaient l'aventure … ( Ma belle mère n'ayant jamais réussi à comprendre la fonction reverse, on se contemplait nous mêmes …. Finalement, on a préféré lorsqu'elle a commencé à filmer les placards de sa cuisine en tentant de toper mon beau père récalcitrant qui fuyait son portable ….).

Un brin nostalgique, Coe est une fois de plus, l'analyste étonnant d'une société qui s'effrite et dont les symboles révèlent qu'ils n'étaient peut-être que des fantasmes dont les gens ordinaires comme les Lambs furent les spectateurs. Caustique, sarcastique et tendre, du bon Jonathan Coe.


Lien : https://aleslire.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (1742) Voir plus



Quiz Voir plus

La pluie, avant qu'elle tombe

A quel âge est morte Rosamond?

71
72
73
74

15 questions
62 lecteurs ont répondu
Thème : La pluie, avant qu'elle tombe de Jonathan CoeCréer un quiz sur ce livre

{* *}