Ayant découvert Coe avec ce Testament et l'ayant particulièrement apprécié, j'étais très curieuse de me plonger dans ce onzième roman de l'auteur, roman qui porte bien son nom de fait ! Après ma légère déception avec le recueil de nouvelles
Désaccords imparfaits, je voulais voir si l'un de mes auteurs britanniques préférés était toujours au niveau. Verdict : oui, of course !
Si je parle dans le pitch de Testament à l'anglais, soyez complètement rassurés : si vous ne l'avez pas lu, vous pouvez tout à fait lire
Numéro 11. Au pire, vous ne saisirez pas toutes les références qui sont faites au précédent, mais en aucun cas vous ne vous sentirez largué dans cette lecture. Car avec
Numéro 11,
Jonathan Coe relate cinq histoires plus ou moins indépendantes les unes des autres, qui s'articuleront en fait au cours de la dernière, et qui auront quelques points commun, comme Rachel et Alison, deux amies qui vont se perdre de vue, ainsi que la fameuse famille Winshaw au coeur de
Testament à l'anglaise. Pour tout vous dire, cela fait tellement longtemps que j'ai lu le premier, que j'ai refait des incursions dedans après cette lecture pour saisir deux ou trois références qui m'avaient échappées !
Les cinq histoires qu'il nous livre ici sont, une fois de plus, ancrée dans l'époque, dans ce monde en pleine crise économique, dans lequel le capitalisme écrase les plus faible, l'image et les clichés prévalent sur la profondeur et l'analyse. Il n'hésite pas à exagérer, à créer des concepts qui pourraient paraître ahurissants (comme l'Institut pour l'Evaluation de la Qualité chargé de donner une valeur monétaire à toute chose, émotion, voire même personne...) mais qui, si on y réfléchit bien, ne sont peut-être pas tant déconnectés que ça de notre monde...
Le seul bémol sur ce roman que j'ai littéralement dévoré en une journée est sa fin, qui fait appel à une dimension fantastique qui, me semble-t-il, n'était pas forcément nécessaire. Je pense que Coe aurait pu achever son intrigue avec un final réel et réaliste qui aurait, à mon avis, rendu son roman encore plus puissant et d'actualité.
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