« Veronika decide morrer » ou Comment réapprendre à "vivre".
TOUT n'étant dans ce monde, que « misère, injustice, cupidité, monotonie, ennui, futilité et solitude », Véronika, 24 ans, décide de mourir. Incapable en ce monde de « rester folle et de vivre sa vie comme elle la rêve ». Incapable en ce monde de se sentir vivante, de se battre pour quelque chose et de réagir aux défis de l'existence imposés par les Autres. Incapable de poursuivre une existence qui n'a PAS de SENS, parce que tous les jours se ressemblent.
Elle avale alors un tube de barbituriques et s'endort, oubliant que quelqu'un pourrait arriver à temps pour la sauver…
Ayant survécu elle se retrouve à Villette : un monde sans espace ni temps, un asile.
Un asile qui accueille des « fous ». Mais aussi, des gens qui font semblant d'être fous. Un asile où, à l'abri de l'inconnu, du danger, de la peur de se tromper ou de ne pas faire ce que les autres attendent d'eux, les « non fous » OSENT enfin être « libres » et réaliser leurs désirs.
Peu à peu, au fil de ses rencontres, Veronika apprendra à être « folle » pour laisser s'exprimer son MOI véritable et repenser son existence. Etre folle sous-entendant : aller au bout de ses désirs, aller vers les choses qu'elle a choisies, accepter de se tromper, lutter pour vivre. Ainsi découvrira-t-elle, qu'il existe d'autres « centaines de Veronika qui habitent en elle », d'autres Veronika à aimer et qui la mèneront - à l'image de « la source qui déborde et non pas de l'étang qui contient toujours la même eau » - à se montrer curieuse, intéressante, intrépide, folle. Bref, à être ELLE-MEME.
Paul Coelho nous propose dans ce roman philosophique de nous interroger à propos du DESIR.
Le désir en tant que source de bonheur et moteur de l'existence de l'homme, mais qui, à l'image du « tonneau des Danaïdes » de
Platon, est un tonneau sans fond impossible à remplir, donc source de frustrations.
D'où la nécessité d'apprendre à utiliser le désir et à le maîtriser, avec RAISON.
Au final, un livre plein d'espoir. Alors… Soyez-fous !!
Note/ N'oublions pas, cependant, que le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les jeunes, derrière les accidents de la route. le suicide : un cri de désespoir, de souffrance, un appel à l'aide. .. Et tous les jeunes qui font des tentatives, n'ont pas la "chance", comme Veronika, de se "rater"...