Chose plutôt inédite dans nos habitudes de lecture : nous l'avons lu tous les deux et nous sommes désormais acquis à l'écriture de
Paolo Cognetti. Nous avions eu la chance de le rencontrer en septembre. Un homme aussi simple et poétique (un brin rustique) que son écriture. (J'étais déjà sous son charme avant même de commencer ma lecture)
* Gue, qu'as tu aimé dans le roman ?
Les descriptions précises, le vocabulaire montagnard, la mise en avant des métiers manuels (l'élevage, la construction) dans un environnement sauvage, la question de la filiation et de notre position dans la société actuelle. .
* Cha ?
La relation amicale entre Bruno et Pietro solidifiée par leur amour commun de la montagne, le style poétique, mélancolique, simple et pur, l'ode à la nature et surtout l'attachement profond que l'on peut avoir pour les lieux et tous les souvenirs qu'ils contiennent. .
* Y a t-il des moins dans ce roman récompensé par le Prix Strega 2017 ?
Nous nous sommes tous les deux accordés sur le fait que l'épisode du Népal n'apporte pas énormément au récit... hormis l'explication du titre...
. * Un passage préféré ? .
"Si l'endroit où tu te baignes dans un fleuve correspond au présent, pensai-je, dans ce cas l'eau qui t'a dépassé, qui continue plus bas et va là où il n'y a plus rien pour toi, c'est le passé. L'avenir, c'est l'eau qui vient d'en haut, avec son lot de dangers et de découverte." .
"Peut etre ma mère avait elle raison, chacun en montagne a une altitude de prédilection, un paysage qui lui ressemble et dans lequel il se sent bien. La sienne était décidément la forêt des 1500 mètres, celle des sapins et des mélèzes [...]. Moi, j'étais plus attiré par la montagne qui venait après : prairie alpine, torrents [...]. Plus haut encore la végétation disparaît, la neige recouvre tout [...]. C'est la qui commençait le monde de mon père" .
Un roman d'initiation puissant, philosophique aussi magistral que les montagnes du val d'Aoste. Je regrette déjà de l'avoir terminé...