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4,16

sur 1614 notes
L'auteur nous raconte l'histoire d'une rencontre entre deux enfants qui va peu à peu se transformer en une belle amitié, qui résistera au temps, à l'absence…

Ils sont issus de milieux différents, Pietro est un enfant de la ville qui vient en vacances chaque été à Grana, alors que Bruno est un pur montagnard. Ensemble ils vont explorer cette montagne qu'ils aiment tant, arpentant chaque mètre carré, pour l'apprivoiser, communier avec elle, la respectant.

Pietro a commencé à marcher avec son père, un taiseux qui lui a appris le langage des sentiers, la manière de progresser, le mettant parfois en danger lorsque la pente s'incline et que survient le fameux vertige des montagnes.

Puis les deux amis s'éloignent, l'un poursuivant des études, l'autre gardant les troupeaux familiaux, pour retrouver leur amitié intacte des années plus tard, remettant à neuf, avec les moyens traditionnels une vieille bâtisse.

Paolo Cognetti rend un vibrant hommage à la montagne qu'il aime tant, les changements qui se produisent avec le temps, notamment les difficultés de l'agriculture montagnarde, entre traditions et progrès, mais quels progrès ? si tout le savoir ancestral et le respect de la nature s'effritent…

Il parle aussi de la montagne telle qu'on peut la découvrir ailleurs, car Pietro part au Népal et compare l' Himalaya qui semble encore en son état originel :

« J'avais l'impression d'avoir retrouvé vivante la civilisation de montagnards qui, chez nous, s'était éteinte. Je ne vis pas l'ombre d'une maison en ruine le long du chemin. » P 216

Au passage, il nous raconte la conception du monde selon le Mandala : le Mont Sumeru au centre et les quatre continents, et les quatre sous-continents (la fameuse roue) en posant la vraie question :

« Lequel des deux aura le plus appris ? celui qui aura fait le tour des huit montagnes, ou celui qui sera arrivé au sommet du mont Sumeru ? » P 207

J'ai beaucoup aimé ce roman ; cette lecture a été un moment de pur bonheur, car il s'agit certes d'une belle histoire d'amitié, mais Paolo Cognetti nous raconte aussi ce qu'est l'existence, est-ce qu'on vit sa vie pleinement en s'adaptant à la montagne où l'on habite ou en partant à l'autre bout du monde, où les traditions restent encore vivantes, où l'homme respecte encore la nature ?

J'habite de l'autre côté des Alpes, alors ce roman me touche en plein coeur, car la Montagne est une grande dame qu'on respecte, qui se mérite, que l'on escalade à la recherche de soi ou de l'absolu, en essayant de la polluer le moins possible…
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Et donc les vacances ?… Mer ? Montagne ?...
Pour ma part ce serait plutôt mer, mais ici c'est la montagne qui m'a gagnée.

De ton côté si une irrépressible passion des cimes (note l'allitération) grignote inlassablement ton crédit RTT, n'hésite pas. Entre ombre et lumière, cette belle histoire d'amitié masculine et autobiographique recèle un hymne aux puissants paysages du Val d'Aoste dont les sentiers te guideront vers des sommets de félicité littéraire (note la métaphore thématique).

Récit rafraîchissant de par le fait, et par ces temps de déliquescence caniculaire conviens que ça n'est pas rien.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Beau roman où la montagne est omniprésente et qui nous donne envie d'y aller, de la redecouvrir !

La trame est simple : c'est l'histoire de Pietro, un enfant de la ville dont la famille, chaque été, entraînée par le père, quitte Milan pour Grana, au coeur du Val d'Aoste. le Père adore la montagne, et souhaitant transmettre sa passion à son fils, le prend avec lui dans ses expéditions. Pietro souffre toutefois du mal des montagnes et ne peut le suivre trop haut.
Les r éclations Père - Fils sont difficiles.
Pietro va rencontrer Bruno, enfant des montagnes, tous deux ont 11 ans, et entre eux se nouera une amitié profonde, qui se maintiendra toute la vie alors que tout semble les séparer.
Bruno lui fera découvrir alpages, forêts, torrents, masures abandonnées et glaciers.
Leurs chemins se sépareront, Pietro va parcourir le monde, escalader les montagnes du Népal alors que Bruno ne quittera jamais ses montagnes mais Ils se retrouveront toujours avec plaisir, retaperont un chalet en ruine que Pietro a reçu en héritage de son père à la mort de celui-ci.
Pietro retrouvera des phrases écrites par son père dans les livres d'or des refuges et se rapproche ainsi virtuellement de ce père qu'il n'avait pas connu suffisamment.

C'est une ode à la montagne et à la nature bien entendu mais également le récit d'une forte amitié et des relations père - fils.
Ce livre est plein de poésie, il se savoure !
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Un roman de montagne comme je les aime, dans lequel l'homme apprend et grandit avec elle. Une compagne pour la vie. Un refuge, un apaisement. Un art de vivre, simple et pourtant difficile, un accord possible avec un lieu mais un renoncement aux autres, une solitude recherchée et acceptée.
Et même si je ne connais rien à la montagne, le talent de Paolo Cognetti m'a fait touché du doigt l'appel de celle-ci quand la montagne devient une entité qui coule dans tes veines et qu'elle s'exprime par tout ce qui te constitue.
« Nul ne peut faire comprendre les sensations éprouvées là-haut à celui qui n'est pas sorti de chez lui et qui n'a pas par lui-même éprouvé la montagne avec ses pieds, ses muscles, son énergie et ses doutes. »

En plus, de tout le lyrisme déployé pour l'amour de ce lieu, l'auteur a su créer deux personnages masculins liés par une amitié sans faille, malgré les années et les vies différentes. Une amitié puisée dans la jeunesse à parcourir ensemble tous les chemins environnants de Grana, dans le Val d'Aoste, que les deux enfants exploraient. Deux tempéraments bien différents, l'un montagnard et l'autre citadin, s'échappant de relations plus ou moins conflictuelles avec leurs pères.

Un très beau roman d'amitié et de montagne. de silence et de contemplation.

« Pietro est un enfant de la ville. L'été de ses onze ans, ses parents louent une maison à Grana, au coeur du val d'Aoste. Là-bas, il se lie d'amitié avec Bruno, un vacher de son âge. Tous deux parcourent inlassablement les alpages, forêts et chemins escarpés. Dans cette nature sauvage, le garçon découvre également une autre facette de son père qui, d'habitude taciturne et colérique, devient attentionné et se révèle un montagnard passionné.
Vingt ans plus tard, le jeune homme reviendra à Grana pour y trouver refuge et tenter de se réconcilier avec son passé.
Hymne à l'amitié, histoire familiale, ce texte splendide nous fait aussi et surtout ressentir la force de la montagne, personnage à part entière, capable de bousculer des existences et de transformer des êtres. »
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Ça transpire, ça suinte l'amour à toutes les pages. C'est un livre qui dès le départ vous embarque dans un très beau voyage : le voyage de l'amitié, de la fraternité. Là où les mots non plus de sens, seul compte la présence.
Ce livre n'est pas un récit ou il se passe mille trucs mais vous raconte le quotidien de gens simples vivant une vie rude et austère que notre fuite en avant efface de nos mémoires.
En Italie, Pietro vit à la ville mais son père passionné de montagne ne rêve que d'elle au point de monopoliser l'attention familiale. Ils finiront par trouver une petite maison dans un endroit reculé du val d'Aoste. Il s'y ennuie un peu car dans le village la moyenne d'âge frôle la maison de retraite. Il y a bien Bruno, le petit gardien de vache mais les premiers échanges ont été secs. Maman finira par les réconcilier et, devenus inséparables, ils passeront leur temps à arpenter le village, courant la montagne, les glaciers, essayant de pêcher dans les torrents.
J'ai tellement été embarqué, que j'ai été obligé de freiner ma lecture. Je crois qu'au rythme où je lisais je l'aurai lu d'une traite. Et quand le premier soir j'ai arrêté à la mi-temps du livre, j'ai gardé l'inertie. Ne trouvant pas le sommeil, je me suis replongé avec tendresse dans le monde de mon enfance. Un monde fait d'insouciance et de grandes bandes de gosses parcourant la lande et les forêts.
Ce livre est un véritable bonheur. L'auteur n'y emploie que des mots simples comme la vie de ses personnages mais la façon dont ils les emploient vous transportent immanquablement vers les rivages de la poésie. Les images se font légion devant cette admirable description de la montagne et je n'ai plus qu'une envie : partir randonnée, sac au dos, casse-croute dans la musette avec un(e) ami(e) à mes côtés.
Un véritable livre d'amour.
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Pour connaître l'histoire de ce livre, il vous suffit de vous reporter aux 235 critiques déjà postées sur ce site. Ceci n'est donc pas une critique, mais plutôt un clin d'oeil tout personnel.

En lisant Les Huit Montagnes, j'ai sans cesse pensé à un ami citadin qui quitte chaque été l'ambiance trépidante de Paris pour retrouver sa montagne. Il me raconte sa montée à l'alpage, la vie du chalet, les vaches, le ciel bleu, la vue sur les montagnes. Il me fait rêver mais n'imaginez pas que j'idéalise la vie rustique. Bien que n'étant pas une randonneuse dans l'âme, j'aimerais le suivre et retrouver la sensation des choses simples et essentielles.

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Lire "les huit montagnes" assure un dépaysement. C'est un voyage au coeur des montagnes qui nous éblouit. La montagne, véritable personnage de ce roman nous attire, nous retient et nous transporte hors du bruit et foule des villes. Je ne me suis contentée de lire, j'ai vu la montagne, je l'ai vécue, l'ai sentie. J'ai, tout au long de cette lecture, eu l'impression d'être une vraie montagnarde.. Mais je n'étais pas seule, j'ai rencontré et suivi Pietro et Bruno. Deux jeunes enfants, le premier est un petit citadin (vivant à Milan durant l'année) dont le père est un passionné de la montagne, Bruno, quant à lui, vit la montagne, il ne la quitte pas, il est en osmose avec ces, on peut même dire SES montagnes du Val d'Aoste.
Une amitié va se créer entre ces deux jeunes enfants. Cette amitié est aussi belle et pure que peut l'être la montagne qui les relie. Ce n'est cependant pas seulement une histoire idyllique, c'est aussi une histoire de blessures, de manques, d'incompréhensions qui se heurtent. C'est tout simplement la vie.
Un l ivre qui mérite amplement le prix qu'il a reçu. un livre qui, je suis sûre, viendra souvent agrémenter mes pensées.
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Depuis l'âge de six ans, Pietro Guasti s'aventure en montagne avec son père, jamais plus heureux que dans ces paysages grandioses, plus intéressé par les éléments que par les êtres humains.

« Mon père avait une façon bien à lui d'aller en montagne. Peu versé dans la méditation, tout en acharnement et en bravade. Il montait sans économiser ses forces, toujours dans une course contre quelqu'un ou quelque chose, et quand le sentier tirait en longueur, il coupait par la ligne la plus verticale. Avec lui, il était interdit de s'arrêter, interdit de se plaindre de la faim, de la fatigue ou du froid, mais on pouvait chanter une belle chanson, surtout sous l'orage ou en plein brouillard. »

Tous les étés, dans le Val d'Aoste, Pietro retrouve Bruno, gamin des sommets. Ensemble, ils jouent aux Robinsons jusqu'à ce que l'âge adulte les sépare. Pietro court le monde, à la recherche de lui-même. A la mort de son père, il hérite d'une maison en montagne, sur les lieux de son enfance. L'occasion lui est ainsi offerte de réparer une amitié malmenée.

Ce roman nous parle de notre attachement profond à certains lieux, mais aussi de la solitude et la difficulté d'être au monde et aux autres. C'est un livre qui brille avant tout par sa sobriété, par une petite lueur faite d'empathie, d'espoirs et de mélancolie, bref une poésie simple et sans artifices.

J'ai savouré ces pages de pure douceur et de communion avec une nature belle, sauvage et parfois hostile.


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Je suis sous le charme de Paolo Cognetti.
Derrière son look de bûcheron sauvage avec sa grosse barbe rousse et ses épaisses chemises à carreau (tapez son nom dans un moteur de recherche !), il cache une sensibilité et une finesse extraordinaires.
Sa façon d'écrire sur la nature en général et sur la montagne en particulier me touche infiniment.
On sent chez lui une connaissance intime, un amour véritable et un respect profond de la nature.
Cette nature magnifique qui sert ici de cadre à une très belle histoire, mais qui ne se contente pas de faire le décor : elle joue un rôle dans la narration.
Omniprésente, elle tient une place prépondérante.
Elle est à la fois constante (toujours là, incontournable) et changeante à travers les saisons et le temps qui varie.
C'est l'un des personnages de l'histoire à part entière.
Avec elle, Pietro et Bruno, le garçon des villes et le garçon de la montagne.
Le premier découvre, le second lui apprend tout ce qu'il sait.
Les deux gamins nouent un lien très fort, du genre de ceux qui survivent à toutes les années, à toutes les séparations.
Dans ce roman en partie autobiographique dans lequel l'homme et la nature sont indissociables, Paolo Cognetti oppose la ville et son bouillonnement dans lequel on peut se perdre, et la montagne, lieu de l'authenticité retrouvée.
Il nous fait merveilleusement sentir la beauté et la force du silence dans lequel on peut être soi-même.
J'ai savouré chaque page de ce livre rempli d'humanité et terriblement émouvant, que je suis très triste d'avoir terminé.
Je ne peux que vous inviter à enfiler vos chaussures de marche et à entrer dans l'univers de Pietro et de Bruno.
Paolo Cognetti a dit un jour dans une interview : "Quand un homme parle peu, ce qu'il dit est important." et cela s'applique parfaitement aux personnages de son roman.
Venez découvrir la magie de l'auteur, qui, à partir de mots simples, sait merveilleusement faire jaillir la poésie.
Paolo Cognetti m'avait enchantée avec "Le garçon sauvage", il m'a définitivement conquise dans "Les huit montagnes".
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Encore un prix bien mérité pour ce livre qui décrit les Dolomites si poétiquement.
C'est aussi l'histoire d'une amitié entre deux garçons, qui commence de manière un peu forcée par la mère de l'un d'eux voulant sortir son fils de l'isolement.
Celui-ci va découvrir, avec plaisir par l'intermédiaire de son nouvel ami, et comme une corvée avec son père qui l'entraînera durant quelques années dans de longues randonnées, le rude environnement des montagnards.
La nature est magnifiquement décrite, l'atmosphère de cet hameau isolé est bien rendue, mais ce roman approfondit aussi des sujets plus abstraits, tels l'amour filial, l'amitié, la famille, l'enfance...
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