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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Aout 61 fait partie d'une trilogie mais que l'on peut lire indépendamment avec Max et orphelins 88. Sarah Cohen-Scali s'est intéressée au sort des enfants de la 2nde guerre mondiale à la fin de celle ci. Aussi bien les enfants issus des Lebensborn (les fabriques d'enfaits "parfaits", des enfants de "race aryenne") , les enfants juifs rescapés des camps, des enfants déportés, et tous orphelins.

Sarah Cohen Scali aborde des thèmes douloureux, difficiles comme les marches de la mort qui concernaient aussi les enfants et les adolescents, le sort réservé aux enfants nés de pères SS.

Le récit est à démêler à travers la mémoire défaillante du héros Ben, un vieil homme de 83 ans atteint de Alzheimer. Celui ci se retrouve par erreur dans un camion à Calais avec des clandestins. Ben ne se souvient pas de ce qu'il fait là. Il voudrait aussi se rappeler qui est cette jeune fille Angela qui semble si attachée à lui et qui le ramène chez lui à Paris. Ce sera le point de départ d'un voyage dans les souvenirs. le petit garçon en lui, le petit Beniek, puis l'adolescent et le jeune homme qu'il était ,vont l'aider à se souvenir du ghetto en Pologne, de la perte de son frère et de ses parents, de la déportation à Mauthausen; de la marche, de la libération, de son séjour à Indersdorf où il va rencontrer Tuva, de son amitié avec Waldek et de sa vie à Londres. Puis la construction d'une vie après l'horreur , tournée vers le cinéma et le théâtre. Ben veut oublier et puis les gens ne peuvent pas le croire (Difficile pour les rescapés de ne pas être crus.).

Dans la troisième partie, Ben se rend à Berlin en 1961 pour retrouver Tuva qu'il aime depuis qu'il est gosse. Mais le sort s'acharne encore une fois sur eux car c'est la nuit de leurs retrouvailles que va être construit le mur de Berlin.
J'ai vraiment apprécié cette troisième partie que j'ai trouvée très prenante et complètement surréaliste et très loin de ce que j'ai pu apprendre dans mes cours d'histoire.
Tuva qui fait le choix de rester en RDA parce qu'elle croit sincèrement qu'un monde meilleur est possible.
La quatrième partie laisse la place au récit de Tuva et à la perte de ses illusions. J'ai été fascinée par son récit et horrifiée. J'ai fini le livre en apnée.

Les personnages sont très touchants. Leur histoire est bouleversante.
j'ai appris beaucoup de choses sur ce pan de l'histoire. La chute du mur m'avait profondément marquée quand j'étais jeune mais j'ignorais à quel point ce qu'il se passait en RDA était horrible (comme ces bébés à la crèche qui doivent tous faire sur le pot à la même heure).


Un livre à découvrir.

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Même si j'avais lu la très bonne critique de Lire à la folie pour qui ce roman fut un coup de coeur, je ne savais plus vraiment dans quoi j'allais atterrir en ouvrant « Août 61 ». Je me souvenais simplement du contexte historique et espérais être autant conquise par cette nouvelle publication de l'auteure que par « Max » ou par « Orphelins 88 ». J'ai finalement apprécié cette histoire qui va nous placer aux côtés de Ben, un octogénaire souffrant d'Alzheimer. Suite à un événement, celui-ci va reconstituer petit à petit son passé, nous amenant directement dans une période de Seconde Guerre mondiale, puis d'Après-guerre. J'ai été conquise par la narration proposée par Sarah Cohen-Scali. Tout d'abord, elle a utilisé la technique de double temporalité que j'affectionne particulièrement. On va ainsi alterner entre le présent avec Ben qui tente de se souvenir ainsi que le passé, lorsque Ben était encore Beniek ou encore Beni, selon les périodes de sa vie. de plus, elle a opté pour une narration originale en employant la seconde personne du singulier avec « al », sa maladie lui rongeant la mémoire, qui va directement s'adresser à lui.

Dans cette recherche du passé, on va faire la rencontre de Tuva, une ancienne enfant du programme Lebensborn (des bambins représentants de la race aryenne dont les mères ont été sélectionnées par les nazis pour créer des descendants purs). Tuva va d'ailleurs être narratrice durant le dernier tiers du livre, ce qui va permettre au lecteur d'apprendre à davantage la connaître. Si j'avais un peu de mal avec le choix difficile de cette narratrice, j'ai finalement appris à apprécier, notamment en raison de son caractère protecteur et déterminé. L'auteure a su proposer deux personnages principaux très touchants et que l'on va aimer suivre, même si ce qu'ils vont traverser est difficile, brutal, inhumain et révoltant. À mes yeux, Tuva est celle qui sera la plus marquée par la vie. Ce qu'elle va subir, ses rêves et ses combats au quotidien sont véritablement bouleversants… Il faut dire que Sarah Cohen-Scali a toujours une aussi bonne plume : à la fois lente, réaliste, efficace et chargée émotionnellement ! On sent qu'elle a fait beaucoup de recherches sur cette période historique. Pourtant, après deux lectures sur le sujet, j'étais persuadée qu'elle avait fait plus ou moins le tour… Toutefois, je me suis trompée !

Si vous cherchez un roman historique, celui-ci peut vous plaire, que vous soyez un grand ado ou un(e) adulte ! le fait que l'on couvre plusieurs époques m'a plu, car cela change des récits habituels traitant de la guerre de 39-45. On n'est pas dans un texte aux côtés des soldats, ni très longtemps dans les camps de concentration, mais plutôt sur l'Après, avec toutes les retombées psychologiques sur des enfants/adolescents devant grandir avec ces traumatismes ainsi que les événements succédant la Guerre comme la construction du mur de Berlin. de plus, on ne va pas se concentrer uniquement sur la France ! L'action se déroulera également en Angleterre, puis en Allemagne. Par ailleurs, le parallèle avec notre époque et les migrants est bien vu… Globalement, j'ai passé un très bon moment même si, hélas, ce ne fut pas non plus une aussi bonne lecture que les deux autres one-shot de l'auteure. J'ai parfois eu du mal à être dans le récit, car l'ambiance était parfois un peu pesante. de plus, le rythme lent a engendré quelques longueurs, surtout dans la première partie, ce qui a joué sur mon ressenti général. Cela dit, je suis tout de même ravie d'avoir fait la rencontre de Ben et de Tuva !
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Roman polyphonique historique, Août 61 retrace le parcours d'un homme aux mille vies, un homme qui aura survécu à des événements souvent dramatiques et tragiques. Toutes les voix de cette fiction s'allient pour reconstruire cette existence riche que Beni est en train d'oublier.
Contre Alzheimer ou « al » pour les intimes, ce vieux monsieur se bat vaillamment pour conserver l'essentiel avant le grand saut.
Son histoire se reforme alors même que ses souvenirs se délitent, et rejoint l'Histoire collective.

Les adolescents ou jeunes adultes qui sont la cible de cette collection intelligente plongeront dans l'horreur de la vie des orphelins des camps, ils apercevront aussi les enfants des Lebensborn, et vivront plus précisément les étapes qui ont mené à la construction du Mur de Berlin. Ils assisteront également à la création d'une nouvelle dictature en RDA et aux méfaits de ce système politique totalitaire. Au cours de ma lecture, j'ai souvent pensé à l'excellent film "Good bye Lenin", l'humour en moins.
L'auteure de Max poursuit ainsi habilement son exploration de l'histoire de l'Allemagne et crée une intrigue amoureuse passionnée et passionnante, une intrigue qui tient en haleine. le roman est vivant, dynamique, et immerge le lecteur dans les décennies qui ont formé le monde d'aujourd'hui.

Je ne cesse de m'intéresser à cette collection que nous offre Albin Michel, qui fait oeuvre utile en faisant vivre efficacement des événements historiques contemporains et en mettant en avant des valeurs positives. En cela, cette collection à la fois divertissante et pédagogique me semble vraiment indispensable dans les Etablissements scolaires.

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Moroses en grec, oblivio en latin, al pour Ben, ou encore Alzheimer pour Benjamin lorsqu'il se souvient....
Al qui visite en douce certaines zones du cerveau, "comme un cambrioleur, prend ce qu'il veut et repart en éteignant la lumière, pire e coupant l'électricité"
L'histoire: des voyages incessants pour Benjamin entre la fin de la guerre et aujourd'hui.
Beniek Kijek onze ans devenu benjamin Kaye, c'est inscrit sur les papiers. Un polonais juif qui a émigré en Angleterre.
Benjamin vit avec sa petite fille mais également avec Ben, lui même, sa mémoire de jeunesse, celui qui lui rappelle pourquoi il est tatoué de plusieurs nombres sur son bras, celui qui va l'aider à chercher qui est la femme qui vient le voir tous les jours à l'hôpital, mais aussi quel a été son métier et surtout, surtout, s'il a revu Tuva? Celui qui lui tient compagnie alors qu'il a plus de 70 ans et que son monde disparaît petit à petit.

Devenu Benjamin à la libération grâce aux alliés, il est envoyé par la Royal Air Force en Angleterre avec ses camarades pour tenter de construire une vie après les camps; car Beniek, a vu sa famille éradiquée dans un camp. Son grand frère Sevek, assassiné par un SS sadique qui a demandé à son chien dressé pour tuer "de le faire courir", sa mère Shoshanna, mourir d'épuisement et de faim, tout comme son père 2j après.
Seul Beniek survivra. Il va devoir vivre avec sa colère, car il leur en voudra de l'avoir abandonné, "d'avoir consenti à mourir".
Ce n'est qu'avec le temps, au fil des jours dans les camps, qu'il se dira que c'était peut être mieux ainsi... car ils n'ont pas fini gazés et réduits en cendres.

Et il y a Tuva; une orpheline elle aussi, mais du "mauvais côté" pour ses camarades juifs. Elle est son amour d'enfance, il le sait, il s'en souvient grâce à Ben. Elle est née dans un Lebnsborn norvégien. Elle ne pourra pas aller en Angleterre comme les autres. Mais tout juste ado, ils vont se faire une promesse. S'ils ne trouvent pas de parents en Norvège, pays dans lequel elle va repartir et lui en Angleterre, alors ils se retrouveront.

Nous retrouvons Sarah Cohen-Scali, auteure de Max et orphelins 88, toujours aussi percutante, dure, sans concession, mais aussi sensible sans sensiblerie.
Cette fois-ci, elle va rajouter un ennemi à la liste des bourreaux qu'elle décrit avec tant de lucidité; il s'agit de Al, Alzheimer. Pour autant elle garde bien présents les sujets qui ont été au coeur de ses précédents romans: la 2nde guerre mondiale, les orphelins juifs polonais mais aussi les enfants du Lebensborn.

L'écriture nécessite une adaptation car il convient de comprendre le lien qui unit Ben et Benjamin. Mais le livre est prenant. Et malgré les blancs dans la mémoire de Benjamin, nous allons remonter, petit à petit, les bribes d'une histoire dure mais synonyme de l'après dont le petit Beniek aura pu profiter.
Encore un bon Cohen-Scali
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Suite à ma lecture de Max et Orphelin 88 je voulais lire cette “suite” qui n'en est pas vraiment une mais qui continue dans le thème des lebensborn décrit par l'auteure.

Nous sommes ici avec Ben, homme âgé atteint d'Alzeimer. Il part dans sa mémoire à la recherche de sa vie et de son passé. On le découvre après la guerre avec les orphelins des lebensborns, il va être amené à partir avec les “Boys” en Angleterre pour revenir en Allemagne 16 ans plus tard et retrouver son amoureuse de l'orphelinat. Il la retrouve à Berlin en Août 61 lors de la construction du mur.

Encore un sujet passionnant, Sarah Cohen-Scali prend l'habitude de nous raconter des parties oublié ou peu décrites de l'histoire. Elle nous plonge dans des vérités oubliées et parfois difficiles à entendre.

J'ai mis plus de temps à rentrer dans l'histoire que dans ses deux précédents livres. C'est plus complexe, la psychologie du personnage principale est travaillée à travers Alzheimer.
Mais une fois entré on adhère complètement à l'histoire et on se laisse porter à travers ce pan historique de notre monde pas si lointain.
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Août 61... Qu'est-ce que ça vous évoque ?
C'est la question que je me suis posée quand les éditions Albin Michel m'ont contactée en septembre afin de me proposer la lecture du nouveau roman de Sarah Cohen-Scali.
Bien sûr, il suffit de lire la quatrième de couverture pour avoir la réponse mais de prime abord, août 1961 n'est pas une date historique qui parle au commun des mortels.

Et c'est tout l'enjeu de ce roman : nous faire redécouvrir, ou découvrir, une période de l'histoire européenne qui n'est pas des plus médiatiques. Août 61, c'est la construction du mur de Berlin, brutale et violente. En une nuit, des barbelés sont installés sur la ligne de démarcation. le mur "en dur" suivra très vite. Par le biais d'une histoire d'amour au long cours et d'une intrigue romanesque, Sarah Cohen Scali nous fait revivre cette période très froide de l'Allemagne et offre aux jeunes lecteurs à qui elle s'adresse (ce livre est conseillé à partir de 15 ans) et dont elle aura su susciter la curiosité intellectuelle, une porte d'entrée sur L Histoire, avec un grand H.

Alors il n'y a pas que ça dans le roman et la première grosse moitié du livre balaie une période qui démarre en 1945 mais tout concourt pour nous mener à Berlin, en août 1961...


Ben a 83 ans et est atteint de la maladie d'Alzheimer. Il ne reconnaît plus ses proches, notamment une jeune femme qui vit avec lui. Ses "moi" plus jeunes vont s'inviter, venir dialoguer avec lui dans sa tête afin de rafraîchir cette mémoire vacillante.
C'est donc avec le récit à la première personne des anciens "moi" de Ben que nous entamons cette lecture. le jeune Beniek prend la parole. Alors âgé d'une dizaine d'années, il a survécu aux camps de concentration et aux marches de la mort. A la libération, il atterrit d'abord dans un camp de personnes déplacées, puis dans un orphelinat, près de Munich, qui accueille principalement des enfants et adolescents juifs rescapés des camps. C'est là qu'il fait la connaissance de la lumineuse Tuva, une enfant née dans un Lebensborn norvégien, dont l'histoire, bien que différente de la sienne, est tout aussi douloureuse. Un amour indéfectible naît entre les deux enfants.
Au fil des pages et des dialogues intérieurs entre le Ben d'aujourd'hui et les Ben version plus jeune, son histoire se déroule. Il émigre tout d'abord en Angleterre, puis en France. Il finit par retrouver la trace de Tuva qui, après un parcours très chaotique, vit désormais à Berlin-Est.
Nous voici arrivés en août 1961 et en pleine scission "matérielle" de Berlin. le récit va alors changer de tournure.
Exit la parole et le point de vue de Ben et ses alter ego, c'est une personne féminine qui reprend le récit (pour l'instant une inconnue pour Ben et pour le lecteur) pour nous raconter la suite de l'histoire, très focalisée désormais sur Tuva.

Mon point de vue :
Le récit est composé de deux parties d'intérêt inégal. Avant août 61 et après août 61. L'histoire de Ben, puis l'histoire de Tuva. J'avoue avoir trouvé un peu longue parfois ce que j'appelle la première partie (composée en réalité des trois premières parties du livre) centrée sur Ben, et un peu compliquée à suivre à certains moments, ceci dû à la lourdeur narrative provoquée par la confusion entre le Ben actuel et ses anciennes versions.
Cette première partie du livre est néanmoins émaillée de points de vue très judicieux, propres à éveiller les consciences des jeunes lecteurs, et des moins jeunes, sur les parallèles que l'on peut faire entre les migrations d'après-guerre et celles de nos jours. C'est du moins ce que j'en retiens.

Romanesquement parlant, la deuxième partie est bien plus captivante. Elle se tient mieux car elle n'est pas "juste" un recueil de souvenirs épars mais un récit heure par heure, au jour le jour, puis au fil des semaines, mois et années, de ce qu'a pu être la vie quotidienne d'une femme et de sa famille sous le joug de la RDA et de la terrifiante Stasi.

De ma position de lectrice adulte ayant déjà de bonnes bases historiques, ce roman classé littérature ado a éveillé en moi des envies d'en lire plus sur le contexte de la construction du mur de Berlin et sur la vie en RDA, et c'est tout ce que j'aime quand une lecture m'invite à d'autres découvertes. Une ou deux références tirées de la petite bibliographie situées à la fin du livre m'intéressent tout particulièrement.
Le récit de la construction du mur de Berlin sur 48 h est tout particulièrement prenant !

Si j'essaie de me positionner d'un point de vue plus néophyte, comme pourrait l'être celui d'un lecteur de 15 ans, qui n'aurait pour seul appui à cette lecture que de vagues cours d'histoire, la préhension et la compréhension du récit, dans sa première moitié, sera un peu plus difficile. Je ferai ici la même remarque que j'ai pu faire il y a 6 ans, quand j'ai chroniqué Max, un précédent roman de la même auteure, traitant du sujet des Lebensborn, dont je n'avais que vaguement ouï dire à l'époque. Un socle de connaissances théoriques sur le sujet traité me semble quasiment indispensable pour apprécier le roman.
J'en veux pour exemple le récit au début d'Août 61 des marches de la mort qu'a vécues le jeune Beniek. Je sais ce qu'ont été les marches de la mort donc je n'avais pas besoin d'exposé sur le sujet et ceci m'a permis d'apprécier pleinement le récit romanesque mais un ado en a-t-il déjà entendu parler ?
On peut peut-être aussi prendre le problème dans l'autre sens, comme je l'ai évoqué au tout début de cet article, et se dire que la fiction ici est un prétexte, une occasion, une porte d'entrée pour accéder à L Histoire, et que tout lecteur un minimum curieux aura envie de se documenter pour en savoir plus.
Lien : https://linecesurinternet.bl..
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Après avoir avoir découvert Max de Sarah Cohen-Scali, que j'avais énormément apprécié, j'ai eu envie de découvrir un autre roman de cette autrice. Je me suis donc lancée dans Aout 61.

Etant une passionnée d'Histoire et donc de romans historiques, je ne pouvais qu'apprécier ce livre. Nous y suivons Ben, de nos jours, qui semble être atteint d'Alzheimer et qui revit, progressivement, ses souvenirs, depuis les camps de concentration jusqu'à nos jours. Au centre de tous ces souvenirs, Tuva, une jeune fille issue d'un Lebensborn norvégien, qu'il a rencontrée à la Libération, dans un orphelinat. Séparés alors que Ben émigre en Angleterre, le jeune homme n'aura de cesse de rechercher Tuva, qu'il retrouvera un week-end d'août 1961, à Berlin, alors que le Mur est sur le point de séparer la ville en deux.

J'ai eu un peu de mal au départ à entrer dans l'histoire. Nous avions cette narration à la seconde personne, le Ben plus jeune s'adressant au Ben d'aujourd'hui, et nous avions ce mélange entre les événements se déroulant en 2019 et les souvenirs de Ben. Mais rapidement, alors que les souvenirs prennent de plus en plus le pas sur le présent, je me suis attachée à cet homme et je me suis intéressée à son histoire.

Nous survolons rapidement sa jeunesse, son adolescence, pour nous intéresser bien davantage à ces quelques jours, en août 1961, où les choses basculent. A travers le regard de Ben, nous découvrons la construction du Mur, l'ambiance qui en découle. Comme lui, nous voyons les tensions, la panique. Nous voyons tous ces gens qui se retrouvent subitement coincés dans Berlin Est et qui cherchent à s'enfuir par tous les moyens. Il y a ceux qui sautent par dessus les barbelés, ceux qui essaient de traverser à la nage, ceux qui sautent par les fenêtres d'un immeuble se trouvant pile dans l'axe du Mur.

Et puis la voix de Tuva prend la suite. Pour nous raconter la vie dans Berlin Est, dans les années qui ont suivi la construction du Mur. Et cette vie ne fait pas rêver.

J'ai aimé découvrir ce pan de l'Histoire que j'ai vu très rapidement en cours, mais sans entrer dans les détails.

Encore une fois, la plume de Sarah Cohen-Scali nous décrit avec brio toutes ces situations. On n'a aucune peine à s'imaginer les événements. En fait, nous y sommes presque ! Nous voyons toutes ces choses se dérouler sous nos yeux.

Ce fut une lecture vraiment très intéressante. J'ai beaucoup aimé.
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Lors de la dernière masse crique de Babelio, j'ai eu la chance de recevoir le dernier roman de Sarah Cohen-Scali que j'avais découverte lorsque j'enseignais en collège. Août 61 s'annonce comme un récit historique avec des personnages forts.


Voici la présentation des éditions Albin Michel
B en ne sait plus qui il est, il ne reconnaît plus ses proches. Alzheimer ?
Il va devoir revisiter un passé douloureux dans l'Allemagne en guerre et celle de la libération, puis dans l'Angleterre et la France des années cinquante. Son fil rouge, fil d'Ariane dans le labyrinthe d'une mémoire traumatique : son amour d'enfance, Tuva, née dans un Lebensborn norvégien, qu'il rejoint à Berlin, un soir d'août 1961, alors que le Mur va scinder la ville en deux.

La première de couverture annonce une déchirure et une date clé : Août 61. Des fils barbelés qui rappellent la 2nde guerre mondiale et les camps, le rouge du sang et de la mort et cette date qui dans l'histoire de l'Europe est celle de la construction du mur de Berlin…
Le début du récit est un peu perturbant par la polyphonie surprenante mais à laquelle le lecteur s'habitue sans souci. L'histoire n'est jamais racontée du même point de vue : Beniriek en 1945, Ben Junior en 1955, Benni en 1961, l'Inconnue… autant de voix qui reconstruisent le puzzle des souvenirs de Benjamin, le héros de cette histoire en quête de celle qu'il aime depuis toujours : Tuva. Plus que l'histoire forte et émouvante de ces deux personnages, c'est toute l'histoire de l'Europe et plus particulièrement de l'Allemagne qui sert de toile de fond. Cette grande Histoire qui encadre l'histoire de Ben et Tuva rappelle de sombres moments : les Lebensborn, les camps de concentration et d'extermination, la guerre froide, le mur de Berlin. Alors que l'oublie semble frapper Ben, Sarah Cohen-Scali par cette fresque fait le devoir que chacun devrait faire : le devoir de mémoire, celui de ne pas oublier alors que l'histoire s'accumule de faits, reléguant dans un passé si lointain cette menace encore si présente du fascisme.
En résumé : un récit de littérature jeunesse que des adultes apprécieront aussi et surtout un récit qui rappelle le rôle de la littérature : ne pas laisser l'oubli effacer l'Histoire, se souvenir pour ne pas reproduire les malheurs de l'Histoire.
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Très belle fresque historique à travers la vie des personnages principaux. Intéressant mais le fil est complexe : on passe d'un personnage à l'autre, à différentes périodes... Pas toujours simple d'identifier tout le monde. Quelque longueurs à mon avis. Mais quand même un excellent roman dans la lignée de Max et d'Orphelins 88. À lire !
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Ce livre qui nous parle de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à la guerre froide sur le mur de Berlin qui met tout suite dans cette ambiance cette période de histoire. Et les personnages sont tous attachant pas rapport a alors histoire durant cette période puis nous avons le droit avoir des flach back qui tout aussi intéressant de voir leur passé et comme ils l'ont vécu.Et parle aussi de la maladie qui peut nous touche.
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