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4,39

sur 1848 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Tout d'abord, un avertissement. Ce livre est classé littérature jeunesse, mais je pense qu'il faut éviter de le proposer avant 15-16 ans, parce qu'il est très explicite sur la période et pourrait déstabiliser de plus jeunes lecteurs.

Quelle bonne idée de faire parler Max lui-même ! Ca donne une fraîcheur et une (fausse) naïveté, y compris quand il raconte des horreurs. J'ai adoré sa période foetus et bébé embrigadé, sous le charme du Führer, né dans le Lebensborn (fontaine de vie) de Steinhöring, c'est à dire le premier quart du roman. On y apprend la manière dont les Frauen étaient choisies, quelle vie elles menaient, comment les bébés étaient triés : "harmonish", ils vivaient, "lapins", ils étaient "désinfectés". L'enfant est fier d'intégrer peu à peu les codes de ces lieux. Pour une fois, c'est écrit du point de vue des bourreaux, pas des victimes.

Après ça se corse ! Mais là encore, le talent de l'auteur a été de raconter avec dureté mais sans fard, la réalité du tri, des enlèvements, des camps, la manière dont les nazis se sont servis du Klein Kaiser. On imagine aussi la détresse de ces enfants sans identité, à la fin de la guerre.

Il y a de beaux personnages sur le chemin de Max-Konrad, dont le plus poignant à mon sens est Lukas, qui vit la période de manière complètement opposée à Max, car il est juif et polonais. le personnage de Max au final n'est pas détestable, car on lui accorde d'être le pur produit d'une idéologie haïssable. le style s'accorde très bien au propos.

Beau roman, très fort, que je vous recommande.


En savoir plus sur http://la-clef-des-mots.e-monsite.com/blog/lecture/max-de-sarah-cohen-scali.html#kcSJoE4r8qVBAr5r.99
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J'ai beaucoup entendu parlé de ce roman dans la blogosphère, et plutôt positivement, on me l'avait d'ailleurs recommandé, et je dois dire que je ne regrette absolument pas de l'avoir acheté.

Max est un roman traitant d'un sujet très délicat, et très difficile, à savoir les "Lebensborn ", qui sont des sortes de centres de sélection pour la race Aryenne, mis en place par le régime Nazi. Max surnommé ainsi par sa mère à sa naissance est en fait Konrad, le premier bébé né dans un Lebensborn. Sa mère et son père ont été choisi par le régime car il correspondait parfaitement aux nombreux critères pour "produire" d'excellents spécimens Aryen. Ils ne se connaissaient pas, et ne sont pas restés ensemble, ils ont juste fait ce qu'ils avaient à faire. La mère de Max a ensuite était accueillie pendant la durée de sa grossesse et les quelques semaines suivants son accouchement au Lebesborn. Ensuite elle laissera Konrad aux mains des nazies.

L'ambiance de ce roman est assez malsaine, c'est un roman dur et sombre. Konrad/Max est un personnage assez fier, il voue un culte à Hitler et au 3ème Reich. Dès le départ, alors qu'il est encore un foetus sur le point de naitre, il nous livre ses pensées qui sont, je dois le dire, assez horribles. Dans la première partie de ce roman, on assiste à sa naissance, et aux premiers mois de sa vie. On suit en même temps l'avancée de l'Allemagne Nazie.

Puis peu à peu, Konrad va quitter le Lebesborn, pour se rendre en Pologne, pendant un long moment, puis revenir en Allemagne. Sous ses abords durs, on découvre que Konrad parfois souffre, des horreurs qu'ils voient, il arrive même qu'ils s'attachent à des personnes auxquelles il ne devrait pas, car elles sont déclarées inférieures par les nazies. Il va faire la connaissance de Lukas, qu'il considérera comme son grand frère, on sent alors en lui, que malgré tout il a besoin d'une famille à laquelle se rattacher. Et pourtant Lukas est Polonais, et plus encore, il est juif. C'est ce dernier qui l'avouera par provocation à Konrad, pour voir s'il le dénoncera.

Konrad va peu à peu s'ouvrir au monde, et découvrir que les Nazies lui ont menti, que tout cela n'est qu'horreur, et propagande, et à travers ses yeux d'enfant, nous allons découvrir toute l'horreur de cette guerre.

Max est un livre coup de point, qui même s'il s'agit d'un roman, pourrait presque se lire comme un témoignage. L'auteure s'est vraiment documentée sur l'époque, et c'est avec une écriture dynamique, et sans fioriture qu'elle nous rappelle que l'homme est parfois capable des pires abominations. Certaines scènes sont parfois très crues, on y parle de meurtres, mais aussi de viol, et l'auteure utilise des mots et des phrases chocs qui collent parfaitement au contexte.

En bref, je vous recommande vivement ce roman qui m'a énormément plu.

Ce livre a été publié en 2013 aux Editions Gallimard (Scripto).
Lien : http://milleetunepages.com/2..
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Roman jeunesse qui commence à connaître un certain succès, Max a l'avantage d'aborder un sujet difficile, peu connu et rarement traité, celui du programme Lebensborn ayant pour objectif la fabrication de la race aryenne parfaite représentante du IIIème Reich et appelée à dominer le monde.
Sarah Cohen-Scali donne alors la parole à Max que l'on suit depuis sa naissance au sein d'un Heim, sorte d'usine à bébés nazis jusqu'à l'arrivée des alliés à Berlin. Relaté à la première personne, le récit place son lecteur dans la tête du jeune Max lui faisant profiter de toutes ses pensées. le ton est froid, dénué de sentiments et parfois vulgaire.

Si le procédé est sympathique, il comporte néanmoins quelques défauts. Sarah Cohen-Scali prend le parti de faire de son personnage un être insensible et ce, dès ses premiers instants. Ce qui amène l'idée d'un être foncièrement mauvais par nature. J'avais plutôt imaginé la progressive influence des idées nazies sur un jeune esprit innocent et la lente formation d'une personnalité agressive et cruelle mais ce n'est pas le cas. le gène du mal semble être implanté dès la conception qui n'est ni plus ni moins qu'un viol programmé.

Les dessous du processus Lebensborn nous sont donc progressivement dévoilés dans toute leur monstruosité : viols, assassinats des enfants non conformes et des mères récalcitrantes, enlèvement des enfants dans les pays conquis. Car les nazis ne se sont pas contentés de leurs propres bébés fabriqués, des opérations étaient aussi orchestrées pour aryaniser les enfants étrangers.

Max devient rapidement le prototype parfait de la race suprême et bénéficie de traitements de faveur. Il intègre les écoles des jeunesses hitlériennes et c'est lors de son passage dans l'une d'elle qu'il croise la route de Lukas. Ils ne se quitteront plus jusqu'à la défaite allemande.
Là aussi, l'auteur détaille la vie quotidienne de ces écoles de l'élite nazie chargées de faire de ces chères têtes blondes les futurs cadres des SS et de l'armée. La fin du récit nous plonge dans un Berlin en décombres où le peu d'habitants qui restent tentent de survivre.

Max est donc un roman intéressant même si j'ai déploré la vulgarité du ton. Etait-ce pour exacerber le caractère violent et fanatique du personnage ? Probablement. J'ai trouvé aussi notre bambin étrangement perspicace. Il comprend aisément des choses sans qu'on les lui explique, ce que j'ai trouvé difficilement crédible quand on pense aux couleuvres Père Noël et petite souris qu'on fait avaler aux enfants. L'auteur lui attribue des pensées et des raisonnements qui sont peu compatibles avec ceux d'un enfant de 5-6 ans quand bien même il serait surdoué.

Certains passages sont un peu répétitifs voire téléphonés. En fait, j'ai pris bien plus de plaisir à ma lecture à partir de la deuxième moitié et de la rencontre de Max avec Lukas ( personnage inspiré de Solomon Perel ).

Malgré ses quelques défauts, j'ai grandement apprécié cette lecture. L'ouvrage est documenté, clair, écrit dans un style fluide. J'ai apprécié la note de l'auteur précisant ses sources et la part de romancé et de véridique dans son roman.
Au final, l'adulte n'y apprendra peut-être pas grand chose ( quoique …) mais je pense que ce roman reste très instructif pour les ados.

Pour continuer sur le sujet :
Un film sur les Napolas ( les écoles d'élite des jeunesses hitlériennes ) :
http://www.youtube.com/watch?v=rn9togC_FY8


Lien : http://booksandfruits.over-b..
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Max est un enfant du lebensborn, ce programme mis en place par Himler qui veut promouvoir une race pure, aryenne, une cohorte d'enfants offerts par des femmes au Fuhrër.
Son père c'est Hitler, sa mère l'Allemagne. Et nous suivons son histoire depuis sa naissance (et même un peu avant) jusqu'à la fin de la guerre.
Son histoire à travers les rafles d'enfants en Pologne, les déportations de juifs, les camps d'entraînement des enfants blonds enlevés, à travers les années à la Napola, puis l'arrivée des russes.
C'est cruel, c'est dérangeant, c'est révoltant car c'est livré par les yeux d'un enfant endoctriné qui n'a aucune pitié pour ceux qui sont tués, pour les familles détruites, pour les enfants qui pleurent la mort de leurs parents, ou d'être séparés de leur mère.
C'est d'une oeuvre difficile oui, mais qui a le mérite d'aborder le sujet d'un point de vue inusité.
Certes parfois le vocabulaire est cru, mais peut-on croire qu'en de telles situations les protagonistes auraient utilisé des mots châtiés.
Je recommande, mais pas avant 15 ou 16 ans
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Max est un bébé issu du programme Lebensborn dont l'objectif principal était de pallier à la mort de nombreux soldats en offrant à la mère patrie des aryens pure race.

Sara Cohen-Scali dépeint un chapitre de la seconde guerre mondiale méconnu et inédit dans la littérature jeunesse. Celui de l'eugénisme avancé, d'un programme pesé dans les moindres détails et dont les conséquences ont été plus que dévastatrices. En effet, on estime qu'environ 220'000 enfants sont nés ou ont été arrachés à leur famille dans le cadre du Lebensborn.

Les écueils étaient donc nombreux et l'auteure s'est attelée au sujet avec courage, objectivité et rigueur. Aucune sensiblerie ni démagogie, extrêmement bien documenté, Max fait dorénavant partie des lectures incontournables pour aborder les dérives de la pensée unique.

J'ai dû arrêter ma lecture à plusieurs reprises pour faire le point, penser, réfléchir, réaliser, intégrer la vérité de l'Histoire. le fonds, la supériorité des blonds aux yeux bleus, semblant provenir d'une telle bêtise et ignorance crasses. Même si je connaissais déjà plusieurs pans de l'Histoire, ce concept acquis par des millions de personnes m'est extrêmement difficile à assimiler. Les faits sont pourtant là. Inévitables.

La lecture est d'une grande force malgré certaines facettes hermétiques qui m'ont empêchée d'être totalement immergée. Est-ce en raison de la densité documentaire ? Par la forme narrative à la première personne qui ne m'a pas permise d'être en empathie avec Max, enfant somme toute méprisable malgré ses failles humanistes ? Je n'ai pas la réponse et qu'importe ! le livre existe. Il est essentiel.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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Une nouvelle atrocité du Reich mise en lumière dans ce roman: le lebensborn, ou comment le régime nazisme a imaginé et « usiné » la fabrique de la race aryenne sur le territoire allemand, mais également en Pologne et dans les Balkans. Un nouveau témoignage effrayant de cette époque porté par la plume limpide de l'auteur, un récit bien documenté et surtout les yeux et la voix déshumanisés de Max, le premier bébé né de ce programme Lebensborn, qui, au fil de ses rencontres et des événements, nuancera sa vision. Un roman à parcourir pour apprendre et ne pas oublier les événements du passé ... pas si lointain.
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J'avais pas mal entendu parler de ce livre lors de sa sortie mais son prix m'avait dissuadé de l'acheter à cette époque-là. Je l'avais un peu oublié et puis il y a quelques mois, je vu dans ma librairie qu'il était disponible au format poche, je me suis empressée de l'acheter.

Ce qui m'a le plus attiré dans ce livre, c'est qu'il parle d'un sujet très peu abordé dans les livres d'histoire ou dans les émissions télé, ce sont les Lebensborn. Littéralement, ce sont des « fontaines de vie ». Dans ces instituts des femmes aryennes (blondes, yeux bleus, grande, aucun juif dans sa famille, …) s'accouplent ou plutôt se font violer par des SS dans le but de créer des enfants parfaits pour repeupler l'Allemagne.

Ce qui m'a le plus surpris dans les premières pages de ce livre, c'est que le narrateur c'est Max qui est encore dans le ventre de sa mère qui a déjà peur de ne pas remplir les critères établis par les scientifiques à sa naissance et surtout il veut naitre le 30 avril 1936, jour anniversaire d'Hitler. Il veut être le premier à naitre de ce programme. J'ai été surprise de voir un nourrisson aussi endoctriner dès ses premiers jours. J'ai été surprise aussi qu'il connaisse autant le double sens de certains mots (« réinstaller » = tuer, « désinfecter »=euthanasier).

C'est un livre qui nous détaille bien ce qui s'est passé dans ces centres mais aussi ce qu'il advient de ces enfants quand ils grandissent. On le voit très bien au travers des yeux de Max. On ne peut s'empêcher d'être indigner par ce que Max nous raconte, toutes les horreurs commises par les nazis que lui ne peut s'empêcher de justifier et de trouver normal.

J'ai eu du mal avec le personnage de Max, c'est un garçon qu'on ne peut s'empêcher de détester parce qu'il trouve normal d'apprendre ce qu'il apprend, ce que font les nazis. Mais en même temps, on ne peut s'empêcher de penser que s'il dit ça et qu'il pense ça, c'est parce qu'il a été endoctriné et pour moi alors ce n'est plus un coupable mais une victime du système nazi. Heureusement en grandissant, à cause des déroutes de l'Allemagne et de sa rencontre avec Lucas, il prend petit à petit conscience que tout ce qu'on lui a appris n'est peut-être pas la vérité. La dernière partie qui se déroule dans Berlin bombardé, est celle que j'ai le plus apprécié parce qu'il y a cette prise de conscience qui n'est pas facile pour lui.

C'est un roman richement documenté, on sent que l'auteur a fait pas mal de recherches pour nous livrer un tel livre.

Pour terminer, je dirai que c'est un livre dur, sur un sujet méconnu, mais c'est aussi un roman magnifique, que je vais garder très longtemps dans ma mémoire.
Lien : http://larepubliquedeslivres..
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Je n'avais jamais entendu parler des Lebensborn (fontaine de vie), programme d'eugénisme nazi, mais au vu de toutes les atrocités commises par ces derniers, ça ne m'a pas étonnée outre mesure.
On suit l'histoire de Max (baptisé en réalité Konrad), un parfait petit aryen tout dévoué au Führer avant même sa naissance, allant même jusqu'à repousser celle-ci pour venir au monde le jour de l'anniversaire de Hitler.
Max raconte sa vie telle qu'il la comprend, ce qui est parfois très éloigné d'une réalité que le lecteur, lui, devine sans peine.
L'innocence de Max contraste avec sa conviction absolue du bien fondé de l'idéologie nazie. Lors d'une sélection d'enfants, Max, qui joue les petits polonais pour rassurer des autres enfants, est fasciné par un jeune adolescent, Lukas, un jeune juif non circoncis qui a ainsi échappé à la déportation. Présenté comme des frères, Max, l'aryen convaincu, et Lukas, le rebelle, vont suivre la scolarité des enfants nazis.
Au fil du roman, Max va évoluer, en bien ou en mal, ça, ça reste à voir.
Les inscriptions des horreurs de la guerre, raconté par ces yeux d'enfants, font froid dans le dos et une scène, que pourtant j'avais vu venir, m'a fait fondre en larmes.
Un roman poignant, terriblement addictif, qui change de ce qu'on a pu déjà lire du fait de sa narration particulière.
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Un roman qui me faisait beaucoup envie de par son contexte (la seconde guerre mondiale) et de par son synopsis. En effet la période de la seconde guerre mondiale est une période qui m'intéresse vraiment beaucoup et qui me tient particulièrement à coeur.
C'est une période qui prouve qu'un régime peut très vite tourner à la catastrophe.

Je trouve ce roman très enrichissant pour sa culture générale. En effet, on a souvent des retours sur ce que le peuple juif a subi mais rarement sur ce que le peuple allemand a subi lui aussi.

En effet, on découvre en quoi consistait le programme "Lebensborn" et comment le peuple allemand surtout les femmes allemandes de type "aryenne" ont subi cela. Elles n'ont pas eu le choix, elles ont dû subir le programme.

Ce programme mis en place par Hitler est un programme qui consiste à accoupler un homme SS avec une femme dit "aryenne" pour donner à Hitler, à l'Allemagne des enfants aryens. 

On va donc suivre Max, le premier et meilleur prototype de ce programme. L'enfant parfait. On va découvrir comment ce régime nazi va conditionner Max (ou Conrad de son prénom allemand). Mais on va découvrir au fur et à mesure que ce programme a des limites. Une rencontre peut bouleverser tout ce conditionnement. La rencontre entre Conrad et Lukas va être une relation particulière mais magnifique. Elle est très enrichissante sur le plan humain et va nous rappeler pas mal de notions qu'on a tendance à oublier.

Max malgré son conditionnement est un gamin très attachant pour qui j'ai eu beaucoup de peine. Les nazis lui ont volé son enfance. Il a vécu tellement de choses horribles. On ne s'en rend pas compte mais cette jeunesse hitlérienne n'a pas eu le choix, on les a conditionnés depuis leur naissance, c'est horrible.

Max va évoluer, se transformer, se métamorphoser au fil des pages. Il va se rendre compte de beaucoup de choses et comprendre que finalement Hitler est loin d'être l'homme parfait qu'il s'imaginait, au contraire. 

Max a réussi à ouvrir les yeux tout seul et à faire les bons choix. La fin était magnifique et triste. C'est une très bonne leçon de vie.

L'auteur a fait beaucoup de recherches sur le programme "Lebensborn" afin de nous révéler les vraies conditions de ce programme. C'est une fiction autour de faits réels qui ont bien eu lieu lors de la Seconde Guerre Mondiale. 

Je conseille vraiment la lecture de ce roman tout en gardant un esprit bien ouvert. Il faut s'accrocher car il en vaut la peine. 
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Je n'avais jamais entendu parler des « Lebensborn » jusqu'à il y a quelques mois à peine, lorsque j'ai lu La conjuration primitive, de Maxime Chattam, qui y faisait référence. Renseignements pris, j'ai écarquillé des yeux démesurés, ahurie d'être passée à côté de ça pendant si longtemps. Comme quoi, on en apprend à tout âge, et pas que des belles ! Bref, au cours de mes recherches, j'ai lu un article sur cette histoire de Sarah Cohen-Scali, romancée bien sûr, mais basée sur un certain nombre de faits réels, et j'ai décidé de me la procurer. Une lecture commune organisée sur l'Imag'In Café plus tard, me revoici...

Comment expliquer ce que j'ai ressenti à la lecture de ce livre ? Même si je m'y étais préparée, la première partie est extrêmement dérangeante. Max est le premier né de ces enfants issus du projet Lebensborn, c'est-à-dire conçus selon des critères génétiques très stricts pour peupler l'Allemagne nazie avec des enfants de race aryenne. Dès avant sa naissance, il est endoctriné, conditionné à considérer le Führer comme son père, l'Allemagne comme sa mère, et à tout mettre en oeuvre pour leur gloire. Se retrouver dans la tête de ce bébé d'abord, puis de ce petit garçon, qui prône les pires des discours et des idéologies nazies… ouch, ça fait mal, quelque part !

Impossible d'éprouver la moindre empathie pour ce gosse ! En tant qu'adulte, j'étais pourtant parfaitement consciente que ce n'était pas réellement de sa faute, qu'il n'avait jamais rien connu d'autre, et qu'on lui mentait la plupart du temps, mais rien à faire, je pense qu'une partie de moi se blindait, ne voulait pas être compréhensive. Et puis entre en scène un nouveau personnage, un jeune polonais qu'on veut à tout prix germaniser, rebaptisé Lukas. Et insidieusement, au fur et à mesure qu'il ouvre, petit à petit, les yeux de Max sur la réalité du monde qui l'entoure, il le rend aussi plus attachant, et je me suis surprise à dévorer toute la seconde moitié du livre sans plus pouvoir m'arrêter.

Max est un roman classé jeunesse, mais à ne pas mettre en toutes les mains, pas avant un certain âge en tous cas. C'est un livre extrêmement dur, à l'image de ce petit garçon nazi qui n'a jamais connu la tendresse, l'amour d'une mère ou d'un père. Un livre sans tabou, où il est question aussi bien d'extermination juive, que de viol ou de prostitution. Un livre dérangeant mais d'une importance capitale dans le sens où il traite d'un sujet somme toute peu évoqué quand on parle de la Seconde Guerre Mondiale. Un livre à lire, mais par un public averti quand même.
Lien : http://etemporel.blogspot.fr..
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