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3,7

sur 576 notes
le mari, la femme et la rivale forment un trio banal dans les romans de la jalousie. Mais, dans celui-ci, l'intérêt est renouvelé par l'identité de la rivale : Saha, une chatte.

Camille ne supporte pas la complicité qui unit celle-ci à son mari qu'elle sent plus proche de Saha que d'elle-même. Sa jalousie croît jusqu'à son paroxysme, un paroxysme mortel, qui épouvantera son mari.
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paru en 1932

"Un reflet d'argent s'élança d'un massif, coula comme un poisson contre les jambes d'Alain". (Saha)

"-Je vois tes cheveux courir, criait-elle. C'est fou d'être bond à ce point-là!" (Alain)

"Elle est jolie, raisonnait Alain, parce qu'aucun de ses traits n'est laid, qu'elle est régulièrement brune, et que le brillant de ses yeux s'accorde avec des cheveux propres, lavés souvent, gommés, et couleur de piano neuf..." (Camille)

"-Camille, les bras levés et noués en anses derrière sa nuque, l'appelait du regard. Mais il n' avait d'yeux que pour l'ombre. "Qu'elle est belle sur le mur! Juste assez étirée, juste comme je l'aimerais..." " (l'homme, la femme, la chatte).

Une fois de plus, l'amour, l'amour! L'amour bafoué, le trio inégal, la rivale féline, mystérieuse, unique ; LA chatte. D'une écriture directe, simple et puissante, très visuelle pour le lecteur, Colette nous montre un autre type de relation/rivalité. La chatte trop humaine, l'amour démesuré, pur, noble que lui voue Alain, la jalousie "animale" (dans le mauvais sens du terme) qu'éprouve une Camille malhabile dans sa juvénilité amoureuse qui donne moins qu'elle ne veut recevoir constituent l'univers particulier de ce court et dense roman.

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La langueur délicieuse des jours d'été, l'intimité merveilleuse d'un instant chéri avec son félin, l'indicible confort d'une maison de parents, tous sentiments d'enfants que l'on voudrait faire durer pour la vie.

Alain, en tout cas, serait bien aisé de s'en contenter. Car après tout, pourquoi cesser ? Pourquoi s'installer dans une vie attendue où l'on n'est plus jamais seul, accompagnée d'une acolyte qui ne miaule pas, qui minaude, qui transforme, qui désire et envahit ?

Quel délicieuse friandise intemporelle que Colette nous écrit là. Une fois de plus. Et qui nous donne envie d'aller bronzer sous les platanes de notre enfance, le chat ronronnant sur le ventre, à écouter le bruit des plats qui s'entrechoquent en cuisine.

Ce roman est l'été incarné.
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🐈 « - Oh ! les travaux… Ils t'intéressent, toi, les travaux ? Avoue, - elle croisa les bras en tragédienne - avoue que tu vas voir ma rivale !
- Saha n'est pas ta rivale, dit Alain simplement.
« Comment serait-elle ta rivale ? poursuivit-il en lui-même. Tu ne peux avoir de rivales que dans l'impur… »».
(P.76)

🐈 Qu'ils sont beaux les premiers émois, les premiers jours de la vie de jeunes mariés ! Qu'elles sont intrigantes ces nouvelles aventures à deux, cette nouvelle vie qui commence, ces habitudes qu'il faut prendre ! Oui, tout en apparence semble sourire à Camille et Alain. Les voilà enfin locataires d'un bel appartement sur les hauteurs parisiennes, prêts à démarrer ce qui deviendra leur nouvelle routine.

🐈 Pourtant, alors que l'on découvre les pensées des deux amoureux, il semblerait que tout ne soit pas si rose et si, en apparence, on les adule et les envie à outrance, leurs rêveries secrètes les divisent. Camille vivote au jour le jour, heureuse de ce mariage, de ce jeune homme qu'elle trouve si beau ; au contraire, Alain n'a cessé d'idéaliser Camille et le voilà soucieux, insatisfait, torturé. Seule sa chatte Saha peut le comprendre, le rassurer, il trouve en elle son pilier, sa confidente à tel point que leur relation ne tarde pas à susciter la jalousie de la jeune épouse, au point de commettre un acte impardonnable et insensé…

🐈 « Un chat n'est qu'un chat. Mais Saha est Saha. »

🐈 Une rivale ? Telle est la vision de Camille. Dans leur nid douillet, il n'y aura de place que pour une seule figure féminine - qui Alain choisira-t-il ? Entre jalouse et envie, déni et fuite, voilà un roman dont la tension va crescendo et qui révèle à la fois les tourments de l'âme humaine et la splendeur indomptable de nos amis les chats.
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Ce court roman parut en 1933 en feuilleton. Il nous raconte les débuts du mariage arrangé de deux amis d'enfance qui ont peu de choses en commun en dehors de leur milieu. Camille est amoureuse mais Alain la trouve trop exubérante, trop parfumée, trop sexy ou trop impudique. Il est plutôt infantile, peut-être un tantinet vieux garçon (malgré son jeune âge), il n'a pas envie que l'on dérange son univers douillet dans lequel sa chatte Sara a, elle, toute sa place. L'incompatibilité du couple augmente au fil du récit, les non-dits s'accumulent. La chatte prend de plus en plus de place entre eux et Camille va prendre cette chatte en grippe, pressentant en elle une rivale préférée par son mari. Au point qu'elle va songer à se débarrasser d'elle par tous les moyens. Qui va gagner, de l'épouse amoureuse, ou de la chatte ?
Le récit est subtil, tout en finesse. Colette dépeint avec une grande justesse les liens exclusifs et privilégiés qui se sont instaurés entre la chatte et son maître. Liens que ne comprend pas Camille.
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" la chatte" de Colette (189p)
Ed. Livre de Poche

Bonjour les fous de lectures...

C'est avec un classique souvent étudié à l'école que je vous reviens.

Voici un drame entre trois personnages dont un est une superbe chatte de la race des chartreux.

Un jeune couple est sur le point de se marier.
Alain et Camille sont jeunes et beaux, on les suppose amoureux et impatients d'entamer la vie à deux.
Saha n'est pas la chatte du couple mais "LA" chatte d'Alain.
Le couple va s'installer dans le studio d'un ami en attendant la fin des travaux d'aménagement dans la maison familiale d'Alain.
La chatte, elle, reste à Neuilly.... en principe !
Car si Camille, de toute évidence, est amoureuse d'Alain et ne prête guère attention à la chatte, en est-il de même pour Alain qui semble avoir une liaison fusionnelle avec le félin.

Cela peut paraître banal, mais les bases d'un triangle maléfique sont en place... C'est profond, subtil, prenant

Petit roman savoureux... Ah Colette et sa passion des chats!
L'auteure a bien observé la gente féline, cela transparaît à chaque page.

C'est toujours un plaisir de lire le style impeccable de Colette qui n'a pas son pareil pour décrire la nature et les relations humaines.
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Que dire ? Waouh !

Je n'avais plus lu de belle littérature depuis mes années lycées, et qui plus est jamais écrite par Colette. Je dois dire que je regrette de ne pas avoir ouvert l'un de ses livres plus tôt.

La plume de Colette est magnifique ! Bien que je ne sois pas fan des romances, je dois dire qu'ici elle ne me gêne pas. Je trouve d'ailleurs que l'idée d'un triangle amoureux impliquant un animal, en particulier une chatte, est brillante.

On sent tout l'amour de l'écrivaine pour les chats ; sa plume leur rend magnifiquement hommage de par ses descriptions et sa connaissance solide du sujet.

Je conseille cet ouvrage à tous les amoureux de la belle littérature et des chats, c'est un incontournable !

Lien : https://des-chats-des-livres..
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J'ai acheté une version d'origine de 1933 de ce roman « La chatte » de Colette car je l'ai lu en classe de cinquième et mon professeur de Français, Monsieur Renoir (Je m'en souviens encore car il m'a marquée), m'avait félicitée en public pour la qualité de mon travail.
Depuis j'avais oublié l'histoire racontée dans ce livre pour ne retenir que cet événement.
Comme il était sur ma PAL (Pile à lire) depuis longtemps, je me suis décidée pensant passer un bon moment mais je dois dire que je ne me suis pas extasiée. Je suis même un peu déçue par le fait qu'il ne sera plus dans la catégorie des livres cultes pour moi.
L'histoire de deux jeunes gens riches qui n'ont qu'à se préoccuper de la place que prend la chatte dans leur relation ne fait pas partie de mes sujets favoris.
Camille et Alain viennent de se marier. En attendant que les travaux de leur maison soient terminés, ils vivent en ville, dans un appartement prêté par un ami. Alain est fils unique mais il a déjà une compagne, sa chatte Saha. Alors quand il doit quitter la maison de ses parents avec son grand jardin où se pâme l'animal, la vie d'Alain est perturbée et par là-même celle de sa jeune femme, Camille.
Je dois dire que c'est très bien écrit et Colette a un style particulier, mais je n'y suis pas particulièrement sensible. Elle évoque pourtant les rapports intimes et la psychologie du couple et dans les années 30 cela devait être assez osé. Je suis même surprise d'avoir eu à lire ce livre à douze ans mais pourquoi pas. En tous cas je garde quand même un bon souvenir.


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Ce roman de Colette est souvent décrit comme l'un des plus aboutis de sa carrière, littérairement parlant, mais les avis à son sujet divergent beaucoup. Certains le trouvent trop burlesque, entièrement démodé, le qualifient d'absurdie… D'autres le trouvent d'une cruauté sans nom, d'un bonbon laissant un goût amer mais pas déplaisant… Je suis de ceux qui trouvent que ce roman est une petite merveille. C'est un roman parlant de l'amour, mais ce n'est rien d'aussi niais que le Blé en Herbe. le trope formant l'argument principal de ce livre est on ne peut plus simple : un triangle amoureux dans lequel s'immiscera petit à petit un brouillard de jalousie. La liminarité de cette intrigue profile une étude psychologique forte ne pouvant laisser le goût au reste. Alain et Camille ont un lien particulier, image d'une façon de penser d'un autre temps : la femme est très présente auprès de son compagnon, lui tient compagnie, le porte aux nues, presque ! tandis que lui n'aime sa femme que pour peu d'autres raisons que sa beauté immobile et des Enfers, quelque chose de pur mais de désirable en même temps – vous saurez vous l'imaginer, vous aussi. Cette obsession d'Alain pour la beauté de Camille (qui n'a d'obsessif que la résignation d'aimer uniquement cela chez elle, mais qui est loin d'être la figure sainte dans l'esprit de l'homme) rendra la femme bien malheureuse sans qu'elle ne le sache jamais (son malheur et sa raison). La femme, au sein de son propre foyer, a une rivale : Saha, une chatte. Une chatte de la race des Chartreux. Grise et existante, elle deviendra la raison de vivre d'Alain, aimant trop, comme une Camille, envers l'animal qui n'en a que faire. Une relation fusionnelle entre un animal et son maître qui sera une figure de haine extrême pour Camille qui, délaissée, malheureuse, inécoutée, triste et incapable de remédier à tout cela, succombera aux bassesses humaines pour reprendre sa place au sein de l'espace conjugal. Très honnêtement, cette histoire à de quoi faire rire, je le conçois, mais quelle tragédie ! quel drame que ce microcosme se refermant sur lui-même ! J'ai absolument adoré découvrir la bêtise et l'inhumanité de chaque personnage qui – bien que malgré lui –, prône la veuve et l'orphelin que sont leurs situations respectives. Alain qui défend son droit d'aimer sa chatte mais qui ne fait preuve ni d'entente ni de compassion envers Camille, et elle-même qui ne peut comprendre le lien d'affection que l'homme tient avec son animal, son tout, comme une possessivité extrême. le seul personnage tenant le beau rôle, c'est bien Saha qui, elle, régnant sur son monde avec un dédain et un caractère si mystérieux qui n'entendra d'elle que des miaulements, figure le démon entrant au sein de l'appareil conjugal à la détection d'anomalies humaines.

Un triangle amoureux on ne peut plus spécial : Camille aimant Alain, et lui-même qui aime Saha, sa chatte, plus que tout, Camille compris. D'une histoire de couple, nous atterrissons dans l'explosion d'un microcosme sous le degré d'inhumanité et de manque de communication cruel. D'une simplicité débordante, la psychologie luit dans le noir. C'est d'une maîtrise insupportable. Et drôle de plus. {18}
Lien : https://clemslibrary.wordpre..
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150 ième anniversaire de Colette et à la GL, ils ont vanté ce livre alors je m'y suis plongée. Pour moi, pas le meilleur, loin de là mais on y retrouve l'atmosphère à « nulle part ailleurs » de ce monde bourgeois, où évidemment, amis depuis l'enfance, l'on va forcément fêter les noces de Camille et Alain, la vingtaine magnifique et pourtant déjà dure. Ils vont se marier et habiter ensuite, la maison familiale en travaux. En attendant, ils profitent d'un appartement parisien et Alain y emmène sa si belle chatte Saha qu'il a connu tout bébé et qu'il adore. Saha qui gobe les insectes avec délice et dédaigne Camille. Parce que cette dernière est jalouse de l'attention d'Alain envers ce qui n'est pour elle qu'une bête. Et Camille, si jolie, si jeune ne veut pas avoir la deuxième place. Elle va commettre l'acte de trop, qui fera d'Alain un ennemi.
Les descriptions de la peau de Camille ou des regards de Saha sont très beaux. C'est juste peut être le côté languissant de tout cela. On est très loin du tohu-bohu du monde, c'est presque un huis-clos, Alain, Camille et Saha. Une jeune femme impérieuse et trop gâtée, un jeune homme indécis, peu amoureux finalement, et une chatte prêtresse. Nostalgie.
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