Artemis est un gamin de 12 ans qui vit au manoir familial à Dublin, entouré d'un serviteur bâti comme un colosse et d'une mère devenue un peu folle depuis la disparition du père. le jeune Artemis, doté d'une intelligence machiavélique et d'une absence de scrupules remarquable, est bien décidé à renflouer la fortune familiale, famille qui, soit dit en passant, est essentiellement composée de malfaiteurs. Utilisant les techniques modernes, le jeune garçon décide d'enlever une fée et d'exiger une fabuleuse rançon au Petit Peuple. Car si vous croyez que les fées ont disparu, vous vous trompez !
Fuyant le genre humain, le Petit Peuple s'est établi sous terre, utilisant la technologie la plus avancée et la magie traditionnelle pour survivre loin de nous.
Eoin Colfer, instituteur et auteur à ses heures perdues, a su très habilement se démarquer de l'oeuvre de Rowling. Doté d'un véritable talent (mais quel est l'Irlandais qui ne sait pas écrire ?), il a su puiser dans le folklore de son pays et aux racines de la mythologie celte pour recréer un monde féérique, plus adapté à notre siècle.
C'est donc un polar fantastique, aux dialogues vifs et à l'humour décapant que nous propose un
Colfer à l'imagination délirante. Au fil des pages, notre anti-héros s'humanise quelque peu (annonçant ainsi le deuxième volume), laissant deviner une fêlure qui le rend plus sympathique... Et puis
Colfer pratique l'humour d'une manière toute irlandaise, nous délivrant au passage quelques messages bien sentis, comme par exemple, lorsque les farfadets reconnaissent qu'il n'y a plus guère que les Irlandais pour croire au monde féérique, ou encore lorsque Artemis essaie sa nouvelle arme, surpuissante, pour détruire un baleinier, espérant ainsi diminuer le nombre des tueurs de baleines qui écument les océans... le souci de l'environnement est présent dans le livre ce qui est une bonne chose.
Le roman est véritablement de qualité et le style de l'écrivain est plus que plaisant.
Et puis, ce sont les fées qui sont les véritables héroïnes de ce livre, et en notre époque sinistre, nous avons bien besoin d'elles...