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3,84

sur 142 notes
Il est douloureux de s'avouer que l'on engendre des petits monstres , qui vous amadouent à grands coups de câlins , pour , du jour au lendemain , vous traiter de boulet.
Ainsi viennent insidieusement l'adolescence et ses joyeusetés.
Une période qui rime souvent avec une scolarité chaotique engluée dans un système d'éducation moyenâgeux.
Un stress qui n'aide pas le couple à s'accrocher pour survivre...Sus à l'intimité et repli frustratoire...
Est-ce le père qui est trop anxieux et qui part en vrille ,ou est-ce la mère qui est blindée comme un char d'assaut sur lequel tout glisse?
Sur fond d'attentats terroristes qui montent encore la pression d'un cran , difficile de garder le cap sans partir à la dérive.
Mais si c'était selon les actes posés en des moments critiques que l'on jugeait de la vraie valeur des gens (des jeunes en l'occurrence) , plutôt qu'à leur capacité à "avancer en troupeau homogène et à débiter les propriétés du triangle scalène" ?
Un récit à peine caricaturé ,dans lequel chacun peut se reconnaître , qui traite de la difficulté à appréhender les enfants (et les parents) qui grandissent dans un monde hostile , mais aussi beaucoup de tendresse et une lueur d'espoir.
Un bon second roman pour Jérôme Colin!
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Le champ de bataille, de Jérôme Colin

Le narrateur a la quarantaine et se questionne sur sa vie. le quotidien très ( trop? ) ordinaire de cette famille est bouleversée quand leur fils aîné, Paul, 15 ans est dévoré par un monstre : l'adolescence.
Décrochage scolaire, dialogue impossible, portes qui claquent, remarques cinglantes... Leur foyer se transforme en véritable champ de bataille.
L'amour permet-il de tout surmonter ? Surtout s'il s'est effiloché au fil des années...
Sur fond d'événements tragiques réels qui se sont déroulés à Bruxelles, cette tranche de vie nous parle forcément. Elle est si ' vraie '. Et on espère fébrilement passer entre les gouttes quand notre tour viendra... J'ai été gênée par les différents passages qui illustrent que l'intimité du couple n'est plus ce qu'il était, j'ai passé des paragraphes.

Ce livre entre dans le thème ' sujet de société actuel ' du @challenge_lecture_ca_va_mieux
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****

C'est un père qui parle... Un homme de 40 ans, qui se bat un peu plus chaque jour pour tenir face à son fils de 15 ans. Cet adolescent se fout de tout, des règles comme des professeurs, de ses parents comme de sa petite soeur. L'école le rejette et il devient difficile de lui parler.
Mais c'est aussi un mari... Un homme de 40 ans, qui voit chaque jour ses 20 ans et sa femme s'éloigner et qui a du mal à faire le deuil de ses vies rêvées.
Alors il s'isole, dans les toilettes familiales, au milieu des carreaux bleus et du silence...

Jérôme Colin écrit ici un très beau et bon roman. Il évoque avec beaucoup de justesse et de pudeur, la vie de famille, la vie de couple, le temps qui passe et les rêves qui s'éloignent. Comment être un bon père, un bon époux mais aussi s'épanouir et aimer qui l'on devient. Chaque mot est pesé, chaque mot sonne juste, et on ressent tout autant le malaise, l'amour, le désespoir et la fierté, que chaque parent peut vivre face à ses enfants qu'on ne voudrait pas voir grandir trop vite...

Merci à NetGalley et aux éditions Allary pour le partage de ce roman...
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J'ai quinze ans et je vous em…

Pour son second roman, Jérôme Colin s'appuie sur son expérience de père de famille pour raconter l'adolescence. Et mettre du baume au coeur de bien des parents.

S'il existe bien des raisons de choisir un livre, la principale – vous en conviendrez – est l'envie que l'on a d'être emporté par l'histoire. Soit qu'elle vous emmène très loin, vous fait découvrir un monde inconnu, soit qu'elle vous touche parce que vous avez vécu de semblables situations, de pareilles émotions. Jérôme Colin m'a touché au coeur. À tel point que nous avons organisé une séance de lecture collective en famille et à haute voix. Mon épouse a eu ce cri du coeur après le premier chapitre «nous ne sommes pas seuls!», mon fils de quinze ans s'est soudain trouvé tout à fait «vivable» et moi je suis pris pour un psy, capable de réconcilier tout le monde avec cette bibliothérapie!
En parlant de psy, je crois que la meilleure façon de vous faire entrer dans ce roman est de suivre la séance chez la psy du narrateur, père de famille confronté à un adolescent difficile qui use son couple:
« – Alors, comment ça se passe ? m'a-t-elle dit.
– Pas trop mal. C'est la rentrée des classes... Jusqu'ici, tout va bien.
– Très bien ! Et votre femme ?
– Elle me manque.
Elle m'a regardé comme les psys savent le faire. J'ai embrayé. J'avais envie de retrouver notre vie d'avant les enfants. de retrouver la femme dont j'étais tombé amoureux, celle qui laissait traîner ses culottes, qui acceptait de rester au lit toute la journée pour regarder des films, et qui, en passant derrière moi, , caressait doucement mes fesses. Tout avait disparu. Combien de temps reste-t-il pour s'aimer quand vous devez vous réveiller à l'aube, préparer le petit déjeuner, torcher un cul, ramasser du vomi, donner à manger, changer le lange, habiller l'enfant, calmer ses pleurs, le mettre dans la voiture alors que le jour n'est pas encore levé ? L'attacher à ce satané siège-auto. L'emmener chez la gardienne et le lâcher avec une certaine culpabilité pour être à l'heure au travail. Supporter ensuite les demandes infondées et l'autorité abusive d'un patron pendant huit heures. Perdre son temps dans les embouteillages. Reprendre le gamin. Apprendre qu'il a tapé un petit copain chez la gardienne. Rentrer chez soi. Les mettre dans son parc. Payer quelques factures. Donner à manger. Torcher le cul. Faire une lessive. Relever ses e-mails pour ne pas être mal vu au boulot. Donner le biberon. Raconter une histoire. Mettre la lessive au sèche-linge. Repasser. Payer le reste des factures. Et enfin, alors qu'on termine à peine le rangement de la cuisine, aller se coucher. À l'instant où notre tête s'affaisse sur l'oreiller, penser que c'est décidément le plus beau moment du monde. Demander à son conjoint s'il a passé une bonne journée. Tomber de sommeil avant même d'entendre sa réponse. Et se réveiller toutes les trois heures. Combien de temps reste-t-il pour s'aimer dans cette vie là? »
Un long extrait, mais qui résume bien l'état d'esprit du narrateur. Et donne une bonne idée du style de ce roman qui sonde le quotidien avec un sens de l'observation très pointu et un humour dévastateur. Vous allez beaucoup rire à partager les péripéties familiales et sans doute aussi avoir quelque fois la larme à l'oeil. Mais n'anticipons pas.
Si avec Léa, la femme de sa vie, «l'indicible a disparu», il imagine que partir pourrait être une solution. Mais il ne part pas de peur d'être seul. Et sans doute pour essayer de se prouver qu'il peut encore sauver cette famille. Mais je vous laisse découvrir l'épisode de reconquête de son épouse préparé avec minutie («Cet anniversaire, c'était notre Everest. Un sommet auquel nous avions souvent rêvé») pour en venir à la pièce de résistance de ce roman lu d'une seule traite, à savoir Paul, le fils rebelle qui nous vaut cette belle définition : « Avoir un adolescent, c'est accepter de savoir perdre son temps. Et avoir de fréquentes envies de meurtre sans jamais passer à l'acte. » Car ce dernier a tous les symptômes de la crise d'adolescence. Il essaie de franchir les limites, il décide que les adultes sont des incapables et qu'ils ne sont sur terre que pour «faire chier», ils transforme sa chambre en foutoir, il s'en prend même à sa petite soeur Élise et, bien entendu, il ne travaille plus à l'école. Ce dernier point offre au père l'occasion de se solidariser avec son fils, car il s'oppose lui aussi cette école du Moyen-Âge et ce proviseur affublé du surnom de Monsieur Mollasson. L'école doit plutôt accueillir, aider et soutenir que rejeter et sanctionner. Mais Paul n'a cure des théories paternelles et poursuit son travail de sape.
Au fur et à mesure que le ton monte, que se mère essaie de recoller les pots cassés, on sent l'ampleur de la tâche, la difficulté à vivre ce psychodrame permanent. On attend le prochain coup plutôt que la rémission.
Jusqu'à ce jour où Bruxelles est à son tout victime d'attentats terroristes. Que la seule chose qui compte alors est de s'assurer que Paul et Élise sont sains et saufs. Que l'amour qu'on porte à ses enfants est au-dessus de leurs crises. Je n'en dirais toutefois pas davantage. S'il est un champ de bataille sur lequel vous devez vous précipiter, c'est bien celui-là! (pour ma part, je cours chercher le premier roman de Jérôme Colin que je n'ai pas encore lu).

Lien : https://collectiondelivres.w..
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J'étais, je pense, resté sur ma faim avec le premier roman. Celui-ci m'a transporté dans un monde que je ne connais pas (un ado à la maison en plein bordel conjugal). L'écriture est aussi vive qu'elle est tendre. La preuve que derrière la grande gueule de Jérôme, il y a un garçon sensible. Ce n'est pas parce que c'est un ancien collègue, mais bravo ! :)
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Un livre vrai. Une écriture qui vous emmène. On ne lit pas, on vit.

Mon fils a 16 ans et demi. Et je remercie Jérôme Colin de me rappeler à quel point c'est un garçon merveilleux.
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Jérôme Colin étant présent à la Foire du Livre de Bruxelles ce samedi 24 février, je n'ai pas résisté à l'urgence d'acheter le livre en papier sur place afin de me le faire dédicacer et, ce, avant d'en lire une seule ligne. Mais je savais que j'allais m'embarquer pour un périple intense de lecture car, Jérôme Colin, avant de découvrir -par hasard et avec un emballement presque juvénile - qu'il écrit aussi des livres, j'avais pris l'habitude de ne pas rater son émission radiophonique quotidienne, "Entrez sans frapper" (sur une radio belge, La Premiere) lors de laquelle lui et ses chroniqueurs (Sébastien Ministru, Myriam Leroy, Michel Dufranne, Jacques Fraipont, Hugues Dayez, Juliette Goudot, Eric Russon, Xavier van Buggenhout, Joëlle Scoriels.... désolée si j'en ai oublié certains) discutent de Culture avec un grand C. Pas cette inénarrable culture mainstream qui ne fait la part belle qu'au divertissement du politiquement correct d'un vide intersidéral sidérant, mais de cette culture qui vous élève et vous flatte les neurones. Un bonheur pur et une vraie bouffée d'oxygène. Bref, tout cela pour planter le décor sur le "background" professionnel de l'auteur, histoire que les lecteurs de cette chronique - un peu désordonnée, je le concède - aient une idée de qui est Jérôme Colin.

La suite sur mon blog :-)
Lien : https://readingbibliophile.c..
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Attention pépite, gros coup de coeur. A lire absolument. Soyez curieux.

C'est le deuxième roman de Jérôme Colin, un auteur qui se confirme. J'ai vraiment dévoré "Le champ de bataille". Ce roman est un magnifique cri d'amour familial.

Le narrateur est en plein questionnement, marié depuis vingt ans, père de deux enfants, Paul et Elise. Il ne va pas bien. Son fils Paul a quinze ans, du jour au lendemain, le monstre est passé; l'adolescence !

En commençant la lecture de ce roman, j'ai eu l'impression que Jérôme Colin était chez nous, à la maison. Maman d'un jeune ado de treize ans, réclamant sans cesse contre l'injustice, claquant les portes pour un oui, pour un non, râlant continuellement lorsque l'on aborde le sujet de l'école... , je me suis dit, ce n'est pas possible, il décrit ce que l'on vit. On s'identifie, on se pose les mêmes questions.

"Combien de temps reste-t-il pour s'aimer" Quelle est en effet la place du couple aux assauts de l'adolescence ?, est une autre question posée au début du récit. On s'aime, les enfants arrivent, ils grandissent, la fatigue s'accumule, la routine s'installe, les conflits naissent de plus en plus souvent à cause des enfants qui s'affirment. Comment faire pour sauvegarder l'amour et le couple ? Éviter la crise, entretenir la flamme ?

Le narrateur ne va pas bien du tout, il a du mal à trouver sa place dans son couple, dans sa famille en tant que père. Il cherche une façon de communiquer, d'aimer. Il se pose énormément de questions, il est maladroit dans sa façon d'aimer.

Depuis le départ, il a le sentiment de s'éloigner de sa femme qui imperturbable "construit" son puzzle. L'air de rien, elle construit l'unité familiale, colmatant les brèches par son calme, son bon sens. Elle a réponse à tout, est calme, constructive, réfléchie, prend du recul et est solide comme un roc. A mon sens, elle est le fil rouge essentiel du livre, elle veille à garder l'unité de cette famille.

La violence est un des sujets du livre à plus d'un titre, familiale avec les problèmes de communication de l'ado, scolaire mais aussi celle du monde dans lequel on vit. Comment préserver la famille, conserver l'amour face à la révolte provenant de nos ados ?


L'auteur nous amène habilement d'un champ de bataille à un autre, on parle aussi de l'école, de sa violence, de l'exclusion scolaire beaucoup trop pratiquée chez nous. Souvent par facilité, les écoles font passer leurs droits avant ceux des autres, les droits des adultes priment souvent sur les droits des enfants.

On parlera enfin de la violence présente dans le monde, être ado aujourd'hui est sans conteste plus compliqué que de l'avoir été par le passé. Les réseaux sociaux, les médias relaient continuellement l'agressivité, l'animosité quotidienne du monde, les jeunes sont continuellement connectés. Je ne vous en dévoile pas plus mais ce roman intègre intelligemment l'actualité de notre époque, l'insécurité.

J'ai vraiment adoré la plume, la sensibilité de l'auteur à la recherche de la manière d'être un bon père.
Ce père qui essaie de comprendre qu'être ado n'est pas comme il le pensait indolore pour ses proches. C'est difficile, il l'exprime très bien. C'est difficile aussi de dire qu'on dit jamais assez aux gens qu'on aime, qu'on les aime, qu'on est fier de ses enfants.

Je suis sous le charme vous l'avez compris, j'ai terminé cette pépite les larmes aux yeux touchée au plus profond de moi par l'émotion.

Merci Jérôme Colin pour ce magnifique témoignage d'amour.

Foncez, ça en vaut vraiment la peine. Un auteur belge à découvrir absolument. Je suis fière des auteurs de mon pays.

Ma note : un immense coup de ♥
Lien : https://nathavh49.blogspot.b..
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