Était-il trop tôt pour écrire de la fiction ayant pour trame de fond le tumultueux « printemps érable »? Était-il utopique de penser pouvoir s'extraire des secousses pour les intégrer à une trame autre, comme l'a par exemple réalisé Moebius en publiant une série de textes sur le 11 septembre (rappelons-le, dix ans après les événements)? Douze auteurs de la maison d'édition Héliotrope ont pourtant répondu présent à l'appel même si - ou peut-être parce que -, lorsque les plumes ont été trempées dans l'encre rouge, le réglement relevait plus de la pensée magique (celle des dirigeants entendons-nous) que de la réalité. Il faut saluer l'audace d'avoir voulu garder un souvenir indigné de l'événement, de le transformer en objet cohérent, attrayant (les textes sont accompagnés d'images signées Toma Iczkovits alias M'sieur Zen), que l'on souhaite garder. S'il rentre difficilement dans un sac à main, il peut néanmoins trôner sur une table à café, histoire de se rappeler que, au fond, nous n'avons pas réglé grand chose en tant que société.
Lien :
http://lucierenaud.blogspot...