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4,03

sur 883 notes
Comment ne pas être remué par le destin de Moe, fille des îles échouée en métropole, et de son p'tit bout ? Pas d'argent, pas de domicile, absolument seuls… et ramassés par les services sociaux pour être déposés à la Casse, une cité où tous les laissés-pour-compte sont parqués, logés dans des carcasses de voitures. Une véritable voie de garage où finissent celles et ceux à peine mieux considérés que des épaves humaines. Une prison à ciel ouvert avec ses gardiens, ses règles, ses trafics, dont la sortie semble particulièrement hypothétique…

Et pourtant, dans cette jungle urbaine où règne la loi du plus fort, Moe trouvera écoute, bienveillance et solidarité auprès d'un petit groupe de femmes. le problème de Moe demeure toutefois sa capacité à prendre de mauvaises décisions, même à la Casse…

« Les larmes noires sur la terre » est une formidable histoire, forte, poignante, peuplée de beaux personnages, et d'autres terribles. le tour de force de Sandrine Collette est à mon sens d'avoir réussi à introduire une forme d'anticipation dans notre réalité, en poussant la logique de l'exclusion jusqu'à son paroxysme, avec la mise en place de ces véritables camps pour miséreux. Cela donne un résultat assez effrayant, marqué par une réelle inhumanité.
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Ce roman commence comme un roman réaliste du quotidien : une jeune femme quitte sa jolie île natale pour rejoindre la métropole et un mari peu voire pas aimant du tout. S'ensuit l'enlisement dans un quotidien de désamour et d'exploitation, une vie de couple terrible et subie, jusqu'à la naissance de l'enfant, et la volonté d'un nouveau départ pour Moe.
C'est là que le récit bascule dans la dystopie, Moe voulant vivre seule se retrouve sans le sou et échoue dans un centre d'accueil, la Casse. Elle y vivra avec plusieurs femmes, avec son enfant, avec des rêves brisés qu'elle ne cesse de vouloir reconstruire.
Ce roman est redoutablement efficace, il tient à la fois du roman noir, du roman social, du roman dystopique et d'anticipation, à la fois féministe, engagé sans en avoir l'air, poétique dans l'écriture, dur dans les descriptions.
On en tourne les pages avec fébrilité, l'auteure a eu l'habileté d'enchâsser au récit les histoires des habitantes, ce qui rompt la monotonie de ce quotidien pas si inimaginable que cela finalement.
Un futur proche qui glace le sang, un roman extrêmement intelligent et efficace. Coup de coeur.
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Une fois de plus ,j'ai été conquise par l'imagination de l'auteur .Dans ce roman très noir,nous partageons l'univers de femmes dont les destins malheureux vont se croiser dans une sorte d'enfer qui sera désormais leur lieu de vie.
Certaines d'entre elles ont eu des enfances difficiles,d'autres ont fait des choix malheureux,toutes luttent pour s'en sortir alors qu'elles sont enfermées dans un système qui les a réduites en esclavage.L'auteure fait de chacune une personnalité à part,décrit précisément l'horreur ,la misère,la violence,la trahison,l'amour,la solidarité,l'entraide....
Son style est parfaitement adapté à chaque situation,que ce soit pour décrire un lieu,raconter une tranche de vie,nous entraîner dans un suspense.
Je suis une inconditionnelle de Sandrine Collette car elle me surprend toujours et que chacun de ses romans est excellent.
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Encore un roman de Sandrine Collette qui me happe du début à la fin ! Oui, c'est noir, triste, désespérant parfois, les humains y sont souvent malfaisants et cruels, mais pas plus que dans la vraie vie, et dans toute cette boue l'auteure parvient à nous montrer de petites lumières. Il tient à peu de choses que l'on se noie, mais à peu de choses aussi que l'on vive : une amitié, une main tendue, un geste infime, un mot, un silence. S.Collette a les mots justes, le rythme, et ce qu'elle décrit dans un futur proche ressemble tant à ce qui existe déjà que l'on n'a aucun mal à s'y projeter : la Casse me semble incroyablement vraie, et les gens qui y vivent font écho à ce qu'on voit à la télé ou à ce que racontent certaines assistantes sociales de leurs rencontres quotidiennes. Et c'est sans doute ce qui fait que cette histoire prend aux tripes et ne nous lâche plus, même la dernière page tournée.
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Un très bon roman de Sandrine Collette, par contre il faut avoir le coeur bien accroché, l'histoire est sombre, drame après drame, échec après échec. L'auteure a l'art d'appuyer là où ça fait mal, réduire l'espoir à néant.
Plus habituée à lire ses thrillers, ce roman d'anticipation est une belle découverte. Généralement ses protagonistes sont toujours tiraillés par des choix ambivalents, qui mettront à mal leur vie, celui-ci n'y déroge pas.

Un roman feel-good ou très léger sera de mise après cette lecture qui ne laisse pas indemne. J'ai beaucoup aimé les chapitres relatant l'histoire de chaque femme avec qui Moe partage son quotidien dans ce ghetto.

Il me reste encore quelques titres de l'auteure à découvrir !
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Une femme se retrouve seule, à la rue, avec son bébé, si le début est un peu long la suite rattrape le tout. le roman est résolument moderne, la mère célibataire, les violences conjugales, les violences systémique, tout ça sonne vrai. Je suis content de lire autre chose qu'un thriller de Sandrine Collette, je l'avais découverte il y a quelques années avec Des noeuds d'acier, je trouve que son style à bien évolué depuis et quel plaisir de constater cela. Son écriture n'a pas seulement évolué, il est devenu plus incisif, elle sait choisir les bons mots pour traduire les émotions de ses personnages. Ce n'est pas un thriller pourtant les vies de ses femmes solidaires sont effrayantes à lire, tant de misère humaine, de galères et d'espoirs déchus et pourtant l'espoir d'une vie meilleure perdure, fortes, elles se battrons ensemble pour s'en sortir.
Moe, notre principale protagoniste va se retrouver dans un camp où règne la violence et l'oppression, toujours sur le fil du rasoir entre espoir et fatalité, ce roman restera sans doute l'un de mes préférés de l'auteure tant il est puissant. Les chapitres sont longs mais découpés en petite partie, il se lit facilement si votre coeur est bien accroché, sinon comme moi il vous fera la journée avec les larmes au bord des yeux à plus d'une reprise.
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Je reconnais là un talent dans la description des atmosphères, des ambiances.
Mais ce livre m'a collé aux doigts, tellement il est poisse…
C'est lent, car la môme Moe, elle est comme ça : attentiste. Et quand la vie est une saloperie, être passive comme ça, pas combattante pour deux sous, c'est pas une bonne idée. Remarquez que Moe, elle prend quand même quelques décisions. Mais jamais les bonnes.

Étrangement, ce qui m'a mis très mal à l'aise ici, c'est que l'action ne soit pas située dans le temps et pas tellement non plus dans l'espace. Comme une perte de repère, un besoin de savoir qui m'a donc manqué.

Dans Six fourmis blanches et Il reste la poussière, la nature jouait un vrai rôle, presque un personnage à part entière. Ici, ça m'a moins semblé être le cas. Il y a la casse, bien sûr, mais on ne peut pas dire que ce soit vraiment la nature, hein…
Dans d'autres livres, l'écriture de Sandrine Collette m'avait marqué par cette distinction entre les dialogues ou l'action, tous deux racontés de manière très percutante, et les descriptions de lieux ou d'ambiance, beaucoup plus déliés, approfondis, traînant même parfois un peu en longueur. Mais ici, peu de dialogue et peu d'actions aussi. On reste donc avec de longs moments, qui s'étirent, très noirs, des moments qui mettent mal à l'aise mais qui ici ont fini par m'ennuyer même un peu. Aïe… Zut. Et encore ! les histoires des filles, racontées en entrecoupant le récit principal, viennent mettre un peu de rythme dans tout ça. C'est dire…

Je n'ai donc pas vraiment accroché à ce livre là. Alors que j'avais tant aimé Il reste la poussière que quand je croise une critique qui en parle, j'ai un élan de jalousie et je ne peux m'empêcher de me dire « quelle chance » et l'ironie dans l'histoire, c'est que de tous ceux que j'ai lu, c'est le seul que je n'ai pas chez moi. Impossible de le relire donc. Pour le moment du moins.

Tant pis. Au suivant !

Lien : https://chargedame.wordpress..
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Sans conteste, Sandrine COLLETTE sait écrire... Quel talent...

C'est l'histoire d'une femme, d'une combattante, d'une optimiste... C'est l'histoire de Moe, qui fait le choix de quitter son mari avec un enfant sous le bras en se disant que la vie ne pourra pas être pire... Et pourtant... Elle atterrie dans une casse ou on lui attribue une voiture pour seul logement... Comment vivre avec son bébé dans la boue, le froid, les ordures, la violence... Comment gagner suffisamment d'argent pour sortir de cet enfer...

L'amitié qu'elle noue avec ses voisines d'infortune la sauvera, l'apaisera, lui rendra la vie un peu plus douce...

J'ai adoré ce livre !!!
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Amateurs de dystopie, vous êtes servis.
Au lendemain des attentats parisiens de novembre 2015, les Etats ont déployé des centres de rétention dits centres d'accueil où sont entassés tous ceux susceptibles de troubler l'ordre public : étrangers, délinquants, miséreux.
Moe, qui joue de malchances, se retrouve ainsi logée dans une Peugeot 306, avec son bébé de quelques mois ; car ces centres sont d'anciennes casses aménagées.
Elle va chercher mille solutions pour s'enfuir, protégée par d'autres femmes de son quartier qui lui apportent réconfort, chaleur mais aussi raison.
Quelle noirceur ! Comme l'idée de l'auteure semble finalement réaliste et crédible à l'aune des idées réactionnaires émergées suite aux attentats, de la peur de l'autre née de la folie de certains égarés !
J'aime beaucoup la plume de cette auteure dont les quelques titres déjà lus m'avaient vraiment emportée. Ce thriller psychologique bénéficie de justes descriptions des émotions des personnages, d'histoires successives dont la structure les fait s'intégrer parfaitement dans le récit principal.
Une belle réussite qui fait frissonner…
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Je me sens un peu coupable de ne pas adhérer à l'enthousiasme général pour ce roman.Certes, on ne peut y être indifférent mais une question m'a taraudé tout au long de ma lecture: Pourquoi ajouter de l'horreur à l'horreur? Histoire d'être dans l'anticipation sur ce que notre société peut encore produire de pire? Peut-être...Je crois que j'aurais davantage apprécié un récit plus réaliste car il y a malheureusement largement de quoi émouvoir, sensibiliser les consciences dans la réalité des bidonviles existants...
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