Six fourmis blanches

belle histoire avec une belle intrigue

J'ai lu ce roman car j'ai déjà entendu parler de Sandrine Colette et j'avais envie de découvrir l'un de ses thrillers. Ce fut une bonne lecture, pas exceptionnelle mais quand même prenante.

L'intrigue se déroule dans les montagnes d'Albanie. Ces montagnes qui attirent les touristes et où la nature est pourtant plus qu'hostile, sans pitié pour les faibles et les inexpérimentés. Ces montagnes qui font également l'objet de superstitions, que certains jugent maudites... Mathias les connait presque par coeur, elles sont pour ainsi dire son lieu de travail. Il est sacrificateur de chèvres : il conjure le mauvais sort en lançant l'une de ces pauvres bêtes du haut des sommets et se réfère aux osselets pour anticiper l'avenir proche. Au contraire, Lou et son compagnon, Elias, visitent pour la première fois cette région incroyable. Ils font partie d'un groupe de touristes mené par un guide local. Au programme : trois jours de trek ! le temps change vite en montagne, la météo va rapidement perturber leur petite escapade...

Dans "Six fourmis blanches", les chapitres s'alternent et nous montrent deux points de vue différents : celui de Mathias et celui de Lou. Evidemment, on ne décèle aucun lien entre ces deux personnes et on passe donc une bonne partie du roman à se demander à quel moment leurs destins vont se croiser. Il arrive toujours quelque chose qui donne envie de lire le chapitre suivant, de tourner les pages. Même si les personnages sont plutôt simples, tout comme l'écriture, il y a des moments où le lecteur est immergé dans l'histoire et tremble face aux évènements.

Si vous prévoyez de partir à la montagne prochainement, de grâce postposez cette lecture ! Cela peut bien attendre votre retour (enfin, si vous revenez).

Sandrine Collette est une auteures française de thriller qui monte et Six fourmis blanches en est un bel exemple.

Voici un roman bien construit et bien écrit qui, sans avoir rien de bien original, permet de passer un bon moment de lecture. L'avantage de ce récit plutôt court est que le lecteur est directement plongé dans l'histoire. Il n'y a pas de fioritures ou de descriptions inutiles. Les phrases sont courtes et vont droit au but.

Deux points de vue s'alternent durant tout le roman : Lou, tout juste arrivée en Albanie pour profiter d'un trek, et Mathias, sacrificateur local. Tous deux doivent, à cause d'évènements extérieurs, se battre pour leur vie. Evidemment, on se demande quand les deux histoires parallèles finiront par se rencontrer… Mais je ne dirai rien pour ne pas gâcher le suspens. L'avantage de cette configuration est qu'elle permet d'une part de percevoir la beauté du paysage et l'implacabilité de la montagne et d'autre part de découvrir les coutumes locales, dominées par la superstition. J'ai beaucoup aimé ce mélange, entre tradition et modernité.

J'ai par contre été surprise par l'adéquation entre le résumé de quatrième de couverture et ce que j'ai lu. Je m'attendais à toute autre chose, de l'ésotérique peut-être, avec ce mal qui est censé « rôder » dans ces montagnes… Par conséquent, quand j'ai réalisé que ce n'était pas le cas, j'ai été un poil déçue. Si un des rebondissement majeur du roman a été une vraie surprise pour moi, il y en a d'autres qui n'étaient pas compliqué à prévoir, pour peu qu'on soit adepte des thrillers.

Ceci dit, ça n'enlève rien à ce roman, un bon survival en pleine tempête de neige, qui me donne envie de découvrir les autres romans de cette auteure.
Lien : http://dorisbouquine.canalbl..

Je déroge à mes habitudes et tente cette lecture de thriller, genre dont je ne suis guère friande. Il faut reconnaître que c'est bien écrit, presque littéraire, qu'on se laisse happer, que c'est bien ficelé. Mais bon, je n'en lirai pas un deuxième.

Lou fait partie d'un groupe de touristes français partis en randonnée dans les rudes montagnes albanaises. Pendant ce temps, Mathias, un "sacrificateur" écarte pour le compte de populations locales superstitieuses, les mauvais esprits en balançant des chèvres dans des ravins.

Le roman s'articule autour des récits alternés de Lou et de Mathias. Dans les deux cas, leurs histoires tournent mal, à cause de la nature pour l'une et à cause des hommes, pour l'autre.

Pour Télérama, ce roman conjugue Boileau-Narcejac, Agatha Christie et Marguerite Duras.
?!!
Inutile de dire qu'aucune de ces références n'est vraiment pertinente.
Ce roman n'est pas inintéressant, mais il souffre à mon sens, de faiblesses relatives.
Tout d'abord, la construction en forme de double-récit se rejoignant pour le dénouement manque d'originalité et apparaît assez mécanique.
Ensuite, l'histoire de Mathias est un peu "flottante" au début. On a du mal à faire la part entre ses croyances en des dons réels et son prosaïsme. D'ailleurs, d'une manière générale, l'auteur joue, peut-être trop, à maintenir un suspense un peu encombrant autour d'une possible présence maléfique.
Enfin, l'Albanie, pays méconnu et bonne idée potentielle pour un décor de polar, est réduite à un pan de ses montagnes et à des clichés sur l'obscurantisme de ses habitants et l'emprise mafieuse dont ils souffrent. Les Illyriens qui liraient ce livre n'y retrouveraient sans doute pas grand chose de leur réalité d'aujourd'hui.

Et pourtant, en dépit de ces réserves, j'ai trouvé que "Six Fourmis blanches" bénéficiait d'un atout majeur : un côté addictif incontestable.
Le style de Collette est correct sans plus, mais dès que l'histoire est vraiment lancée et jusqu'au dénouement plutôt habile, on est happé par le récit et on a du mal à le lâcher.
Parfois, il ne faut pas en demander plus.