Londres, 1849.
En pleine nuit, William Hartright, professeur de dessin, vient en aide à une jeune femme vêtue tout en blanc, fraîchement échappée d'un asile psychiatrique.
Le lendemain, il quitte
Londres pour le Cumberland et arrive dans le domaine de Limmeridge House pour enseigner l'aquarelle à deux
nouvelles élèves. Cependant, l'une d'elle ressemble étrangement à
la dame en blanc rencontrée la veille.
Machinations et secrets de famille sont les deux ingrédients d'une intrigue prenante qui emporte le lecteur dans la campagne anglaise à l'époque victorienne.
L'auteur, William
Wilkie Collins, est considéré comme le précurseur du roman policier anglais et comme l'inventeur du thriller. En 1855, une nuit, celui-ci rencontre une jeune femme habillée tout en blanc devant une propriété londonienne. Celle-ci le supplie de lui venir en aide avant de disparaître. Après avoir mené l'enquête, il découvre que cette femme était séquestrée avec son bébé par son mari. Peu de temps après, il réussit à la délivrer avant de devenir son amant. Ce fait réel a fortement inspiré l'intrigue de son oeuvre qui est d'abord publiée en feuilletons dans un journal anglais entre novembre 1859 et octobre 1860 avant de devenir un roman qui connaîtra un véritable succès. "
La dame en blanc" devient alors l'un des premiers romans policier anglais.
L'histoire met en scène William Hartright (professeur de dessin), Frédérick Fairlie (propriétaire de Limmeridge House), Marian Halcombe (résidente de Limmeridge House et élève de William), Laura Fairlie (demie-soeur de Marian et élève de William) et Anne Catherick (
la dame en blanc). D'autres personnages feront leurs apparitions comme Sir Percival Glyde, le Comte Fosco et son épouse, les époux Rubelle, ainsi que l'ensemble du personnel de maison. Tous ont leur importance dans le déroulement de l'intrigue. Certains ont des personnalités très fortes comme William et Marian. Les plus machiavéliques comme Sir Percival Glyde et le comte Fosco sont des individus complexes. D'autres, comme Laura Fairlie, sont agaçants. Moi qui aime tant les portraits de femmes fortes et courageuses, j'ai trouvé cette dernière trop douce, fragile et surtout soumise. On a envie de la brusquer, de l'encourager à se soulever et à prendre des risques. Quant à Marian, elle est si volontaire, déterminée, curieuse et courageuse que j'ai eu beaucoup de sympathie pour elle.
Le livre est découpé en plusieurs chapitres. Chaque découpage est attribué à un personnage différent. L'histoire est racontée selon les points de vue de plusieurs d'entre eux, chacun continuant le récit du précédent exactement là où il s'est arrêté. Les propos de William mettent en place l'ambiance et le contexte, l'histoire est ensuite racontée par Marian, puis par Laura et ainsi de suite durant plus de 600 pages. Ce style littéraire est intéressant dans la mesure où tous les intervenants ajoutent des indices à l'intrigue. le récit démarre par la rencontre avec
la dame en blanc puis prend tout son sens à la lecture de lettres écrites découvertes par Marian dans les affaires de sa défunte mère.
L'histoire se déroule au XIX ème siècle au sein de l'aristocratie, dans une famille fortunée qui n'est pas épargnée par les secrets de famille et les complots. La place de la femme durant cette période est très restreinte. D'abord sous l'autorité d'un père ou d'un tuteur, la femme mariée était souvent considérée comme un être inférieur à l'homme et ne pouvait pas agir seule à sa guise. On le voit très bien avec la personne de Laura qui était séquestrée dans sa chambre et manipulée psychologiquement par son époux à la moindre désobéissance. Par contre, l'attitude de Marian nous prouve que la condition féminine est en évolution, ce qui est vraiment appréciable dans le récit.
J'ai beaucoup aimé le ton utilisé et les dialogues posés dans le texte ainsi que la politesse des personnages, la tenue en société et les bonnes manières caractéristiques de l'éducation anglaise. On retrouve dans ce livre des airs de "Downton Abbey".
Le livre se lit assez bien malgré les nombreuses descriptions minutieuses qui peuvent, parfois, tirer en longueur, mais c'est aussi le charme de la littérature du 19ème siècle comme me le rappelle les romans
De Balzac ou de
Stendhal.
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