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A travers ces 14 nouvelles, Francisco Coloane nous conte la vie pas banale de ces hommes qui peuplent la Terre de Feu, en passant par Punta Arenas, la terrible prison d'Ushuaïa jusqu'au Cap Horn. Dans ces immenses territoires, des terres désolées où souffle un vent infernal aux collines enneigées, on y découvre le quotidien des marins, des bergers, des éleveurs de bétail dans les estancias.

Rares sont les femmes (mis à part quelques prostituées) et les enfants dans cette partie du monde. La solitude, la violence, l'alcool viennent s'ajouter à la rudesse du climat. Dans ces conditions, les hommes "fuégiens" se sentent souvent plus proches des animaux (chiens, chevaux...) que de leurs compagnons d'infortune. Des hommes du monde entier viennent pourtant travailler en Terre de Feu, des Argentins et des Chiliens, naturellement, mais aussi des Australiens, des Espagnols et en en croire Coloane, l'endroit regorge d'Ecossais.

On se sent immergé dans le récit, on imagine ces terres inhospitalières à la fois cruelle mais aussi d'une insoupçonnable beauté. J'ai particulièrement aimé les nouvelles suivantes: La voix du vent , Cururo, La poule aux oeufs de lumière et Cap Horn.
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Ce petit recueil rassemble des nouvelles publiées dans leur version initiale en 1941 et qui sont autant de pépites. le style est clair, dépouillé. le texte ramassé parvient à nous emporter tout au bout du monde. L'auteur décrit un cadre chaque fois différent, mais toujours grandiose, et y déroule une histoire en très peu de pages. Francisco Coloane est l'un des plus grands écrivains chiliens, décédé en 2002. Que l'on soit amateur de récits de mer et d'aventures ou non, il mérite vraiment que vous preniez le temps de le lire et de découvrir derrière ses mots ces contrées battues par les vents.
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Une terre isolée, inhospitalière, quasi désertique, le bout du monde en somme. Un morceau de planète presque coupé de tout que Francisco Coloane encense pourtant à travers ses nouvelles.
Ces récits racontent les hommes qui vivent où survivent dans la dureté d'une nature indomptable, la froideur de la solitude et le labeur. Des hommes âpres, malmenés par la vie, travailleurs ou voleur, ou bien un peu des deux. L'alcool, la violence et l'isolement font ressortir le pire d'eux même... Malgré cela Francisco Coloane aime cette terre, il décrit un étrange sentiment d'attachement et de rejet à cette partie du monde. La poésie avec laquelle il décrit le macrocosme fuégien prouve que son attachement est authentique. D'ailleurs les hommes qui y vivent ne quitte la Terre de Feu que pour mieux y revenir. La solitude est un lourd fardeau, se retrouver face à soi même une torture qui peut mener à la folie, mais quand on ne peut plus se mentir que faire d'autre sinon s'accrocher au morceau de terre qui vous a vu comme vous étiez.
Ces nouvelles m'ont transporté là-bas, dans la neige et le vent, l'odeur âcre des moutons. Des embruns du Cap Horn aux plaines de la Terre de Feu Francisco Coloane nous fait voyager dans sa réalité.
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Une de ces découvertes de hasard, comme je les aime. Dans la lignée des écrivains du grand large, London, Conrad, Stevenson,Melville...des évocations sauvages d'une terre ou le feu ne couve pas, allume des incendies à chaque instant. Chocs de nature, d'hommes et de bêtes. Survies de solitaires, d'écorchés de la vie, déambulant sous les vents, les tempêtes...de passage.
PS: Conseil:Passer la présentation et plongez vous directement dans les textes....Flamenco,Cururo,La vengeance de la mer,La poule aux oeufs de lumière...etc...etc...
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Recueil de nouvelles publiées en 1941 (avant la 2e guerre mondiale), au sud du Chili.

"; mais parmi les chiens, c'est pas pour être désagréable, on trouve davantage de bons éléments que parmi les hommes"

Ambiance de marins mais surtout des gauchos qui vivaient esseulées et plutôt mariés à la nature aride de ce coin de pays.

Pas mal!
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Il me semble toujours important de situer un livre dans sa géographie, et ces nouvelles regroupées sous le titre général de "Cap Horn" méritent particulièrement un regard préalable sur une carte ou un atlas.
Car, à travers ces 14 textes, Francisco Coloane évoque un monde très éloigné du nôtre; il raconte la coexistence difficile entre les hommes, les animaux, et les paysages sauvages de l'extrême sud du continent sud-américain.
L'écriture est d'une beauté âpre et colle parfaitement avec la description de la vie sous ces latitudes, celles qui portent très loin l'imagination du lecteur. L'auteur dépeint l'atmosphère particulière à la fois austère et envoutante des paysages désolés de la Terre de Feu, sa pampa balayée par les vents et les neiges, ses estancias dans lesquels des hommes rudes, parfois frustres, toujours solitaires, travaillent au contact d'animaux qu'ils marquent, tondent, gardent.
Sous la plume de Francisco Coloane apparaissent aussi les rivages déchiquetés dont les noms sonnent à l'oreille comme des mythes, les ports, symboles pour ces hommes coupés du monde d'un environnement plus clément et de la certitude d'amours faciles. Viennent également alimenter l'imaginaire du lecteur les navigateurs audacieux, les pêcheurs, les chasseurs de phoques, tout un monde qui évoque un "ailleurs" lointain.
Ce recueil de nouvelles est un beau livre.
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Je m'attendais il est vrai, à un roman, puis pas du tout!
Il s'agit d'un recueil d'aventures, glanées par l'auteur, et racontées avec talent: des instants de vies que nous ne pouvons même pas imaginer, engoncés que nous sommes dans nos conforts et nos droits. de quoi remettre peut-être quelques pendules à l'heure... Qui peut encore imaginer ces vies, perdues de solitudes et de froid et de tempêtes... pas moi, je l'avoue honnêtement, pas moi!
A lire, vraiment... surtout en ces moments où toute contrainte paraît "dictatoriale"!
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Titre original : Cabo de Hornos

Traducteur : François Gaudry
Editions : Libretto

Pour découvrir un auteur, mieux vaut voir, à mon avis, s'il a écrit des textes courts. Coloane en a fait beaucoup, dont quatorze sont réunis ici.

A ceux qui aiment les animaux, je déconseille 'Flamenco" et 'Chiens, Chevaux, Hommes". Leur puissance est incontestable. Mais le talent de Coloane, auteur très "brut", qui appelle un chat un chat sans se gêner et dont cette caractéristique constitue d'ailleurs la meilleure part de ce talent, nous fait à chaque fois si bien entrer dans l'histoire que les âmes sensibles, j'en suis sûr, préfèreront passer les nouvelles que je cite. 'Flamenco' surtout est pourtant d'une cruauté et d'une beauté ...

Allons, ce conseil, je vous le donne : à vous de voir ce que vous en faites.

Le territoire de prédilection de l'écrivain chilien est la Terre de Feu, à l'extrême-pointe de la cordillère andine. Jamais on n'a vu lieu si mal porter son nom. Tout au long de ces pages, la neige, la glace, un froid rédhibitoire accompagnent le lecteur dans ses aventures, souvent aussi mornes et gelées que la terre qu'il foule. La nature est à l'image du climat : glaciale, cruelle, impitoyable. Que ce soit pour l'Homme ou pour l'Animal, les amis, il n'est pas bon de se laisser isoler en pleine tempête en quelque coin de cette Terre de Feu.

Coloane m'a toujours fait penser à Hemingway, avec des préoccupations tout autres bien sûr, et beaucoup moins de narcissisme et un peu moins de concision. Son style n'a pas cette sécheresse journalistique que l'on peut reprocher à l'Américain : il y va même souvent (dans ses descriptions véritablement amoureuses de la nature andine par exemple) d'une poésie fascinante et sans complexe qui retient l'attention du lecteur, quels que soient les sentiments que lui inspirent l'intrigue et ses personnages.

C'est l'Atlantique sud qui berce la Terre de Feu, territoire que se partagent, signalons-le, le Chili et l'Argentine. Un Atlantique proche de l'Antarctique sud, on vous laisse imaginer combien c'est agréable. C'est rude, sauvage, et même terrifiant. Car n'y peuvent survivre, fatalement, que des hommes à cette image. le monde de 'Cap Horn' est nettement, d'abord et avant tout, masculin et machiste. La sensibilité, si elle existe, prend bien garde de se dissimuler. Ah ! j'allais oublier : peu de dialogues pour ceux qui aiment le genre (j'en suis).

Maintenant, et les gens s'en étonnent parfois, je dis toujours à ceux qui s'apprêtent à lire Coloane pour la première fois qu'il faut avoir le coeur bien accroché. C'est un auteur qui 'scotche" immédiatement son lecteur mais qui lui donne aussi bien souvent l'envie de fermer les yeux ou de les détourner. Pour ne pas voir, pour ne pas penser, pour ne pas ...

La Terre de Feu n'est pas une tendre, c'est la morale que vous tirerez de ces quatorze nouvelles, si vous parvenez jusqu'à leur fin. Maintenant, relancerez-vous votre filet dans les eaux tourmentées, bouillonnantes, glaciales certes mais proches de la brûlure infernale, de l'oeuvre de Francisco Coloane ? Je ne saurais me prononcer. Un auteur à découvrir en tous cas, et que j'espère vous avoir présenté autant si bien que possible, car l'absence de son nom dans cette rubrique m'a, je l'avoue, assez étonné. Coloane, il faut le lire au moins une fois dans sa vie et le citer dans une rubrique comme celle-ci : après, on décide.

Mais rappelez-vou : on ne peut pas l'ignorer. ;o=
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14 nouvelles chiliennes, marquées par cet environnement si particulier de la Patagonie: l'immensité, le vent, le froid, la solitude, la mer déchaînée, les hommes, les bêtes, la folie. À chaque fois, je me suis laissée happer, captiver et, presque à chaque fois, ça a fait flop, une montagne qui accouche d'une souris. Mais l'écriture et magnifique et le voyage vaut le détour.
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toujours excellent
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