Le point commun entre ma dernière lecture, «
La crêperie des petits miracles » d'
Emily Blaine, et «
Les victorieuses » ? Une héroïne qui fait un burn-out et qui va remonter doucement la pente en léguant son temps aux autres. Ancienne bourreau du travail, Solène a vécu plusieurs bouleversements d'ordre professionnel, personnel, puis a dépassé ses limites en assistant à un suicide d'un client… La pauvre avocate est au bout du rouleau. C'est finalement en échangeant avec son psy qu'elle va décider de faire le bien autour d'elle pour aller mieux. Elle va ainsi se lancer dans du bénévolat en se rendant au Palais de la Femme, à Paris. Un lieu où « on panse ses blessures avant de se relever »… Bien que l'atmosphère soit très idyllique et pleine de bons sentiments, le lecteur va prendre plaisir à découvrir tous ces portraits féminins.
Au fil des séances, on va faire des rencontres merveilleuses, dures, émouvantes, délicates et souvent révoltantes. de quoi ressentir une myriade d'émotions. Chaque femme a un vécu terrible qui, hélas, semble crédible. Je ne serais pas étonnée que
Laetitia Colombani se soit inspirée de divers témoignages réels pour donner une âme à ces résidentes… Certes, on regrettera de ne pas en savoir davantage et de vite passer à un autre personnage, mais le peu que l'on découvre est touchant. Les récits m'ayant le plus marquées sont ceux de Binta (la mère de Sumeya), de Cynthia (dont la colère et le chagrin se justifient tellement…), Iris, La Renée, etc. L'ouvrage met en lumière des rescapées, des survivantes, des combattantes, des héroïnes, des mères, des filles de tous les horizons aux personnalités hautes en couleur.
Solène n'est pas la seule protagoniste que l'on suivra. En effet, parfois, l'histoire de Blanche Peyron se glissera entre les chapitres de Solène. On découvre alors une femme exceptionnelle qui, malgré la maladie, va léguer toute son énergie, sa détermination et sa générosité en lançant dans un projet de grande envergure : créer le Palais de la Femme. En plus d'admirer son tempérament et sa quête, j'ai adoré apprendre à la connaître du point de vue d'Albin, son époux. Leur rencontre et leurs premiers contacts (en particulier le passage du grand-bi) faisaient chaud au coeur. L'idée de présenter cette Officière de l'Armée du salut m'a conquise, car je ne connaissais pas du tout cette grande dame, ni ce qu'elle avait fait.
À travers son histoire servant principalement à peindre plusieurs portraits féminins, l'auteure pointe du doigt des problèmes d'ordre social, professionnel et éthique : le revers du métier d'avocat, la dépression, la précarité, le viol, le chômage, l'insécurité des femmes SDF, l'excision, la violence, les choix que l'on fait pour survivre, les petits combats quotidiens, etc. Grâce à cette critique de la société, la dureté du monde éclate au visage du lecteur qui, même s'il a conscience de toutes les batailles à mener, ne peut rester indifférent. Il y a également de beaux messages pleins d'espoir, de sensibilité et d'humanité. J'ai donc passé un bon moment de lecture même si, je l'avoue, j'ai préféré
la tresse pour son développement plus important des personnages ainsi que pour son idée de récits entremêlés.
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