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3,82

sur 249 notes
Une collection formidable qui est d'abord une émission à la radio.
Avec deux cadors : Michel et Antoine.
Un chapitre, un thème...
Le formidable Montaigne est un vrai sage : il est question de son engagement, de sa conversation ou encore de ses cauchemars...
Savoureux...
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Cette compilation de plusieurs émissions radio est avant tout destinée aux personnages ayant déjà lu les Essais de Montaigne, et d'autant plus si cette lecture est récente.
La rédaction de cet ouvrage m'a beaucoup rappelé l'exercice du commentaire de textes que l'on pouvait nous demander en Français ou en Philosophie au Lycée. L'auteur a un thème, il raccroche des extraits des Essais de Montaigne puis complète, soit en développant l'idée, en définissant des termes ou en faisant référence à des éléments de la vie de l'auteur.
J'ai, malgré ça, bien aimé cette lecture qui sort un peu des sentiers battus. L'écriture est fluide et rapide à lire, notamment, grâce aux chapitres qui sont très courts.
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Un été avec Montaigne/ Antoine Compagnon
C'est à la radio sur France Inter que ces petits chapitres abordant les Essais de Montaigne ont été révélés au grand public. le défi était majeur de vouloir réduire ce monument de la littérature à quelques extraits, mais ce fut une réussite pour faire aborder ou découvrir ce grand nom de notre patrimoine littéraire. Regroupés dans ce petit livre, les 40 chapitres font passer un bon moment de lecture grâce aux explications très simples de l'auteur.
Un petit rappel de la vie de Montaigne n'est pas inutile.
Michel Eyquem de Montaigne naquit dans le Périgord en 1533. Sa première langue fut le latin. Il étudia la philosophie à Bordeaux puis le droit à Toulouse. Sa rencontre avec La Boétie en 1558 (mort en 1563) avec qui il se lia d'une grande amitié lui fit découvrir le stoïcisme. On a souvent dit que l'on devait les Essais à La Boétie, à sa présence puis à son absence. Il se maria en 1565. La rédaction des Essais commença en 1572 et la première édition eut lieu en 1580. Il devint maire de Bordeaux en 1581. Travaillant à une nouvelle édition complétée des Essais, il meurt en 1592.
La vie de Montaigne fut très mouvementée : guerres, voyages (toujours à cheval), maladie (maladie de la pierre), vie politique. Mais en fait il ne fut un homme d'action qu'à ses moments perdus. Assez indolent de nature, il aimait avant tout sa vie intérieure. Et les Essais nous peignent un être dans toute sa complexité, avec sa finesse d'esprit, son audace de pensée et son bon sens périgourdin. Esprit critique et sceptique (Que sais-je ?), avide de liberté (il n'y a pas de bien supérieur à la liberté) et de vérité, il fut un homme complet. Montaigne ne voulut pas faire des Essais une leçon, un exemple : les Essais sont en quelque sorte le journal d'un homme en quête de la sagesse avec sincérité et honnêteté. C'est un livre sans précédent dans la littérature. Au fil des chapitres, on découvre un parfait honnête homme, libéral, respectueux des idées, tolérant et indulgent, connaissant le doute, ne mettant aucun amour-propre dans la conversation, ne cherchant pas à avoir le dernier mot et condamnant la suffisance et la fatuité.
Les Essais sont aussi une préparation à la mort : « Philosopher, c'est apprendre à mourir ». Concernant le Nouveau Monde dont la découverte est encore récente, Montaigne se présente en protecteur des autochtones et de leurs coutumes. Il fut l'un des premiers censeurs du colonialisme.
Les Essais se présentent aussi comme un autoportrait, une étude de soi sans complaisance pour atteindre la sagesse, reprenant à son compte le mot de Socrate : « Connais toi toi-même. » La sagesse, ce fut aussi pour Montaigne de connaître ses limites : « il n'est pas donné à l'homme de connaître le fond des choses. » Disciple de Socrate, « il savait qu'il ne savait pas ». L'écriture pour Montaigne était avant tout une distraction, un remède contre l'ennui, un secours contre la mélancolie. Épicurien, Montaigne prônait le temps de vivre en suivant sa nature, la jouissance du moment présent sans se précipiter pour rien : « Festina lente » comme disait Erasme ou « Carpe diem quam minimum credula postero » comme disait Horace.
Malgré une santé fragile, Montaigne aima toujours voyager, à cheval de préférence que ce fût dans ses terres ou plus loin à Paris, Rouen, en Suisse, en Allemagne et jusqu'à Rome pour faire connaître les Essais à Sa Sainteté le Pape. Remarquer les choses nouvelles et inconnues fut pour lui la meilleure école pour façonner sa vie, le voyage proposant la diversité de tant d'autres vies. Il avait toujours présent à l'esprit qu'Aristote pensait en marchant et enseignait en déambulant. Et quant à choisir la façon de mourir, ce serait de préférence à cheval plutôt que dans un lit !
Montaigne parla le latin avant de savoir le français. Mais il écrivit en français car c'était la langue du peuple. Toujours à l'écoute des autres, il disait que « la parole est moitié à celui qui parle, moitié à celui qui écoute. » Homme politique et homme engagé, il fut maire de Bordeaux à plusieurs reprises. Il avait pour devise de ne pas confondre sa personne avec sa charge.
Dans le domaine de l'éducation, Montaigne fut un adepte de « la tête bien faite » plutôt « que bien pleine », les compétences passant avant les connaissances, sans pour cela négliger ces dernières.
Quoiqu'il mourût en chrétien, Montaigne fut souvent considéré comme le précurseur des libertins et des libres penseurs annonçant les Lumières. Il montra cependant un attachement indéfectible à l'Église, rejetant toutefois toutes les superstitions et les miracles.
Dans un tout autre domaine, Montaigne s'étonnait et ne trouvait pas de véritable justification à cette pudeur qui touche aux choses du sexe. En amour, il était pour la lenteur, la séduction et la galanterie.
Dans l'édition posthume des Essais de 1595, Montaigne rend un vibrant hommage à Marie de Gournay, sa fille d'alliance comme il disait. C'est en effet cette jeune personne qui mit au point cette édition de l'oeuvre, si bien que l'on a parfois douté de l'authenticité de certains passages. Il faut bien dire que ce commerce entre un homme d'âge mûr et une très jeune femme de plus de trente ans sa cadette a intrigué. Solitaire depuis la mort de la Boétie en 1563, il prit sous son aile cette fine lettrée, férue de grec, de latin et de culture classique, qui découvrit les Essais à l'âge de 18 ans. S'étant rencontrés en 1588 à Paris, ils correspondirent jusqu'à la mort de Montaigne. C'est l'épouse de l'écrivain qui chargea Marie de Gournay de préparer l'édition posthume des essais. Montaigne eut six enfants avec sa femme dont seule une fille, Léonor survécut.
En conclusion, un petit livre de 170 pages permettant de (re)faire connaissance avec Montaigne avant de se plonger dans l'intégrale des Essais, les années d'étude de français sur le XVIe siècle de notre adolescence étant bien loin !

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Ce livre rassemble quarante courtes chroniques radiophoniques consacrées à des extraits variés des Essais du grand Montaigne. Antoine Compagnon confesse avoir choisis les extraits sans réelle méthode, et présenter ses chroniques sans ordre particulier. Il n'empêche que, sans bien sûr prétendre épuiser son sujet ou en offrir une analyse détaillée, cet ensemble finit par dresser une sorte de portrait impressioniste de Montaigne et de son recueil, tant l'un et l'autre sont indissociables et s'influencent réciproquement. C'est d'ailleurs l'objet de l'avant-dernière chronique. Une lecture sympathique, distrayante et dont on sort avec l'envie d'aller picorer dans les Essais un peu au hasard, comme pour occuper un début d'après-midi estival décidémment trop chaud pour envisager autre chose. Se réfugier chez Montaigne un peu comme il se réfugiait dans sa tour, entouré de ses livres. Avec légèreté, presque désinvolture, un demi sourire aux lèvres. Bonnes lectures !
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Issu a l'origine d'une émission radio sur Franceinter, ce livre est arrivé un peu par hasard dans mes mains : je n'avais jamais entendu parler de cette émission, et Montaigne avait quitté ma vie depuis le bac de français, malgré le fait qu'il m'est laissé un bon souvenir.

Dévoré en quelques jours, le fait que les chapitres soit si court m'a donné envie d'en découvrir toujours plus sur les pensées de Montaigne et m'a grandement donné envie de lire les Essais directement. Il s'agit donc d'une excellente introduction à ce monument de la littérature française que j'ai toujours considéré hors de portée, il est désormais dans ma liste de course pour mon prochain passage en librairie.
L'auteur a parfaitement réussi a expliquer les pensées de Montaigne en des termes accessibles et enrichissante pour nos propres réflexions.
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Je suis fan de Montaigne depuis longtemps, et j'ai dévoré ce très bon petit livre.
J'ai proposé la lecture d'une chronique à ma femme : conquise, elle a entrepris de le lire en entier :)
Du coup, je vais chercher à la bibliothèque les autres ouvrages d'Antoine Compagnon.
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On grapille, on grapille. Mais qu'il est donc plaisant de picorer, juste pour l'éveil. Un été avec Montaigne. Et voilà qu'il se confie à nous dans toute sa modernité, son approche, son époque et la nôtre. Ne serait-ce que pour cette phrase de Pétrone : « Le monde entier joue la comédie ».
Nous voilà prévenus, rassurés. Montaigne descend de son piédestal à nous de le rejoindre avec bonheur.
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Un livre cadeau dont la lecture m'a fait plaisir car elle m'a permis de retrouver un auteur français du 16ème siècle étudié au lycée. C'est en juillet et août 2012 qu'Antoine Compagnon a proposé aux auditeurs de France Inter des séances thématiques courtes et quotidiennes pour passer "Un été avec Montaigne".
Il s'agit d'un travail de vulgarisation d'un expert, professeur au collège de France. Je trouve que c'est bien fait n'en déplaise aux spécialistes qui le critique parce qu'il réduit Michel de Montaigne à des extraits. Je pense au contraire que cela donne envie de lire "Les Essais" publiés vers 1580 en trois tomes assez volumineux.

Dans ce petit livre on découvre les propos de celui qui a été le maire de Bordeaux en quarante chapitres sur des sujets très différents comme l'engagement, la lecture, l'histoire, l'art ou la médecine et c'est une façon intéressante d'entrer dans l'univers de Montaigne, philosophe et humaniste.

J'ai retenu plus précisément qu'il a été l'un des premiers censeurs du colonialisme, qu'il montait à cheval pour trouver son équilibre et qu'il plaçait très haut l'amitié notamment celle de la Boétie. C'est pour lui qu'il a écrit "Parce que c'était lui parce que c'était moi" et cela fait plaisir de recontextualiser des citations apprises, ma préférée étant "Sciences sans conscience n'est que ruine de l'âme".


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Du Montaigne un peu trop résumé pour moi; on perd surtout la truculence de sa langue, parfois, certes difficile à comprendre, notamment du fait de ses néologismes inspirés du latin, mais toujours très imagée. Cela reste une bonne introduction, mais se limiter à cette lecture me semble trop peu pour pouvoir prétendre connaître cet auteur.
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Un petit livre acheté un peu par hasard, par curiosité et qui je pense est en passe de figurer dans ma liste de livres pour un île déserte.
Il s'agit au départ d'une émission radiophonique estivale, d'où le titre, et d'où 40 très courts chapitres sur différents passages des essais de Montaigne. Un travail de vulgarisation magistralement réussie et pas scolaire pour deux sous. Antoine Compagnon rend Montaigne accessible malgré les difficultés de langue.Il nous montre toute la modernité de Montaigne, nous le rend proche, accessible pour tous.
En prime, on peut le lire à la manière de Montaigne, en faisant "une lecture versatile, papillonnante, distraite, une lecture de caprice et de braconnage", choisissant un chapitre au "hasard et de façon improvisée, sans projet ni délibération".
Maintenant, ce petit livre va traîne dans mon sac pour pouvoir le feuilleter à temps perdu.
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