AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,75

sur 92 notes
5
3 avis
4
7 avis
3
5 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le titre ne ment pas. Maryse Condé nous conte sa vie, enfin disons plutôt la première partie de sa vie, celle des galères, mais aussi des (nombreux) amants, sans rien cacher de ses faiblesses et de son incapacité à construire un bonheur durable. Elle le fait avec ses mots à elle, dans cette langue française qu'elle sait manier à la perfection. Une vie mouvementée, donc, rythmée par les enfants qu'elle conçoit au fil de ses pérégrinations amoureuses. Elle va les entraîner avec elle, de pays en pays, dans cette Afrique qui l'accueille et la rejette à la fois, elle, l'Antillaise fière de ses origines, que les Africains persistent à ranger dans le camp des "blancs". Malgré toutes ces vicissitudes, cette course sans fin pour trouver amour et pain quotidiens, Maryse Condé tait ses rancœurs et n'adresse que peu de reproches à ceux et celles qui ne lui ont pas voulu que du bien. Un beau portrait de femme en miroir, un témoignage aussi, de première main, sur l'Afrique de la décolonisation, et tout simplement une belle histoire, touchante, qui se lit comme un roman d'aventures.
Commenter  J’apprécie          40
Dans « La vie sans fard », c'est la femme à nu qui s'expose, ouvre des cicatrices, partage des blessures, raconte la construction plurielle de la femme qu'elle est devenue, son éveil politique dans une Afrique post coloniale où l'on perçoit le « doux » glissement des révolutions aux dictatures. On ressent la culpabilité d'une mère consciente de ne pas appliquer les recettes des manuels, mais il est trop facile de juger une mère et je ne tomberai pas dans ce piège tendu… Par ailleurs, le livre est « très écrit », comme si l'auteure ne voulait pas laisser de place à notre imagination mais souhaitait nous accompagner jusqu'au bout dans notre réflexion, ne pas susciter d'autres jugements que ceux qu'elle émet, nous provoquer aussi quelque peu.
La rencontre entre les cultures antillaises et africaines n'aura pas coulée de source pour Condé, comme pour d'autres.

« L'Afrique n'est ni impénétrable ni indéchiffrable comme tu le dis ! me rudoyait-elle. Elle possède des règles, des traditions, des codes, faciles à saisir. C'est que tu y cherches autre chose (…) Une terre de faire valoir qui te permettrait d'être ce que tu rêves d'être. Et sur ce plan, personne ne peut t'aider ».

C'est aussi l'histoire d'un esprit torturé qui erre de terres en terres à la recherche de réponses à des questions indicibles mais profondes, existentielles. En même temps, on y découvre la naissance de l'envie, du désir et la concrétisation de ce désir d'écrire, et on ne peut s'empêcher de s'interroger sur le rôle de la mémoire, sur la façon dont celle-ci a remanié, raccommodé les faits.

« J'étais si occupée à vivre douloureusement que je n'avais de loisir pour rien d'autre »
« Je suis sortie de cette épreuve à jamais écorchée vive, ne possédant guère de confiance dans le sort, redoutant à chaque instant les coups sournois du destin »
« Ainsi donc, vous venez de la Guadeloupe ! Vous êtes donc une des petites soeurs que l'Afrique avait perdue et qu'elle retrouve (…) je ne possédais pas l'aplomb de cette dernière qui osa remplacer le mot « perdue » par le mot « vendue » ».
« C'est une erreur de croire, fit-il, que le peuple est naturellement prêt pour la révolution. Il est lâche, le peuple, matérialiste, égoïste (…)».
« Cependant, la vie continuait son train de mégère boiteuse, alternant nuits de passion, les journées de déprime, des heures studieuses quand se produisit un évènement considérable qu'à aucun moment, nous n'avions prévu ».
Lien : https://kalalou.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          21
Maryse Condé se livre a un exercice difficile écrire sur elle sans artifice, sans embellir la réalité, sans se présenter sous son meilleur jour. Quel courage! Se mettre à nu devant ses lectrices et lecteurs. Mais surtout qu'elle vie!
Telle une suite de " le coeur à rire et à pleurer" on retrouve l'auteure à son arrivée à Paris. Elle a été admise en hypokhâgne au Lycée Fénelon, elle envisage une grande école et des études de lettre. Mais sa nouvelle vie ne commence pas exactement comme prévu, un événement va tout bouleverser.

Dans ce petit livre très riche, Maryse Condé raconte sa vie d'étudiante, d'épouse, de mère et surtout de femme.
De Paris à Saint-Louis du Sénégal, en passant par Abidjan, Conakry, Dakar, Accra et Londres, elle raconte comment elle est brutalement sortie de la vie de jeune-fille
On trouve dans ce livre, des faits, des références et des noms bien connus : Hamilcar Cabral, Malcom X, Kwame Nkrumah, Césaire, Fanon, Ousmane Sembène...
Les guadeloupéen-ne-s reconnaîtront quelques noms bien connus chez nous aussi.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (248) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1710 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}