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EAN : 9782914387132
Editions de L'Escampette (07/03/2002)
4/5   2 notes
Résumé :
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AUX ORIGINES
Dialogue du poète et du messager


Te retrouver ainsi, sentir
en moi que tu es pareille
au vent et aux anémones.
Aux origines. Te retrouver
après le temps de l’abandon
après les outrages et la haine
sans repentir, sans pardon.

Comme un homme qui veut être seul
je me suis tenu loin de toi
pendant des années, plus seul
qu’un mur effondré
plus atone qu’une pierre
que la mer n’asperge pas.
Puis vint le temps du voyage.
Où nous sommes-nous rencontrés,
Âme ? Sur quelle place
de nos villes, en quelle prairie,
au bord de quel torrent ?

Maintenant tu es là, depuis toujours
semblable au vent, aux fleurs, aux volcans.
Aux origines.


/Traduit de l’italien par Jean-Baptiste Para
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Moi qui t’ai donné toutes les saisons


J’ai été toutes les saisons
pour toi. Et tu ne te rappelles pas le printemps
acide, pointu des premiers baisers
fugaces et découvreurs, de toutes les heures
passées l’un contre l’autre, toi
sur une marche pour que je puisse mieux
moi ainsi trop haut de stature
porter mon sexe gonflé contre le tien
pour vibrer, lancer des flèches, souffrir.
Tu étais si osseuse, inassouvissable.
Tu semblais une épine de rose, les larmes
d’un corail, tu étais étrangère, sous-marine.
C’est l’été, te souviens-tu au moins de lui,
de feu comme l’enfer des plus troubles
désirs, les indociles, les obscènes
litanies, les douces insultes
maîtrisées, les spectres convoqués, les hurlements
du plaisir quand tu en violais
chaque seuil.
Je t’ai donné l’été, l’envie
naturelle de passer les limites
et d’exploser comme les nébuleuses
et les anémones.
Je t’ai donné l’automne, c’est vrai
avec ses vagues de nuit précoces
avec ses bourrasques qui poussent
sur les plages des épaves, des algues, des détritus
avec les premiers froids qui font
souffrir les articulations et les os.
Il n’y a rien qui puisse
empêcher que deux amants perdent des heures
de lumière.
Et maintenant que c’est l’hiver, que pour toi
est défleuri mon corps et mon âme
lointaine, répréhensible, te méfies-tu ?
L’hiver, lui seul désormais nous attend,
déserts glacés, jours
courts comme tes accès d’orgueil
livides comme un rebut, nus comme les couteaux ?
Moi qui t’ai donné toutes les saisons
je meurs si je ne vois pas un nouveau bourgeon
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Io che ti ho dato tutte le stagioni


Io sono stato tutte le stagioni
per te. E tu non ricordi la primavera
acerba, appuntita dei primi baci
fugaci e scopritori, di tutte le ore
passate l’uno contro l’altra, tu
su uno scalino perché potessi meglio
io così troppo alto di statura
portare il sesso gonfio contro il tuo
a vibrare, frecciare, soffrire.
Eri così ossuta, inappagabile.
Sembravi una spina di rosa, le lacrime
d’un corallo, eri straniera, sottomarina.
E l’estate, la ricordi almeno quella,
di fuoco come l’inferno dei più torbidi
desideri, le indocili, le oscene
litanie, i controllati e morbidi
insulti, gli spettri convocati, gli urli
del piacere quando tu ne violavi
ogni soglia.
Io ti diedi l’estate, la voglia
naturale di passare i limiti
e di esplodere come le nebulose
e gli anemoni.
Io ti diedi l’autunno, è vero
con le sue ventate di buio precoce
con le mareggiate che spingono
sulle spiagge relitti, alghe, detriti
con i primi freddi che fanno
dolere le articolazioni e le ossa.
Non c’è niente che possa
evitare che perdano ore di luce
due amanti.
E ora che è inverno, ora che per te
è sfiorito il mio corpo e la mia anima
lontana, riprovevole, sospetta ?
Inverno, solo quello ormai ci aspetta,
ghiacci deserti, giorni
corti come i tuoi scatti di orgoglio
lividi come un rifiuto, nudi come coltelli ?
Io che ti ha dato tutte le stagioni
muoio se non vedo un nuovo germoglio.
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PRINTEMPS


Proserpine

Mère, est-ce ainsi que naquit le monde, engendré
par cette saison ? Est-ce ainsi que les volcans
s’ouvrirent et que vinrent les tièdes
pluies pour entourer
les terres fermes d’Océan ?
Vois comme les roses et les renoncules
s’épanouissent dans les haies, dans
les prés, vois comme les anémones
ensanglantées offrent une sente
au vent. Les oiseaux amoureux volent
vers les buissons de myrtes, les chevaux
courent au bord des torrents,
ils couvrent les cavales.

Et moi, Mère, à qui appartiendrai-je ?
Sens-tu aussi la menace de l’immense
et pourpre éclosion, capable d’éveiller
les bouches de l’Etna ?

« Mère, apporte-nous des fleurs futures
de l’âpre Erythrée apporte-nous l’euphorbe
et de l’Inde l’ondoyant
le calme magnolia.

Sais-tu à chaque crépuscule
quelle est la crainte du tournesol
et de quel amour il se souvient
pour ployer ainsi sur sa tige ?

Pourquoi les anémones légères
ont-elles ces rougeurs de nébuleuses
pourquoi les mauves sont-elles mauves
pourquoi les roses sont-elles roses ?

Sur les rives tyrrhéniennes apporte-nous
des couleurs nouvelles, d’étoiles et de feu
des couleurs qui nous enchantent
comme au large les sirènes. »


/Traduit de l’italien par Jean-Baptiste Para
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Quelle symétrie, quelle mathématique

A Mimmo Paladino


Quelle symétrie, quelle mathématique
a disposé autour du tronc deux bras
parallèles mais capables de tracer
un horizon et de pointer vers le zénith ?
Quelle symétrie, quelle mathématique
abstraite, mystérieuse, a décidé
que l’homme aurait un nez
entre deux yeux et une bouche
et un sexe et deux talons pour devoir
se soulever de terre sans voler ?
Quelle pensée exemplaire
quelle idée de Platon
quelle émanation de Plotin
a donné au corps, estimé vil,
la géométrie cachée du divin ?
Qui a donné l’or aux tigres ?
Qui au violon son vibrato perçant ?
Cette géométrie, cette mathématique
l’artiste la découvre dans son rêve
comme entre des dunes de sable une piste
insoupçonnée, implacable, précise
pour peut-être arriver à l’oasis
pour peut-être donner forme à l’extase.
Nice-Marseille, décembre 2003
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