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EAN : 9782752902733
320 pages
Phébus (13/03/2008)
3.6/5   5 notes
Résumé :
Le 8 juillet 1822, on retrouve le corps du jeune poète romantique Shelley sur une plage de la mer Tyrrhénienne : sa goélette semble avoir fait naufrage dans une tempête. Mais le capitaine Angelo Medusei, jacobin de cœur qui a servi dans la marine de Napoléon, ne croit pas à un accident ; persuadé qu’on a voulu assassiner celui qu’il aimait et admirait, il part à Livourne pour tenter de découvrir la vérité, tandis que sa volage et encombrante sœur y recherche son der... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Joli roman poètique et enquête policière en quelque sorte que ce livre de Giuseppe Conte qui nous emporte sur la côte ligure en 1822,sur les traces de Shelley qui y trouva la mort lors d'un naufrage douteux.Poète romantique anglais n'était alors pas un brevet de longue vie.Keats mourut à 26 ans,Byron à 36 et Shelley à 32.N'ayant pas précisément vécu d'eau fraîche ni même de balades le long de la plage la mort violente est souvent la dernière muse de ces messieurs.Giuseppe Conte nous narre ainsi les dernières semaines, très agitées,du poète.Ses querelles avec Lord Byron,ses frasques extra-conjugales,et ses lubies à vouloir se croire marin firent de son bateau une épave et du grand écrivain un maudit.

Sur cette trame Conte brode une investigation policière menée par un commandant italien,ancien officier de Napoléon et qui voue aux Anglais une rancoeur tenace.Mais le Commandant Medusei se prendra au jeu et sera séduit par l'aura de Shelley,chantre des libertés,prêt à soutenir les premiers soubresauts d'une Italie en route vers son destin.On sait par ailleurs l'explosive équipe formée par Lord Byron, Shelley, Mary Shelley éprise d'absolu et mère de Frankenstein. Autour d'eux gravitent marchands désabusés,espions à la solde de la Couronne Anglaise,mâitres-chanteurs et enfants malades comme il sied à des poètes romantiques qui auraient détester aller bien. Curieux comme j'ai déjà eu cette impression,de vivre un peu plus fort quand rôdent par exemple la rupture ou les questions.Je cite rarement des extraits mais la prose de Conte est tès belle et traversée d'images parfois sombres come les brisants de Viareggio:"La haine s'accumule et s'alimente d'elle-même,à moins qu'elle ne se cache,la nuit,sur les branches d'un arbre comme une chouette ou un chat-huant,prête à ouvrir ses ailes et à pousser ses cris douloureux".Et puis ce genre de livres me poussera peut-être à me repencher ou plutôt à me pencher sur les vers de Percy Bysse Shelley.



J'ai rencontré un voyageur venu d'une terre antique
Qui disait : « Deux immenses jambes de pierre sans le tronc
Se trouvent dans le désert. Près d'elles, sur le sable,
Sombrant à moitié, un visage brisé est allongé, dont les sourcils sont froncés,

Et les lèvres plissées, et qui sourit froidement sur commande,
Ce qui montre que son sculpteur a bien compris ces passions,
Dont survivent encore, empreintes sur ces choses sans vie,
La main qui s'est moquée d'elles et le coeur qui les a nourrit,

Et sur le piédestal ces mots apparaissent :
'Mon nom est Ozymandias, Roi des Rois :
Contemplez mes oeuvres, Ô vous les puissants, et désespérez !'

Rien à côté ne reste. Autour de la décomposition
De cette colossale épave, illimitée et nue,
Seul les sables plats s'étirent au loin. "
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Ce roman s'inspire de la vie - et surtout de la mort - de Percy Shelley, comme l'indique son titre.

On connaît sa triste fin, noyé en mer lors d'une tempête, le désespoir de Mary, qui conserva son coeur momifié dans son écritoire, jusqu'à la fin de sa vie. Giuseppe Conte tisse une formidable intrigue sur cette disparition.

Par la bouche d'un marin italien, le capitaine Angelo Medusei, qui a servi et combattu les anglais aux côtés de Napoléon, il nous décrit Shelley, qu'il appelle affectueusement "le Serpent". Sa manière de vivre, peu traditionnelle, provoque l'incompréhension à Lerici, petit village italien où il s'est installé avec ses proches. Il prône l'amour libre, la liberté, projette de créer avec Byron et Hunt un journal politique. Contrairement à lord Byron, très riche, il a peu de moyens, mais dépense sans compter. Il refuse de manger de la viande ou du sucre produit par des esclaves. Un personnage très moderne en somme...

Le capitaine Medusei, va faire sa connaissance un peu par hasard, en lui sauvant la vie, un soir où il manque de se noyer en se baignant au large, alors qu'il a toujours refusé d'apprendre à nager. Il se prend alors d'affection pour cet étrange anglais, si différent de ceux qu'il a combattus sur mer. Lorsqu'il apprend qu'il s'est noyé, avec ses deux compagnons, il est intrigué. Ce naufrage fait écho en lui, à celui qui a emporté son épouse, il y a plusieurs années de cela. Il décide alors d'en apprendre davantage et part pour Livourne d'où le navire était parti ce soir là, contre l'avis des marins du port. Il est accompagné de sa soeur Arianna, qui cherche à y retrouver l'anglais qui l'a séduite, puis délaissé sans prévenir...

Même si le lecteur connaît le "traître" depuis le début du roman, j'ai suivi avec intérêt cette enquête, qui a complété mes connaissances sur les derniers jours du poète. Ainsi les détails sur sa goélette nommée Don Juan, d'après une oeuvre de Lord Byron, mais dont Shelley a cherché à effacer le nom et l'appelait Ariel. L'explication proposée par Conte, n'est pas sortie de son imagination, mais a été envisagée à l'époque, où des rumeurs couraient sur les causes possibles du naufrage, autres que la seule tempête.

Le récit est prenant. L'histoire personnelle de Medusei, intercalée à petites touches dans l'histoire, apporte un réel plus à l'ouvrage. Les lettres du "traître" qui se glissent au milieu du récit principal, ainsi que le chapitre final nous questionnent sur ses actes et permettent une fin ouverte comme je les aime tant. Je me suis attachée aux personnages et, happée par les évènements, j'ai eu du mal à lâcher le roman avant la fin...


Lien : http://dviolante5.canalblog...
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
:"La haine s'accumule et s'alimente d'elle-même,à moins qu'elle ne se cache,la nuit,sur les branches d'un arbre comme une chouette ou un chat-huant,prête à ouvrir ses ailes et à pousser ses cris douloureux
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