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EAN : 9782070753888
120 pages
le Promeneur-Gallimard (11/02/2000)
4.5/5   7 notes
Résumé :
Ce roman, le dernier écrit par Giorgio Manganelli avant sa mort, en 1990, offre comme une vision étincelante, l'hallucination d'un théologien, l'exploration et la reconnaissance d'un lieu
« où il est difficile de pénétrer et d'où il est impossible de sortir ». Ce lieu s'appelle, en une sorte de flou résolu, « le marécage définitif ». Le narrateur y pénètre en ayant commis une faute, sans savoir laquelle.
À mesure que nous suivons le narrateur et son ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai quitté, ce matin et la dernière page tournée, le marécage définitif, ultime fiction de Giorgio Manganelli..
Le narrateur, fuyant une actualité mortellement dangereuse pour lu, enfourche un cheval et, après une étape dans un village, prend la route du Marécage.
Ce marécage, Giorgio Manganelli par le récit du narrateur, nous le décrit dans son incroyable état polymorphe, tantôt illimité, tantôt ceinturé: Une précision dans le flou et un chaos de constants questionnements sur la nature-même du lieu, emmène le lecteur dans une géographie de songe et de réalité emmêlés... ou de ces états intermédiaire et indéfinis.
L'observatoire, point fixe de cet endroit-monde mouvant, c'est cette maison qu'on dirait plus poussée que bâtie!.. Comme une plante du marécage. En tout cas, le seul lieu qui échappe aux incessantes métamorphoses du marécage!
Le narrateur observe le Marécage de la grande fenêtre vitrée de la maison.
Mais, qui est le Marécage? Querelle, accueil, cimetière?.. Et quels sont ces feux qui rougeoient au loin à ce qui semble des volcans.. Ces feux de la pureté implacable, face au marais trouble de miasmes putrides.
Et le cheval, bientôt établi par le narrateur comme "chevalinité", n'est-il pas comme la seconde face de la pièce d'une monnaie inconnue au cours toujours changeant?
Le narrateur, quasi auto-proclamé roi du Marécage, aurait-il pour dessein de rencontrer son alter-égo des flammes?
Giorgio Manganelli, incroyable funambule de l'imaginaire, a installé ce Marécage, définitivement dans la tête d'Horusfonck: Un lieu littéraire si inconfortable mais tellement séduisant!
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Edgar Allan Poe en sommeil dans chacune de ces nouvelles écritures de l'ombre après lui.
Doux élèves, tranquilles démons assujettis à leur maître.
(qui n'en finissent plus, s'étirent, déforment des mondes...)

Peut-être quelque chose de plus construit, plus tard


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En dépit de toute ma volonté, je n'ai pas réussi à rentrer dans ce fatras halluciné où les mots sont puissants mais qui diffusent un quelque chose de violent et de rêche qui donne la nausée. Décidément pas mon genre d'écriture. Lu en italien et en français mais, passées les premières pages, le malaise s'est enflé et je n'ai vraiment pas su être captivé par cette atmosphère mentale hallucinée.
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Je chemine à présent, avec la chevalinité à mon côté, en un lieu obscur, une sylve, et ce n’est pas le marécage. Je regarde avec méfiance la chevalinité, et je lui demande où elle m’a conduit. Sa réponse est vague, dénuée de sens, et semble faire allusion à un lieu où je ne trouverai ni eau ni boue. « Tu ne voudras pas me conduire aux volcans ? » dis-je ; la chevalinité rit, et le rire de sa bouche, qui devrait être énorme, a quelque chose d’aimable, une grâce insidieuse ; de nouveau je sens que, à condition de ne pas abandonner la chevalinité ou de ne pas être abandonné d’elle, je suis prêt à en accueillir en moi, dans ma vie, toutes les dégradations les plus inguérissables. La chevalinité, pensé-je à présent, sait sûrement si le roi des volcans existe et s’il est amical à mon égard. Je me tourne vers la bête et je suis sur le point de lui poser la question quand je m’aperçois qu’elle porte sur la tête une minuscule couronne. Je m’étonne non pas tant de la couronne que de sa petitesse, comme si elle coiffait quelque chose de minuscule à l’intérieur de la chevalinité, quelque chose d’enfantin, et voici qu’elle sourit, une abstraction sourit, et peut-être cette abstraction est-elle le roi, l’associé, le dyarque qui m’a été assigné pour compléter la phrase grammaticalement fautive, l’anacoluthe de mon destin. Est-il possible que j’aie toujours été avec mon bien-aimé dyarque, et qu’il se soit travesti si astucieusement qu’il ne m’a jamais été permis de le reconnaître ? Mais en vérité je ne le reconnais pas même à présent, je marche à côté de la robuste chevalinité, l’abstraction qui ne craint pas le marais marécageux, et je m’aperçois seulement maintenant que la robustesse même est une partie de l’abstraction, la chevalinité renferme des petitesses que je voudrais retirer de leur écrin. Qu’il est étrange de dire « sylve », d’employer un mot si féerique et si courtisan, mais cette sylve est à son tour très féerique, et courtisane en ceci que c’est justement le genre de forêt où les filles de roi, ou les rois eux-mêmes, quand ils sont très jeunes, aiment à se perdre, et c’est ici que se cachent des murs démolis de palais royaux, sur les portes desquels est clouée la tête d’un cheval décapité, tué pour que de ses entrailles sorte l’âme royale, prophétique, omnisciente.
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Avec une sorte de joie, de gaieté batailleuse, je tente de distinguer un sentier; mais que pourrait bien être un sentier dans cet espace aqueux et mou?
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Le feu est-il intelligent ? Non, le feu est essentiellement passionnel, il est intense, misanthrope, insuffisamment studieux, il ne s'intéresse pas au sport, malgré les apparences il aime la littérature et la musique, mais d'une façon absolument dilettante, voici ce que l'on peut dire du feu : il n'a pas l'esprit professionnel, bien qu'il soit habile dans les prophéties, dans les paris, en calcul mental, et en tout ce en quoi on exige le discontinu. Le feu est bavard, sociable, destructeur, insociable, élusif, souvent insupportablement dramatique, malgré ses années il ne paraît jamais chenu, il s'habille chez d'excellents tailleurs, il connaît les langues, mais de façon sommaire.
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La ville où je fais halte, pour reprendre haleine et laisser souffler mon cheval, est petite et pauvre, dénuée de beauté, mais célèbre pour la sournoiserie brutale de ses habitants ; il me suffit de dire que je fuis la loi pour y être accepté, accueilli comme un complice de l'angoisse.
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J'ai depuis longtemps en tête de tuer la chevalinité. Je ne supporte pas ce cheval lointain, marmoréen, tenace, intraitable. Je le fais parler, mais je ne l'écoute pas, je prépare un poignard, je pense que je lui déchirerai l'encolure, je le décapiterai, je le ferai écorcher. Oh, personne n'a jamais tué ni écorché la chevalinité, n'est-ce pas ? La chevalinité cesse de parler et regarde ma main ; elle a compris mon intention, et son regard n'a ni dureté ni amertume. Elle approche de moi sa vigoureuse tête abstraite et me chuchote : "Pourquoi es-tu si sot ?"
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Vidéo de Giorgio Manganelli
Extrait de Giorgio Manganelli "Bruits ou voix".
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