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EAN : 9782882504029
368 pages
Noir sur blanc (11/03/2016)
4/5   1 notes
Résumé :
En mai 1945, à Prague, le peuple insurgé met fin à l'occupation allemande : la guerre arrive à son terme. La jeune Barbara, âgée de 13 ans, fourre dans un sac à dos ses biens les plus précieux : une couverture de laine et un couteau de poche. C'est là tout ce que sa famille possède encore, au moment de fuir vers l'ouest, le 8 mai 1945. Comme des milliers d'autres Allemands de Bohême, ils sont expulsés de Tchécoslovaquie, qu'ils aient été ou non liés avec l'occupant.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le Monde pour patrie constitue le récit des mémoires de Barbara Coudenhove-Kalergi. Cette journaliste autrichienne a grandi en Bohême, ancienne province de l'Autriche-Hongrie, devenue tchécoslovaque au sortir de la grande guerre. le monde mouvant du XXème siècle est à l'image de cette région entre deux langues, deux pays, deux invasions.

L'auteure grandit dans une famille aristocratique et germanophone. A la chute du Reich, elle doit fuir la Bohême-Moravie, envahie par Hitler en 1939. Les tchécoslovaques en reprennent le contrôle en 1945 et décident de chasser tous les germanophones, estimant qu'ils étaient tous à la solde des Nazis. Commence alors un périple qui mènera l'auteure en Autriche, pays refuge. Peu d'ouvrages mettent en lumière le statut des familles aristocrates au sortir de la seconde Guerre Mondiale.

En outre, ce qui est intéressant, c'est cette vision de l'Europe de l'est, de ces satellites communistes, de cette emprise soviétique(du printemps de Prague à la révolution douce jusqu'à la chute du mur de Berlin).

La journaliste est témoin des bouleversements de ce siècle. On sent bien qu'elle sélectionne les moments clés de sa jeunesse, puis de sa carrière. Et même si certains passages peuvent être longs (politique de Prague ou de Vienne), j'estime que ces mémoires sont d'une richesse incroyable pour comprendre le monde actuel. D'ailleurs, l'un des derniers chapitres explique pourquoi il était difficile de parler d'une Ukraine unie. Elle met également en lumière la difficulté d'évoquer la Shoah pour de nombreux états complices. L'auteure part même à la recherche des anciennes provinces constituées majoritairement de juifs avant la seconde guerre mondiale. Cet ouvrage mériterait un rayonnement plus large tant il est important pour maîtriser l'histoire et l'origine des conflits européens.
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