Le roman démarre sur l'arrestation de Thomas et sur la mort de Mary, sa mère. Voilà pour l'ambiance. Après ce premier chapitre, retour en arrière pour dénouer le fil d'une histoire qui, on le sait, ne devrait pas bien se terminer.
La rencontre de Mary et de William, les parents de Thomas, sa naissance et sa vie dans je ne sais trop quel coin paumé des Etats-Unis ou du Canada. Il y a du
Jim Thompson (
1275 âmes) dans ce roman. Thomas est un jeune homme plutôt sage mais qui a du mal à s'affirmer dans cet univers. “Il ne reconnaissait pas ces gens ; certains, paraît-il, étaient des cousins de son père. Des hommes au teint sale, aux yeux noirs, à la bouche fendue telle la queue d'un rat qui file à travers champs.”
Dans ce village, les seuls distractions au travail sont le poker et l'absorption massive d'alcool. Et pourtant, à un instant de l'histoire on se prend à rêver à un happy-end, Thomas boit peu, est d'une honnêteté sans faille lorsqu'il joue ; il semble être la garantie morale de ce village. Mais l'ombre de son père plane au dessus du jeune homme.
Le talent de
Cécile Coulon est de nous entraîner, par ses phrases courtes, son style percutant et un art de la métaphore, dans la chute de son personnage. “Les os sous la peau faisaient un pantin dont les membres semblaient mal accrochés les uns aux autres.”
Ce roman m'inspire le sujet de philo du jour : dans le trou du cul du monde et en l'absence de culture, peut-on encore parler d'humanité ?
Vous avez quatre heures. de larges citations extraites de ce roman seront les bienvenues.
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