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sur 252 notes
J'ai lu plusieurs romans de Cécile Coulon qui m'avaient laissé un sentiment d'inachevé pour la plupart : une belle écriture, mais des personnages et des situations qui me semblaient parfois un peu caricaturaux.
J'ai beaucoup apprécié découvrir sa poésie, légère et délicate, qui passe comme le vent dans les arbres ou l'odeur de l'herbe après la pluie, comme "la signature d'un doigt / sur la buée d'une vitre". Les poèmes sont doux, mais emprunts de mélancolie, le souvenir des amours et des caresses passées, de l'enfance choyée, de tous ces moments qui se sont enfuis et ne reviendront plus. C'est une poésie de l'instant et de la sensation, celle du foin dans les cheveux, d'une main aimée et désirante qui se pose sur le corps, d'une cigarette froide ou d'un verre de vin, du roulis d'un train qui endort.
Surtout, ce qui m'a le plus touchée, c'est l'évocation du paysage de montagne et de la maison de l'enfance, ceux auxquels sont attachés tant de souvenirs, et qui reviennent comme des refrains dans tout le recueil. J'ai moi aussi une telle maison dans le coeur, j'ai moi aussi des montagnes qui sont un refuge, refuge pour marcher, courir et oublier les chagrins, refuge de mes pensées quand je suis trop longtemps loin : "mon âme a sa maison dans les montagnes". "Ma france" pour reprendre le titre d'un poème, ce n'est pas Eyzahut que Cécile Coulon a dans le coeur, mais Sollières, et ce nom m'évoque tant de choses, que j'ai eu les larmes aux yeux plusieurs fois quand elle écrit des poèmes sur l'amour qu'elle porte à ces lieux, parce que je ressentais la même chose.
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J'ai découvert Cécile Coulon à travers ses romans tels que "Une bête au paradis", "Seule en sa demeure", "Trois saisons d'orage" et son dernier roman remarquable, "La langue des choses cachées".

Cette année, j'ai eu la chance de la rencontrer lors du Printemps du livre de Grenoble, d'assister à son spectacle littéraire mémorable et d'échanger avec elle. Intriguée par sa poésie, elle m'a recommandé "Les Ronces", son point de départ littéraire. Rencontrer l'auteure avant de plonger dans ce recueil m'a permis de saisir toute sa profondeur.

Mes mots seront bien insipides pour décrire l'impact de ce recueil, comparé à la puissance et la sensibilité des écrits de Cécile Coulon, cette terrienne habitée par « ses géants aux gueules grandes ouvertes ». Car oui, cette jeune femme libre et sauvage semble habitée par une étrange fièvre poétique qu'elle puise au fond des volcans D Auvergne, dans les trains entre Clermont et Paris et lors de ses foulées matinales.

Elle décrit les choses simples de la vie, l'intime, avec une véritable sincérité, l'amour, les ancêtres, les volcans D Auvergne, Eyzahut et les souvenirs d'enfance, le passage à l'âge adulte.

Sa poésie narrative, à la fois fraîche et moderne, nous transporte au-delà des mots. Chaque récit quotidien suit une structure bien définie, comme elle le dit : "un poème n'est rien d'autre qu'une histoire dont on garde uniquement les mots les plus nécessaires". C'est le fondement de la poésie de Cécile Coulon.

Depuis, ce recueil m'accompagne partout : sous la douche, le matin au petit-déjeuner, sur la plage « où je reviens à moi-même », sur les monts de Belledonne, de la Chartreuse et du Vercors, toujours dans mon sac à dos lors de mes randonnées.

Il y a des oeuvres qui nous marquent à jamais. Celle-ci en fait partie.
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Les Ronces est le premier recueil de poésies publié de l'autrice, mais le deuxième que je lis.

La poésie de Cécile Coulon est libre, ancrée dans les paysages comme dans la vie. C'est une poésie intime, mais universelle, concrète mais imagée.

Comme dans Noir volcan, la forme poétique ne s'embarrasse pas forcément des rimes, d'un nombre de syllabes fixe, d'une division en strophes, ce qui met davantage en évidence la beauté du verbe poétique et ce qui constitue le propre de la poésie : la création par les mots !

Ce recueil, que j'ai lu après La langue des choses cachées, contient aussi des germes de ce roman poétique (à lire également!), notamment par l'importance de ces "lieux qui abritent ces souvenirs", une idée qui ouvre des possibilités poétiques et narratives que la poétesse et la romancière sait exploiter.
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Je lis très peu, voire pas du tout, de poésie. le recueil de Cécile Coulon, Les ronces, m'a été offert et c'est une très belle surprise.

Avec douceur ou âpreté, avec une mélodie fluide de ou saccadée, Cécile Coulon nous berce aux sons des mots, des souvenirs, des senteurs et des caresses du temps qui passe.

C'est beau, c'est tendre, charnel même parfois. C'est une plongée profonde au coeur de la terre, du corps, des chagrins et des petits bonheurs simples.

Comme un moment suspendu, ces poèmes se posent là, doucement, sans bruit, et nous offre comme une petite parenthèse enchantée…
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Un recueil de poésie moderne et contemporain qui touchera beaucoup de lecteurs ou lectrices. La prose est toujours sensible, comme sur un fil émotionnel. C'est une prouesse d'écriture, mais les situations et sujets abordés m'ont laissé un goût de mélancolie et de tristesse. le but est atteint, ce recueil parle au coeur.
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Les Ronces est un recueil avec lequel je découvre la jeune autrice.
Poésie en prose ou prose poétique ?
Les images parfois déroutantes nous perdent et nous entraînent dans le flot tumultueux de la nostalgie et de la passion.
Un mélange des genres s'opère entre des combinaisons multiples.
Le titre du recueil est éminemment métaphorique. Il représente la broussaille d'épines qui érafle, griffe, blesse et empêche d'avancer sereinement vers l'horizon. Il reflète un vécu très personnel.
La prose serait-elle l'avenir de la poésie actuelle ?

Lire plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/category/chroniques-litteraires/page/3/
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L'écriture de Cécile Coulon est directe, percutante, sans détour.
Une poésie des rencontres, du quotidien mais aussi de l'enfance et de la mélancolie.
Cette lecture m'a donné le sentiment de rentrer dans le secret de ses sentiments, presque comme dans un journal intime. Il en ressort un sentiment de grande proximité avec l'autrice.
Honnêtement, je n'ai pas apprécié tous les poèmes à part égale. La poésie est pour moi si proche de la musique qu'elle est affaire de coup de coeur.
J'ai notamment aimé : « Courir », « Nos nuits », « Ma part de merveilleux ».
Peut-être me suis-je sentie moins alignée avec certains ?

Il n'en reste pas moins que j'ai trouvé ce recueil très prometteur et qu'il m'a laissé un goût de trop peu.
Il faudra donc que je me penche sur ses autres ouvrages.

Si vous aimez la poésie moderne et sans les fioritures, foncez !
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Le recueil de poésie de Cécile Coulon comporte des textes très émouvants par leur honnêteté et un subtil dosage d'images, de pensée, d'émotions et d'éléments réalistes. Bien sûr, on pense à Raymond Carver ou Richard Brautigan dans la manière de rédiger des en vers libres et narratifs. Mais c'est une toute autre sensibilité que nous découvrons, celle d'une femme qui essaie de rester elle-même face aux orages de l'existence. Comme elle l'écrit, Cécile Coulon donne tout et beaucoup plus dans ce recueil impossible à lâcher car sa musique poursuit le lecteur qui à chaque page trouvera une note pour s'émouvoir.
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J'ai eu énormément de difficulté à rentrer dans ces poésies. Non pas que la langue en soit alambiquée ou la tournure mal torchée. Ce n'est pas l'écriture qui est jeu mais les thèmes. Certains textes m'ont touchée et m'ont plu mais la plupart me sont passé complètement à côté: trop pessimistes, trop geignards. Je n'arrivais pas à me reconnaître dans cette jeune femme triste et esseulée.
Un poème c'est la rencontre de deux âmes au moment opportun; sans doute n'était ce pas le bon moment pour moi de lire Cecile Coulon.
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Il est en chacun de nous un espace dans l'ombre, une entrée qui s'étire à l'abri, et nous protège des bourrasques de la vie. Cet espace, pour Cécile Coulon, habille la paterre d'un vert sombre, et le sol d'un gris d'orages. Cet espace, c'est la cabane de notre enfance, la chambre de notre ami imaginaire, qui seul peut entendre nos secrets qui n'ont pourtant rien d'inavouable. Et sur les murs, gravés les mots d'amour, du bout du doigt de lenfant que nous sommes encore.

"un poème c'est quelque chose
d'éphémère et joli
comme la signature d'un doigt
sur la buée d'une vitre."

Les trains trainent leurs chaussures de fer au pied des montagnes, las de devoir quitter leur espace de jeux, pour plonger vers l'asphyxie des grandes villes dans lesquelles les enfants vieillis s'empilent les uns au dessus des autres, loin de la lumière qui berce et du vent qui nettoie.

"L'aube en mourant abandonne les maisons,
les chiens tristes, le café, les crêpes tièdes
et nous oblige à parler d'autre chose
pour supporter sa défaite."

Puis le calme revient, en refermant la fenêtre de bois. le calme et son amie, la mélancolie de la caresse partie. Cet amour qui repart aussi vite que les saisons filent. Il faudra donc secouer fort les mains, pour chasser les fourmis qui engourdissent, avant quelles n'atteignent le coeur. Il faudra courir plus vite que l'ombre d'une douce tristesse qui voudrait nous avaler le cou. Il faudra courir pour retrouver cette pulsation salvatrice.

"la course, la vraie, est une écharde plantée dans la pelote du soleil, à l'aube, quand seules murmurent les chevilles enflammées par vingt années d'impatience et de fièvre, quand le corps se tend jusqu'à effleurer la paume ouverte du ciel avec cette sensation si douce de ne vouloir, jamais, jamais, redescendre."

Les Ronces vous emmènent de leurs doigts griffus, dans l'esprit si magnifiquement tissé d'une artiste des mots, de la meilleure cinéaste que l'Auvergne ait pu rêver pour offrir sa splendeur dans le lac de ses yeux. Il y a beaucoup de pureté dans ces lignes, et je prends un plaisir immense à m'y replonger !
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