Une bête au paradis

Dans ce récit Cécile Coulon que je lis pour la première fois, décrit toute la cruauté que peut apporter un héritage, un attachement à sa terre. Il s'agit aussi d'amour et de raison, les deux font parfois faire l'impossible, le pire peut arriver…

Blanche et Emilienne, sont les deux personnages qui m'ont le plus marqué. La première, par son courage, sa beauté décrite, sa naïveté aussi. C'est enfant qu'elle perd, avec son frère, ses parents, évènement qui va les conduire à ce qu'elle va vite appeler "Le paradis". En vieillissant, Blanche deviendra forte, rude, insensible au figurant mais habitée par deux fois dans ce roman, par une tristesse indicible causée par la trahison.

La seconde, Émilienne, est une femme de caractère, aussi rude que douce, capable d'égorger un cochon avec la même main qui essuiera les larmes d'une enfant. Une femme mais surtout une grand-mère, propriétaire d'une ferme qui va susciter l'intérêt d'Alexandre.

Ce dernier est un jeune homme, beau, intelligent (trop?), et il va tomber amoureux de Blanche, ils vont se découvrir l'un et l'autre. Ils vont découvrir le meilleur comme le pire, surtout le pire. Louis aura pourtant essayé tout au long de ce récit, d'avertir Blanche, qu'il aime profondément. Louis est un garçon de ferme travaillant pour le compte d'Émilienne depuis que celle-ci l'a recueilli. Il fait partie des meubles et du décor que Blanche et son frère Gabriel voient chaque jour.

Gabriel dans ce récit est un jeune homme écorché par la mort de ses parents, il est absent, et va quitter la ferme pour s'installer un peu plus loin. Je n'ai pas trop compris son rôle dans le roman c'est un premier bémol pour moi.

Alexandre et Blanche vont mûrir, changer, et c'est ce qui va conduire Blanche dans des abîmes dont on ne revient que mal en point dans ce contexte. C'est mon second bémol, je n'arrive pas à situer à quelle période se situe le récit, malgré quelques indices comme la présence de voitures etc.

C'est un roman un peu dur, fort de par la plume cruelle de Cécile Coulon. Ne vous attendez pas à un récit mièvre ou à l'eau de rose. L'histoire de Blanche est rude. Ce qui arrive là, est le lot de bien des filles ou garçons vivants à la ferme... Trouver un compagnon de route dans une vie si attachée à ses racines est bien difficile et parfois cruel.
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Roman noir et rural, comme une saga familiale. Une peinture d'histoire d'amour à la campagne.
A vrai dire je n'ai pas été vraiment convaincue par l'histoire. Je reconnais pourtant qu'il y a un côté Franck Bouysse très ressemblant qui m'y a attaché. L'héroïne et sa grand mère vivent de passion pour leur ferme. J'ai eu l'impression que le décor et les sentiments étaient bien ressortis dans ce roman, mais comme si les évènements ne suffisaient pas à les justifier. Comme si les personnages avaient fait un foin de faits divers, certes malheureux mais peut être existait il un autre chemin pour se sortir de là? pour être plus heureux? pour ne pas vivre toujours dans le noir, l'amertume, les souvenirs et la rudesse? C'est donc le regard de l'auteur sur ces personnages qui ne m'a pas vraiment séduite.

Une bête au paradis.
Cécile COULON

Blanche, Alexandre et le Paradis.
Voilà un étrange trio amoureux.
Blanche est la petite fille d'Emilienne, que cette dernière élève (ainsi que Gabriel son petit frère très effacé ) depuis l'accident mortel de leurs parents.
Alexandre est un jeune homme qui sera le premier (et dernier ?) amour de Blanche.
Et le Paradis est le domaine où vivent Blanche, Emilienne, Gabriel et Louis le jeune homme recueilli par Emilienne et qui est devenu le commis de la ferme.
Un amoureux platonique de Blanche.
Blanche est comme sa grand-mère : elle n'aime rien tant que nourrir les animaux, mettre ses mains dans la terre riche, soulever la paille, ramasser les oeufs.
Ce domaine, cette terre c'est son royaume.
Aussi le jour où Alexandre annonce à Blanche que pour lui la Vie est ailleurs, vers la ville, les commerces et l'argent elle le vit comme un abandon, une blessure, une meurtrissure.
Dont elle se relèvera très lentement.
Lorsque des années plus tard il réapparaît il lui faut à nouveau apprivoiser Blanche.
Mais est-ce innocent ? Sincère ? Par amour pour elle ?

🥚 Un roman à l'écriture brute, solaire et profonde.
Difficile d'expliquer un ressenti mais j'ai l'impression que ce livre a été écrit en lettres de terres, en encre des ruisseaux sur des feuilles d'arbres.
Une histoire de terroir et de terreur.
D'amour et de vengeance.
De recueil et d'abandon.
De vie et de mort.
C'est une belle lecture mais il me manque un tout petit quelque chose pour en faire un coup de coeur.
J'ai eu l'occasion de rencontrer Coulon Cécile à plusieurs reprises et j'apprécie beaucoup sa façon d'être, son léger cynisme et sa sensibilité latente.
Et surtout j'avais eu un coup de coeur pour « le coeur du pélican ».

Emilienne et sa petite-fille Blanche règnent sur le Paradis avec pour seule compagnie, Louis, le commis de ferme, extrêmement attaché à Emilienne et fou amoureux de Blanche qui l'ignore, le traitant au mieux comme un fidèle animal de compagnie.
Alors ce Paradis, ferme isolée à l'écart de tout, avec « à l'horizon les Bas-Champs balayés par le vent, la surface du Sombre-Etang dans son renfoncement de fougères » en est-il vraiment un ?
Ne va t-il pas se transformer peu à peu en enfer ?
Et le bel Alexandre, le superbe jeune homme qui plaît à tout le monde, dont l'adolescente Blanche va tomber follement amoureuse va-t-il pouvoir répondre aux désirs de la jeune fille qui n'imagine pas la vie autrement que dans sa ferme avec cet homme qu'elle aime à la folie?

Une écriture charnelle, emplie de douceur parfois, mais surtout pleine de sang et de tripes, pour conter cette sinistre histoire de désirs inassouvis, d'espérances déçues, de passion exacerbée, d'amour fou et avant tout d'un attachement indéfectible à la terre, cette terre aussi indispensable pour vivre que l'eau et l'oxygène.

Une histoire simplissime qui ne peut se terminer, compte tenu des aspirations antagonistes de Blanche et Alexandre qu'en tragédie, cette tragédie que Cécile Coulon amène par petites touches suffisamment évidentes pour que le lecteur sente très vite que tout cela va s'achever dans « le bruit et la fureur ».

Un début de lecture assez prenant de par la description des personnages, l'installation du contexte, du décor...

Malgré le sujet intéressant, l'histoire d'amour contrarié entre Blanche et Alexandre, malgré une fin éclatante, je suis resté sur ma faim, trop bercé par quelques longueurs...

Déroutant. Au début, j'ai un peu pensé à Franck Bouysse, mais un peu seulement.
L'écriture est belle et bien ciselée, comme si elle nous arrivait du 19ème siècle.
L'histoire raconte une tragédie, mais commence comme un joli conte.
Elle est jeune, belle et intelligente. Il est jeune, vraiment très beau et il plait à tous.
Ils se rencontrent à l'école du village et grâce à elle, il avance.
Ils forment un gentil couple mais elle aime sa terre et lui a envie de s'évader.
Tout est dit. Il va partir et elle va rester. Cet abandon est très difficile à gérer pour elle, mais la vie continue quand même.
Un jour il revient. Elle n'a pas changé, lui non plus, hélas.
Il n'est pas revenu pour l'amour, contrairement à ce qu'elle croit, mais pour l'argent.
Et tout est dit pour la seconde fois.
La fin est d'une violence inouïe.

J'aime beaucoup les poèmes de Cécile Coulon mais je ne peux pas en dire autant de ses romans. Cette bête au paradis m'est apparue assez fade. Ce n'est pas que je m'attendais à des giclées d'hémoglobine au milieu de prés fleuris, à des orgies diaboliques avec vierges assoiffées de sexe ou encore à des messes noires satanistes dans les salons de bourgeois nantis, mais quand même…

L'histoire est sans grand suspens, car on devine assez vite qu'il y a eu un drame à la ferme du « Coin de paradis », et que Blanche, la propriétaire actuelle, y tient le rôle principal. On comprend aussi que la victime est Alexandre, ce beau gosse qui l'a abandonnée à ses terres maudites.

Pas de suspens, donc, mais ma foi, ce n'est pas si essentiel que ça, pour autant que l'auteur sache aiguillonner notre intérêt et titiller notre curiosité, en nous donnant des indices pour comprendre pourquoi cette jeune femme, malgré son si doux prénom, Blanche, un prénom qui rappelle la pureté, la virginité, l'innocence, s'est muée en tueuse. Et là aussi j'ai été déçue : tout le long du roman on reste à distance des personnages. On ne sait pas grand-chose d'eux, de leurs sentiments, de leurs motivations. de temps en temps, juste un regard qui se perd et qui en dit long sur les attentes des uns et le dégoût des autres. Et puis, un coup de colère qui éclate de façon inattendue pour le lecteur qui sait si peu du caractère de chacun.

Les personnages restent des énigmes, et c'est dommage. Un peu comme si Cécile Coulon avait eu peur d'eux, comme si elle n'avait pas osé s'en approcher. Aussi, lorsque le jeune homme réapparait au village, on ne comprend pas la réaction de Blanche. Elle, avec son caractère si tranché, pourquoi accepte-t-elle ce retour ? Pourquoi cède-t-elle ? Elle, la petite sauvageonne blessée aurait oublié la trahison, perdu toute sa rancune et remisée toute sa fierté ? Non, tout cela semble peu crédible pour le lecteur.

Et c'est vraiment dommage, car cette histoire est riche de ses personnages : Blanche, à elle seule, aurait mérité plus de profondeur, sans compter sur Louis, cet amoureux éperdu, lui aussi un très beau « cas », ou la grand-mère Emilienne qui voit son univers se déliter sous ses yeux.

La poésie de Coulon semble très loin et ça aussi c'est dommage. On en trouve des bribes éparpillées ici et là mais de façon parcimonieuse, presque chichement, … et une image sublime, celle sur lequel le roman se referme, mais qui ne suffit malheureusement pas à me faire apprécier Cécile Coulon romancière.

Quand Blanche découvre ses premiers émois dans les bras d'Alexandre, elle est loin d'imaginer qu'il peut avoir des ambitions qui dépassent leur village natal.

Portant les cicatrices de son passé, elle est intransigeante et liée au lieu de ses racines. Cette ferme est, autant que les différentes générations ayant foulé son sol, un personnage à part entière de cet ouvrage. Riche de souvenirs, le Paradis est au centre de la vie d'Émilienne et de ses petits-enfants. Est-ce un refuge ou un poids à porter ?

Dans ce roman court, Cécile Coulon nous relate sans concession, la vie de cette petite fille devenue femme. On ne peut que regretter une quatrième de couverture qui dévoile un peu trop le récit.

A conseiller aux lecteurs sensibles à la puissance qui lie un personnage à sa terre et à ses parents.

Emilienne vit au Paradis , une ferme en pleine campagne, avec ses petits-enfants Blanche et Gabriel depuis le décès de leurs parents, et avec son commis, Louis. A l'adolescence, Blanche tombe amoureuse d'Alexandre, ce que Louis ne voit pas d'un très bon oeil, lui qui protège la ferme et la jeune fille. Mais un jour, Alexandre annonce qu'il va faire ses études en ville et Blanche ne comprend pas sa décision, elle se sent abandonnée. Des années plus tard, elle vit toujours au Paradis avec sa grand-mère et Louis, Gabriel vivant au village. Quand Alexandre revient, l'équilibre est perturbé. Louis essaie de l'éloigner de la ferme mais il est trop tard, Blanche n'a jamais cessé d'être amoureuse de lui. Cependant, Alexandre est loin de lui avoir tout dit et ce qu'ils vont découvrir risque de tout changer. Comment Blanche se relèvera-t-elle d'une nouvelle trahison de la part de celui qu'elle aime ?

J'avais beaucoup entendu parler de ce livre mais il ne me tentait pas spécialement jusqu'à qu'une amie lectrice m'en dise beaucoup de choses positives et m'encourage à le découvrir.
Encore une fois, tous les goûts sont dans la nature car personnellement, je n'ai pas été séduite par ce roman. Tout d'abord, il y a des scènes pour moi assez violentes, certes typiques du monde agricole (comme tuer le cochon) ou surprenantes (Blanche qui mange des araignées), cela m'a mise mal à l'aise parfois.
Je n'ai pas réussi à m'attacher non plus aux personnages, pas même à Blanche et le dénouement totalement inattendu, m'a vraiment surprise. de plus, je l'ai trouvé assez difficilement crédible car il n'y a pas d'enquête ni de poursuite judiciaire malgré le crime commis.
Comme il est question aussi d'un premier amour, je m'attendais à quelque chose de délicat, de romantique et finalement, même la scène de la première fois m'a paru assez terre à terre, elle n'a pas suscité vraiment d'émotion en moi, au contraire le contexte de ce moment est brutal, prosaïque.
Ce roman finalement m'aura mise assez mal à l'aise, provoqué des émotions pas très agréables pour moi jusqu'à la scène finale qui m'a laissée stupéfaite. Cette lecture ne m'a donc pas séduite.

Le Paradis ? Où est il ?
Sûrement pas dans ce coin de la campagne française , non précisé d'ailleurs !
Une terre, un étang, des bâtiments, nombreux et dispersés sur l'étendue du domaine qui pourtant ne nourrit pas son homme, ni ses femmes d'ailleurs, car ce sont elles, les femmes, les vraies héroïnes de ce roman.
Émilienne et Blanche sa petite fille sont viscéralement attachées à cette terre, les hommes restent, meurent ou fuient mais ne s'engagent pas vraiment à la sauvegarder sauf peut être Louis, l'enfant battu devenu grand, commis à jamais, extérieur toute sa vie .
Dès la première page, quelques fleurs déposées dans une enceinte à cochons vide laissent présager une horreur, pour qui connaît les cochons, bien sûr !!
Il faudra attendre la dernière page ou presque pour savoir !
Entre-temps Cécile Coulon écrit merveilleusement bien, nous emprisonne dans les mailles de son filet, nous englue dans la vase de l'étang, choisit ses mots avec soin, parfois trop de mots à mon goût, nous emmène là où elle veut, lentement mais sûrement, la tension monte, le ton grave déjà devient insoutenable, l'ennui pointe son nez. Il ne se passe rien dans la vie de Blanche, elle attend, à l'adolescence se comporte comme un porc épic, qui s'approche se pique, laisse tomber quelques aiguilles pour reformer sa cuirasse très vite après le premier choc amoureux avec Alexandre et attendre à nouveau, que la vie passe, que les autres vivent ! Elle travaille dur, se tue pour ses terres et ..
le livre ne couvre pas la vie entière de Blanche, seulement jusqu'à dix huit ans et un mois vers ses trente ans ! On imagine bien les cinquante années qui s'écoulent, au goutte à goutte, labeur, repos, travail, vaches, terres et sans cesse recommencé, ambiance de mort, ennui mortel, vie sans vie.

Si j'ai apprécié l'écriture et la langue de ce roman, je n'ai pas été vraiment conquise par le personnage principal, la distance et la noirceur qui s'en dégage.
Livre lu dans le cadre du prix du Livre de Poche 2021