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Pour un roman destiné aux grands ados, j’ai trouvé l’ambiance, le scénario et le contexte très matures ! En effet, l’histoire se déroule en 1849, lorsque des féministes ont commencé à revendiquer leurs droits, espérant enfin changer les choses… On va donc croiser plusieurs personnages ayant leur façon de voir la politique, le futur ou l’égalité des sexes. Certains propos sont assez irritants, puisque divers individus masculins ne vont cesser d’affirmer que la place des Femmes est au foyer, la bouche muselée… On a beau se dire que c’était malheureusement ainsi à l’époque, il faut également se rappeler que ces phrases sont toujours prononcées dans le monde d’aujourd’hui, même en Europe ! (Il suffit de prendre une actualité récente comme celle avec Stéphanie Frappart qui va devenir la première femme à arbitrer un match de Ligue 1… Sur les réseaux sociaux, beaucoup de machos ont craché des propos sexistes et dégradants…) Le contexte est donc intéressant, plein de débats et bien choisi. couv44379586J’ai beaucoup aimé suivre ce combat quotidien que subissent les protagonistes de l’histoire. D’ailleurs, l’auteure n’a pas hésité à donner quelques noms de Grandes Femmes de l’époque ou à proposer des fiches de portraits féminins de la révolution de 1848 en fin d’ouvrage (Jeanne Deroin, Désirée Gay, Eugénie Niboyet, Jenny d’Héricourt) !

Outre une période historique qui m’a plu, Catherine Cuenca a proposé des personnages assez attachants, qu’ils soient secondaires ou principaux. Il y a Julie -une travailleuse qui va enquêter sur la disparition de son amie Sidonie-, Léa -une voyante au lourd passé- et Alexandre -un jeune policier aussi droit qu’entêté qui est l’un des rares Hommes à ne pas avoir une mauvaise opinion de la gent féminine-. Les deux demoiselles sont courageuses, déterminées, militantes, débrouillardes et tentent de vivre sans mari et sans parents. Elles font ainsi face à un quotidien difficile, déjà financièrement, mais aussi culturellement… D’ailleurs, j’ai appris des choses avec Julie et Léa ! Par exemple, j’ignorais qu’en cas de divorce, l’enfant était directement placé sous l’autorité du père… J’ai également découvert qu’il était plus difficile pour une Femme de se faire entendre, même dans le cadre d’une déposition. Ainsi, lorsque la pauvre Julie vient annoncer que Sidonie a disparue, elle n’est pas prise au sérieux, voire pire, est accusée injustement. Il en va de même pour Léa dont le funeste passé est apparemment justifié par la beauté et la frivolité de la voyante… C’est vraiment révoltant ! Heureusement, l’auteure ne cède pas à la facilité en proposant deux camps : certains Hommes comme Alexandre apportent de l’espoir, tandis que quelques femmes font autant de généralités sur le sexe fort que les Hommes à propos des Femmes… Il n’a a donc pas de pas de manichéisme, ce qui est très appréciable. Bien qu’il se révèle petit à petit, j’ai également bien accroché à Gustave, un journaliste, qui va se révéler plus approfondi qu’il n’y paraît. Catherine Cuenca prouve grâce à son personnage que l’on a tendance à tirer des conclusions hâtives et qu’un individu peut changer si on lui en laisse la possibilité.

Malgré ces qualités, j’ai eu du mal à m’imprégner du récit, car l’histoire met du temps à démarrer… Heureusement, une fois les cent pages passées, le rythme commence enfin à se stabiliser et à avancer progressivement ! Certes, on ne peut pas parler de gros rebondissements cependant, l’intrigue progresse constamment, ce qui apporte un rythme satisfaisant. L’auteure n’hésite également pas à pousser le lecteur sur des fausses pistes. On ne devine que très tardivement qui est le coupable de ces crimes odieux… J’ai globalement apprécié l’enquête, même lorsqu’elle a eu une petite touche fantastique lorsque Léa s’est mise à avoir plusieurs visions ou a décidé de communiquer avec les esprits. L’ambiance m’a fortement rappelé la série télévision « Médium » !

Avec sa touche fantastique, son côté historique et son aspect féministe, ce roman policier fut donc une agréable découverte ! Bien qu’il s’agisse d’un one-shot, je serais curieuse de découvrir la suite si un jour elle paraît. Merci aux éditions Scrineo et à Babelio pour cette masse critique.
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Une enquête policière en plein éveil féministe ? Je dis oui ! L'assassin du marais nous propulse en 1849, alors que les élections législatives de la deuxième République se préparent. Et cette fois, une femme tente de se présenter ! Jeanne Deroin se place comme le fer de lance d'une vague féministe qui tient à faire évoluer l'égalité des sexes. Et bien entendu, cela n'est pas du goût de tout le monde, en particulier des hommes. Il y a ceux qui les dénigrent dans les journaux, ceux qui les huent pendant leurs prises de parole... et ceux qui les tuent. de nombreuses femmes sont violemment assassinées, des femmes aux idées et aux moeurs qui dérangent.

Not all men, heureusement. Alexandre Delage, un jeune inspecteur, prend l'affaire très à coeur, contrairement à ses collègues. Il s'inquiète, s'implique et n'hésite pas à bien s'entourer pour retrouver le meurtrier. Julie, amie d'une des disparues, et Léa, médium à ses heures perdues, lui viennent volontiers en aide. Les deux jeunes femmes se lient d'amitié et enquêtent de leur côté, sans se reposer sur l'homme de la situation. Julie est une travailleuse indépendante et émancipée, qui s'est libérée de la tutelle paternelle et refuse de se jeter dans les bras du premier galant qui voudrait bien d'elle. Quant à Léa, elle est mère et divorcée. Une espèce rare à l'époque, d'autant qu'elle est belle et donc forcément fautive. le récit de Catherine Cuenca s'émaille aussi de vrais personnages historiques, de femmes qui ont tenté de faire évoluer la condition de leurs consoeurs. Nos protagonistes vont donc croiser le chemin de Jeanne Deroin ou de de Désirée Gay, entremêlant leur histoire à celle des personnages du roman. L'autrice vous laissera même des fiches en fin de roman pour vous les présenter plus amplement. Elle fait la part belle aux femmes, réelles ou non, qui sont au coeur de l'histoire et sur le devant de la scène : engagées, politisées, actives… et victimes.

Ah je sais, cette chronique est salée, mais les injustices subies par les femmes du roman font douloureusement échos à ce que l'on vit encore aujourd'hui. Il est plaisant de voir que les combats commencés il y a cent soixante-dix ans ont réussi à trouver certaines issues favorables, que ces femmes fortes ont su faire entendre leur voix. C'est grâce à leur courage et leur mise en avant – et en danger – que nous pouvons voter, avoir un compte en banque ou avorter. Mais le roman traite de féminicides, de femmes tuées parce qu'elles sont des femmes. Nous sommes en 2019 et cette année, on décompte déjà plus de soixante-dix féminicides en France. Alors oui, ce roman jeunesse, policier et teinté de fantastique est une jolie découverte, un beau moyen de montrer que les choses ne sont pas parfaites mais qu'elles évoluent, que les femmes peuvent se battre et obtenir justice. Mais c'est aussi un roman engagé, au fort message politique, qui ne pourra qu'intéresser les féministes en herbe et provoquer des discussions passionnantes avec les jeunes auxquels il s'adresse.

L'assassin du marais est un bon roman, à la fois divertissant grâce à son intrigue bien ficelée (dont le dénouement ne prendra pas forcément par surprise le lecteur ou la lectrice averti∙e) mais aussi porteur d'un message fort et important. le roman n'est pas exempt d'humour et laisse la place aux scènes d'amitié et d'amour fleurissant, n'oubliant pas de donner vie à ses personnages crédibles et attachants. Un livre prenant qui fait réfléchir !
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tre une femme n'est pas facile. Lieu commun ? Non, évidence eu égard aux nombres d'injonctions que les femmes reçoivent. le combat pour nos droits est toujours d'actualité, mais qu'en était-il avant ?
1849. On ne s'en rend pas compte, mais l'espoir en de grands changements étaient là. La république avait été proclamée pour la deuxième fois de l'histoire de France. On ne refait pas l'histoire, nous savons ce qu'il est advenu. Les personnages ne le savaient pas, et les femmes essaient de faire évoluer leur condition. A chaque fois que les femmes ont essayé d'obtenir plus de droits, de violentes réactions ont eu lieu – aujourd'hui, hier. Hier plus qu'aujourd'hui, même si le discours peut encore être ressorti aujourd'hui : la place des femmes est chez elle, elle ne peut apporter que le trouble dans la vie publique/politique, tout est bon pour restreindre ses libertés et ses droits, y compris ses droits sur ses enfants : à l'époque, en cas (rarissime !) de divorce, la garde n'était pas confiée à la mère, il est bon de le rappeler.
Ce livre nous fait découvrir des femmes courageuses, des femmes qui essayaient de vivre libre, de se loger, de se nourrir, sans l'aide d'un mari ou de leurs parents. Une existence rude, difficile, où le moindre écart peut vous faire perdre votre travail, et rendre extrêmement difficile d'en trouver un nouveau.Une existence dans laquelle les femmes pensent, et ont bien l'intention de vivre selon leurs idées. Cela dérange ? Oui. Cela dérange quelqu'un (le féminin est ici inutile) qui s'en prend à des femmes fortes, des militantes, des femmes qui ne faisaient pas mystère de leurs idées, quelle que soit leur appartenance sociale. Les femmes écrivent, les femmes partagent leurs idées, l'une veut même se présenter à la députation.
Si l'enquête avance ? Bien sûr que non. Une femme ne peut avoir été tuée que par un de ses « galants », pourquoi enquêter ? A l'heure où soixante femmes en France sont mortes sous les coups de leurs conjoints ou de leurs ex-conjoints, il ne faut surtout pas oublier qu'un auteur de « crimes passionnels » ne risquaient pas grand'chose en France jusqu'en… 1994. Je m'écarte de l'objet littéraire qu'est l'assassin du Marais, et j'ai l'air de vous le montrer comme un texte aride, uniquement historique. Il n'en est rien. ce sont d'abord des personnages passionnés que nous croisons, dont Léa Caron et Julie. Elles se sont bien trouvées. Elles n'attendent pas un sauveur, pas même pour clore l'enquête, elles savent que le salut, la survie, viendra d'elles-mêmes. Bien sûr, il y a l'inspecteur Alexandre Delage, le seul policier qui a un tant soit peu d'intérêt pour trouver le coupable et le mettre hors d'état de nuire. Il n'est pas un personnage simple, son passé a fait pleinement de lui l'homme à multiples facettes qu'il est.Mention spéciale aussi pour Gustave, journaliste persévérant, bien plus intéressant qu'il n'aurait pu sembler de prime abord. Les gens peuvent changer, et c'est bien aussi de le dire et de l'écrire.
L'assassin du marais, un roman policier historique, féministe et fantastique aussi, un roman qui n'en finit pas de nous délivrer ses secrets, sans jamais céder à la facilité.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Au printemps 1849, Paris est en effervescence. Une épidémie de choléra décime la ville. Jeanne Deroin se présente aux élections législatives. C'est la première femme qui ose se présenter comme candidate. Elle demande instamment l'égalité entre les sexes et le droit de vote pour les femmes, faisant fi des menaces, des quolibets et des critiques de ses contemporains comme Proudhon et George Sand.

Alexandre, un jeune enquêteur, voyou repenti, se rend sur une scène de crime. Une célibataire de 29 ans, couturière et membre actif du club des Femmes d'Eugénie Niboyet a été étranglée. Bientôt, une autre femme est retrouvée étranglée dans Paris. Elle était aussi une militante active de la cause féministe. Alexandre en est alors certain, ces femmes ont été assassinées pour leur engagement politique. La haine, la misogynie est l'unique mobile de ces meurtres. Un homme, quelque part dans Paris, veut faire taire ces femmes. Lâché par son supérieur Dubon qui sent venir le fiasco de cette affaire, Alexandre Delage sera forcé de mener son enquête seul, risquant la vie d'autres femmes s'il ne se montre pas assez efficace mais aussi sa propre carrière.

Julie Paupelier est une vendeuse dans grand magasin parisien. Elle a fui la campagne et sa famille qui voulait la marier de force à un homme qu'elle n'aimait pas. Sur sa route, elle a croisé Sidonie, victime tout comme elle, des traditions patriarcales. Elles se considèrent comme des soeurs, travaillent côte à côte et se méfient des hommes. Mais Sidonie est tombée amoureuse. Un jour, Sidonie ne vient pas travailler. Elle a disparu, elle semble s'être volatilisée. Julie demandera alors l'aide de la police qui ne prend pas la disparition de Sidonie au sérieux. La jeune vendeuse, craignant pour la vie de son amie dans ce climat de peur, cherchera un soutien auprès de Léa, une spirite, capable de communiquer avec les défunt, femme adultère, mère séparée de son enfant et mise au banc de la société depuis qu'elle a divorcé de son époux.

Alexandre, Julie et Léa joindront alors leurs forces pour arrêter cet assassin qui sème la panique dans le quartier du Marais et plus particulièrement au sein des clubs politiques féminins.

J'ai adoré ce roman policier que j'ai trouvé ambitieux et novateur et qui s'adresse à de jeunes adultes. Choisir pour cadre l'année 1849 porteuse d'espoirs mais aussi de déceptions entraînés par la toute récente République de 1848 et les clubs féministes est original. le contexte est donc extrêmement intéressant, le roman très documenté devient alors un moyen d'acquérir de nombreuses connaissances historiques tout en suivant une intrigue pleine de suspense et de rebondissements. Quelques pages à la fin du livre sont consacrées à certaines féministes ayant véritablement vécu et que l'on retrouve dans le roman.

Le personnages sont attachants et le parcours des diverses héroïnes donne un aperçu de toutes les inégalités que subissaient ces générations de femmes sacrifiées dans la sphère publique et privée: femme mariée de force, rejetée par leur famille si elles n'obéissaient pas, exclue par tous en cas d'adultère, séparée de leur enfant selon la volonté de l'époux, assassinée sans véritable intérêt de la part de la police, privées du droit de vote, de s'exprimer librement, d'être élue ... Catherine Cuenca n'offre pas une vision manichéenne de la société française de 1849, certains hommes comme Alexandre ne tolère pas la misogynie de ses supérieurs.

Le roman se dévore en quelques jours tant l'intrigue est prenante et le rythme soutenu. Catherine Cuenca lance son lecteur sur de nombreuses pistes pour sa plus grande joie.

Roman policier, historique, féministe, L'Assassin du Marais offre un très bon moment de lecture.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Scrineo.
Lien : http://lecottageauxlivres.ha..
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* Coup de coeur ! *

     Catherine Cuenca place son roman policier dans un Paris après la révolution de 1848. Dans un contexte de contestation des femmes qui réclament elles aussi les droits déclarés dus aux hommes (=humains).
     Nous croisons donc de grands noms tel que Jeanne Deroin qui tente de se présenter aux prochaines élections et qui défend les droits des femmes :
"L'on a proclamé les droits de l'homme, mais l'on a imposé des devoirs à la femme sans lui reconnaître aucun droit" (Jeanne Deroin, 1805-1894)

     Mais aussi Désirée Gay, fondatrice des journaux "la politique des femmes" avec Eugénie Niboyet et "la femme libre" avec Jeanne Deroin. Dans notre histoire elle est la protectrice de Julie.
"Nous n'écrivons pas pour les esprits étroits qui veulent borner la femme aux soins du ménage. Les femmes n'ont plus à acquérir leur liberté, mais à l'exercer." (Eugénie Niboyet, 1796-1883)

     Un roman policier jeunesse très prenant. L'histoire m'a emballée. Pour plusieurs raisons : l'enquête difficile qui ne vous fait plus lâcher le livre, le contexte historique (Catherine a fait des études d'histoire), et le message féministe à travers l'histoire de ces femmes et la réaction de la société.

     Un super roman à diffuser. J'aimerai beaucoup retrouver ce petit monde dans une nouvelle enquête. Les personnages sont attachants. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé leur habitude de tirer des conclusions hâtives et d'accuser facilement... car nous faisons plus ou moins tous ça.

Je ne connaissais pas cette autrice mais mon petit doigt me dit que je vais en lire d'autres. A découvrir !
Lien : http://blondes-and-litterair..
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Le début du roman est prometteur, une ambiance singulièrement polar au XIXème siècle.

Le jeune inspecteur Alexandre Delage, 25 ans, se rend sur les lieux d'un crime à Paris, avec son supérieur l'inspecteur principal Dubon.



Le crime cotoie grandement la vie de quartier, on le verra, et les enquêteurs devront hélas venir constater un nouveau crime de femmes. Ils écarteront l'hypothèse d'un amant jaloux sur le meurtre de la couturière Fraisine Maillet, 29 ans.

C'eût été habituellement l'hypothèse la plus simple si certains détails ne venaient pas contredire la facilité de jugement.

Nous ne serions pas loin du "Mystère de la chambre jaune" de Gaston Leroux, avec ce nouveau crime dans une pièce close de l'intérieur.

Catherine Cuenca, qui nous mitonne régulièrement de très bonnes intrigues historiques pour la jeunesse, place ici un cadre particulièrement solide, proposant déja de grandes tensions et de multiples suspects possibles sans pour autant les connaître déja.



Les énigmes et intrigues principales vont tourner autour de la cause féminine.

Nous sommes en 1849, l'auteure nous intègre dans une vraie révolution et une émancipation féminine qui ne seront pas du "bon" goût de tout le monde, au début de cette Seconde République.

C'est la fin d'une Monarchie, les esprits réclament du changement mais pas trop quand même.

Certaines femmes ne cèderont pas devant les promesses non tenues d'une République sociale.

Partant de là, toutes les femmes du roman apparaitront comme des personnages courageux, dangereux mais aussi des cibles potentielles.

Frisson.

C'est en effet l'heure à l'audace et une femme se présente aux élections législatives de Paris.

L'événement, vrai catalyseur de passions, sera un peu l'excuse pour restituer une posture d'époque. Différents personnages interviendront au fil des enquêtes, ils reflèteront les différents enjeux à l'élection ou l'éviction de l'audacieuse candidate.

Certaines femmes se dégageront du lot.

Léa Caron, qui trouvera son voisin mort à son domicile. Elle est l'ex-épouse d'un mercier bourgeois. Elle perdra la garde de sa fille sur des raisons d'adultère à la séparation et subviendra désormais à ses besoins comme voyante. Les multiples écarts de son époux n'auront pas penché pas dans la balance.



Julie, vendeuse à la mercerie Caron. Elle signale la disparition de sa collègue Sidonie. Elle illustre des heures de travail harassantes pour le même prix et avec peu de reconnaissance.

Elle créera un lien entre l'enquête et la campagne.



Les chapitres alternent d'un personnage à l'autre et nous trépignons dans l'attente que les différentes se croisent. Car il ne peut en être autrement.



L'inspecteur Alexandre nous apparait comme un personnage intéressant. C'est un ex-petit malfrat étroitement concerné, selon nous, par l'idée de l'émancipation et la prise en main de son destin. Il est à l'image d'un Vidoq.

Il est efficace mais les traditions ont la dent dure, le personnage le sait bien.



L'auteure usera d'une stratégie narrative très habile pour apporter progressivement du suspens, faisant intervenir entre les personnages un prédateur de femmes. Il croisera d'ailleurs une de ses proies devant le pas de porte de la Mercerie.

L'identité de ce triste personnage seul ne comptera pas uniquement, nous attendrons de voir qui tombera dans ses filets et si, bien entendu, les démarches électorales ne vont pas attiser le feu du prédateur.

N'y aura t-il d'ailleurs qu'un prédateur à craindre?

Nous serons captivés par les avancées de cet élan vers le changement.

Les arguments avancés par la candidate imaginaire sont intéressants.



Il y a donc plusieurs biais excitants à saisir par le lecteur, de quoi lui donner envie d'aller au bout du roman.

Catherine Cuenca arrive à ne pas forcer le trait maladroitement pour ne pas déservir son intention.

C'est au contraire passionnant et l'intervention de la médium dans les affaires va ajouter du sel car les visions nécéssiteront des faits, sinon des preuves.

Un roman réellement captivant.
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En débutant ce livre jeunesse, je m'attendais vraiment à une enquête assez légère, plutôt basique surtout pas trop noire, résultat, je me suis bien trompée…
Ce roman est en effet hyper bien rythmé, assez sombre par moment et honnêtement, je n'ai strictement rien vu venir et j'ai adoré ça.
Les pistes se forment, se croisent, se défont et laissent finalement le lecteur / la lectrice dans un flou total jusqu'à la toute fin que j'ai d'ailleurs trouvé jubilatoire.
Bref, dans ce roman, on doute de tout le monde, chacun est suspect, on a l'impression que rien n'avance et que l'enquête tourne littéralement en rond et résultat, on ne fait que stresser et on ne peut plus lâcher ce livre jusqu'à l'avoir fini.
Une excellente lecture et je remercie sincèrement les éditions Scrineo pour cette découverte.
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Un roman policier féministe qui dépeint avec brio une époque et ses difficiles enjeux pour l'égalité des genres !

Je remercie les éditions Scrineo pour cette lecture très intéressante. Une fois n'est pas coutume, je me lance de nouveau dans un roman inhabituel pour moi. Une enquête policière avec une intrigue portée sur le féminisme, c'est une première pour moi. Je n'ai jamais lu d'histoire policière auparavant, ou c'était il y a bien longtemps…
Lien : https://www.acaniel.fr/lassa..
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Catherine Cuenca nous plonge dans un Paris en pleine effervescence : pendant que le choléra décime la ville, les féministes se battent pour l'égalité des sexes et soutienne la candidature de Jeanne Deroin aux législatives. Mais ces militantes qui contribuent à libérer la parole des femmes et à dénoncer les injustices sont loin de plaire à tout le monde. Une première femme, membre du club des Femmes de Désiré Gay, est retrouvée morte étranglée, puis une deuxième. Les meurtres se suivent et se ressemblent. Une chose est sûre le meurtrier est bien décidé à les faire taire. Londres a son Jack l'éventreur qui sème la terreur la nuit venue, Paris a son assassin du marais.
Tous les ingrédients d'un bon polar historique sont réunis! Et quoi de mieux qu'une ambiance crinoline et chapeau haut de forme et des séances de spiritisme au menu d'une enquête palpitante. le roman est très bien documenté et regorge d'informations intéressantes sur les débuts du féminisme. On y croise des personnages historiques, des femmes qui ont marqués la lutte des droits et dont les noms ont malheureusement été oubliés des cours d'Histoire. Des femmes comme Jeanne Deroin, Désirée Gay, Eugénie Niboyet ou Jenny D'Héricourt, dont on retrouve une petite biographie très enrichissante à la fin du livre. On y croise également des personnages fictifs attachants, des femmes fortes et déterminées, comme Julie et Léa.
Au coeur de l'intrigue bien sûr, la lutte des femmes, mais aussi une enquête policière qui ne laisse aucun temps mort au lecteur. L'auteure réussie à merveille à dresser un tableau saisissant de l'époque et à créer une ambiance sombre et inquiétante. Si j'ai suivi l'intrigue avec intérêt, le dénouement m'a moins emballée. Je m'attendais à un retournement de situation plus grandiose, dans la lignée des romans à énigmes de Sherlock Holmes et compagnie. J'ai trouvé cette fin un peu trop classique à mon goût et mais la note finale qui donne la perspective d'une deuxième tome a piqué ma curiosité!
Lien : https://wereallmadaboutbooks..
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Quelle lecture passionnante ce fut, j'ai adoré ce polar historique pour adolescent, où l'autrice nous entraîne dans le Paris du milieu du XIXè siècle en pleine lutte des sexes, où les premières féministes organisées essayent de faire entendre leurs voix et leurs revendications bien légitimes.

Dans ce contexte de lutte sociale, une première femme est retrouvée assassinée. Mais elle ne sera pas la seule. Les meurtres se suivent et se ressemblent. Des femmes étranglées au milieu de la nuit, qui semblent avoir un lien avec les mouvements de droits des femmes qui s'élèvent alors à l'époque.

L'autrice en profite pour nous montrer la condition féminine au XIXè : l'ouvrière et la comédienne, qui pour arrondir leurs fins de mois, se prostituent. Les femmes, condamnées pour adultère, qui se voient privées de leurs enfants au profit de leur mari. Les employées des grands magasins qui subissent les avances des clients et le machisme de leurs collègues qui ne goutent guère de devoir partager leurs emplois avec elles, etc.

Au-delà de cet aspect social et historique, il y a bien sûr l'enquête policière menée par l'inspecteur Delage, un ancien criminel reconverti en policier, encore marqué par le meurtre de sa soeur, et qui a bien l'intention de mettre fin aux agissements du tueur, n'en déplaise à son supérieur qui lui met constamment des bâtons dans les roues.

Il sera bien aidé par Léa, qui par ses dons de voyance fera avancer l'enquête. Elle a une petite fille dont elle a perdu la garde au profit de son père et en veut beaucoup aux hommes. Et Julie, qui a fui un mariage arrangé pour trouver un emploi de vendeuse dans un grand magasin qui subit les avances de plusieurs clients et dont la meilleure amie a elle aussi disparu.

Un trio, donc, qui va tenter de démêler le vrai du faux, en restant sur ses gardes bien évidemment, puisqu'il y a un tueur dans les rues qui semble vouer une haine tenance aux femmes.

Chacun apporte sa pierre à l'édifice, sa personnalité, son intelligence, sa débrouillardise. On va de rebondissements en rebondissements, sans jamais se douter de ce qui va arriver.

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