Salamandre douce et humaine d'INJ Culbardporte l'amour de l'artiste pour les bandes dessinées européennes sur sa manche. Situé d'abord dans un lieu francophone au bord d'une mer chaude, où les bâtiments sont aux couleurs pastel et où les explorateurs des grands fonds partent en submersibles à la recherche de léviathans, il a un air européen de réalisme magique qui devient ensuite un air tout aussi européen. d'une délicate tragédie. Et de politique aussi, puisque le décor est en fait un archipel brisé appelé Les Débris divisé entre deux nations distinctes : la république de Montparnasse où la liberté et la lumière semblent dominer, et l'empire du Monolithe où la surveillance et la paranoïa sont partout, les bâtiments sont les cubes ternes et les plaisirs comme l'art et les fleurs sont traités comme de la contrebande. Au lendemain d'une guerre récente, les deux sociétés se regardent avec méfiance.
L'histoire suit Kasper Salamandre, 11 ans, qui perd son père dans un accident de sous-marin, puis se fait embarquer de Montparnasse à Monolith pour rester avec son grand-père maternel. Rêvant de son père et d'autres phénomènes inexplicables, Kasper observe comment les petites libertés individuelles, les plaisirs de peindre ou d'écouter de la musique, sont tranquillement entretenus par ses parents éloignés et leurs amis tandis que la police secrète de Monolith les scrute à distance. Il rencontre Mélisande, une artiste dont les expériences de regarder d'autres artistes poussés dans la clandestinité l'ont laissée agacée et aigre, et dont l'influence sur la vision du monde de Kasper ne grandit qu'une fois qu'elle-même disparaît dans le système judiciaire de Monolith.
Culbard est un maître du rythme et de la posture et du pigment numérique; son travail sur Brink en 2000 après JC utilise les trois en harnais comme base de toute l'approche visuelle, et si Salamandre est moins flamboyant dans sa mécanique que les bandes dessinées de science-fiction de l'artiste, son récit est toujours centré sur les interactions entre les personnages et le corps langue qu'ils utilisent. Il est également doué pour minimiser les effets lorsqu'il le souhaite, comme avec la peau très tachetée de la jeune parente de Kasper, Delphine, un effet artistique qui couvre tout son corps sans être indélicat. Une vision du père de Kasper dans sa combinaison de plongée en haute mer sur la terre ferme ressemble beaucoup à un clin d'oeil à The Eternaut, la bande dessinée argentine classique de la fin des années 1950 dont la science-fiction était personnelle et politique, et la photo du père de Culbard à la fin de ce livre montre clairement que Salamandre travaille avec les deux mêmes sujets. « le monde reprendra ses esprits un jour », dit un personnage, et le livre pense que cela pourrait être vrai.
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Je voulais tout d'abord remercier améliorer et les éditions 404 éditions pour l'envoi de livre.
Je ne suis pas forcement fan de bande dessinée, je trouve que l'histoire est trop rapide, pas assez développée.
Ici ce que j'ai apprécié c'est qu'on prend bien le temps découvrir l'univers les deux côtés Montparnasse et le monolithe. Par contre j'ai trouvé la fin rapide, cela mériterait encore quelques pages ou un tome 2.
C'est une histoire centrée sur l'art et sur le deuil. Je trouve que le deuil de son père par Kasper est bien décrit, on s'attache à Kasper. L'art est présenté comme quelque chose d'essentiel dans cette histoire tout comme l'accès aux livres mais il m'a manqué un petit quelque chose pour y croire. Tout comme je ne me suis pas attaché au grand père et aux personnages secondaires.
Par contre j'ai beaucoup apprécié le dessin et les couleurs, c'est clair, naturel et cela rend l'histoire plus réelle plus vraisemblable.
Petit résumé, Kasper a l'habitude de dessiner les aventures de son père dans son sous marin mais un jour son père meurt. Kasper décide d'arrêter de dessiner et part chez son grand père de l'autre côté du voile ou l'accès aux livres est régente par l'empereur tout comme le fait d'être artiste.Kasper va alors découvrir cet univers ainsi que son grand père.
En bref une très belle bande dessinée avec une intrigue que j'ai vraiment apprécié mais j'aurais préféré encore plus de pages pour mieux connaître les personnages.
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Kasper Salamandre est un jeune garçon, artiste, qui a le malheur de perdre son père dans un tragique accident. Après la mort de son héros, il est envoyé chez son grand-père qu'il connaît peu et qui vit dans un pays où l'ambiance n'est pas vraiment celle qu'il a connue jusque là.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
C'est un très bel album, à la fois touchant dans les thématiques qu'il aborde, dans le ton et la subtilité de l'écriture, mais aussi dans le graphisme assez juste qui ne joue jamais la carte de l'emphase, de l'excès.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Le petit Kasper Salamandre a perdu son papa, Swann, dans un accident de sous-marin. Pour l’aider à faire son deuil et retrouver goût à la vie et à la pratique du dessin qu’il affectionnait tant, sa mère l’envoie passer l’été chez son grand-père.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Dans le 149e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente Jeanne, premier tome sur trois de Crénom, Baudelaire, adaptation du roman de Jean Teulé par Tino et Dominique Gelli et publié chez Futuropolis. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :
- La sortie de l'album Le prof qui a sauvé sa vie que l'on doit au scénario d'Albert Algoud, au dessin de Florence Cestac et c'est édité chez Dargaud
- La sortie de l'album Au nom de Catherine, adaptation d'un roman de Julia Billet par Mayalen Goust au dessin et c'est édité chez chez Rue de Sèvres
- La sortie de Salamandre, titre que l'on doit à Ian Culbard et aux éditions 404 comics
- La sortie de l'album Trois chardons que l'on doit à Cécile Becq et aux éditions Sarbacane
- La sortie de l'album Dans l'ombre, adaptation du roman conjoint d’Édouard Philippe et Gilles Boyer, c'est Philippe Pelaez qui en signe le scénario, Cédrick Le Bihan le dessin et c'est co-édité par Jean Claude Lattès et Grand angle
- La réédition de La guerre de Catherine pour les 10 ans de Rue de Sèvres, roman de Julia Billet qu'adapte ici Claire Fauvel
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