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3,64

sur 694 notes
Nous suivons à travers le parcours d'un ami de la narratrice. A travers lui, nous découvrons le système américain de l'enseignement supérieur. Celui-ci sera le révélateur de la pathologie mentale de l'ami via ses échecs successifs. Par touches, d'année en année, il nous décrit la descente en enfer et le voyage vers la mort de l'ami avec comme compagne cachée sa pathologie.
Cette maladie en dents de scie, qui pousse souvent leur propriétaire à brûler leur vie par les deux bouts a eu raison de lui sans que quiconque ait pu vraiment l'aider.
L'auteure fait de son roman un vibrant et émouvant hommage à un ami.
Lecture instructive, intéressante et agréable.
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Catherine Cusset tient ses lecteurs à distance. Ou peut-être s'en fiche-t-elle royalement...
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A vingt-six ans Catherine Cusset rencontre Thomas l'ami de son frère de six ans son cadet. Leur relation durera quelques mois et elle laissera place à une amitié. En 2008, Thomas âgé de trente–neuf ans se suicide. Dans ce livre, l'auteure s'adresse à Thomas pour nous nous raconter qui il était. Etudiant en lettres, il rate le concours d'entrée à une grande école prestigieuse. Pourtant Thomas est intelligent, cultivé, affamé de musique (en particulier le jazz), cinéphile et passionné de Proust. Tant pis, à vingt-trois ans, il décide de construire son avenir aux Etats-Unis qui lui offre une place à Colombia et la possibilité de préparer une thèse sur son auteur favori.

Il découvre New-York, il aime s'amuser et sortir, profiter de la vie avec excès. C'est un séducteur, un homme qui plait aux femmes. Après Colombia, il postule dans d'autres universités renommées pour enseigner mais les meilleurs postes lui échappent. Des universités plus petites l'acceptent. Spécialiste de la littérature et du cinéma, il devrait publier ses recherches ce qu'il remet toujours à plus tard. Et quand il veut s'y mettre, une immense fatigue s'abat sur lui l'empêchant de faire quoi que ce soit. Des périodes durant lesquelles il coupe les ponts avec tout le monde et où il boit de trop. Il accumule les échecs professionnels et sentimentaux. Mais le Thomas aimant la vie reprend toujours le dessus. Il vient souvent en France et sa soeur le pousse à consulter. Ses changements d'humeur ont un nom : la bipolarité "C'est la maladie, pas toi, qui a ruiné ta carrière. le découvrir est un soulagement". Mais Thomas finira par baisser les bras.

Catherine Cusset ne mélange pas ses sentiments et ses ressentis au récit (hormis dans l'épilogue). Et de cette façon, c'est Thomas qui est au centre de l'histoire. En choisissent le «"tu" dans la narration, elle montre son amitié affectueuse, sincère tout en restituant la densité et la fragilité de son ami.
Proust, la musique sont en filigrane dans ce livre sur la réussite sociale, sur cette maladie difficile à démasquer. Catherine Cusset rend un bel hommage à son ami. J'ai été très touchée.
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J'aime l'écriture de Catherine Cusset par contre il m'arrive de ne pas adhérer systématiquement à sa production romanesque partant toujours d'éléments autobiographiques romancés. Dans les meilleurs des cas cela donne "Un brillant avenir " ou très récemment le délicat " le côté gauche de la plage" et dans le pire " Indigo". "L'autre qu'on adorait" se situe pour moi entre les deux.
Thomas, est grand, beau, très très intelligent et promis à un brillant avenir dans un milieu universitaire où sa parfaite connaissance de l'oeuvre de Proust lui donne une aura qu'il sait utiliser sans complexe. Après avoir été un temps l'amant flamboyant de l'auteure, il restera ensuite un ami fidèle. C'est au nom de cette amitié et à la suite de son suicide à trente-neuf ans, que Catherine Cusset retracera son parcours de 1986, année de son premier échec à Normale Sup à avril 2008, date de sa mort.
Le récit débute sur les chapeaux de roue, brillant mélange d'éléments biographiques, historiques et psychologiques autour de ce séducteur. J'ai été tout de suite accroché, intéressé malgré la forme très personnelle que prend le texte. Catherine Cusset s'adresse à Thomas en employant le tutoiement, signe de proximité, voire de réalité, donnant ainsi une force à son récit mais tenant aussi le lecteur à distance. La description minutieuse de cet univers d'universitaires très aisés, certes sociologiquement et psychologiquement intéressante, envoie malgré tout des signes bien précis d'un monde à part dont, au fil des pages on se sent petit à petit un peu exclu. Thomas, sautant de maîtresses en maîtresses comme dans les nombreux vols aller/retour France/Usa, finit par lasser. Ses amours et sa procrastination autour de sa thèse se font de plus en plus répétitives, ses recherches d'emploi aussi. L'écriture virevoltante de Catherine Cusset, fait que l'on n'abandonne pas son héros, de plus en plus antipathique. On le laisse continuer à disserter ( brillamment ) sur Proust, à acheter ses glaces chez Crébillon, à draguer et baiser divinement des conquêtes et à boire des grands crus. Heureusement vers le dernier tiers, un regain d'intérêt apparaît avec, je pense, le noeud du livre, l'élément sans doute déclencheur de cet hommage posthume. Catherine Cusset avait écrit au début des années 2000 un portrait peu amène de son ami qu'elle avait eu l'audace ? l'honnêteté ? de lui faire lire. En tant que lecteur, un certain malaise naît. Malveillance de la part de l'auteure ? Sentiment de culpabilité ? En tous les cas la réflexion que ce texte a suscité de la part du malheureux a ouvert la porte au roman : " Tu sais, Catherine, les gens ont quand même une vie intérieure.", phrase plusieurs fois reprise comme une claque dont on ressent toujours l'impact.
La fin sur le blog
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Moi aussi j'ai eu du mal avec ce roman, un bon début puis un "milieu" qui n'en finit pas, qui nous étouffe de ses longueurs et redondances, oui bien sûr telle est bien l'intention de l'auteur mais j'ai trouvé ça sans intérêt. Heureusement le côté poignant domine à la fin, mais j'en ai tourné des pages et des pages tout juste parcourues d'un oeil ennuyé pour en arriver là !
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Très bon moment de lecture.
L'auteur nous emmène sur les traces d'un jeune homme très brillant, séducteur amoureux des femmes, spécialiste de Proust, bipolaire, fantaisiste, et fascinant, réussissant à nous rendre terriblement attachant cet homme ultra bobo, toujours fauché, émouvant, se brûlant les ailes alors qu'il a toutes les cartes en main pour une brillante carrière.
Beau portrait, style nerveux, excellent moment.
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[Une autofiction dans laquelle l'auteur rend hommage à son alter-ego parti trop tôt : Thomas]
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RESUMÉ
A travers ce roman, la narratrice nous entraîne dans la chute vertigineuse de cet “autre” : Thomas. Elle dresse le portrait de cet homme qui fut à tour de rôle son amant, ami, confident.
Thomas c'est cet idéaliste qui se nourrit de trop d'attentes, celui qui rêve des sommets de la réussite et d'amours infinis. C'est ce personnage un peu hautain qui accepte difficilement la défaite. Celui qui peine un peu plus à se relever chaque fois qu'il tombe. Celui qui part confiant aux Etats Unis pour enseigner la littérature française mais doit essuyer échec sur échec. C'est cet homme ambitieux qui voulait briller pour se voir refléter dans les yeux de sa mère - elle qui plaçait son fils si haut dans son estime. Ça vous rappelle quelqu'un ? Je n'ai pas pu m'empêcher à un moment de faire le délicat parallèle avec la relation entre un certain Romain Gary et sa mère. Pour les amoureux de ce dernier, je vous recommande ce livre.
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MON AVIS
La narration est originale puisque l'auteur fait le choix d'utiliser le “tu” pour s'adresser à cet “autre”. C'est à mon sens ce qui donne toute sa puissance au récit. le lecteur est entraîné au plus près de Thomas. La force de ce roman réside dans l'acuité du regard porté par la narratrice sur cet homme. Tout ce qui relève de l'intime est si bien décrit - ses souffrances, ses paradoxes, sa fragilité - que l'on perçoit se dessiner les brèches dans son esprit qui le conduiront à sa chute fatale.
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L'un l'a chanté, une autre l'a écrit. Oui, avec le temps, avec le temps, va, tout s'en va, L'autre qu'on adorait, qu'on cherchait sous la pluie, l'autre qu'on devinait au détour d'un regard entre les mots, entre les lignes, et sous le fard d'un serment maquillé, qui s'en va faire sa nuit...

Thomas est cet autre. Il était l'ami et un temps l'amant de Catherine Cusset. Il est parti, il n'avait même pas quarante ans. Parce que de tous ses amis c'est celui qu'elle aimait le plus, celui qui la faisait sentir plus vivante grâce à ce quelque chose d'exceptionnel qui l'illuminait, le rire. Mais Thomas n'a pas toujours eu envie de rire. Il n'a pas ri lorsque par deux fois il a raté le concours d'entrée à Normale Sup alors que ses amis réussissaient et qu'ils se dessinaient un bel avenir. Non, Thomas n'a pas ri, il est parti vivre outre-Atlantique. Sa passion pour Proust alliée à sa culture musicale et cinématographique lui ouvriront les portes de l'université de Columbia, à New York. Un avenir prometteur semble enfin se profiler pour Thomas. Il décroche un contrat d'enseignant à l'université, les jolies filles succombent à son charme. le temps d'un instant, Thomas est heureux. Puis, progressivement le rêve américain se transforme en véritable cauchemar. Thomas s'enfonce dans la solitude qu'il crée comme malgré lui, à coups de sautes d'humeur, d'excès d'alcool, de maladresses, de caprices. Aux perspectives d'un bel avenir succèdent les échecs tant professionnels que personnels. Peu à peu, Thomas sombre jusqu'à perdre définitivement pied, jusqu'à perdre la vie.

L'autre qu'on adorait est une oraison touchante que Catherine Cusset a composée pour son ami disparu. Á travers ses quelques pages, Catherine Cusset rend hommage à ce virtuose des échecs, à ce bipolaire tardivement diagnostiqué. Elle lui offre un tombeau qu'elle tapisse de velours rouge, de bulles de champagne, de notes de musique classique et de jazz et de quelques morceaux choisis de l'oeuvre de Marcel Proust. Á titre posthume, elle rend à son brillant ami toute son épaisseur.

L'autre qu'on adorait est écrit à la deuxième personne du singulier pour mieux mettre en exergue la vie intérieure de cet autre. Il est construit pour nous faire comprendre au fil des pages ce qui a amené cet homme à défier les lois de la gravité. L'écriture de Catherine Cusset est fluide, musicale, classique, mais tellement agréable.

L'autre qu'on adorait est à glisser dans votre valise si vous ne l'avez pas encore lu et Avec le temps de Léo Ferré est ma suggestion d'accompagnement.

Lien : http://the-fab-blog.blogspot..
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C'est la première fois que je lis cette auteure. Je suis un peu troublée, car il flirte entre le roman et le témoignage, mais je ne suis pas certaine de vouloir connaître la part exacte de réalité.

Le prologue est brutal : des personnages découvrent le corps de Thomas, suicidé.
Dans le livre, Catherine, la narratrice, s'adresse à lui en retraçant sa vie d'adulte. Sa découverte des États-Unis et sa vie entre les deux continents. Son amour pour Proust et pour la culture en général. Ses relations avec les femmes : tous les deux ou trois ans, il rencontre une nouvelle femme de sa vie, avant que ça foire. Ses moments de gloire et de désespoir.

C'est vraiment une bonne lecture. Après un temps d'adaptation, on se fait très vite à la narration au « tu ».
J'aime l'esprit à la fois ultra réaliste des petits trucs du quotidien et un peu fou de la vie des personnages (vivre entre Paris et New York...).

Ce n'est peut-être pas le coup de coeur attendu, mais un élément en particulier m'a fait réfléchir : avec la lecture, j'ai l'habitude de comprendre les comportements des personnages, leur bizarreries et insuffisances, sans les juger. Je les accepte du moment que leur psychologie est suffisamment élaborée pour les justifier un minimum. Pour le comportement de Thomas, je ne m'étais pas posé de questions, et voilà que l'auteure nous sert une explication toute logique sur un plateau. Ça m'a plu, j'ai eu envie de relire la première moitié du roman pour mieux l'examiner !
Dernière chose : ce roman donne très envie de découvrir Proust...
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L'autre qu'on adorait... hum, sans doute, pour moi, plus un autre livre que le Thomas de Catherine Cusset!

Le style est lourd et le roman sonne creux. L'auteur nous décrit Thomas, depuis son adolescence jusqu'au jour de son suicide (pas un secret car le livre commence par celui-ci), sa vie de professeur d'université et les nombreuses femmes de sa vie. Tout cela est décrit d'une manière factuelle, ne donnant aucune amplitude au récit.

J'imagine que le seul intérêt, vu le caractère autobiographique, du livre est que Catherine Cusset fasse son deuil. Personnellement, du point de vue du lecteur, je n'en vois, malheureusement, aucun! Déception totale...

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