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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Boris Cyrulnik, clinicien psychanalyste et neuropsychiatre, chercheur en éthologie, confronté à la détresse des enfants-soldats, nous fait partager dans son humanisme le bouleversement de son regard sur le monde “des croyances religieuses”, qu'il différencie clairement de « l'expérience spirituelle » proprement dite qui relève, elle, d'une autre dimension de l'humain, quand bien même les deux peuvent parfois se rejoindre …
Enfant, ayant eu lui même à souffrir sous le régime de Vichy et du nazisme, il sait de quoi il parle …
Cet essai a le grand mérite de donner la possibilité d'ouvrir des portes et des horizons à découvrir devant les impasses dangereuses qui nous affligent actuellement, à qui en aura le courage bien sûr !
Car nos démocraties (même très imparfaites et critiquables en bien des points ... !) ne sont pas “acquises pour toujours” ! Elles demandent une certaine “grandeur d'âme”, de la réflexion, un effort du discernement et de la pugnacité devant ce(ux) qui rôde(nt) alentour, rêvant un retour toujours possible d'un totalitarisme ou d'un autre, à la pensée unique conduisant l'humanité dans les « infra-mondes »  !
Abordant les subtilités des éléments fondateurs de l'attachement nécessaire, depuis la plus petite enfance jusqu'à l'âge adulte, et ses processus de métamorphoses, cet ouvrage nous dévoile la fragilité de notre structure psychologique en permanente modification, mais qui en même temps offre toujours l'aspect « résilient » de la nature humaine, pourvu que l'Autre soi(en)t présent et bienveillant, ce qui est loin d'être toujours le cas, hélas !
À travers la parole (grammaire récursive ou pas !) et le “verbe”, l'humain structure sa différence d'avec le reste de la manifestation, par sa capacité à la transcendance dans « un autre chose », celui de “l'imperçu”.
Parlant de l'influence neuronales des rites religieux et des fortes expériences qui peuvent y être vécues, B. Cyrulnik décrit à travers les processus émotionnels du circuit limbique ce qui se passe dans le rapport à “la croyance” de « la Loi énoncée » d'un “Dieu et sa morale”, et les conséquences sur le comportement dans son cadre sécurisant, devenant possiblement sécuritaire. Il confirme d'ailleurs que ce phénomène est conséquent à la néolithisation des sociétés humaines.
Tout comme « l'armée » est chose trop dangereuse pour la laisser aux militaires exclusivement, « la Spiritualité » est trop importante pour la laisser exclusivement aux “religieux” … !
Car tout est à craindre du « mauvais usage »* de la religion, tout comme de la science etc ...
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* voir éventuellement à ce sujet de très bons films de Satyajit Ray comme : « La Déesse » (Devi) réalisé en 1960, ou encore « Un ennemi du peuple » (Ganashatru)réalisé en 1989
Lien : http://camisard.hautetfort.c..
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Quand je lis les critiques de cet ouvrage, je me dis que je n'ai pas le bagage pour le comprendre ou peut être l'ai-je mal lu... parce que pour ma part j'ai trouvé qu'il contenait une mine d'informations sociologiques, historiques, statistiques. Il est tellement dense d'ailleurs qu'une seconde lecture ne sera pas de refus. Et puis, je ne sais pourquoi, mais tout au long des pages, ce n'est pas ma voix qui lisait cet ouvrage mais c'était la voix de Borys Cyrulnick que j'entendais... Etrange...
Un seul bémol peut être beaucoup de chapitres, et de fait on a du mal à savoir quel est le fil conducteur. C'est une critique que j'ai lue et j'y souscris.
Borys Cyrulnick s'attaque à un sujet ambitieux et périlleux : la religion.
Il y a quelques jours, alors que je mangeais avec un ami se disant athée , je lui disais que nos valeurs morales, nos lois trouvent leurs racines dans la religion et le cas échéant pour la France dans le christianisme, je développais alors un concept de déterminisme religieux, il était septique. Je dois dire que lire cet ouvrage m'a confortée dans mon point de vue et ce de manière argumentée.
Outre les connaissances que j'ai engrangées, ce livre m'a donné à réfléchir sur les concepts comme le Dieu punisseur, la sexualité et la douleur. Sur ce dernier sujet, je garde encore en mémoire cette incompréhension de ma mère sur mon choix pour la péridurale.
Borys Cyrulnick aborde aussi la montée de l'individu dans le christianisme et l'impact sur nos sociétés contemporaines. Ce développement m'a fait réfléchir sur la façon d'aborder la pandémie actuelle.
Je ne suis pas exhaustive... Combien de fois ai-je dit en lisant : "Mais bien sûr ! oui ! ". Ce livre fait écho à des moments de ma vie, des interrogations, et avec notre auteur je me sens moins seule !
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Je m'excuse d'être aussi long…


Le regretté Pierre Dac ironisait avec cette citation, qui est pour moi superbe : « Si Dieu existe s'il le prouve, s'il n'existe pas qu'il est courage de l'avouer ! »


Pas facile de faire une synthèse sur un gros livre aussi riche en informations en la matière. Boris Cyrulnik, neuropsychiatre de renom, au langage très accessible, connaît son sujet et le maitrise parfaitement bien, en fournissant beaucoup d'exemples.
Je ne rentre pas dans les détails, je fais un résumé général suivant mon ressenti.


Boris Cyrulnik nous éclaire sur les besoins psychiques qu'a l'Homme de croire en un être suprême. Et que l'esprit humain est finalement très complexe et est un « grand fabriquant de Dieux. »
Que dans toutes les civilisations et dans toutes les cultures, les Hommes ont eu et ont besoin de se sentir en sécurité et apaisés, pour répondre aux questions récurrentes de leur existence.
Et que la croyance à un Dieu « régisseur » de toutes choses visibles et invisibles, calmera leurs angoisses existentielles.

Et Boris Cyrulnik va même plus loin dans ses réflexions. Il avance que l'être humain, par son essence, est condamné à trouver en son Dieu, un « maître absolu », qui est au-dessus de toutes lois terrestres, un Dieu à la fois Créateur, Amour, Juge, Punisseur et bien sûr Rédempteur.

La grande raison à cette Croyance, c'est que beaucoup gens, de groupes, de populations ne supportent pas la représentation de « rien ». Et qu'anxieux par le vertige du vide, ils se dépêchent de mettre des récits fabuleux et religieux à la place du néant, pour leur propre équilibre mental.
Un processus de défense qui est inné depuis le plus jeune âge.

Pour le neuropsychiatre, il y a « une croyance » dans chaque individu, qu'elle soit d'ordre religieux, d'ordre spirituel, ou d'ordre d'un idéal politique.
Même les athées ont leurs croyances puisqu'ils croient que Dieu n'existe pas, tandis que les agnostiques pensent qu'on ne peut pas savoir.


Pour beaucoup des patients observés par le neuropsychiatre, cette croyance à Dieu agit comme une substance hallucinogène qui provoque des modifications de la conscience. L'individu entrera dans une sorte d'euphorie, ou de contemplation ou d'extase qui lui donnera une intense sensation physique.

Mais pour une majorité de croyants, leur attachement à Dieu est souvent accru dans un état de crise, à la rencontre de situations d'insécurité, d'évènements dramatiques ou de la perte d'un être cher.
Et cet attachement sera d'autant plus fort lorsque les individus se retrouvent proche ou face à la mort. Cette mort légitime et angoissante qui poussée à l'extrême, peut devenir pathologique.

D'après de sérieuses études menées, 80% les personnes interrogées se réfèrent à Dieu. Elles affirment que leur foi les aide dans la vie de tous les jours. La croyance religieuse pour ces personnes est donc « un moteur » qui leur permet de traverser toutes les épreuves rencontrées dans une vie


Boris Cyrulnik explique aussi et entre autres, le processus de l'endoctrinement.
Il prévient que des individus plongés dans une errance psychologique, qui ont besoin d'une réassurance, basculeront dans une exaltation trop contemplative avec Dieu. Une exaltation qui petit à petit altérera leur perception de la réalité.
Et que cette modification de l'état psychique d'un sujet mène inéluctablement au fanatisme extrémisme religieux, qui a traversé l'histoire des hommes et qui a causé tant de souffrance.

Je me souviens d'une émission, où Éric-Emmanuel Schmitt, en réponse à la l'exubérante Marie Darrieussecq, avait eu cette phrase magnifique :
- « Ce n'est pas la croyance qui est dangereuse, mais c'est la façon de croire qui l'est ! ».

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J'avais acheté ce livre avant de monter dans un avion l'année dernière. C'est mon 3ème ou 4ème de Boris Cyrulnik qui a le pouvoir de s'approcher de sujets sensibles avec une clairvoyance et une intelligence inégalées. Comme en ce jour d'élection américaine, la religion et les spiritualités sont le dénominateur commun de toutes les populations du monde à chaque instant : que l'on soit croyants ou non, notre relation à l'au-delà gouverne notre vision du monde et notre façon d'être. L'ouvrage est rempli de réflexions de bons sens et satisfera même les esprits les plus distants avec le sujet
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