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Je suis un grand admirateur du travail de Tardi et je dévore avec passion les ouvrages de Didier Daeninckx.
Il y a quelques années j'avais lu "Le der des Ders" de Daeninckx.

J'ai retrouvé tout son univers sous les crayons et les pinceaux de Tardi. Celui-ci fait revivre le Paris de l'époque et son dessin en noir et blanc le sublime, se dispensant des couleurs. Il a l'occasion de montrer sa passion pour la capitale, mais aussi pour la Grande Guerre et il réunit le tout dans un polar.

Nous suivons les tribulations du détective Varlot, engagé par un colonel pour mettre fin à un chantage relatif à l'adultère de sa femme. L'enquête nous promène dans certaines rues parisiennes ou de la proche banlieue mais aussi dans certains établissements de luxe. On voit l'insouciance de la bourgeoisie dans l'immédiate après guerre et les difficultés rencontrées par les ouvriers subissant de nombreuses privations. La situation des gueules cassées est aussi évoquée ainsi que le retour des survivants du front.

Comme toujours dans ses adaptations, Tardi reste fidèle à l'auteur Daeninckx et lui fait même un clin d'oeil pages 64 et 65.


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Une intrigue assez complexe sur fond de période post- guerre 14/18 où on retrouve les qualités de D.Daeninckx. Des dessins toujours impeccables sous la plume caractéristique de Tardi tellement bien adaptée à ce roman sombre. Une nouvelle fois, le comportement de gradés français pendant la grande guerre sera mis à mal (comme dans au revoir là-hautde P.Lemaitre,Cris de L.Gaudé, ettant d'autres ...)
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Au sortir de la grande guerre : une banale histoire de jambes en l'air et d'adultère.
Le cocufié est un colonel, héros de 14-18, glorifié par l'institution militaire.

Notre malheureux héros combattant, chatouilleux sur la question du « qu'en dira-t-on », décide de s'adjoindre les services d'un détective privé dans le Paris des années folles pour y pister sa femme-infidèle.

En toile de fond, Tardi nous offre un bluffant travail de restitution du Paname des années 20.
Le poids politique et social des anciens combattants, l'omniprésence embarrassante des gueules cassés comme une tache indélébile sur la société des années folles qui cherche à oublier la guerre, constituent la toile de fond du récit.

Les trafics en tout genre pullulent dont celui des surplus militaires US. Pierre Lemaitre a évoqué magistralement ces magouilles dans son chef d'oeuvre « Au revoir là-haut ». Un monde interlope prospère : fêtes, alcool et p'tites pépés qui comptent bien conserver l'indépendance que la guerre leur a octroyé.

La misère sociale est aux marches des beaux quartiers. La mise en place d'un droit au logement à travers la figure tutélaire de Georges Cochon, ennemi juré du citoyen propriétaire « Mr Vautour », se place à l'ombre du grand Jules Guesde. D.Daeninckx nous plonge avec délectation dans les luttes sociales du moment.

Une enquête dense et touffue conduit notre détective, ancien combattant, à replonger dans la fange de la grande guerre quand «héros" ou «salops" pouvaient ne pas être ceux désignés par les institutions.
Le magnifique rendu graphique de Tardi n'est plus à commenter. Tout y est : les gueules caricaturées, les dialogues parigots à la Audiard, la précision des dessins, les volutes des phylactères...

Je me délecte de toute cette noirceur.
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Une histoire d'après guerre (première guerre mondiale) avec des thèmes chers à Tardi qui utilise son talent et son encre noire pour dessiner le Paris des années 20, ses faubourgs et les premières voitures de série populaires. Notre jeune détective est contacté par un colonel victime de chantage. Il navigue en eaux troubles mais comprend vite. Comme après chaque conflit, des stocks américains attisent des convoitises et des magouilles, on y retrouve des malfrats, d'anciens officiers et des policiers ripoux.
Un thème que l'on retrouve dans pas mal de polars et de livres tels qu'Au revoir la haut.
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Pas inintéressante du tout, cette BD hardboiled historique à la française. Adaptation d'un roman éponyme de Daeninckx (1984), Tardi y excelle encore une fois dans son sens du placement, des personnages, des décors et de la cocasserie... Il dépeint de fort belle manière le Paris du début des années folles et des premières bagnoles, et exprime une fois encore son grand amour pour la boue des tranchées à travers quelques flashback, dont une planche que l'on retrouve d'ailleurs telle quelle dans ce qui reste pour moi son ouvrage majeur, "C'était la guerre des tranchées".
Le scénario, en revanche, s'il s'attaque à un sujet assez original, a tendance à se montrer parfois nébuleux, voire à devenir un embrouillaminis au moment de la fusillade de Roissy. Les explications de la fin peineront à en éclaircir toutes les zones d'ombre, et finalement on se demande quelle est l'utilité des allusions aux mutineries russes et à la liquidation des stocks américains. Il est vrai que la criminalité financière n'est d'ordinaire pas la plus aisée à comprendre pour le citoyen lambda, aussi il n'est pas exclu que l'intrigue soit hyper bien documentée, mais que pas mal de nuances m'aient échappé. C'est sans doute aussi toute la difficulté qui réside dans le fait d'adapter tout un roman en une BD de 76 pages, et il faudrait sans doute que je lise le roman pour en avoir le coeur net, ce que je ferai peut-être un jour.
Mention spéciale pour la fin, particulièrement ironique, vacharde et cruelle. Fans de happy end, passez votre chemin.
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Daeninckx mêle comme personne polar et histoire. Eugène Varlot, détective, revient de la première guerre mondiale et mène donc son enquête dans un Paris à l'ambiance bien particulière. Qui mieux que Tardi pour mettre cette histoire en images ? On est là dans son domaine de prédilection. C'est à la première personne que Tardi mène sa barque, Varlot nous raconte tout, ses cauchemars d'après guerre, cette enquête qui va vite le dépasser.
Pour le reste c'est du Tardi, noir et blanc, pavés et façades de Paris… ça plait à certains, pas à d'autres ! Moi je ne m'en lasse pas…
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Le der des ders est un vrai polar en noir et blanc qui a une connotation historique très intéressante. L'action se situe en 1920 c'est à dire après la première guerre mondiale qui a marqué les esprits et qui a surtout sacrifié toute une génération de braves gens.

Le héros est un détective privé qui exerce une activité pour le moins décriée. Il fait du fond de commerce lié aux conséquences dramatiques qu'avait nécessairement impliqué cette guerre sur les couples. Cependant, il va être mêlé progressivement à une affaire qui le dépasse totalement. Il y aura bien entendu des fausses pistes pour brouiller la vérité. Bref, les trucs habituels du genre…

J'ai bien aimé jusqu'à la fin que j'ai trouvé trop abrupte. Il est vrai qu'on ne la voit pas se terminer ainsi. Cela m'a quelque peu gâché mon plaisir. Bien entendu, ce n'est pas à moi de dicter la conclusion d'un récit. Il faut cependant que l'auteur prépare son lectorat à comment il va conclure son histoire. Tout est dans la manière de réaliser la chose.

Sinon, rien à redire sur le travail remarquable de Tardi au niveau du dessin et des recherches historiques. Après, il y a des histoires sur lesquelles on se passionne et d'autres qui déçoivent un peu. Celle-ci demeure pas mal malgré une fin insatisfaisante.
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Très bonne adaptation.

1920. Varlot, un privé, est appelé par un colonel héros de la grande guerre, Fantin, pour débrouiller une affaire de chantage, qui parait banale.
Erreur.
Cette enquête sera tout sauf banale...

Une belle occasion de manquée ! Celle de lire le roman original...
Pas fan des dessins de Tardi, mais auteur décidément incomparable pour ce qui est de (bien) choisir les oeuvres qu'il crayonne.
Cet opus est un des meilleurs de la collection de polars qu'il nous propose.

Je vais attendre d'oublier cette bonne BD (çà va prendre quelques années...), pour espérer profiter pleinement d'un très bon Daeninckx à priori, que je n'ai pas encore eu le plaisir de lire.
(plus d'avis sur PP)
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Rien ne vaut l'honneur surtout lorsque l'on parle d'un militaire qui a combattu durant la der des Der.

Alors lorsqu'un maître chanteur souhaite lui soutirer de l'argent, il ne peut que monter au combat comme tout Colonel qu'il est.

Voulant absolument régler ce problème d'une manière discrète, évitant d'en parler à la maréchaussée, il fait appel à "Notre héros Varlot" privé de son état mais surtout ancien bidasse.

Le chantage constitue sur un simple "cocufiage" de la Colonelle. Rien de plus banal pensez vous.

Cela aurait été un autre écrivain que Didier Daeninckx cela aurait pu être possible. Mais avec lui rien ne peut être plus faux.

En effet, ce chantage est beaucoup plus complexe et amoral qu'un simple adultère.

Le Colonel sera t'il obligé de "chanter" jusqu'à la fin de sa vie ? Quelle est la véritable raison de cette extorsion ?

A vous de le découvrir en suivant en compagne de "Notre Varlot" l'enquête pour découvrir qui est "notre maître chanteur"
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Faire d'un roman une BD, changer la prose en une union mêlant texte et images, en un mot adapter, tel est de nouveau le défi que Tardi s'est lancé. Après Malet, Véran, les illustrations de romans de Céline, c'est cette fois un récit de Didier Daeninckx qui intéresse le créateur d'Adèle Blanc-Sec, une héroïne que l'on n'a pas envie d'oublier. "Le der des ders" ne pouvait que séduire le dessinateur tant il est proche de son univers de prédilection : un polar se passant dans Paris et sa banlieue, au lendemain de la Grande guerre. C'est du sur-mesure.

Pour autant, la communauté des thèmes n'élimine pas les pièges semés sur le chemin qui mène à une bonne adaptation. Il faut savoir jeter et garder, ne pas être trop vague ni trop bavard. Dès le début, Tardi trouve la bonne voie, la voix de son héros désormais. Eugène Varlot, détective de son état. Ainsi, les cartouches récitatifs se muent d'emblée en bulles. Varlot nous raconte ce qu'il voit : un troupeau de moutons se dirigeant vers les abattoirs de la Villette, à moins que ce ne soit une colonne de poilus allant au front ? le ton est donné. Vétéran hanté par des visions de cauchemar, Eugène va être amené à enquêter pour le compte d'un colonel héros de la nation, médaillé de partout. Et ce qui a commencé comme une affaire banale, où se mêlent moeurs et gros sous, va se poursuivre par les égarements d'un état-major aveuglé par son sens du devoir – qu'il impose aux troupes – et par la lâcheté de ces mêmes officiers à l'épreuve du feu. Voilà le roman typique d'une école du roman policier français, qui fond engagement politique et dénonciation historique.

Outre le contexte du récit, il est également impossible de faire abstraction de son décor : le Paris des années 20. Arpenté par Eugène et Irène, son assistante, ce Paris-là est toujours mis en valeur par Tardi, qui se plaît à le dessiner avec un beau noir et blanc faisant luire les briques et les pavés. Il en apprécie les lieux symboliques : le café du croissant, où Varot rencontre un journaliste de l'Humanité qui a les traits de Daeninckx ; les paysages urbains aujourd'hui disparus (bien qu'il nous propose, plus que de raison, des vues tout-en-perspective, un peu typées cartes postales anciennes). Certes, cela ne nuit pas au récit. Quant à savoir ce que cela lui apporte véritablement (serait-ce parce que les personnages et l'intrigue n'ont pu atteindre ce but ?)… Car en fin de compte, Tardi nous livre ici une très honnête contribution au livre noir de la connerie humaine.
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