Années de fer, années de feu

C'est la fille de l'auteure qui m'a offert ce livre qui raconte un peu la vie de sa grand-mère Marie-Henriette Capart (1894-1968). Antoinette Dalcq était la belle-fille de Mimie (pour les intimes), elle a écrit plusieurs recueils de poésie.

Il s'agit pour résumer l'essentiel, de scènes de vie bourgeoise lors de la Première Guerre Mondiale mais pas que. Nous avons tous des aïeuls qui ont eu le triste privilège de vivre les deux guerres. Mimie a tenu un journal intime, – « les Mémoires d'un Âne » plaisantaient ses fils – « une mine pour l'historien ! »

Elle épouse François Aubert le 25 mars 1913 et prend la nationalité française. Leur fils, Roger, naît en janvier 1914. Sept mois plus tard, François reçoit son ordre de mobilisation et quitte Bruxelles pour Toul (Meurthe-et-Moselle).

C'est à ce moment qu'elle commence à écrire. Les extraits du journal vont d'août 1914 à juillet 1919.

J'ignorais totalement que les bombardements de la Première Guerre Mondiale avaient été effectués par des zeppelins. Les Allemands avaient un hangar à Evere qui a été détruit en 1915 par les Anglais. C'est arrivé peu avant le départ de Mimie pour Chaligny avec le petit Roger et Clotilde (sa bonne). Elle n'avait pas le droit de s'installer à Toul (« il n'est pas permis à un officier de loger sa femme près de lui ! »).

Dans l'ensemble, c'est plus un compte rendu des états d'âme et de la vie quotidienne de Mimie (beaucoup de tracasseries administratives pour circuler, à chaque fois que François est muté elle déménage pour être au plus près : Chaligny, Meudon, Saint-Dié, Vierville, ...) même si elle a noté pas mal de choses sur ce qu'elle pouvait apprendre sur les événements d'alors.

François a connu les tranchées lors de la bataille de la Somme (il était dans l'artillerie). Il a reçut le commandement d'une Batterie « autrotractée » avec une portée de onze kilomètre (chaque engin coûtait 50,000 francs). Il témoigne : « Les hommes en ont plein les bras de ce métier, ils sont éreintés, on tire jusqu'à onze heure du soir ! le vacarme est terrible, mais on s'y habitue. »

La guerre coûte cher et le Gouvernement invite les gens à mettre la main à la poche.

« La nature humaine est bien illogique, on veut bien donner sa vie pour son pays, mais on n'ose pas lui prêter son argent ! »

En parallèle il y a aussi des extraits du journal entre le 4 février et 10 mai 1940. Ce qui m'a laissé un goût de trop peu… mais ils ont été choisis pour « apporter un éclairage supplémentaire et un contrepoint ».





Challenge livre historique 2020