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3,9

sur 2162 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman est extraordinaire !! Il se mérite car la lecture n'est pas toujours simple, en raison des multiples langages inventés par l'auteur, brillantes variations du français pour chaque personnage, langages hybridés de néologismes, d'espagnol, de vocabulaire technique, d'argot et de verlan, de jargon sociologique ou politique ... chacun étant aussi marqué par des signes diacritiques destinés à signifier les changements de narrateur. Mais quel magnifique portrait de couple et de parents désenfantés ! Quelle passionnante réflexion politique et écologique sur l'avenir de notre planète, le sort réservé au vivant sous toutes ses formes, la nécessité pour l'espèce humaine de s'ouvrir aux autres et d'évoluer !
Un grand livre ... le récit est passionnant et si bien construit que le lecteur traverse sans s'en apercevoir les relatives difficultés de lecture pour devenir à son tour un initié qui le conseillera. Soyez de ces happy fews qui l'ont lu !

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Une histoire qui utilise l'inattendu, la part fantastique nécessaire à faire rêver et remettre en question, pour nous parler de thèmes d'actualité ou du futur proche. Les furtifs, c'est une espèce que beaucoup croient mythique, parce qu'elle est invisible, ou plutôt d'une célérité qui la rend invisible à l'oeil humain, et dont les êtres se transforment au hasard du vivant et des matières qu'ils rencontrent.
Lorca fait partie d'un groupe militaire qui "chasse" le furtif, mais le furtif se céramifie dès qu'un humain arrive à le voir. Or, le but est d'en attraper un vivant, pour l'étudier... et concernant Lorca, pour essayer de trouver des informations sur sa fille disparue, qu'il pense partie avec les furtifs.
Ce postulat, dans un monde où tout est privatisé - villes, éducation... -, où les individus préfèrent converser avec leur IA personnalisée qu'avec les autres humains, où la nature est pratiquement devenue un ennemi, ce postulat sert donc à nous entraîner dans une réflexion sur où nous mène le capitalisme et la privatisation à outrance, la recherche de profit par l'asservissement des masses via la technologie et la commercialisation des données personnelles. On trouvera une réponse libertaire anarchiste en opposition à ce libéralisme capitaliste.
Damasio parle aussi ici du lien familial, de la parentalité.

Son plaisir de jouer avec le langage, de le tordre et d'en faire l'instrument de ses personnages, de son monde, est plus prégnant ici encore que dans La horde du contrevent et rend, au moins au début, la lecture assez jouissive.
Malgré les thèmes qui me parlent (écologie, nature, anarchie vs capitalisme, abêtissement des foules, perte du lien, éducation...), ce pavé m'a plusieurs fois semblé bien long. Si certaines passages mettent parfaitement en scène le monde futur créé, d'autres l'expliquent longuement dans des monologues / introspections pas toujours utiles ni subtiles, faisant retomber la tension de l'histoire et mon intérêt pour elle à plusieurs reprises.
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"Les furtifs" condense toute l'oeuvre de Damasio et ses obsessions. Une presque continuité de réflexion de la "zone du dehors" avec un zeste de fantastique de la "Horde du contrevent". On y retrouve aussi plusieurs idées oniriques ayant parsemé ses nouvelles et la plongée dans l'imaginaire engagé (manichéen) de l'auteur est un régal.

Mais, comme tout livre de Damasio, c'est long. L'auteur adore se lire et la confiture s'étale à n'en plus finir dans des digressions pas toujours utiles au recit. Il se fait plaisir en suivant sa folie, en poussant l'exercice à son paroxysme sans se soucier d'accompagner qui n'est pas en phase (ou sur le même trip) avec lui. C'est dommage parce que certains passages sont subits laborieusement et peuvent décourager.

Mais, encore, l'auteur ne sait pas terminer un livre. A partir dans tous les sens tout au long de son intrigue, la fin semble abrupte et presque hors sol bien que, il faille le souligner, la fin des furtifs est globalement optimiste et laisse entrevoir quelques espoirs (contrairement a ses autres récits).

Et pour ceux qui reprochent aux Furtifs d'être une redite de la "Zone du dehors", on ne peut leur donner tort. Mais les variations autour des thèmes chers à l'auteur n'en sont que plus délectables.
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Quel livre! Quelle histoire! Quelle claque! Quelle écriture! Mais quel message?
Le livre, l'histoire: une science fiction imaginative et débordante d'aventures et d"effets spéciaux". Il fallait inventer les Furtifs. Il y a des scènes stupéfiantes comme l'attaque de Porquerolles par exemple.
La claque, l'écriture: un style incroyable. Certaines phrases sont comme des slams ! Cela peut rebuter certains, j'y vois un grand écrivain.
J'ai adoré ce livre, mais je suis géné par la fin, car les démons de Damasio ne le quittent pas: l'anarchie n'a jamais fait progresser le monde, les zadistes non plus.
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Une belle découverte littéraire et un style unique, une histoire à l'intrigue et à l'anticipation vraiment prenantes... Mais le revers de la médaille qui m'empêche d'être aussi positive que le potentiel de ce livre aurait pu le permettre, c'est la dimension politique extrémiste assez nauséabonde qui en émane. Une belle expérience cependant!
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Une lecture où il faut quand même bien s'accrocher et être concentré, parce que sinon on pert le fil des actions. Une même action étant racontée par différents personnages ! Un conseil : bien repérer les pictogrammes au début du livre pour ne pas être obligé de tout le temps s'y référer !
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Quel récit palpitant. Je ne connaissais pas Alain Damasio et c'était une belle découverte.
Déroutant au début de par sa narration, Les Furtifs est un roman qui marque. Clairement engagé, il utilise un futur anticipé pour nous faire passer des messages au présent.
Grande est l'attente et le mystère autour de l'élément principal : la disparition de Tishka. le lecteur est tenu en haleine et le roman ne perd pas d'intérêt quand le mystère est levé.
Un roman dont l'imagination est impressionnante tout en restant réaliste. Des personnages engagés et attachants.
Je regretterai juste une conclusion qui tarde à arriver et le fait que le roman demande beaucoup de concentration pour suivre sa narration et quelques paragraphes consacrés au "langage" un peu complexes.
Lien : http://hellowsubmarine.com/i..
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Pour ce second pavé du challenge Pavévasion, je me suis attaqué à un très gros morceau. Si j'étais tombé sous le charme du dystopique "La zone du dehors" et que "La horde du contrevient" fait partie des rares livres parfaits à mes yeux, il était temps de me plonger dans le dernier roman d'Alain Damasio.

"Les furtifs" est clairement son ouvrage le plus difficile d'accès. Narration quelque peu élitiste, Damasio mélange ses genres et prose avec conviction (politique), verve et s'amuse, virevolte avec les mots. Il joue avec eux, mais aussi avec les différents styles d'expression. Comme pour la horde, ici chaque personnage à sa façon de s'exprimer, avec son dialecte, glissant des expressions en anglais, en espagnol, etc.

Par contre, cette narration a tout de même quelques soucis. Déjà, un des personnages parle le djeuns… et ça fait très vieux qui parle jeune (wesh et portenaouaque… pitié quoi !). Et il y a aussi le fait que PERSONNE ne parle normalement !

Le roman mélange vraiment les deux précédents. On y suit une horde (une meute là, à l'occurrence) en quête d'une chose extraordinaire, le tout dans une société dystopique terrifiante où des groupes révolutionnaires se battent contre les pouvoirs (capitaliste) en place.

Une lecture poétique et très engagée, qui a quelques passages à moue à la fin du second tiers, mais qui nous emporte dans une histoire inattendue… et très exigeante.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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On retrouve les thématiques classiques de Damasio dans ce roman : critique des dérives individualistes et dictatoriales du capitalismes, éloges des communautés autogérées, fable écologique avec une forme de vie insaisissable et en mouvement (le vent et les vifs dans la horde du contrevent, ici les furtifs). La créativité est toujours au rendez-vous et on plonge immédiatement dans l'histoire, en revanche le roman est un peu long avec des passages où on sent que l'auteur se fait plaisir sans que cela apporte grand chose à la narration
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Comment aborder une oeuvre pareille ? Telle est la question... Je ne souhaite pas résumer le livre, d'autres l'ont fait, et bien fait. Je ne souhaite pas vous assurer que vous allez aimer ou détester ce livre, non je n'oserai pas...
Pourtant, il y a une chose que je peux avancer sans aucun problème, on ne sort pas de la lecture des Furtifs indemne. En témoignent, toutes ces critiques positives et négatives sur tous les supports. Certains ont été déçu, d'autres ont été ravi. Une chose est certaine, Alain Damasio se démarque et nous marque encore.

Que l'on soit familier ou non avec les grands principes de la SF et de l'anticipation, Damasio nous lance une invitation chaotique à réfléchir sur une MYRIADE de thèmes avec comme fond d'écran une société technologique ultra connectée et libérale.
Ces thèmes, je vous en balance pêle-mêle :
- Notre rapport à la consommation
- Appréhender le deuil
- La peur de l'inconnu
- La monde militaire
- Les voyants sont les aveugles
- L'homme adulte et ses certitudes
- La vie et l'énergie dans le mouvement et le son
- L'importance de maintenir un certain mystère sur la nature qui nous entoure
- Les limites d'un système ultra libéral
- L'urbanisme
- L'hybridation
Et beaucoup d'autres que vous découvrirez par vous-même.

Ces thèmes nous font aborder la vie, l'énergie et notre comportement sur la nature qui nous entoure à travers un propos très politisé faisant la part belle à une pensée de gauche assumée par l'auteur.

Le choix polyphonique regroupant six protagonistes, enfin, surtout quatre principaux me convient très bien et participe une fois de plus à la richesse de la narration. L'utilisation de la première personne du singulier me sied tout à fait et contribue, je trouve, à rendre le récit plus immersif.

Enfin, je termine sur le style qui reste à mon sens le point fort incontestable de l'oeuvre. On sent que Damasio a travaillé sec... Quel plaisir de lire ces différents styles pour chaque personnage... Quel plaisir de le voir jouer avec les mots, créer des néologismes, nous offrir de la poésie. Cependant, je dois avouer que le rythme de lecture en pâtit de temps en temps mais cela ne m'a pas dérangé outre mesure étant donné la virtuosité des passages qui nous sont parfois donnés à lire.

Malgré quelques longueurs, Damasio nous livre une oeuvre bien imparfaite, bien chaotique et parfois bien perchée mais avant tout UNIQUE.

Je sors grandi de cette oeuvre. Ce livre nous fait nous questionner et nous pousse à sortir de notre zone de confort. A l'image de son roman précédent, la mission est réussie, et j'adresse à ce titre mes félicitations à Alain Damasio pour l'avoir fait avec brio.

Mon dernier conseil, je ne lis pas particulièrement vite, mais pour une oeuvre comme celle-ci, prenez votre temps, imprégnez-vous, laissez-vous le temps d'assimiler et je pense que votre expérience lecture n'en sortira que meilleure.
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