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3,9

sur 2118 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Quinze ans ont passé depuis la publication de « La Horde du Contrevent », véritable best-seller, et pourtant Alain Damasio dispose toujours d'une très forte popularité, au-delà même du cercle des lecteurs de science-fiction. Son prochain roman était donc attendu avec impatience et n'a pas manqué de susciter l'intérêt du public et de la presse (même généraliste, chose rarissime dès qu'il s'agit de « littérature de genre » !) qui s'accordent pour l'instant majoritairement à saluer la qualité de cette nouvelle oeuvre.

Pour ma part, même si j'ai pris énormément de plaisir à retrouver la plume et l'intensité inégalable qui se dégage des écrits de l'auteur, je ressors de cette lecture avec un sentiment un peu plus mitigé que pour ses deux précédentes oeuvres. Alain Damasio renoue ici avec l'anticipation et met en scène ce que pourrait devenir la société française dans un futur proche. On retrouve certains des éléments qui caractérisaient déjà Cerclon, la ville servant de décor à « La Zone du Dehors » (hiérarchisation des habitants, nouvelles technologies filtrantes, notation généralisée…), sauf que cette fois cette société dystopique s'insère véritablement dans un cadre que nous connaissons. L'essentiel de l'action se situe ainsi dans la ville d'Orange qui, comme Paris, Lyon ou encore Cannes, a été rachetée par une multinationale qui la gère désormais à sa guise, sans plus aucune intervention de l'état. N'allez toutefois pas imaginer la mise en place d'un pouvoir autoritaire qui contraindrait les habitants par la force. Non. le système mis en place est bien plus insidieux que cela et repose sur le consentement des citoyens qui, pour la plupart, sont parfaitement satisfaits de ce nouveau fonctionnement. Société de contrôle 2.0, dans laquelle l'aliénation n'a même plus a être imposée, « elle est devenue un self-serf vice ». C'est dans ce contexte que l'on fait la connaissance de Lorca, quarantenaire dévasté par la disparition de sa fille mais qui refuse de croire à sa mort et place tous ses espoirs dans une théorie folle que bien peu partagent : elle serait partie de son plein gré avec les furtifs, des créatures dont on ignore la véritable nature mais qui vivraient à la lisière de notre regard, se cachant dans les coins et recoins inaccessibles de notre champ de vision. Aux côtés d'une équipe de chasseurs de furtifs, une branche secrète de l'armée qu'il est parvenu à intégrer, il va se lancer dans une quête désespérée pour comprendre ce qui a pu arriver à sa fille et renouer avec la mère de celle-ci qui tente de faire son deuil et refuse d'envisager une possibilité aussi peu plausible.

Le thème de la maternité et de la paternité est au coeur de l'ouvrage, et le sujet est abordé avec une sensibilité extraordinaire qui donne lieu à de très beaux passages, sans doute les plus poignants du roman. Celui-ci possède aussi une forte dimension politique qui prend la forme d'un réquisitoire à l'encontre du capitalisme moderne et de ses travers. L'aspect le plus évident mis en scène ici est certainement le désengagement de plus en plus massif de l'état au profit des grandes multinationales. Cela passe par le rachat de certaines villes par des groupes comme LVMH, Nestlé ou Orange, mais aussi par la suppression des impôts (adieu le peu de solidarité et de redistribution qui restait !) et la mise en place de forfaits (standard, premium ou privilège) qui donnent accès à plus ou moins de droits et de lieux (certaines avenues, parcs ou places sont réservés à ceux qui payent le plus cher, les autres devant se contenter des rues bondées et de structures à peine entretenues). L'auteur dénonce également la commercialisation généralisée de tous les aspects de notre vie : des « vendiants » arpentent le pavé pour vendre/mendier leurs produits et leur marque à chaque passant, tandis que certains citoyens se voient condamnés à des TIC, Travaux d'Intérêt Commercial (« tu paies ta dette à la société en maximisant les profits d'une multinationale ! »). Mais ce qui intéresse le plus Alain Damasio, c'est tout ce qui touche à la société de contrôle et à la montagne de données que l'on nous vole ou (bien souvent) que l'on donne volontairement et qui servent à paramétrer ce qu'on nous vend, ce que l'on voit, ceux avec qui on interagit... Dans le futur mis en scène ici, chaque citoyen porte ainsi une bague qui sert à justifier de la possession de tel ou tel forfait, mais qui récupère et transmet aussi un maximum de données concernant l'individu qui la porte afin de cibler et filtrer encore davantage son rapport au monde. C'est loin d'être la première fois que l'auteur se penche sur la notion de « technococon », cet ensemble de technologies et d'applications dans lesquelles on s'enferme par confort, et certains des aspects développés ici ne sont pas sans rappeler des épisodes de l'excellente série Black Mirror (notation entre individus, compilation de données pour redonner vie de façon virtuelle à un être cher…).

Toutes ces thématiques sont passionnantes, d'autant qu'Alain Damasio les aborde non seulement d'un point de vue philosophique et politique, mais aussi en les articulant sur le réel. le problème, c'est que l'auteur a un peu trop souvent tendance à nous exposer certaines de ces théories de manière moins subtiles que d'ordinaire, sous la forme par exemple du monologue d'un personnage. Certains trouveront également très agaçant le parti pris clair et revendiqué de l'auteur qui, sur l'échiquier politique, se situerait à l'extrême gauche. Personnellement cela me va plutôt bien, mais je ne suis pas sûre que tous les lecteurs apprécieront cette « radicalité » ni les propositions d'actes de résistance et de réappropriation évoquées par l'auteur. Car loin de se limiter à un récit d'anticipation classique, Alain Damasio atténue l'aspect dystopique de son oeuvre en y intégrant une bonne dose d'utopie. Des îles artificielles créées dans le delta du Rhône pour les marginaux et les Alters aux C-Cités (« pour que le commun se réapproprie l'urbain »), en passant par des ZAG (Zones Auto Gouvernées) ou encore le réaménagement des toits des immeubles, l'auteur met en scène toute une série d'alternatives possibles à cette société de contrôle, ses personnages rivalisant d'ingéniosité pour se réapproprier cette ville où tout a été privatisé. C'est inventif, bourré d'énergie, d'enthousiasme, de bonne volonté, le problème c'est que c'est aussi souvent très « perché », comme si les personnages se livraient à un concours de « qui aura l'idée la plus farfelue », et cela peut contribuer à faire perdre le fil au lecteur. Les furtifs, ces fameuses créatures à mi chemin entre l'animal, le végétal et le minéral, participent aussi beaucoup à renforcer cet aspect utopique dans la mesure où ils représentent le dernier espoir de l'humanité non seulement d'échapper à cette société hyper-tracée, mais aussi de renouer avec le vivant dans sa forme la plus pure. L'idée est séduisante et ouvre d'intéressantes perspectives, même si, là encore, l'auteur part parfois peut-être un peu trop loin, au risque de perdre son lecteur par des théories philosophiques qui peuvent apparaître comme trop complexes ou trop fantaisistes.

Le point de crispation le plus important réside toutefois dans le style employé par l'auteur. Alain Damasio nous avait pourtant déjà habitué dans ses précédents romans non seulement à une typographie particulière, mais aussi à un langage atypique, fait de néologismes et de nombreux jeux de mot et de langage. On retrouve tous ces éléments dans « Les furtifs », mais de manière encore plus poussée. Trop, parfois. Comme pour « La Zone du Dehors » et « La Horde du Contrevent », l'auteur opte ici pour un récit polyphonique : les personnages parlent à la première personne et nous livrent, à tour de rôle et pourtant côte à côte, leurs impressions et leur interprétation de ce qui est en train de passer. Chaque changement de narrateur est signalé par un signe typologique particulier, chose qui pouvait s'avérer délicate dans « La Horde » où une vingtaine de personnages étaient mis en scène mais qui s'avère ici bien plus facile à appréhender puisque les protagonistes ne sont qu'au nombre de six. Outre leur symbole, ces personnages possèdent également une manière bien particulière de s'exprimer qui reflète leur personnalité ou leur état d'esprit : Hernan a l'habitude de mêler des mots d'espagnol à son français, Ner s'exprime de manière hachée et sèche quand Sahar est toute en douceur, Toni Tout-fou emploie un mélange de franglais et d'argot gitan, Saskia appréhende le monde essentiellement par son ouïe… On sent bien que l'auteur a beaucoup retravaillé son texte afin de soigner cette manière de parler propre à chacun, et c'est d'ailleurs tellement réussi qu'on se passe bien vite des signes et qu'on devine instinctivement à quel personnage on a affaire. le style de certains narrateurs est toutefois moins fluide que d'autres, au point que, dans le cas de Ner ou de Toni Tout-Fou par exemple, on peut davantage parler de déchiffrage que de lecture en raison de l'accumulation de termes techniques ou de mots issus de l'argot ou d'un jargon particulier. le problème c'est que ce genre de passages a tendance à se multiplier dans la seconde partie qui accuse ainsi une baisse de régime par rapport au début du roman, pourtant très immersif. A noter que l'ouvrage s'accompagne (comme pour « La Horde ») d'un album (à télécharger sur internet) écrit avec le guitariste Yan Péchin.

Alain Damasio signe avec « Les furtifs » son grand retour sur la scène de la science-fiction. Sans surprise, le roman reprend la plupart des thématiques chères à l'auteur (société de contrôle, techno-cocon, dénonciation du capitalisme…) qui sont exposées avec toujours autant de force et de pertinence, mais sans doute moins de subtilité que dans ses précédents textes. Cela pourra malheureusement rebuter une partie du lectorat qui ne partagerait pas la vision parfois radicale portée par l'auteur. L'aspect le plus réussi du roman reste sans aucun doute ce magnifique portrait de couple et de parents que constituent Lorca et Sahar, deux personnages inoubliables et qui suscitent une formidable émotion. On ressent aussi pleinement toute la solidarité et l'affection qui unit les membres de cette « horde » miniature, quant bien même le style de certains n'est pas toujours facile à appréhender. Un roman complexe qui n'est certes pas exempt de défauts mais à la lecture duquel on ressort ému, et surtout plein d'une énergie positive.
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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J'ai été très déçu par "Les Furtifs", à tous points de vue : style, histoire, personnages, univers…
Et dire que j'en avais entendu tant de bien !... Et que durant toute ma lecture, je n'ai eu d'autre envie que de l'avoir fini !...
Vraiment, vraiment, en toute sincérité, je ne comprends pas l'enthousiasme suscité par ce texte, je ne veux pas dire que cet enthousiasme n'est pas légitime, mais, pour ma part ( et c'est là quelque chose d'uniquement personnel ), ce roman est à l'opposé de tout ce dont ( personnellement, je le répète ), je rêve en matière de littérature.
Point de vue style, pour commencer, j'ai été plus que perplexe ; car, j'ai trouvé le style lourd, pas très artistique. J'ai eu l'impression d'avoir un style assez banal, quelque chose qui me fait l'effet d'une chose dont l'auteur ne s'est pas beaucoup préoccupée, se contentant, me semble-t-il, d'une version un peu plus riche littérairement de ce qu'on fait de pire, en matière de style dans la littérature de genre. On y retrouve tous les éléments constitutifs du style consternant d'Eoin Colfer, de Michaël Scott et de Brandon Sanderson, à commencer par le langage plus oral qu'écrit. On retrouve également chez Damasio leur focalisation interne maladroitement maîtrisée et leur forte tendance à la digression.
Le style n'a pas été mon seul motif de déception, en ce qui concerne "Les furtifs". J'ai également fort peu apprécié le caractère confus du livre. On y trouve certes beaucoup de choses, d'éléments ; et des éléments intéressants ; mais de façon désordonnée. On passe souvent d'un sujet à l'autre ; et je pense, en outre, que souvent, ces éléments sont trop peu développés. le livre n'aurait pas forcément perdu si l'auteur avait fait deux fois plus de pages, je dis cela, malgré ma déception ; au moins, dans ce cas, j'aurais sans doute pu dire quelque chose de bien de ce texte, j'aurais pu souligner l'intérêt que j'ai trouvé aux idées de l'auteur.
En l'occurrence, c'est plus compliqué ; c'est-à-dire que l'auteur développe des idées, souvent assez banales, mais où il y a parfois, souvent même, des pistes philosophiques intéressantes ; ou des pistes intéressantes en ce qui concerne l'anticipation à laquelle procède l'auteur. Mais ces pistes sont trop peu développées ; et je ne puis dire qu'elle justifient, à mes yeux, de lire ce roman.
Un autre sujet d'agacement a été les personnages. Je les ai trouvé d'une telle platitude !... Pas un seul instant, pas un seul, j'ai pu établir avec eux cette sorte de pont qui fait, quoique nous soyons différents, nous avons l'impression, en tant que lecteurs, qu'ils existent, qu'ils appartiennent au même univers que nous, qu'ils ont quelque chose en eux qui nous donnent l'impression d'avoir affaire à des êtres comme nous, qui pensent, qui ressentent.
Par ailleurs, l'inventivité typographique d'Alain Damasio m'a semble déplacée. J'y aurais trouvé de l'intérêt si elle avait eu un lien avec le texte, avec l'histoire, avec les personnages avec l'univers ; mais là, j'ai juste eu l'impression d'avoir un écrivain s'amusant avec un jouet.
Ma lecture fut donc décevante.
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Je viens de terminer ce gros pavé de plus de 900 pages. D'emblée je ne suis pas un fan de SF. Mais on m'avait conseillé de lire ce livre. Ce que j'ai fait, assez rapidement, en fait le plus souvent en diagonale. Je n'ai pas adhéré du tout à l'écriture, que je trouve lourde, difficile à suivre et manquer de fluidité. Beaucoup de redondances. Et puis je me suis perdu à plusieurs reprises dans les personnages. Tous les mots inventés par l'auteur m'ont fatigué et les phrases matinées de néologismes, d'anglais, d'espagnol, d'argot... ont alourdi le récit, à mon sens inutilement.
En fait deux choses m'ont tenu en haleine et obligé à aller jusqu'au bout. L'intrigue et le thème de l'impossible liberté dans ce monde tracé et hyper connecté. L'intrigue principale est très bien construite autour de ce couple à la recherche de leur enfant, dans le monde de ces êtres hybrides, libres, qui échappent à la société. Les personnages sont réalistes et le monde environnant bien décrit.
Pour ce qui est du thème, je partage complètement le point de vue de l'auteur à propos de l'extrapolation de notre société ultra libérale. L'action se passe dans un futur proche où l'on reconnaît encore le notre et où l'on peut suivre les lignes de force qui nous portent sans en avoir l'air dans le monde décrit par l'auteur. Dans son monde, ultra violent, sécuritaire, tout est privatisé et le seul objectif pour l'être humain est celui de producteur/consommateur. Toute la technologie est orientée dans ce sens. Générer encore plus de profit. Au détriment des laissés pour compte qui végètent tant bien que mal dans les recoins perdus de cette société où l'individu, sous couvert de sécurité, doit être tracé et géolocalisé de près pour que les multinationales puissent lui vendre ses produits de force. On n'en très pas loin, non ? le furtif est symboliquement celui qui échappe à cette société. C'est une belle trouvaille.
En résumé, un livre intéressant qui m'a fait réfléchir une fois de plus sur notre société et ma place dans celle-ci. Et en poussant un peu plus loin, le sens de ma vie dans une telle société.
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Je ne vais pas résumer le livre, il y a déjà 248 critiques ! Je donnerai simplement mon ressenti.
Je reste mitigée sur ce livre tant attendu.
Comment ne pas être ému(e) par la quête de parents endeuillés pour retrouver leur fillette encore vivante ! L'auteur s'est mis dans la peau de ce couple et c'est (hélas) très réaliste. Et le groupe bigarré qui les aide est fort sympathique.
Le point de vue politique de l'auteur, bien connu, ne m'a pas déçue. Il recrée une sorte de ZAD (ZAG) sur une île méditerranéenne. Un homme prêt à tout pour se faire élire choisit sciemment des boucs émissaires faciles. Alain Damasio s'inspire de l'actualité et j'attends avec impatience son prochain récit, malgré la critique qui va suivre (Les furtifs date de 2019).
J'ai retrouvé la plume de l'auteur, pour la politique celle de la Zone du dehors mais pour la forme, celle de la Horde, un peu trop, ce qui m'a dérangée.
La lecture m'a été difficile, avec ces mots retournés dans tous les sens, la présence de signes pour marquer les personnages (là, clairement, il s'agit d'une resucée de la Horde du contrevent). le livre est une musique à lui seul mais j'ai fini par me lasser.
Par ailleurs, la vitesse des furtifs est épuisante pour quelqu'un qui apprécie par-dessus tout la lenteur (sic).
J'espère seulement que dans le livre suivant, l'auteur se renouvellera.

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Il a remis ça ! Le cinglé de la Horde, le dingo du Contrevent est enfin de retour !
Quinze ans après son roman-phénomène, l'attente était forte et les interrogations nombreuses... Damasio allait-il pouvoir réitérer sa prouesse et nous surprendre à nouveau ?
Dès les premières lignes, dès l'entame de ce premier chapitre absolument incroyable, la réponse claque comme une évidence : oui, oui, trois fois oui ! Peut-être a-t-il même franchi un nouveau cap dans l'extravagance et repoussé un peu plus loin les limites du bizarroïde. Son texte, dense et foisonnant, empli de signes cabalistiques et de néologismes étonnants, dépasse très largement - sur le fond comme sur la forme - le cadre pourtant si vaste de la science-fiction. Il s'apparenterait plutôt, d'après moi, à une "expérience littéraire" et à une "performance artistique", loin très loin de tout ce qui m'a jamais été donné de lire depuis la Horde du Contrevent...
Cette fois c'est sûr, Damasio est bel et bien un magicien fou ! Ici plus qu'ailleurs, il jongle avec les mots et les phonèmes, réinvente l'écriture, triture la syntaxe et donne naissance à une langue et un alphabet nouveaux, pas toujours simple à déchiffrer...

Mais au fait, question-piège : c'est quoi un furtif ? Animal polymorphe ? Spectre métaphorique ? Illusion d'optique, mirage acoustique ou forme suprême de l'évolution ? Merveille du vivant, "concentré de vif à haute intensité" ? Simple courant d'air ou Pokemon mutant ? Une seule chose est sûre : "l'angle mort est leur lieu de vie", et on ne peut poser les yeux sur eux sans qu'ils se pétrifient et meurent dans l'instant.
Après 700 pages d'études approfondies, je serais bien incapable de formuler une réponse claire quant à la nature de ces étranges créatures. Je vais donc botter en touche et inviter les plus courageux d'entre vous à se faire leur propre opinion en prenant part à cette traque démentielle, à cette quête du fameux "vif" ou "frisson" si cher au créateur de la Horde, plus que jamais convaincu que "le propre des grands poèmes est de contenir un frisson caché" !
A l'issue d'une lecture pour le moins exigeante, ils découvriront ce qu'il est advenu de la jeune Tishka, elle qui s'était mystèrieusement volatilisée un beau matin et dont les parents, Lorca et Sahar Varèse, accompagnés d'une solide troupe de compagnons (tiens tiens, une horde, encore ?) et avec le concours du Récif (une unité militaire spécialisée dans la chasse au furtif) ont remué ciel et terre pour la retrouver.

Autour de cette disparition - qui apparait d'abord comme un triste mais banal fait divers - Damasio invente une dystopie complexe et glaçante, savamment inspirée du réel. le monde qu'il imagine est à peine futuriste mais déjà terriblement flippant, et la société qu'il décrit est d'autant plus dérangeante qu'elle n'est finalement pas très éloignée, par bien des aspects, de celle que les observateurs les plus fatalistes nous prédisent déjà. Disparition progressive des libertés individuelles et de la notion de "vie privée", surveillance permanente, publicités omniprésentes, espionnage et marchandisation des données, ultra-libéralisme galopant, classification des citoyens, rachat des agglomérations par des grands groupes financiers : si Damasio voit juste, on a tous intérêt à déguerpir avant 2040 !
Heureusement, comme échappatoire à ces thématiques anxiogènes, on peut opter pour d'autres angles de lecture plus réjouissants, et s'attacher plutôt à l'esprit de meute, à la puissance indéfectible des liens d'amitié, aux nombreux exemples de fraternité dans la lutte, ou bien sûr à la belle ode à la famille qui tient une place centrale dans le roman.

Thèses anthropologiques et éthologiques, philosophie humaniste, souffle poétique ébouriffant et mise en garde contre les dérives sociétales à venir : il y en a ici pour tous les goûts, et si l'on est un peu sensible aux contorsions linguistiques, si on accepte de ne pas toujours tout saisir (voire par moment de n'y comprendre que pouic !), on restera forcément marqué par cette expérience inédite ! On passera même, peut-être, un bon moment.
Dommage que le message politique radicalement engagé et lourdement martelé à longueur de chapitres ait fini par m'assomer un peu, et que le charabia des 50 dernières pages soit par moment quasiment illisible pour le commun des lecteurs déjà largement éprouvé par l'aventure... A ce propos, ayons une pensée émue pour tous les traducteurs qui à travers le monde vont s'arracher les cheveux sur les anagrammes, les mots-valises, et autres "origamis littéraires quasi oulipiens" ! Champollion n'a pas dû transpirer davantage en décryptant ses premiers hiéroglyphes...
Les consignes de l'auteur ont pourtant le mérite d'être claires : pour se joindre aux furtifs, il faut comme eux "se méfier du langage, fuir sa précision qui incise, qui découpe et qui fragmente le monde, en avoir un usage organique bien plus viscéral et mortaméphique que signifiant, avec une prédominance massive des sons sur le sens, que seuls les poètes pourront jamais adouber". De même, pour comprendre la jeune Tishka, il est essentiel de "considérer les mots avec nonchalance comme des signes qui n'ont pas forcément à être exacts pour être compris - seuls l'intention et le ton de la voix comptants vraiment, au point d'être suffisants [...] à véhiculer un sens".
En v'là d'une sacrée gageure, hein ?

En conclusion, et au-delà du texte militant, un peu trop long et beaucoup trop politisé à mon goût (qui pourrait servir de manifeste aux gilets jaunes des décennies futures !), les Furtifs s'inscrit dans la lignée des grands récits de l'imaginaire.
Ce roman restera pour moi une œuvre rare, où Damasio s'impose définitivement comme l'Ecrivain de l'invisible, celui qui sait mettre des mots (et en inventer au besoin) sur des forces, des volutes d'air, des échos, des bruits blancs, des champs magnétiques, des ondes et des vibrations qu'il met en musique comme personne.
Ça ne veut parfois rien dire, ça veut parfois tout dire, c'est souvent très beau.
C'est Damasio.
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Par quoi commencer après la lecture de ce roman-pavé ? Par le souvenir de l'immense coup de coeur qu'avait été "La horde du contrevent" il y a quelques années, sans doute. de nouveau, l'auteur se lance avec brio dans un monde dystopique, avec une utilisation de la langue et de ses atours qui lui est bien particulière : ponctuation spécifique, néologismes, tournures oulipiennes... du grand art, de l'acrobatie, même !!!
Par contre, au bout de quelques pages (oui, bon, 300 pages ou plus, tout de même), j'ai quand même eu l'impression de tourner en rond. Je m'explique : certes, il y a un brin d'intrigue, avec la recherche de la petite fille disparue, et la pseudo-enquête sur les furtifs, il y a un contexte de dystopie pas inintéressant par certains aspects, mais finalement pas du tout poussé ni abouti. Les choses sont évoquées, mais au final rien de bien nouveau... Dans le précédent roman, il y avait une quête, la horde allait de l'avant, cela donnait du mouvement à l'oeuvre ; ici, j'ai eu l'impression de quelque chose de plus circulaire, comme enfermé, et, malgré ma fascination pour cette langue si particulière et ce beau travail linguistique, je me suis, oui... ennuyée...
Une certaine déception, donc...
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Il est des rendez-vous qui ne se passe pas du tout comme prévu et dont on sort abasourdi et un peu amer. Ma première rencontre avec la plume d'Alain Damasio, qu'on m'a pourtant souvent vantée, me laisse perplexe et je ferme Les Furtifs avec le souffle court. J'ai l'impression d'être passé à côté et de n'avoir pas su entrer dans cet univers si particulier.

L'histoire est dense. Peut-être trop. A trop vouloir vitupérer contre ce monde et ses travers, on risque de perdre le lecteur. D'autant que l'effort d'écriture, pour surprenant qu'il soit et bien qu'il serve le propos, complique la lecture. L'oeil accroche, le cerveau turbine et cela accentue l'impression d'essorage et de fatigue qui minent le plaisir de lecture.

Sur le fond, Damasio a choisi son camp. L'anarchie communautariste se pare de toutes les vertus face au méchant capitalisme père de tous les maux de l'humanité désenchantée. Je grossis le trait mais à peine et cela est plutôt dommage. Alors bien sûr, l'auteur est toujours l'otage de ses personnages mais avec un poil plus de nuance, je pense que la critique passerait mieux.

En un mot, je ne suis pas sûr que ce livre fasse vraiment réfléchir sur les dérives systémiques de nos sociétés. Au contraire, son côté caricatural est sans doute trop clivant pour susciter le débat. Pourtant, c'était une occasion en or d'où ma frustration car il faut le reconnaître, Damasio a une sacrée imagination… C'est pourquoi je reviendrai vers cet auteur pour mieux découvrir tout son talent.
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J'hésite entre 0* ou 5* alors j'ai mis une note entre les deux.
Il y a quand même un énorme potentiel. Dans l'imaginaire déployé, les idées, les symboles, la profondeur de certains personnages, et surtout dans la forme, dans cette volonté de renouveler la littérature, de jouer avec la langue et les mots. Pour tout ça, le roman mériterait la note maximale, parce que cette richesse et cette innovation font du bien dans le paysage littéraire.
Oui mais.
Oui mais Alain Damasio a des défauts qui me dérangent beaucoup.
Le premier, c'est celui de s'écouter parler. On dit aux auteurs qu'il faut d'abord écrire pour eux-mêmes, pour se faire plaisir, avant de penser à leurs lecteurs. Mais là, on est au niveau masturbation littéraire. Dès qu'il y a une bonne idée à développer, il en rajoute des couches et des couches. Soit avec des chapitres totalement inutiles dans l'intrigue mais qui servent uniquement à amener des délires oulipiens (wahoo, trente pages avec des aveugles qui écrivent des textes en n'utilisant qu'une partie de l'alphabet !). Soit avec des longs monologues politiques / philosophiques (un quart des pages du roman, à la grosse, en particulier la fin où s'entassent plein de bouts de dialogues décousus entre des personnages indéterminés à travers lesquels l'auteur essaie de caser toutes les idées qu'il n'a pas réussi à répéter plus de dix fois dans le reste du bouquin). Soit en répétant inlassablement les mêmes scènes pour rabâcher entre deux actions ses convictions politiques (le BrightLife, Porquerolles, Marseille, ...)
Ses convictions politiques, justement. Ca me gène beaucoup, parce que je les partage en partie. Mais là, c'est amené de façon lourdingue et incohérente. Et on retrouve exactement les mêmes ressorts (voire le même scénario, à quelques nuances près) que dans la zone du dehors. Car il semble que l'auteur fasse passer la politique avant l'imaginaire. Et ce n'est pas ce que je recherche dans la littérature de fiction. Pas de cette manière là, en tous cas. J'aime quand c'est suggéré, et équilibré entre les points de vue. Là, on a juste des gentils anarchistes contre le méchant système politique capitaliste établi. Les communautés qui veulent s'autogérer et vantent l'action pacifique, mais qui deux pages plus loin sont en train de tuer du flic et de la milice parce que c'est des méchants pions d'un méchant système. Bon, sur quelques pourcents du roman, ça aurait pu passer, à la limite. Mais là, non, pas pour moi.
Voilà, à mes yeux, Damasio a d'excellentes idées, mais il en fait trop quand il s'agit de les développer. Et toute la beauté et la poésie qui pourrait se dégager de l'oeuvre se retrouve étouffée sous les redondances, les répétitions, les inutilités et les hors sujets. Et toute la réflexion qui pourrait naître dans l'esprit du lecteur se retrouve éteinte par la voix de l'auteur qui lui martèle ce qu'il doit penser.
Bref, une grosse déception, dans le sens où j'avais de belles attentes qui ont été froidement douchées.
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3, 2, 1, voici mon avis concis sur le dernier Damasio : je n'ai pas aimé (paf, voilà voilà). Paradoxalement, malgré de nombreux passages imbuvables, j'ai eu pas mal de plaisir à le parcourir et je l'ai même fini. Moi, contradictoire ? Vous l'aurez deviné, la chronique s'annonce délicate, alors je préfère préciser que je suis là pour donner mon petit avis personnel (pour ce qu'il vaut) sur la forme du roman et pas sur son fond. le niveau de philosophie là-dedans est trop grand pour que je discute les idées (que je partage d'ailleurs dans l'ensemble, à mon propre niveau de madame-tout-le-monde). Je suis là pour expliquer pourquoi il m'a fait pester, pourquoi j'ai failli l'abandonner dix fois, pourquoi je ne l'ai finalement pas fait et pourquoi ce genre d'écrit peut provoquer chez un lectorat l'exact opposé de son but initial : rendre hermétique le public à la cause de Damasio plutôt que de lui donner envie de la rejoindre. Et comme je reproche en premier lieu à l'auteur l'art d'écrire beaucoup pour ne pas dire grand chose, je vais essayer faire au plus court.

Ce serait quand même con que l'hôpital se foute de la charité.

Laissez-moi faire les présentations. Alain Damasio est un touche-à-tout inclassable, mais globalement on peut lui coller les étiquettes de penseur, philosophe et écrivain francophone. Il écrit peu, mais les rares roman qui sortent font souvent du bruit. J'ai lu de lui La Zone du Dehors, une dystopie futuriste engagée que j'ai absolument adorée, et La Horde du Contrevent qui assume une science-fiction musicale et atypique. Les Furtifs se situe au croisement de ses deux prédécesseurs : c'est une dystopie chantante profondément engagée (si si, ça veut dire quelque chose, on y reviendra) qui dépeint un futur techno-crasseux pour le citoyen devenu l'ultime marchandise à négocier au plus offrant. Les villes sont privatisées et le citoyen hyper-connecté pressé, stimulé pour générer du data que le Système digère ensuite pour lui resservir bien chaud, pour son plus grand ravissement. En bref Alain Damasio dépeint une servitude confortable et consentie basée sur l'ultra-surveillance et où l'invisibilité dérange. Or il existe des créatures de légende, les furtifs, aux incroyables facultés de dissimulation. le fantasme de l'invisible pour les résistants à Big Data, le cauchemar de l'invisible pour ses sympathisants. Lorca, le protagoniste principal, traque les furtifs qu'il soupçonne d'avoir enlevé sa fille Tishka.

On comprend tout de suite que le livre a deux niveaux de lecture : d'un côté le père qui cherche sa fille disparue en milieu furtif, et de l'autre la Grande Leçon anti-Système. Et quelle ironie, en fait, que les moments les plus touchants et les plus réussis du roman soient des moments simples d'une vie de famille en reconstruction.

Le premier niveau de lecture est ce qui m'a fait tenir bon dans la tempête désastreuse de la Grande Leçon morale du roman. Lorca est un personnage solaire qui dégage bonté et sympathie dès le début. Sa quête pour retrouver sa fille m'a touchée dans mon coeur de maman et Alain Damasio a trouvé les mots justes pour faire de la paternité le fer de lance du roman. La maternité est présente en second plan en la personne de Sahar, qui à l'inverse de son ex-compagnon a fait le deuil de sa fillette. Elle est distante, cartésienne et professorale (c'est par ailleurs son métier) et je ne l'ai pas particulièrement appréciée. Derrière ce couple anti-Système dont on suit la reconstruction laborieuse à mesure qu'il progresse sur la piste de Tishka, s'agglutine une troupe hétéroclite de marginaux. La plupart est sympathique (dont deux au moins aussi attachants que Lorca), mais d'autres hélas sont de vrais calvaires de lecture.

Les romans de Damasio demandent de l'attention - on n'en lit pas "juste" pas cinq pages en cuisant un gigot. Tout comme dans La Horde du Contrevent, Damasio attribue un symbole à chaque protagoniste majeur. Un récap est mis à disposition en début de livre, bien qu'on les retienne assez rapidement puisqu'il y en a six à tout péter. Ces marqueurs fluidifient les changements de narration et dynamisent le récit. On vit parfois une même scène simultanément à travers plusieurs regards, le roman est une sorte de collectivité à laquelle chacun participe à un degré différent (premier degré Lorca, évidemment). Dans tous ce fatras de protagonistes chacun s'exprime à sa façon très reconnaissable, mais l'idée a été poussée trop loin : si certains s'expriment de façon reader-friendly, d'autres le font par phrases argotées, néologismes et anglicismes djeuns-wesh démodés ou termes techniques incompréhensibles. Si déjà les personnages concernés ne vendaient pas du rêve (on est souvent à la limite de la caricature voire du recyclage de persos des romans précédents), leur illisibilité n'a pas arrangé leur cas. Ces passages indigestes là, qui ont sans doute demandé beaucoup de temps à la rédaction, je les ai sautés par dizaines sans que ça ne me handicape pour la suite.

Alors pourquoi cette manie de jouer avec les mots et de s'écouter parler au détriment d'une lecture sereine, si finalement ça n'apporte rien ?

Je pense que la réponse vient de l'amour de l'auteur pour sa langue et ses idées. Ses romans sont des exutoires où il s'écoute disserter et Les Furtifs ne fait pas exception. C'est flagrant dans le design écrit de ses personnages, dans leur narration propre, dans la forme du texte volontairement alambiquée et aussi dans les leçons anti-Système lourdes d'une dizaine de pages qui s'enchaînent à la pelle. J'ai le sentiment que plutôt que de penser au lecteur au bout de son clavier, Damasio a surtout pensé à se caresser lui et ses idées dans le sens du poil. J'incarne sans doute tout ce qu'il débecte en raisonnant ainsi, mais quand on dort Système, qu'on vit Système et qu'on travaille Système malgré soi, on n'a pas forcément l'énergie en fin de journée pour se lancer dans un plaidoyer qui va nous en rabâcher les oreilles encore une fois. J'ai fini par développer une réaction épidermique à l'approche de ses sermons, dont pourtant je partage les idées. le résultat, c'est un livre dont la lourdeur du message n'est contrebalancée que de justesse par la fibre paternelle de Lorca et le mystère des furtifs.

Il y a toutefois des passages bien dosés. L'importance du rythme, des vibrations et des schémas musicaux chez les furtifs (qui sont de vrais trésors d'inventivité) donne du sens à ces passages dont on pourrait croire qu'il s'agit de slam. Dans un roman futuriste à la technologie malveillante, la bulle musicale furtive fait beaucoup de bien. Ces passages aérés où on creuse leur mystère et leur biologie sont passionnants, même si à l'instar de la trame morale il y a beaucoup trop de répétitions, voire même beaucoup de trop de réponses. Mais il en faut, de l'air, pour oxygéner ce récit ! D'abord à cause des leçons de morale, et ensuite à cause de son côté hyper manichéen. Tout ce qui fait partie du Système est à chier, tout ce qui est marginal est encensé. Evidemment Damasio ne va pas prêcher pour une autre église que la sienne, mais de là à tenir un discours aussi unidirectionnel, c'est un peu fort de café. Toute technologie est mauvaise, tout est à jeter et rien n'est à sauver.

Mais moi ce que je ne sauverais pas, en l'occurence, c'est la vision rétro-gadget de la SF de Damasio. Son roman a l'air de sortir des années 90, la technologie fait cheap et on voit que son univers ne lui a servi qu'à nourrir son propos : il manque de travail et de profondeur. Je ne me le représente pas en dehors de ses villes. Il me semble avoir lu quelque part qu'Alain Damasio n'est pas un lecteur de SF, et si c'est vrai cela se voit : il n'a pas l'air d'être au courant qu'un message passe souvent mieux et rassemble plus d'adeptes en finesse qu'en force, quand il est phagocyté dans une intrigue qui n'a pas à souffrir de grands discours moralisateurs ~ c'est ce que fait la SF, man ! C'est vraiment dommage parce que ce genre de raisonnement (ce genre d'écrit) donne l'impression encore une fois que la SF(FF) vaut moins que les autres littératures. A cet égard Damasio aura au moins eu le mérite de faire lire un roman résolument classé SF à une élite philosophe qui en temps normal ne s'y serait jamais sali les mains.

Avec le recul, je me demande si le but initial des Furtifs, pour Alain Damasio, ce n'était pas de soulager sa pensée en la mettant par écrit, tout simplement.
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Roman d'anticipation, l'auteur nous plonge dans une France des années 2040 et sa société. Villes vendues à des opérateurs privées, avec circulation des personnes régulée selon son niveau de vie et où le numérique occupe toute la place. Et au centre du récit, Lorca, sociologue qui a perdu sa fille, mais pas la volonté de la retrouver. Il explore donc la piste des furtifs.
Alain Damasio explore cette société du tout-contrôle qu'il craint et nous propose d'autres voix, d'autres chemins à travers le parcours des personnages. On retrouve le style de l'auteur, sa passion pour la langue mais j'ai un peu moins accroché que les précédents romans. On y trouve des scènes d'action très réussies, des rencontres avec des groupes alter passionnantes mais... parfois des longueurs, un ou deux personnages principaux avec qui j'ai eu du mal à accrocher, alors que certains secondaires attirent mon attention. Avis mitigé au final.
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