Même dans ses meilleures pièces, l'auteur a cédé au péché mignon de nos écrivains: la paresse. J'entends qu'il n'a pas toujours ce culte de la perfection absolue qui peut laisser dans une oeuvre des fautes, mais non pas des négligences. Il n'a presque aucune page où quelque vers ne clame : «Je suis ici par tolérance, parce qu'on s'est lassé de chercher.» Or ce vers mal venu ne tue pas le poème, sans doute; il le défigure pourtant, comme une mèche dérangée dans une belle coiffure. L'artiste a le devoir de faire de son mieux, quoi qu'il en coûte. Il n'y a pas d'excuse, en vers, pour le mètre sciemment faible, l'adjectif franchement banal, la cheville qui s'étale à ciel ouvert.
Je m'étonne que notre public littéraire ne remarque pas davantage ce poète délicat et subtil qu'est Alphonse Beauregard. Son unique volume, Les Forces, vieux de quelques années déjà, n'est guère connu que d'une élite: il mériterait l'attention sérieuse de quiconque s'intéresse à voir notre littérature, délaissant un peu ses traditions étroites, s'engager dans des voies neuves et élargies.
Enregistrement de l'événement virtuel sur Eugène Seers/Louis Dantin à l'occasion de la parution de l'ouvrage de Pierre Hébert «Vie(s) d'Eugène Seers / Louis Dantin : une biochronique littéraire» et du documentaire de Stéphanie Lanthier.
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Écoutez le documentaire ici : https://www.usherbrooke.ca/dall/recherche/projets-de-recherche/louis-dantin/