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Lady M, une vieille dame de plus de quatre-vingt ans, immensément riche, se lie d'amitié, s'éprend de Lambert, un jeune plagiste d'une vingtaine d'années.
Des grandes aventures vont se passer entre les deux. L'auteur nous fait voyager de la Guadeloupe vers Marbella, puis à New-York.
Un joli roman, sauf que le choix du vocabulaire comme les actions sont souvent si vulgaires, souvent portées vers le sexe, le cul, le fouttre, que je ne mettrais pas ce livre entre toutes les mains.
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! 6 étoiles !
Roman noir – très noir – au réalisme cru – très cru – , La vieille qui marchait dans la mer fait partie des quelques ouvrages signés San-Antonio où le célèbre commissaire n'apparaît pas.

Un couple de vieux filous sur le déclin, Lady M. et Pompilius, est rejoint par Lambert, un jeune premier de soixante ans leur cadet. Ce dernier va se retrouver pris sous l'aile de Lady M., sous le charme, qui a décidé de le former à l'arnaque avant de raccrocher.
Une relation aussi glauque que contre nature va alors se nouer entre eux deux, au grand dam de Pompilius : « Milady, haridelle décharnée, pétasse désarmée, louche et torve vieillarde aux desseins tortueux, boiteuse irrémédiable, impératrice des garces, malfaisance éperdue, fleur de charnier presque cha­rogne, poison rare, vacherie en décomposition, infâme, mocheté ridicule, banqueroute humaine, ab­jection banale, fleur vénéneuse carnivore et flétrie, femelle qui ne mouille plus mais qui suinte, sor­cière, gorgone, polype, excroissance, dépravée, cauchemar : je t'aime. »

À ce trio diabolique (une constante dans l'oeuvre de Frédéric Dard) va se joindre Dieu (!), en tant qu'interlocuteur privilégié (et passif) de Lady M. qui n'hésite pas à lui confier ses états d'âme : « Ô mon Dieu ! Mon Dieu ! ne permettez jamais que je renonce ! Faites que toujours subsiste cette louche faim d'amour ! Cet émoi qui me préserve de la mort ! Cette attente infernale qui accélère les battements de mon coeur ! Je suis une vieille salope, Seigneur ! Une femelle sans chaleurs qui n'a plus que de tristes approches pour combler son vieux cul défoncé ! Gardez-moi cette pitoyable frin­gale de chair fraîche, Dieu d'infinie bonté ! »

Arnaque, amour, sexe, dépravation, jalousie… mais également réflexion sur la vieillesse et la dé­chéance (« Chaque jour me tue et les jours de mon âge sont plus meurtriers que les jours des êtres jeunes. »), La vieille qui marchait dans la mer est un authentique chef d'oeuvre, qui fait le lien entre la truculence des San-Antonio (175 romans) et le côté noir des Frédéric Dard (100 romans).
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Un San-Antonio sans le commissaire éponyme, est-ce bien sérieux ? Oui, trop sérieux même. Quand Frédéric Dard abandonne ses délires habituels pour un propos moins futile, qu'en reste-t-il ? Pas grand-chose en fait, sinon une écriture plate et vulgaire qui d'habitude sauvée par une truculence, une humanité et une joie de vivre communicatives, ne l'est plus ici. La fin, qui donne quelques clés de lecture et l'originalité de ce personnage de vieille rombière ne suffisent pas à faire de ce roman une réussite.
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Daniel Fattore a lancé le challenge San-A...

je m'attéle donc à la relecture de ce livre, et si j'en ai le temps, je regarderai également le film...
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Avec Frédéric Dard, en fait de conte de féees, on a un conte de fesses.
Toujours ce florilège d'expressions imagées voire de néologismes calembourdesques.
Et des coqs-aux-ânes à plaindre ces deux pauvres animaux (le coq et l'âne) qui ne savent plus à quel sein se vouer...
Mais cette histoire de passage de témoin est aussi l'histoire d'un naufrage savamment mis en scène.
Virginie Langlois, dans "La Grande Eclaire", l'écrit:
"Tant qu'à plonger, autant plonger sans éclabousssures."
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Mon avis :
Voilà un San-Antonio que j'ai pu lire jusqu'au bout. Car, voyez-vous, mon cher et tendre est un adepte de San-A et possède dans sa table de nuit toute une série de (vieux) bouquins de cet auteur. J'ai essayé, plusieurs fois, d'en lire, mais "Fleur de nave vinaigrette" ou encore "L'histoire de France par Béru" ne m'ont pas passionnés, c'est le moins que l'on puisse dire, et je les ai lâchement abandonnés.
Avec ce San-A-là, rien de tout cela. Je suis rentrée sans trop de difficultés dans la narration, et me suis retrouvée avec délice dans les années 80 où l'on comptait encore en francs, où les téléphones portables n'existaient pas, ni les connexions internet et autres ordinateurs. Un vrai dépaysement, je vous dis.
Une utilisation des synonymes de la langue française des plus délectables, dont certains vocables surannés m'ont ravi.
Un bémol toutefois : le détective de l'agence suisse, chargé de faire la lumière sur un virement douteux, meurt bien facilement devant la fenêtre de Lady M....
L'avis de mon mari :
"Pas un des meilleurs San-A, j'ai attendu Béru et le commissaire, mais nada ; et puis la vieille n'en fini pas de finir" (sic).

Lien : http://motamots.canalblog.co..
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« Ah ! comme la vie est brève et interminable dans sa brièveté ! »
(San-Antonio «La vieille qui marchait dans la mer»)

Je savais qu'en dehors des aventures du commissaire, l'écrivain a utilisé le pseudonyme San-Antonio pour une dizaine de romans n'ayant aucun rapport avec le commissaire, Bérurier et et tout le toutim. En les lisant je fais d'une pierre deux coups: je continue non seulement mes lectures (et mes essais, évidemment) mais aussi ma progression dans la liste féconde des oeuvres de Frédéric Dard.

Et c'est ainsi que j'ai fait connaissance avec le livre qui s'intitule «La vieille qui marchait dans la mer».

Lady M. est un vrai crack en arnaque. Presque toute sa vie elle plume et fait chanter avec élégance les riches de tout poil. Pompilius est son complice dans toutes ces escroqueries. Il porte aussi le titre de son ancien amant et de l'ancien diplomate roumain. On dirait Bonny and Clyde, mais Lady M etPompilius sont des vieillards âgés plus de quatre-vingt ans…

L'action commence en Guadeloupe, où nos octogénaires sont en train de triturer le victime suivant. Pour calmer l'arthrose qui la martyrise, Lady M marche dans la mer, couverte de bijoux, appuyée sur une canne, au bras de Lambert, un moniteur paresseux, qui ne sait que faire de sa jeune vie. A la fin de chaque promenade, Lady M lui glisse un billet de 500 Francs dans son slip de bain.

Un beau jour, elle se fait voler l'émeraude par ce jeune plagiste. Au lieu de punir Lambert, elle décide de le prendre sous son aile, de le faire partager leur vie d’aventure et de le former à l'arnaque.

"— Bien que je sois très riche et très âgée, je suis toujours d'une activité débordante, selon l'expression consacrée. Je n'ai personne au monde, sinon ce compagnon presque aussi vieux que moi. Il fut mon amant : il est resté mon complice. Il ne me déplairait pas d'avoir un dauphin à défaut d'enfant. Quelque chose me dit que nos existences, à vous comme à moi, y gagneraient. Je vous ferais découvrir l'aventure, Lambert. Et vous, eh bien vous me réchaufferiez de votre présence. Si vous acceptiez, au début, Pompilius vous fera la gueule, mais il s'habituera et je gage qu'il finira par éprouver de l'amitié pour vous. Non seulement vous êtes un être disponible, mais de plus, vous êtes un homme en peine. A quoi bon filer du mauvais coton dans cette île pour cadres supérieurs en congé ? Les Antilles, quand on n'est pas créole, c'est huit jours de vacances et rien de plus. Moi, j'y suis venue pour une affaire, Lambert. Sitôt qu'elle sera traitée, je repartirai. Voulez-vous faire un essai et venir avec nous ?"

Ainsi naît un trio biscornu: primo, Lady M, une haridelle et une carne, deuxio, Pompilius, «Lord Ducon», «diplomate de mes fesses» et, tertio, Lambert, un «jeune godelureau chapardeur». A travers les pages de «La vieille qui marchait dans la mer», ce couple de truands va écumer l'Europe, résister aux efforts des détectives pas tombés de la dernière pluie, et s'aborder même à la Cosa Nostra...

C'est bien intéressant de comparer l'écriture de Frédéric Dard des années 50 (je suis en train de lire ces san-antonio de cette période-là) avec celle des années 80 («La vieille qui marchait dans la mer» a été écrite en 1988).

Dans «La vieille qui marchait dans la mer» je vois déjà un maître qui se focalise avec finesse sur l'intrigue, le langage coloré et des personnages frappants, crus et émouvants à la fois.

C'est une histoire à double fond, un roman où l'aventure, comme une couche superficielle, jouxte et cache le désespoir, la vieillesse et la démence. La vieillesse sans fard est le thème principal du roman, l'odyssée des escrocs est fait partie du décor, pas plus. C'est pas du tout un roman de suspens, plutôt un roman psychologique et dramatique, un roman des moeurs.

Lady M, héroïne principale du livre, vit dans un passé qu'elle réinvente. Comme Shéhérazade, elle cache mille et une histoires, elle se file des souvenirs mais peu à peu elle retombe en enfance… Drôle d'ironie de vie!
Lady M a quelque chose de Méphistophélès. Peut-être c'est son allure, sa verve physique ou son jeu auprès des gens qu'elle se fait plumer. Elle est comme un caméléon qui change à tout moment. Sa solitude, sa futilité d'âme sont encore des traits soulignant ses racines infernales:

"— Ce n'est pas ta tante, n'est-ce pas? demanda Noémie. le diable n'a pas de famille."

Mais elle est de la nature humaine, car ses soliloques, sa auto-confession sont sa seule source de rétablissement, «son jardin secret, un coin de soi où l'on peut se libérer l'intime et cracher sa vapeur». C'est un système des monologues intérieurs, des confesses sans vergogne, sans retenu, à la brutale auprès du Seigneur. C'est le moyen stylistiquement truculent pour trancher le for intérieur de Lady M et puis de Lamber devenu son élève assidu.

« Ô mon Dieu ! Mon Dieu ! ne permettez jamais que je renonce ! Faites que toujours subsiste cette louche faim d'amour ! Cet émoi qui me préserve de la mort ! Cette attente infernale qui accélère les battements de mon coeur ! Je suis une vieille salope, Seigneur ! Une femelle sans chaleurs qui n'a plus que de tristes approches pour combler son vieux cul défoncé ! Gardez-moi cette pitoyable fringale de chair fraîche, Dieu d'infinie bonté ! »

Des répliques savoureuses et inventives sont encore un point fort, surtout les dialogues jouissifs et grotesques entre Lady M et Pompilius, devenu un hymne à la désinvolture, au sarcasme et à la grossièreté.

Le tempo et le sujet ficelé, le style vif, tranchant et drôle, le language coloré sont les traits qui unient tous les romans signés San-Antonio, polars ou non. Si vous voulez voir un San-Antonio mûr, connaisseur, «La vieille qui marchait dans la mer» est un choix impeccable.

À titre de conclusion, je voudrais dire que j'ai passé un très bon temps avec ce roman, un peu cru, grinçant, parfois dérangeant, sur le désespoir de vieillir quand on a mal vécu.

4.0/5
Lien : https://autodidacteblog.word..
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Lady M est vieille mais ne veut pas l'être. Elle escroque avec son vieil amis riches industriels et princes. Elle tente de retrouver la jeunesse de son corps et de sa sexualité décrite sans vergogne. Mais un jour elle se fait voler par l'un d'eux sa bague par un jeune et riche homme. Elle décide de le prendre comme élève. C'est donc la vie commune de personnes âgées qui recherchent la jeunesse perdue et un jeune qui cherche un sens à sa vie. C'est cru, souvent hilarant, parfois émouvant, toujours pertinent sur l'analyse psychologique des personnages et de leurs relations.
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bien sur, c'est un peu "crash" mais j'ai été très émue par cette vieille dame.
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Je participe au défi San-Antonio de Daniel FATTORE ... je me suis inscrite pour lire "la vieille qui marchait dans la mer", une relecture donc du chef d'oeuvre de Frédéric Dard...

et tout de suite, la magie du verbe du père de San Antonio agit de nouveau... un tourbillon de bons mots et d'imagination... il n'y a plus qu'à se laisser emporter de nouveau.

Lady M parcourt le monde au côté d'un ancien diplomate roumain Pompilius Senaresco... complices de toujours, vieiux escrocs retirés en Guadeloupe pour y couler des jours heureux... mais...
Lady M a 85 ans, fait la rencontre de Lambert Crissier, un garçon de plage qui essaye de l'arnaquer...Soixante ans les séparent... elle l'arrachera à sa médiocrité, il la gardera en vie... elle décide d'adopter Lambert ...

Lady M et Pompilius ont été amant, puis un jour, la vieillesse venant elle lui dit : "Pourquoi s'obstiner a faire du bouche-à-bouche à un amour mort ? ... Soyons de rentier de la passion..."

Pompilius s'inquiète de l'arrivée du jeune homme...
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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