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3,38

sur 376 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai mis du temps à entrer dans l'histoire et l'écriture de l'auteure.
Toute la première partie qui se passe sur cet énorme paquebot de croisière m'a un peu ennuyée. Peut-être parce que Rose, le personnage principal, s'ennuie.
Rose est avec ses deux enfants, Gabriel, 15 ans et Emma, 7 ou 8 ans, sur cet immeuble flottant lorsque réveillée en pleine nuit par d'étranges bruits, elle assiste au sauvetage de migrants en perdition. Rose enjambe un cadavre, elle croise le regard d'un jeune africain ( Younès) qui lui fait penser à son fils, et dans un geste impulsif, elle lui donne le portable de Gabriel. On peut dire que c'est l'élément déclenchant. Ce récit initial a une certaine force mais, ensuite le propos va s'étirer en longueur sur le mal-être de Rose qui semble être à la croisée des chemins.
Doit-elle quitter son mari alcoolique? a-t-elle raison de quitter Paris pour s'installer à Clèves, au pays basque, lieu de son enfance?
La vie de Rose se déroule entre travail et famille, comme pour beaucoup! sans grandes péripétie, avec parfois des appels téléphoniques de Younès auxquels elle ne répond pas. Mais ces sonneries, où c'est une photo déjà un peu ancienne de de Gabriel qui s'affiche, maintiennent le lien.
Rose est dans l'hésitation sur la conduite à tenir. Va-t-elle en faire plus pour Younès? Je ne dévoilerai pas la décision de Rose, ni la suite de l'histoire, mais je dois dire que j'ai fini par être embarquée. le récit est livré brut, sans commentaires, la petite musique de l'écriture non conventionnelle de Marie Darrieussecq a fini par me séduire.
mais je reproche à cette forme de ne pas vraiment transmettre l'émotion. Il y a dans ce livre quelque chose d'un peu froid et distancié qui m'a gênée avec un tel sujet. Mais quel est au juste le sujet? C'est finalement beaucoup moins l'histoire de Younès que celle de Rose.
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"Elle eut ce réflexe, de tendre la main vers eux, d'essayer quelque chose, mais."
S'il y a une phrase qui pouvait résumer le roman ce serait celle-là.

Elle, c'est Rose, psychologue mariée à un agent immobilier trop porté sur la bibine et maman de deux enfants, ado et pré-ado. Elle a une famille banale, pas trop inconfortable. Mais.

Eux, ce sont les migrants qui en pleine nuit sont sauvés par le personnel du paquebot de croisière sur lequel Rose et ses enfants passent quelques jours en Méditerranée. Parmi Eux, il y a Younès, un adolescent nigérien auquel Rose va donner le portable de son fils. Portable qui va devenir lien à la foi sacré et honni. Une fois rentrée à Paris avec ses enfants et au moment où la famille prépare le déménagement vers le Pays basque natal de Rose, elle reçoit l'appel de Younès. Elle veut le revoir, le retrouver. Mais.

Et ce "mais" qui clôt brutalement la phrase, c'est tout un roman. Un roman fait de tergiversations, un roman qui n'arrive pas, à l'image de sa non-héroïne, à se décider, à choisir entre le passé et le présent, entre le Elle et le Je, entre le dialogue et la narration, entre la phrase courte (1 mot) et la phrase longue (14 virgules).
Partir, rester, revenir, quitter...
Faire, laisser faire...

Et au milieu, une question, centrale : Qu'est-ce qu'avoir un toit ? "Tout est là, dans habiter", dira le mari. Qu'est-ce qu'être chez soi ?
Pas de réponse. Une histoire. A laquelle j'aurais aimé adhérer complètement mais le choix d'une syntaxe froide, brève donne un rythme essoufflant, une urgence du récit qui m'a laissé en-dehors, extérieur aux dilemmes de cette Mère toute retournée par ce jeune migrant (une Mère à l'envers ?).

On soulignera toutefois l'intelligence de l'auteure de faire un roman qui ne soit ni misérabiliste, ni culpabilisant, ni moral.
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Marie Darrieussecq aborde ici le thème de notre rapport aux migrants. Je ne ferai pas le pitch du livre : il a déjà été largement présenté dans tous les médias. Est-ce pour cela d'ailleurs que j'ai eu le sentiment de ne pas être surprise par cette lecture ? L'auteur aborde son sujet de façon certes intéressante en faisant parler Rose, une mère de famille française, qui croise la route d'un migrant, alors que les protagonistes des livres écrits sur ce thèmes sont souvent des migrants… sur lesquels des auteurs non-migrants se projettent...
De nombreux points m'ont pourtant paru un peu trop attendus, voire caricaturaux. Oui, il est souvent difficile pour une famille, même relativement aisée, de se loger à Paris. Oui, il est plus facile d'avoir de bonnes intentions que de les mettre en pratique. Et oui, au-delà de la volonté réelle d'aider autrui, la vie est aussi faite de contraintes et de devoirs. En clair, la vie n'est pas manichéenne.
Marie Darrieussecq nous interroge donc sur notre courage et notre rapport à l'inconnu, alors que nous sommes (passivement ou de notre plein gré) conditionnés par une société de consommation et ultra-connectée qui donne l'illusion de tout est plus facilement réalisable mais qui peut socialement isoler. Et oui, et peut-être est-ce ce le message que j'ai préféré dans ce livre, Marie Darrieussecq cherche à démontrer que c'est face à l'imprévu, dans la spontanéité, et quand nous acceptons que notre vie soit potentiellement "à l'envers" que nos élans d'humanisme parviennent à prendre le dessus. Tout n'est donc pas perdu !
Lien : https://accrochelivres.wordp..
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La Mer à l'envers est un bon roman.
Voire un très bon roman.
Mais tout bon romancier aurait pu écrire La Mer à l'envers.
Les romans de Marie Darrieussecq ont une étrangeté caractéristique.
Chacun de ses romans surprend par une atmosphère unique.
Clèves, White, le PaysMarie Darrieussecq ne sait pas se répéter et à chaque fois, elle m'embarque dans un voyage étrange.
Oui, La Mer à l'envers est un bon roman mais dans lequel je n'ai pas retrouvé l'ambiance atypique de l'autrice.
Je n'oublirai pas le livre, mais j'oublierai le récit. Déçu.
Mon exigence pour cette autrice est forte.
Ou alors, si je considère l'oeuvre de Marie Darrieussecq dans sa globalité, peut-être que ce roman par sa conformité est une originalité en soi. le genre romanesque classique qu'elle se devait d'affronter cette fois.
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L'écriture très contemporaine de M Darrieussecq colle bien avec la thème, lui aussi très contemporain, qui est au centre de ce roman.
L'envers du décor, celui de la Méditerranée, mer de vacances et de loisirs pour les uns, mer d'angoisses pour d'autres.
Rose fait une croisière avec ses deux enfants pendant les vacances de Noël. Elle cherche à changer d'air. Au large de la Lybie, le navire croise une petite embarcation en détresse remplie de migrants. Dans le groupe, il y a Younès, un jeune kenyan qui veut aller en Angleterre.
Geste minimum d'humanité, les migrants peuvent monter à bord .... jusqu'en Italie où ils seront débarqués. Pendant ce bref voyage, Rose rencontre Younès. A la demande du jeune homme, elle lui donne le téléphone portable de son fils, sans savoir qu'il sera le lien ténu qui les reliera tous les deux pendant longtemps. Dix ans plus tard, Rose et Younès se rencontrent à nouveau à Londres. Des retrouvailles pleines d'émotion.
Un roman très actuel et, au final, optimiste.
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L'idée, sans doute issue de circonstances réelles, était bonne : confronter brutalement une mère de famille en croisière sur la Méditerranée avec un exilé en perdition sur un esquif surchargé de "migrants". le récit est malheureusement inutilement compliqué par l'histoire du couple brinquebalant : la femme ne voyage qu'avec ses deux enfants tandis que son mari est accaparé par son travail. Partie pour résoudre son problème personnel, ou à tout le moins prendre du recul, l'héroïne doit affronter une situation d'urgence qui, paradoxalement, l'aidera peut-être à trouver l'équilibre qu'elle recherchait.

Voulant "faire jeune", Marie Darrieussecq se force à utiliser une langue parlée qui n'est évidemment pas la sienne. Cela nuit quelque peu à la vraisemblance du récit.

Mais, malgré tout, ce roman présente d'une part l'intérêt d'initier partiellement le lecteur au parcours des migrants qui viennent buter chez nous et, d'autre part, d'interroger le lecteur sur l'attitude qu'il adopterait en cas de confrontation directe avec un réfugié.

Lâcheté, courage, instinct, sentiment, raison : sans tomber dans le mélo, ce roman modifiera peut-être le regard que nous portons sur cette frange de l'humanité à la fois si lointaine et si proche.
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Rose fait une croisière en méditerranée avec ses deux enfants. Ce voyage n'est pas vraiment son genre mais il lui a été offert, elle essaie d'en profiter. Et puis ça tombe bien bien: elle vient de déménager au pays basque, elle s'intègre difficilement dans ce nouveau lieu et son couple bat de l'aile. Une nuit, le bateau recueille des migrants en perdition. Elle assiste au sauvetage des naufragés: l'un d'eux, Younes, lui demande son téléphone. Elle accepte et donne le téléphone portable de son fils. Par ce geste, elle se lie avec le jeune homme, lien qu'elle entretiendra jusqu'à venir sortir Younes de l'enfer de Calais et l'accueillir au sein de la famille après leur retour en France.
Emprunté à mon club de lecture sans grande conviction, j'ai abordé ce livre avec beaucoup d'a priori. Finalement ça permet d'être moins sévère et de se laisser séduire par les aspects positifs. Qui sont essentiellement l'histoire touchante du lien de Younes avec Rose et de son arrivée dans la famille. le reste est peu crédible, un peu surfait mais je dois reconnaître que j'ai bien aimé. Et ce qui est bon signe, c'est que je me souviens bien de ce bouquin lu pourtant il y a deux mois. Donc pas une grande oeuvre, mais intéressant.
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Une jolie histoire, mais qui, je pense, ne restera pas très longtemps dans ma mémoire, peut-être parce que j'ai mis trop de temps à le lire, à en perdre le fil parfois.
La narratrice est psychologue et vit à Paris avec son mari et leurs deux enfants. Ils se préparent cependant à tout quitter pour partir dans le pays basque de ses racines, retrouver un peu de calme, de sérénité, et surtout de l'espace. Avant le grand départ, elle fait une croisière en Méditerranée avec ses enfants. Une nuit, ils croisent un bateau de migrants. Estomaquée par leur désespoir, elle se prend d'amitié pour un jeune africain qu'elle aide comme elle peut; notamment en lui donnant le portable de son fils.
Quand elle reprend son quotidien, elle peine à oublier, mais elle ne sait pas comment faire, quoi faire de cette charge. Quand il l'appelle au secours, elle répond et elle le prend sous son aile.

Une jolie histoire sous forme de conte finalement, conte moderne et actuel. J'ai trouvé parfois que cela manquait de profondeur, c'est mon petit bémol.
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Accompagnée de ses deux enfants Rose part en croisière en Méditerranée. Son mari qui boit de trop et trop souvent n'est pas venu mais cette coupure est une bonne chose pour Rose, elle a besoin de faire le point. Une nuit, le paquebot « un immeuble flottant (..) une ville rêvée, l'utopie à la portée des déambulateurs » recueille des migrants en pleine mer. Rose donne à un jeune migrant nigérien Younès le téléphone portable de son fils. C'est sa façon d'aider.

Ce geste partant d'un bon sentiment sans attendre un retour quelconque et sans chercher à paraître courageuse ou héroïque est un point d'ancrage. Dans la vie de Younes et dans celle de Rose. Ce personnage féminin s'interroge sur sa vie, sur ce qu'elle transmet à ses enfants et sur son couple. Loin d'être un cliché, Rose est un personnage contemporain par ses fragilités, ses réflexions, avec toutes ses ambiguïtés, tiraillée par l'envie d'en faire plus et celle de se protéger. de protéger sa vie et sa famille.

Ce sujet d'actualité est traité sans pathos ou larmoyant par Marie Darieussecq. Elle fait preuve d'un ton loin d'être grave où elle réussit à placer de la légèreté, à nous faire sourire et à rendre hommage à ceux et à celles qui tendent une main pour aider malgré tout. Sans leçon de morale ou de jugement, la politique migratoire est abordée par le prisme de Rose si proche de nous mais que que n'ai pas entièrement comprise.

Au final, il m'a manqué la petite musique et la grâce d'Il faut beaucoup aimer les hommes. Et cette fois ci malgré une belle humanité sans fard , Marie Darrieussecq n'a pas réussi à me convaincre totalement.
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Un roman sur les migrants... C'était bien parti, mais. Et tout est dans ce mais. Une fois descendue du bateau, je n'ai plus guère trouvé d'intérêt. J'attendais d'un roman traitant de ce sujet tirer matière à réflexion ou tout au moins être touchée. Or il n'en est rien. Les personnages comme les situations me semblent artificiels, plats. J'avais été touchée par la sensibilité et la langue de Maylis de Kerangal dans le magnifique "A ce stade de la nuit", par l'humanisme de Baudouin dans "La Roya est un fleuve", dérangée par le terrible "Encore" d'Hakan Günday. de "La mer à l'envers", il ne me restera que la beauté du titre et ce qui aurait pu être, mais.
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