999, A l'aube de rien du tout, tome 1

Cette bande dessinée qui devrait être un diptyque est écrite d'après le romain de Claude Daubercies. Elle raconte l'histoire de trois orphelins à la fin du Xe siècle, en 999. Ceux-ci vont sauver un bien étrange chat, immortel voyageur parmi les hommes, doté de dons télépathiques.

Je n'ai pas réussi à vraiment rentrer dans l'histoire qui m'a laissé de marbre. Elle est principalement faite d'une fuite en avant des trois enfants et de leur chat, poursuivi par l'église qui souhaite les mettre au bucher. Sur leur parcours ils vont rencontrer des gens bien intentionnés et d'autres beaucoup moins, mais on ne peut pas dire qu'il se passe grand chose. Ca manque cruellement de complexité dans les personnages, voire d'émotions, et d'un véritable fil conducteur et d'enjeu nous permettant d'accrocher.
Les dialogues m'ont paru très hachés, alourdis par des termes médiévaux oubliés. Ils laissent souvent la place à du texte narratif à la première personne. C'est Turolde, le chat immortel, qui raconte de manière un peu trop froide ce qu'il se passe.
Les dessins sont pas mal mais rien d'extraordinaire et la colorisation manque un poil de luminosité.

À l'aube du 1er millénaire, en l'an 999, trois orphelins survivent tant bien que mal dans une cahute. Leur existence va changer suite à deux événements : l'arrivée d'un chat au pouvoir psychique et la découverte d'un mystérieux artefact.
Si les graphismes sont très bien réussis, je l'ai trouve très beau, l'histoire manque de panache. En fait, j'ai eu du mal à m'immerger. Je n'ai pas ressenti d'empathie pour les protagonistes. Je les ai suivit dans leur parcours, mais pour aller où ?
Le côté chaleureux et étrange de ce mystérieux village, en fin de tome, m'a réchauffé le coeur.

Le chat, qui possède un don télépathique, m'a laissé un peu de marbre. On suit ses conversations sous la forme de parchemin, avec un certain détachement.

C'est une adaptation d'un roman dont l'action se situe à l'ère médiévale à une époque où l'Eglise avait droit de vie ou de mort sur tous les sujets. Les enfants n'étaient pas épargnés par la folie des hommes d'église.

A noter une préface qui nous indique que tout lecteur mâle normalement constitué doit devenir passionnément amoureux de Séréta qui est l'héroïne de cette histoire. J'ai été assez intrigué par cette préface et je ne demandais qu'à voir. Par la suite, je me suis aperçu que je n'étais nullement amoureux alors que je suis un mâle normalement constitué. Où le bat blesse ? Séréta n'est qu'une gamine de 12 ans si ce n'est moins !!! Là encore, à la place des éditeurs, j'essayerais sans aucun doute (en être censé) de ne pas pousser le lectorat à la pédophilie, mais ce n'est qu'une légitime remarque.

Ceci dit, la narration est très pesante. L'action n'est constituée qu'une d'une fuite de trois enfants dans la campagne pour échapper aux sbires de l'évêque qui cherche à protéger un secret lié à une vieille relique découverte par les enfants. A noter également un chat télépathe qui verse dans l'allégorie.

Je n'ai pas trop été emballé par cette première partie de ce qui doit constituer un diptyque. Il n'en demeure pas moins un dessin de très grande qualité.

Je n'ai pas été convaincue par ce premier tome. Pourtant la courte préface de l'auteur du roman mettait dans l'ambiance, explicitait ce qu'il avait voulu faire avec cette histoire.
La naïveté des enfants, le parcours de leur région pour un vain espoir, la présence du chat philosophe qui voit la bêtise humaine... Ca m'a fait penser à Candide de Voltaire. Pas vraiment un bon point. Surtout que je ne retrouvais pas l'ambition de l'auteur dans ce tome.
Des suites de fuites et de rencontres sans vrai but, sans passion ni suspense. de la bêtise humaine on en voit mais on n'en retire rien, on n'en apprend rien. Une description d'un monde pourri sans espoir ni prise de conscience... A ne pas lire si la nature humaine vous dégoute.
Les personnages ne sont pas plus convaincants. Turolde, le chat télépathe et omniscient, est très intéressant et original, il pouvait apporter quelque chose de bien. Mais qui finalement ne tient pas toutes ses promesses, sans prise de conscience, ni élévation des autres personnages. Lui ne sait pas vraiment ce qu'il fait avec les enfants. Nous non plus. Les trois orphelins sont un peu niais, pas rebutants mais un peu creux. Ils n'évoluent pas.
Les dessins ne sont pas désagréables mais ils ne sauvent pas le voyage raté.