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3,47

sur 1024 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
On rit toujours aux éclats à la lecture de cette incroyable "galéjade" écrite au beau milieu du 19e siècle. Flaubert avait, paraît-il, qualifié le roman de chef-d'oeuvre et on ne peut que tomber d'accord avec lui, d'autant qu'il y a dans la peinture des aventures de ce drôle de chasseur de lions, au-delà de la moquerie omniprésente, une certaine tendresse et même une admiration qui transparaît particulièrement dans l'hommage appuyé au Quichotte et à Cervantès. La construction de ce court récit me semble également admirable, transplantant le héros du vieux pays fermé (Tarascon) au pays neuf ouvert à toutes les aventures (l'Algérie coloniale). Daudet y révèle son sens aigu de la narration mais aussi beaucoup d'empathie pour l'humanité qu'il observe, y compris les personnages les moins recommandables. A relire sans aucun scrupule.
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Tartarin de Tarascon est un personnage, qui, dans sa ville du Midi, a une "réputation de héros" et de "Don Quichotte", avec ses aventures ou ses désillusions.
Un roman d'aventures très drôle, captivant et original.
Une écriture fluide, raffinée.
Un personnage attachant.
Très bon moment de lecture.
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Tartarin a vraiment existé. Il semble en effet que Alphonse Daudet se soit inspiré d'un de ses cousins, horticulteur, avec lequel il a fait un voyage en Algérie en 1861 : Henri Reynaud est en effet un personnage excentrique, coincé ente une épouse rigide, vertueuse et autoritaire et ses rêves d'aventures et d'évasion. de là à forcer le portrait, lui ajouter une hâblerie exagérée, voire une naïveté plutôt ridicule, il n'y a qu'un pas. C'est ainsi que naquit (pour une bonne part) Chapatin, puis Barbarin, et enfin Tartarin, chef des chasseurs de casquettes de Tarascon, grand chasseur devant l'Eternel.
A Tarascon (Bouches-du-Rhône) (ne pas confondre avec Tarascon-sur-Ariège, svp), Tartarin est une célébrité. Ses exploits, du moins tels qu'il les raconte, sont devenus légendaires, au point que lui-même se demande s'il ne les a pas réellement effectués. C'est bien le problème, un jour ou l'autre on se fait prendre à son propre piège, et voilà notre Tartarin contraint d'aller chasser le lion « pour de vrai » en Afrique. L'Afrique, pour les Tarasconnais (et la majorité des Français de l'époque) c'est ni plus ni moins que l'Algérie, département français depuis la conquête en 1830. Ses aventures africaines sont moins glorieuses, mais c'est nanti d'un chameau qu'il revient au pays, et la peau d'un vieux lion aveugle lui ouvre toutes grandes les portes de la gloire.
Alors bien sûr, le trait est gros, forcé, « hénaurme » pour tout dire, trop gros pour être vrai. Assez toutefois pour que les Tarasconnais s'en vexent, et même qu'un certain Barbarin se sentant visé, élève une protestation. Mais derrière la galéjade, le portrait psychologique est finement tracé : des Tartarin il y en a partout, sans doute moins vantards, moins m'as-tu-vu (et encore), des qui s'attribuent des exploits imaginaires, et des qui pour épater les filles s'inventent des vies de héros…Tartarin n'est pas un héros, je ne suis même pas sûr qu'il soit un anti-héros. Bien sûr il est risible. Mais est-il pour autant ridicule ? Au fond c'est un grand naïf, victime de sa propre folie. Mais autour de lui, ces braves Tarasconnais qui jouent de lui en profitant de son propre aveuglement, tout comme ceux qui l'ont honteusement berné en Algérie, comment les qualifieriez-vous ? La faconde, l'accent, bien sûr c'est du soleil dans la voix, mais les méchancetés, les traîtrises, les coups tordus, même dits « avé l'assent », restent des méchancetés.
C'est du reste un reproche qu'on a fait à Alphonse Daudet, et après lui à Marcel Pagnol : ils auraient folklorisé la Provence, en comparaison d'écrivains plus « authentiques » (comme aurait dit Ugolin) comme Jean Giono ou Henri Bosco. Soyons sérieux, tous quatre sont d'immenses écrivains (il est temps qu'Henri Bosco soit lui aussi réhabilité), et tous quatre ont aimé éperdument « leur » Provence, qui n'était pas forcément la même pour chacun d'eux : les deux premiers racontent la Provence de la plaine et des collines, et les deux derniers celle de la montagne. Pour utiliser une formule un peu passe-partout, mais en l'occurrence assez juste, il me semble, Daudet et Pagnol se sont attachés à décrire des types provençaux, alors que Giono et Bosco, à travers eux, ou à partir d'eux, cherchent à décrire l'âme de la Provence


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J'ai beaucoup aimé cette oeuvre pleine de justesse et d'humour.
Daudet suit les pérégrinations d'un Don Quichotte/Sancho Pança provençal, pris entre son désir d'aventure et sa fâcheuse tendance à procrastiner. L'intérêt de son égo surdimensionné de méridional l'exigeant, il part courageusement affronter les lions de l'Atlas ; en Algérie, ses espérances exotiques viennent se heurter à une réalité très triviale, où il est la dupe de tous.

Si l'histoire en elle-même ne casse pas trois pattes à un canard et est entièrement façonnée avec l'intention de faire rire les enfants, Tartarin est un personnage plutôt attachant, car pris au piège de ses rêves et profondément naïf. le récit est plutôt efficace, le ton mordant mais pas méchant, et le portrait du bourgeois héroïque dans les mots et couard dans les actes est très réussi. Je penserai à Tartarin la prochaine fois que je croiserai ses descendants dans les grandes villes touristiques, où des caricatures sans goût viennent payer à des professionnels de l'entourloupe un prix exorbitant pour grimper la tour Eiffel, écouter du Mozart costumé à Vienne ou se laisser porter par une gondole à Venise, pour le seul plaisir de pouvoir prouver de retour chez soi, un bon millier de photos à l'appui, qu'on y est allé pour de vrai.
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un livre que j'adore, ce personnage d'alphonse Daudet, est un de mes préféré. l'histoire en deux parties est vraiment très bien construite. on y découvre que les gens du sud , malgré leur réputation, n'exagère jamais, c'est le soleil qui est la cause de tout.
l'histoire de ce chasseur de casquettes de tarascon, qui par ses , non dit, est obligé d'aller chasser le lion en algérie, est truculente, savoureuse a souhait..
et je la savoure de temps en temps. pour cette oeuvre, ainsi que les lettres de mon moulin, je me suis fendu, d'une belle édition, reliée cuir. elle le mérite...
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Quelle cohue! Tarascon est en effervescence. Toute la ville est venue acclamer le départ de Tartarin. Le brave homme se rend en Algérie chasser le lion. Le voilà vêtu d'un pantalon bouffant, d'une petite veste collante et d'une large ceinture. Une chechia rouge est posée chichement sur un pan de son crâne rasé. Ne riez pas ! l'homme est terrifiant : deux fusils reposent sur ses épaules, un couteau de chasse et un revolver tiennent à sa ceinture et sa bedaine est barrée par une cartouchière. Lions de l'Atlas, prenez garde ! C'est ainsi paré que Tartarin de Tarascon parcourt notre imaginaire. Nous connaissons tous ce personnage truculent et grotesque, même sans avoir jamais ouvert le récit de ses aventures. C'est une caricature du méridional avec sa verve et ses exagérations. Mi Don Quichotte, mi Sancho, il se monte la tête en brassant mille histoires et chimères sans jamais parvenir à rompre la monotonie de sa vie provinciale. Jusqu'au jour où, bousculé par les Tarasconnais, il se voit contraint de partir à l'aventure. le récit du voyage d'un Tartarin naïf et ridicule dans une Algérie en cours de colonisation est un régal. Mais ce qui m'a le plus surpris, c'est qu'au-delà de cette galéjade, Alphonse Daudet dépeint au vitriol une colonisation balbutiante basée sur la violence et la domination. Il caricature également l'orientalisme qui macère l'esprit de ses contemporains. « Les aventures de Tartarin de Tarascon » ne se limitent donc pas à une simple farce destinée à un jeune public. C'est un chef d'oeuvre d'esprit et de drôlerie à lire et à relire.
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Que voilà une lecture rafraichissante ! Daudet narre avec tellement d'ironie et de malice Tartarin qu'on se prend de pitié pour ce "pauvre couillon" .
On suit avec plaisir les aventures de ce personnage burlesque et profondément naïf .
Un classique léger et divertissant tout empli des accents chantants du sud et sentant bon un parfum d'aromates et de lavande.Tout à la fois un roman d'aventures et une farce dans un style au rythme régulier plutôt agréable à lire et assez moderne .
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Le héros de l'histoire, Tartarin, est aussi le héros de Tarascon car « Comme chasseur de casquettes, Tartarin n'avait pas son pareil ! ». Faute de gibier, ce sport, de toute évidence ridicule aux yeux d'Alphonse Daudet (à une époque où le ball trap n'existait pas), est davantage qu'un pis-aller pour les tarasconnais et Tartarin en est le champion hors catégorie. Lecteur féru d'aventures et frustré de vivre dans son petit village paisible où les « teurs » ne se bousculent pas, Tartarin a le verbe haut et confond souvent rêves et réalité. « Tartarin n'était pas un menteur. Comme tout homme du midi, il ne ment pas, il se trompe ! » Grave erreur que cette ultime fanfaronnade ; il vend la peau d'un lion de l'Atlas avant de l'avoir tuée !

Tous ne sont pas aussi oublieux que lui, et des esprits moqueurs le font glisser hors de son piédestal confortable. Son moi-Don Quichotte, qui ne s'occupait que de communication jusqu'alors, décide enfin de passer à l'action !... au grand dam de son moi-Sancho Pancha qui se contenterait de patachonner… Il quitte son village pour Marseille et s'embarque pour l'Algérie en se jurant de ne revenir qu'une fois avoir tué un lion. Après tout, il a toujours su qu'il avait l'étoffe d'un aventurier !

Mais vouloir et pouvoir sont deux choses différentes. Son aventure s'avère vite mal embarquée, au sens propre comme au sens figuré, souffrant du mal de mer tant en bateau qu'en chameau, le pauvre Tartarin va de désappointements en déceptions ; l'Algérie ne regorge pas plus de lions que de « teurs » même si les lièvres qui manquent à Tarascon semblent s'y plairent... Et notre héros candide dans son accoutrement ridicule et avec son attirail de guerre a l'air d'un pigeon et ne tarde pas à se faire rouler comme une barrique par un « prïnce » et une mauresque.

Finalement, Tartarin a le mérite d'être persévérant à défaut d'avoir le sang-froid d'un Indiana Jones, « Où serait le mérite si les héros n'avaient jamais peur ? », il parvient à tuer un lion apprivoisé et attaché…qui ressemblait à s'y méprendre à un lion sauvage !

Dans la dédicace de ce livre truculent, Alphonse Daudet semble nous mettre en garde. « En France, tout le monde est un peu de Tarascon ». Mais contre quoi au juste ?

Aurions-nous ce même péché mignon à savoir de chanter nos « propres » louanges et d'avoir l'honneur un peu mal placé ? En plein marasme, un malotrus osa, seul, lui dire la vérité, à savoir qu'il n'y avait plus de lions à chasser dans l'Atlas. Affirmant le contraire, Tartarin n'a pas hésité à se présenter comme un chasseur de lions, ami proche du plus grand d'entre eux M. Bombonnel, Or le malotrus en question n'était autre que Bonbonnel lui-même.

Ou peut-être qu'il nous arrive de souffrir d'une drôle de forme de cécité qu'on pourrait appeler de l'optimisme aveugle ; Tartarin voit les choses telles qu'il voudrait qu'elles soient et non telles qu'elles sont. Ainsi, il confond un « bourriquot » avec un lion, une ombre devient un « Teur », un arnaqueur devient un « prïnce ». Ce dernier parvient à mettre Tartarin dans les bras de Baïa, une fille de joie, lui faisant croire qu'il s'agit de l'inconnue dont il a croisé le regard quelques jours plus tôt ! « Au premier abord, elle parut au Tarasconnais plus petite et plus forte que la Mauresque de l'omnibus... Au fait, était-ce bien la même ? Mais ce soupçon ne fit que traverser le cerveau de Tartarin comme un éclair. » Notre héros prendre n'importe quelle vessie pour une lanterne !

Le livre est aussi une douche froide pour tous ceux qui fantasment ces contrées exotiques et lointaines (RyanAir n'existait pas à l'époque) qui étaient alors colonisées. « Curieux spectacle pour des yeux qui auraient su voir… un peuple sauvage et pourri, que nous civilisons en lui donnant nos vices ». Alphonse Daudet renvoie dos-à-dos la colonisateurs et colonisés « La justice sans conscience de caïds à grosses lunettes, tartufes du Coran et de la loi […]. Des caïds libertins et ivrognes, anciens brosseurs d'un général Yussuf quelconque, […] » « les colons dans les cafés entrain de boire l'absinthe ». Il est également très critique sur l'intérêt de la colonisation : « le grenier de la France !...Grenier vide de grain, hélas ! et riche seulement en chacals et en punaise ! ».

Mais tout est bien qui finit bien. Tartarin réalise son erreur et la chance lui a souri d'une certaine manière. Aussi, l'aventure se termine en un double pied-de-nez.

D'abord, en Algérie où il prend sa revanche sur le « muezzin (ie un imam) qui, du haut de sa tour, tout en chantant ses prières, faisait sous votre nez des déclarations à la petite, et lui donnait des rendez-vous en invoquant le nom d'Allah ». Il prend la place de celui-ci laissé à son « verre d'absinthe fraîche, qu'il battait religieusement », et appelle les croyants à la prière avec des mots qui vaudraient des menaces de morts à son auteur de nos jours s'il était dans un état permettant l'exécution d'une telle menace, jugez plutôt : « La Allah il Allah… Mahomet est un vieux farceur… L'Orient, le Coran, les bachaghas, les lions, les Mauresques, tout ça ne vaut pas un viédase !... Il n'y a plus de Teurs. Il n'y a que des carrotteurs… vive Tarascon !... ». Alphonse Daudet qui a voyagé dans une Algérie d'un autre temps, n'aurait sans doute pas parié sur le regain religieux actuel, lui qui écrivait que « les derniers croyants de la ville haute se frappaient dévotement la poitrine ».

Le second pied-de-nez est celui du destin, qui sourit enfin à notre Tartarin, qui n'en demandait pas tant. Son retour, tout aussi chaotique que l'aventure, se termine en apothéose bien malgré lui. Tout Tarascon célèbre son héros à son arrivée à la gare du village ! Il revient avec une peau de lion et un chameau-sparadrap, dont Tartarin n'a jamais pu se défaire, et dont l'apparition inattendue et spectaculaire sublime ce retour triomphal et met la joie des tarasconnais à son comble. Coquin de sort !
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Tartarin de Tarascon est un chasseur reconnu dans sa ville : il connait les armes puisqu'il les collectionne, il se documente en lisant les livres de chasseurs et d'armes, il participe activement à un club de chasseurs,... Bref, c'est la figure locale de la chasse.

Seulement, voilà, à Tarascon, il n'y a rien à chasser. Et Tartarin s'ennuie. Il rêve de croiser des dangers dans les ruelles de Tarascon pour pouvoir se défendre en utilisant ses connaissances de chasseur. Mais, il n'y a pas de voleurs ou de criminels à Tarascon.

Si bien, que quand il entend le lion de la foire du village, il lui prend des envies de montrer à tous qu'il est courageux et s'en va s'avancer de très près l'animal. Une rumeur va courir : Tartarin va partir chasser le lion en Algérie. Sa vanité va l'obliger à partir contre sa volonté.

Très drôle et très court, ce livre dresse un portrait des Tarasconnais peu flatteur. A priori, à l'époque, ils ont mal accepté ce livre et en ont voulu longtemps à Alphonse Daudet. Drôle donc mais pas mémorable.
Lien : https://letempsdelalecture.w..
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Ah Tartarin, le chasseur de casquettes Tarasconnais qui, à force de se vanter, se voit bien obligé de quitter son village pour partir en Algérie à la chasse au lion. D'esbroufes en quiproquos, Tartarin va connaître moult péripéties lors de sa chasse à la bête sauvage.
Daudet... Ouvrir un de ses livres, c'est un immense rayon de soleil. Etant née dans le midi, lui et Pagnol sont des institutions.
Tartarin m'a beaucoup fait rire, il est gonflé d'orgueil quand à sa réputation de chasseur de casquettes mais le pauvre, une fois sorti de son village c'est la brasse coulée. Il est tellement naif qu'il ne voit pas ce qui serait susceptible de lui causer des problèmes. C'est malgré lui un sacré phénomène, on s'attache très vite à ce personnage pittoresque qui garde toujours la tête haute en n'importe quelle circonstance et au final ça lui va plutôt bien.
Daudet décrit parfaitement la vie dans les villages du sud de la France, ou les gens sont toujours à ragoter et tout amplifier. Il a évidement grossi un peu le portrait mais dans le fond c'est tout à fait ça.
Tartarin de Tarascon est un livre super à lire et à relire qu'on soit jeune ou vieux.
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