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(01/01/1900)
3.1/5   5 notes
Résumé :
Une légende bien connue des tourangeaux qui ignorent souvent qu'elle est de Daudet.
La fin de Le Bon Dieu de Chemillé qui n’est ni pour ni contre nous apprend que nous sommes au temps de l’occupation prussienne. L’inspiration est voisine de celle de La Dernière Classe, mais ici la scène se passe en Touraine.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Elle est toute petite, cette histoire, et ça laisse de l'eau dans la bouche! le bon Dieu de chemillé peut paraitre comme le Dieu à la fois de la guerre et de la paix. de la guerre, car avant d'entamer une bagarre ou une lutte, on implore sa protection. Et de la paix, parce qu'il est ni pour ni contre, il ne prend part à aucune partie. Un Dieu neutre, un Dieu impartial! Ca parait un peu cocasse, mais c'est en même une volonté que l'auteur suscite, comme quoi, si l'homme ne se lève pas face à son ennemi, Dieu ne le fera pas à sa place. C'est ce que fera le curé de Chemillé face à l'obstacle qui se dresse devant lui alors qu'il doit porter le bon Dieu à un malade. C'est une façon à Daudet de dire aux Français de se soulever contre l'occupation prussienne. Bien que petit mais c'est un petit bijoux!
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Voici l'un de ces récits qui mettent en scène, des curés de campagne à la foi simple et solide, plein de bon sens, et ne s'encombrant pas de casuistique et sachant apprécier les joies simples de la vie : un repas, une sieste ...
Une histoire très courte avec une morale plus large que Daudet applique à la France de 1872 encore occupée par les Prussiens.
Amusant et sympathique.
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Une très courte nouvelle qui commence avec le récit d'une promenade champêtre sur le ton de la farce paillarde - je n'irai pas jusqu'à dire anticléricale. Oui, on est pas loin de Rabelais avec cette description humoristique d'un curé un peu gras qui a bien mangé, bien bu, et qui aime faire la sieste dans le jardin, plus que dans une dénonciation violente.
Et puis, dans les toutes dernières lignes, le ton léger disparaît pour un appel à la revanche contre les Prussiens. Cette fin violente surprend d'autant plus qu'elle est inattendue, mais rajoute une gravité au texte en l'ancrant dans un contexte.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le curé de Chemillé s'en allait porter le Bon Dieu à un malade.
Vraiment, c'était pitié de songer que quelqu'un pouvait mourir par un si beau jour d'été, en plein Angelus de midi, le moment de la vie et de la lumière.
C'était pitié aussi de songer que ce pauvre curé avait été obligé de se mettre en route tout de suite en sortant de table, à l'heure où d'habitude il allait - le bréviaire aux mains - faire un bout de sieste sous sa petite tonnelle de vigne, au frais et au repos d'un joli jardin plein de pêches mûres et de roses trémières.
«Seigneur, je vous l'offre», pensait le saint homme en soupirant, et monté sur un âne gris, avec son Bon Dieu devant lui en travers du bât, il suivait le petit chemin à mi-côte entre la roche rouge toute piquée de mousses en fleurs, et la pente de cailloux et de hautes broussailles qui dégringolait jusqu'aux prairies.
L'âne pareillement, le pauvre âne, soupirait : «Seigneur, je vous l'offre», et il le soupirait à sa manière, en levant tantôt une oreille, tantôt l'autre, pour chasser les mouches qui le tourmentaient.
C'est qu'elles sont méchantes et bourdonnantes, les mouches de midi ; avec cela, la côte à monter, et le curé de Chemillé, qui pesait si lourd, surtout en sortant de table.
De temps en temps des paysans passaient sur le chemin et se rangeaient un brin pour faire place au Bon Dieu, avec ce coup de chapeau particulier des paysans de Touraine ; l'oeil malain et le salut respectueux, le regard qui a l'air de se moquer du geste.
A chacun M. le curé rendait son salut pour le compte du Bon Dieu, très-poliment, mais sans bien savoir ce qu'il faisait, mais sans doute commençait à se remplir de sommeil.
Le temps était chaud, la route blanche. Au bas du coteau, derrière les peupliers, les petits flots de la Loire ressemblaient à des écailles d'argent éblouissantes. Toute cette lumière répandue, ces bourdonnements d'abeilles qui soulevaient des poussières de fleurs sur la route, le chant des grives dans les vignes, un chant heureux de petite bête gourmande et rassasiée, achevaient d'assoupir le curé, tout étourdi déjà par un bon déjeuner de vin blanc et de rillettes.
Voilà que, passé Villandry, là où la roche devient plus haute et le raidillon plus étroit, le curé de Chemillé fut tiré vivement de son sommeil par les «dia ! hue !» d'un charretier qui s'en venait en face de lui, avec un grand chariot de foin balancé lourdement à chaque tour de roue.
Le moment était critique. Même en se serrant le plus possible contre la roche, il n'y avait pas place pour deux dans le chemin... Redescendre jusqu'à la grand'-route ? Le curé ne le pouvait pas, ayant pris ce sentier pour aller plus vite et sachant son malade à toute extrémité. C'est ce qu'il essaya d'expliquer au charretier ; mais le rustre ne voulait rien entendre.
«J'en suis fâché, monsieur le curé, dit-il sans retirer sa pipe, mais la journée est trop chaude pour que je m'en retourne vers Azay par le détour. Bon pour vous, qui vous en allez bien tranquillement sur votre âne...
- Mais, malheureux, tu n'as donc pas vu ce que j'ai là ? C'est le Bon Dieu, mauvais chrétien, le Bon Dieu de Chemillé que je porte à un malade.
- Je suis de Villandry, ricana le charretier... Le Bon Dieu de Chemillé ne me regarde pas... Dia ! hue !» et le païen allongea un coup de fouet à son attelage pour le faire avancer, au risque d'envoyer l'âne et tout ce qu'il y avait dessus rouler au bas du coteau, dans le pâturage.
Notre curé n'était patient que tout juste. - «Ah ! c'est comme cela. Eh bien, attends !» Et, sautant à bas de sa bête, il posa bien délicatement le Bon Dieu de Chemillé au bord du chemin, sur une touffe de serpolet, parmi les genêts d'or et les lychnis blancs, vraie nappe d'autel fleurie et parfumée, comme on n'en trouve pas même à la cathédrale de Saint-Martin de Tours.
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Puis le saint homme s'agenouilla et fit cette courte prière : « Bon Dieu de Chemillé, tu vois ce qui m'arrive et que ce mécréant va m'obliger de le mettre à la raison. Pour ce faire, je n'ai besoin de personne, ayant les poignets très-solides et le bon droit de mon côté… Reste donc là bien tranquille à regarder notre bataille et ne sois ni pour ni contre. Son affaire sera vite réglée ».
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